Alsacien





Ne doit pas être confondu avec Francique lorrain.









































alsacien
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Pays

Drapeau de la France France
Région

Drapeau de l'Alsace Alsace
Nombre de locuteurs
environ 700 000 Transmission inter-générationnelle très minoritaire depuis les années 1980[1].

Typologie

SVO
Classification par famille

  • - langues indo-européennes

    • - langues germaniques

      • - langues germaniques occidentales

        • - groupe germano-néerlandais

          • - haut allemand

            • - allemand supérieur

              • - alsacien (polyphylétique)






Statut officiel

Langue officielle
Statut de langue régionale de France[2]
Codes de langue

ISO 639-3

gsw[3]


L'alsacien (Elsässisch, Elsàssisch ou encore Elsàsser Ditsch) est la dénomination donnée aux parlers alémaniques et franciques traditionnels d'Alsace[4],[5]. Ces langues régionales sont qualifiées de « dialectes » dans le sens où leur grammaire et leur graphie ne sont pas (originellement) codifiées. La langue normalisée utilisée pour les transcrire est aujourd'hui l'allemand standard. Toutefois, tous ces « dialectes » ont une origine linguistique antérieure — située autour du IVe et du Ve siècle — et commune à celle de l'allemand standard qui n'a, lui, émergé et qu'à partir du XVe siècle[4],[6].


L'alsacien est la deuxième langue autochtone parlée en France (en nombre de locuteurs) après le français si on considère l'occitan comme un ensemble de parlers non homogènes, et la troisième dans l'hypothèse contraire[7]. En 2014, on dénombrait 800 000 locuteurs de l'alsacien (au sens large, c'est-à-dire tous les parlers germaniques rassemblés sous cette appellation) dans la région, sur 1,8 million d'habitants, soit 43 % de la population interrogée[8]. En fait, l'étude réalisée montre que :



  • 31 % déclarent bien savoir parler l’alsacien (les dialectophones)

  • 34 % déclarent savoir parler un peu l’alsacien ou le comprendre un peu (les initiés)

  • 35 % déclarent ne pas comprendre l’alsacien (les non initiés).


Les transcriptions phonologiques des œuvres littéraires (poésie, théâtre), basées sur le Schriftbild (les conventions orthographiques) du Hochdeutsch, rendent compte de la richesse des variantes dialectales.
En « krummes Elsass », Alsace Bossue sont des parlers franciques rhénans appartenant au moyen-allemand, relativement proches des formes parlées en Lorraine et au Palatinat. Dans la région au nord de l'isoglosse û / au frontalier (Wissembourg - Lauterbourg), on parle un continuum francique méridional proche du Palatin, mais rattaché comme les dialectes alémaniques à l'allemand supérieur. Par ailleurs, des espaces de langue romane, patois dits welches et franc-comtois, se retrouvent sur les zones vosgienne et méridionale de l'Alsace. Le Territoire de Belfort « Romandie alsacienne » est un district alsacien séparé après 1871, et rattaché à la Franche-Comté, qui n'a pas retrouvé sa place traditionnelle en marge de la province. Le dialecte alsacien est aussi parlé par quelques centaines de personnes à Castroville, dans le Texas, ville fondée par des personnes originaires de la région de Mulhouse[9] ainsi que dans plusieurs communautés amish installées majoritairement en Indiana[10].


Différents codes orthographiques sont en usage, chaque écrivain adoptant une orthographe plus ou moins personnelle. L’orthographe utilisée cherche plus à rendre compte précisément des coloris locaux de la langue parlée que d'assurer la compréhension pratique, la langue écrite (allemande ou française) suffisant à cette fonction. La prononciation en particulier varie d’une micro-région linguistique à l’autre, voire d’un village à l’autre. Ainsi, les différences phonologiques et, dans une moindre mesure, morphologiques, entre les parlers du nord au sud de l'Alsace sont importantes. On constate cependant une grande unité dans la syntaxe commune de l'alsacien et la compréhension entre Alsaciens est assurée. L'ensemble des dialectes parlés en Alsace sont relativement proches linguistiquement.





Sommaire






  • 1 Définition


  • 2 Quelques chiffres


  • 3 Caractéristiques linguistiques


    • 3.1 Origine de l'alsacien


    • 3.2 Caractéristiques phonologiques


    • 3.3 Accentuation


    • 3.4 Caractéristiques morphologiques


    • 3.5 Évolution lexicale


    • 3.6 Quelques expressions et proverbes alsaciens


    • 3.7 Prononciation de l'alsacien


      • 3.7.1 Voyelles


      • 3.7.2 Consonnes


      • 3.7.3 Convention d'écriture


      • 3.7.4 Particularités de la prononciation de l'alsacien


      • 3.7.5 Prononciation des pronoms personnels.




    • 3.8 Écriture de l'alsacien




  • 4 Éléments grammaticaux simples


    • 4.1 Les verbes


      • 4.1.1 Généralités


      • 4.1.2 Place du verbe dans la phrase.


      • 4.1.3 Les verbes à particules


      • 4.1.4 Liste de quelques particules verbales en alsacien


        • 4.1.4.1 Les particules non-séparables


        • 4.1.4.2 Particules mobiles/séparables


        • 4.1.4.3 Les particules séparables composées


        • 4.1.4.4 Les particules mixtes




      • 4.1.5 Les auxiliaires




    • 4.2 Les temps en alsacien


    • 4.3 La phrase simple


    • 4.4 Conjugaison des verbes au présent


      • 4.4.1 Conjugaison au présent simple des verbes réguliers


      • 4.4.2 Conjugaison au présent simple des verbes irréguliers


      • 4.4.3 Conjugaison des verbes de modalité (irréguliers)[23]




    • 4.5 Le présent progressif (présent emphatique)


    • 4.6 Conjuguer au passé : le passé composé


      • 4.6.1 Le passé des auxiliaires


      • 4.6.2 Comparaison des conjugaisons au présent simple et au passé




    • 4.7 Conjuguer au futur (le Futur I).


    • 4.8 Le conditionnel : subjonctif I et subjonctif II


      • 4.8.1 Le subjonctif II de l'auxiliaire düe sert à former le conditionnel


      • 4.8.2 Le subjonctif II pour les verbes de modalité et les verbes "forts".


      • 4.8.3 Le subjonctif I




    • 4.9 Récapitulatif




  • 5 La déclinaison en alsacien


    • 5.1 La déclinaison de l'article défini


    • 5.2 La déclinaison de l'article indéfini


    • 5.3 Déclinaison des démonstratifs


      • 5.3.1 Pronoms démonstratifs: le cas de


      • 5.3.2 Pronom démonstratif : jeder (chaque, chacun, chacune)


      • 5.3.3 Pronoms interrogatifs




    • 5.4 Les pronoms personnels.


      • 5.4.1 Déclinaison des pronoms personnels (formes toniques et atones)


      • 5.4.2 Formes de politesse






  • 6 La particularité du « fralsacien »


  • 7 Usage


  • 8 Culture alsacienne


  • 9 Expressions, blagues, idiomes


    • 9.1 Quelques expressions alsaciennes




  • 10 Publications en alsacien


    • 10.1 Bande dessinée


    • 10.2 Livres pour enfants


    • 10.3 Logiciels




  • 11 Notes et références


  • 12 Voir aussi


    • 12.1 Bibliographie


    • 12.2 Articles connexes


    • 12.3 Liens externes







Définition |




Aire de diffusion des dialectes alémaniques au XIXe et XXe siècles. On notera que l'Alsace bossue et la zone septentrionale autour de Wissembourg ne sont pas comprises.




Cartographie linguistique de l'Alsace en 1910


S'étendant en Alsace, l'alsacien constitue un ensemble de dialectes, essentiellement issus de langues germaniques. Parmi celles-ci, ce sont certaines variantes des langues alémaniques et franciques qui y sont pratiquées. La langue alsacienne n'est pas unifiée et le dialecte pratiqué peut varier d'une commune à l'autre, mais on peut les regrouper en plusieurs familles[11],[12]:



  • le francique rhénan lorrain, parlé en Alsace Bossue

  • le francique méridional, parlé au nord-est de l'Alsace, dans la région de Wissembourg

  • le bas-alémanique du nord, s'étendant dans la majeure partie du Bas-Rhin (dans les aires de Haguenau, Strasbourg, Saverne et Sélestat)

  • le bas-alémanique du sud, s'étendant dans la majeure partie du Haut-Rhin (dans les aires de Colmar, Guebwiller et Mulhouse)

  • le haut-alémanique, parlé dans la région d'Altkirch et dans le Sundgau.



Quelques chiffres |


En 2014, on dénombrait 800 000 locuteurs (dialectophones) de l'alsacien dans la région sur 1,8 million d'habitants, soit 43 % de la population interrogée[8]. En fait, l'étude réalisée montre que : 43 % des personnes interrogées déclarent bien savoir parler l’alsacien, 33 % déclarent savoir parler ou comprendre un peu l’alsacien, et 25 % déclarent ne pas le comprendre ou l'utiliser. Cette proportion peut sembler importante, mais elle a largement décliné depuis les années 1990[8].



















Année de l'étude
2012
2001
1997
1946
1900
Pourcentage de la population déclarée "dialectophone"
43 %
61 %
63 %
90,8 %
95 %

La diminution du nombre de locuteurs tire son origine de l'utilisation du français comme langue principale de communication aussi bien dans le milieu professionnel que dans le milieu familial, mais aussi au renouvellement de la population, puisque les mêmes études mettent en évidence une proportion élevée de dialectophones (74 %) dont l'âge est supérieur à 60 ans, tandis que seuls 24 % des 30-44 ans, 12 % des 18-29 ans et 3 % des 3-17 ans se déclarent dialectophones en 2012[8],[13].



Caractéristiques linguistiques |



Origine de l'alsacien |


L'alsacien appartient à une famille de parlers distincts, qui ont tous une origine germanique. Ainsi, l'alsacien regroupe des dialectes franciques et alémaniques de ce qu'on appelle aujourd'hui l'allemand. Toutefois, il faut bien noter que le francique d'une part, et l'alémanique d'autre part, furent deux idiomes linguistiques parlés entre le IVe et le Ve siècle de notre ère, à une époque où l'allemand standard n'existait pas encore[6],[14].




Répartition des peuples germaniques au Ier siècle ap. J.-C.




Répartition géographique des Francs et des Alamans au Ve siècle.


Notons tout d'abord que l'Alsace (et plus largement la région Rhénane) a connu de nombreuses autres langues durablement installées, telles que le celtique continental, c'est-à-dire dans ce cas le gaulois, puis sur une partie de son territoire, le gallo-roman. Cependant, à partir du IVe siècle, la région a connu l'arrivée des Alamans sur la plus grande partie de son territoire, mais aussi sur sa frange nord, celle des Francs plus tardive[6]. Ces diverses langues (franciques, alémaniques et le latin) furent utilisées dans la région pendant tout le Moyen Âge.


Les langues germaniques parlées par les Alamans et les Francs descendent toutes du germanique commun (attesté vers 500 av. J.-C.), lequel a donné naissance à un très grand nombre de langues[15] regroupées en différentes branches.


L’alémanique, parlé sur la majeure partie du territoire alsacien et le francique rhénan, parlé dans le nord de l'Alsace (Alsace bossue et région de Wissembourg) appartiennent au groupe du haut-allemand ou allemand supérieur.


L'alémanique parlé en Alsace se subdivise lui-même en bas-alémanique utilisé au centre de l'Alsace, et le haut-alémanique parlé au sud de l'Alsace (Sundgau).


Ainsi, les parlers traditionnels d'Alsace, regroupés sous le terme d'alsacien, regroupent en fait indifféremment des dialectes germaniques issus de deux sous-groupes différents de langues germaniques anciennes : le moyen-allemand pour le francique (Nord de l'Alsace, Moselle) et le haut-allemand pour le reste du territoire, ce dernier se découpant encore en deux sous-familles linguistiques : le bas-alémanique (centre de l'Alsace et sud de l'Alsace) et haut-alémanique (extrême sud de l'Alsace, région du Sundgau).



Caractéristiques phonologiques |


Parmi les nombreux traits qui séparent l'alsacien de l'allemand standard, l'allemand littéraire « Schriftdeutsch » ou « Hochdeutsch », on peut citer entre autres l'absence de la diphtongaison, dite bavaroise : « Win ou Wi » pour « Wein », « Hüs » pour « Haus » ; la palatalisation du « u » long et le maintien d'anciennes diphtongues : « güet » pour « gut » (anciennement «guot»); un certain relâchement articulatoire : « sewa » pour « sieben »; le passage de [rs] intervocalique à [rsch] (le nom du village Schnersheim se prononce sur place Schnarsche), etc. Ce sont des caractéristiques conservées d'une forme plus ancestrale, et qu'on retrouve dans le moyen haut allemand, aujourd'hui disparu[16].



Accentuation |


Dialecte de type germanique, sa tendance est d'accentuer les premières syllabes d'un mot. Cette accentuation n'est pas marquée par la graphie. De manière générale, la première syllabe est accentuée, sauf pour les mots d'origine étrangère. Elle se manifeste par une prolongation appuyée de la voyelle supportée par la syllabe. L'alsacien a aussi tendance à agréger les mots pour former de nouveaux mots plus longs. Dans ce cas, l'accentuation se place sur les premières syllabes de chaque mot, comme elle le serait pour les mots individuels. Lorsque les mots ou les verbes sont précédés de préfixes non-accentués (be-, ver-, zer-, miss-, etc.), c'est la première syllabe du radical qui est accentuée.


Exemples (l'accentuation est indiquée par des caractères gras).































































Mot français
Traduction
Accentuation
Composition
maison

Hüs

Hüs

-
prendre

nàhme

nàhme

-
accepter

annàhme

a

an + nàhme
entreprise

Unternàhme

Unternàhme

Unter + Nàhme
regarder

lüege

lüege

-
sapin de Noël

Tannebaim

Tannebaim

Tanne + Baim. L'accentuation porte sur les premières syllabes

respectives des deux mots


essayer, tester

prowiere

prowiere
mot d'origine latine, accentuation à la fin
trouver

finde

finde

se trouver
(sich) befinde

befinde

be + finde. Be- est un préfixe non-accentué, donc l'accentuation porte

sur le radical finde.




Caractéristiques morphologiques |


Comme l'allemand, l'alsacien possède trois genres: le masculin, le féminin et le neutre, ainsi qu'un pluriel commun à ces trois genres. C'est également un dialecte flexionnel, qui comprend trois cas de déclinaison : le nominatif (Sujet), l'accusatif (COD), le datif (COI) ; contrairement à l'allemand, l'alsacien n'a pas de génitif, il le remplace par une construction employant le datif. On ne compte plus que trois temps, dont deux sont des temps composés: le présent, le prétérit (passé composé; le passé simple a disparu, comme dans l'ensemble des dialectes alémaniques) et le futur (qui est formé, tout comme en allemand et tous les dialectes germaniques, à l'aide d'un auxiliaire) ; et peu de modes : indicatif et subjonctif (qui sert également à former le conditionnel), ainsi que deux voix : active et passive. Il est à remarquer que l'alsacien, comme tous les autres dialectes alémaniques, bon nombre d'autres dialectes et langues, peut utiliser un présent progressif[17] en plus du présent conventionnel.



Évolution lexicale |


L'appartenance de l'Alsace à la France dès le XVIIe siècle (règnes de Louis XIII et Louis XIV) s'est répercutée sur le plan lexical. Le fait d'être coupé politiquement de la sphère de l'allemand standard a permis la préservation d'un grand nombre d'archaïsmes, inintelligibles de nos jours même au pays de Bade ; d'autre part, le dialecte n'a cessé d'emprunter au français. L'alsacien a aussi été largement enrichi par le parler yiddish, apporté par les populations juives originaires de Pologne et de l'Est de l'Europe.



Quelques expressions et proverbes alsaciens |


Avant de commencer, voici quelques expressions qui permettent d'illustrer la similarité de l'alsacien avec d'autres langues germaniques.


Me kat nit ebber ewerhole, wenn me nur in sine Spüre laift [ma kɔt net ɛbər ever-ho:la vɛnn ma nu:r en si:na ʃpy:ra lɔjft]


Traduction: On ne peut pas dépasser quelqu'un si l'on marche dans ses traces (il faut sortir des sentiers battus)



Prononciation de l'alsacien |



Voyelles |


























































































































Voyelle
Voyelle française équivalente
Prononciation (consensus international)
Exemple
Exemple alsacien [prononciation]
a o
[ɔ] ou [å]

mort, sort, or, gore

der Mann (l'homme) [dr mɔn]
å oo (variante longue) [ɔ:]
idem, plus long

s' Råd (la roue) [s' rɔ:d]
à a [a]
salle, barde, salade

d'Mànner (les hommes) [d'mann'r]
ä
è, ê
[ɛ], [ɛ:]

être, partre

säje (dire) [sɛ:jə]
e a [a] en début et fin de mot dans le Haut-Rhin idem
Mànele (petits hommes) [ma:nala]
e a [a] après une voyelle idem
miet (fatigué) [mi:at], lüege (regarder) [ly:aga]
e é [e] partout ailleurs (é)
pré, été

lege (poser) [le:ga]
i é entre [e] et [i] lorsque la voyelle est courte (aucun)
der Himmel (le ciel) [dr hemml]
i i [i] lorsque la voyelle est longue
île, mille

der Rhi (le Rhin) [dr Ri:], der Wi (le vin) [dr vi:]
o o, ô [o]
sot, seau, beau

der Morge (le matin) [dr mo:rga], solle (devoir, avoir l'obligation de) [sola]
u ou [u]
nous, vous, sous

d'Wulke (les nuages) [d'vu:lka]
ü u [y]
sûr, dur, mur

Nüdle (nouilles) [nuudla]
ie iia [i:a] (aucun)
Biewele (petit garçon) [bi:avala]
üe uua [y:a] (aucun)
der Büe (le garçon) [dr by:a]
ei, ài [ai]
ail, aïe

Meidele (jeune fille) [maidala]
ai

[ɔ:i]

boy (anglais)

laife (marcher) [loifa]


Consonnes |






















































































































































Consonne
Consonne française équivalente
Prononciation (consensus international)
Exemple
Exemple alsacien [prononciation]
b b, p entre [b] et [p] aucun
bliwe (rester) [bliiva]
p p, b assez rare, rencontré dans les mots d'origine latine, entre [b] et [p]
passage, pierre

prowiere (essayer) [proviiara] (un vrai « p »), passe (aller bien, passer, seoir) [possa / bossa] (entre b et p)
d d, t entre [d] et [t] aucun
trinke (boire) [trénka / drénka]
t d, t entre [d] et [t] idem
iwertriwe (exagéger) [év'r-triiva]
v f [f]
fièvre, filet

vergeifre (baver, salir en bavant) [f'r-gaïfra]
f f [f] idem
Flàcke (taches) [flaka], fliege (voler dans les airs) [fliiaga]
g gu, g, k entre [g] et [k] toujours comme dans gare

geifre (baver) [gaïfra/kaïfra]
h h [h]
h aspiré, prononcé en expulsant l'air des poumons

der Himmel (le ciel) [d'r hémm'l]
j y [j]
yeux, yodler

jede (chaque) [yééda]
k k, g entre [k] et [g] aucun
kuma (venir) [kouma/gouma]
r r [r] roulé ou non, selon les régions
rouille, rouler

ràgne (pleuvoir) [rag'na]
s s, ch [s] le plus souvent; [ʃ] devant t, d, p et parfois r

savon, si (jamais comme un z) ou chat, chien

springe (sauter) [chpré-nga], steh (être debout) [chtéé], sewe (sept) [sééva]
w v [v]
wagon, voiture, victoire

Wage (voiture) [vooga], Wulke (nuage) [voulka]
x kss [ks]
exciter, exfolier

Wax (aussi écrit Wachs) (cire) [voks]
z ts [ts] tsé-tsé
Zahn (dent) [tsoo'n], Zorn (colère) [tsôrn]
sch ch [ʃ]
chat, chien

schriwe (écrire) [chriiva]
ch rr [x] comme un r grasseyé semblable au r dans cri, croire

noch (encore) [nôrr], Büech (livre) [buuarr]
ch ch [ç] comme le ch du mot chat prononcé avec la langue collée au palais ; particularité retrouvée dans le Bas-Rhin et en allemand
Schlüch (tuyau) [chluurr] dans le Haut-Rhin et [chluuch] dans le Bas-Rhin
ch k [k] se prononce [k] lorsqu'il se trouve devant un s

Wachs (cire) [vɔks], wachse (grandir, croître, pousser) [vɔksa]
ng ng [ng] se prononce ng comme dans parking. Attention ; le -g final ne s'entend pas, le n est simplement prononcé avec le nez et le fond de la gorge
Iewung (iia'vou-ng) (exercice, expérience)


Convention d'écriture |



« ATTENTION : la graphie utilisée ici est celle employée par Jean-Jacques Brunner[5]. La plupart des ouvrages en alsacien utilisent la graphie "à" pour indiquer le [ɔ] ou [å], et le "a" pour indiquer le [a], c'est-à-dire l'inverse de ce qui est utilisé ici. La raison du choix graphique pour le présent article repose majoritairement sur les arguments de Jean-Jacques Brunner[5]. Il existe deux a en alsacien[5]. Celui que l'on dit naturel (noté a) et qui se prononce [ɔ] ou [å], et l'autre (noté à), qui se prononce comme le a français de avion. Pourquoi noter a une lettre qui ne se prononce pas du tout comme tel ? Pour la raison que les voyelles des mots apparentés en allemand se prononcent [a]. C'est donc premièrement un choix linguistique. Par exemple, le mot roue se traduit en allemand par Rad [raad]. En alsacien, il se prononce différemment : [rood]. C'est encore une fois l'orthographe allemande qui prédomine (utilisation de la voyelle "a"). Le même phénomène est observé pour le e, qui se prononce [a] presque partout dans le Haut-Rhin, à des positions où, normalement, en allemand, ils sont muets, légèrement prononcés, ou entièrement prononcés é ou eu[5]. De plus, les signes diacritiques (accents, etc.) sont normalement utilisés pour marquer des formes fléchies plus rares que les voyelles naturelles. Ainsi, le a naturel ([ɔ] ou [å], le plus courant) est-il écrit ici sans accent, alors que le [a] fléchi est lui écrit à, parce qu'il est plus rare[5]. »




Particularités de la prononciation de l'alsacien |


En ce qui concerne les couples b/p, d/t et g/k, il est en usage de privilégier l'orthographe des mots retrouvés en allemand standard. Par exemple, le mot Biewele (petit garçon) [biiavala] pourrait très bien être écrit Piewele. Toutefois, la racine germanique du mot, Bub, est orthographiée avec un B, ce qui a orienté le choix[5] de la graphie.


Différences de prononciation


Il existe parfois des différences de prononciation importantes entre les différents parlers alsaciens le long d'un axe Nord/Sud. La liste suivante compare quelques mots ou verbes rencontrés dans différentes localités. Pour des raisons de simplicité, nous avons séparé les prononciations entre Haut-Rhin (sud) et Bas-Rhin (nord) mais il existe en réalité un continuum. On constate notamment que la consonne g subit un amuïssement phonétique vers le j /y/ et parfois même vers le w /v/. Les variations entre b, w et entre g, j et w sont nombreuses.





































































































































































































































































Mots français
Alsacien

(Haut-Rhin)


Alsacien

(Bas-Rhin)


Alsacien (Sundgau,

extrême sud)


Allemand

standard


Anglais
écriture
prononciation
écriture
prononciation
écriture
prononciation
aimer

liewe
[li:ava]

liewe
[li:əvə]

liebe
[li:aba]
lieben
to love
aimer bien, apprécier

mege
[me:ga]

meje
[me:jə]

mege
[me:ga]
mögen
(may) **
devoir

miesse
[mi:assa]

müesse
[my:assə]

miesse
[mi:assa]
müssen
must**
devoir, avoir l'obligation (morale) de..."

solle
[sola]

solle
[solə]

solle
[sola]
sollen
shall
vouloir

welle
[vela]

welle
[velə]

welle
[vela]
wollen
to want / will**
balayer, nettoyer

fàge, fàje
[fa:ga]

fàje, fäje
[fa:ja], [fɛ:jə]

wescha
[vé:cha]
fegen / wischen
to sweep
la cuisine

d' Kuche
[ku:xa]

d'Küche
[ky:ʃə], [ky:çə]

d'Chuche
[xu:xa]
die Küche
the kitchen
dire

sage, säje
[sɔ:ga], [sɛ:jə]

säje, sawe
[sɛ:jə], [sɔ:və]

sage
[sɔ:ga]
sagen
to say
éloignement, notion de disparition

(particule)



ewàg, ewàj
[ava:k], [avaj]

ewäj
[avɛ:j]

ewàg
[ava:k]
hinweg
away
être étendu, se trouver

lege
[le:ga]

lëje
[lɛ:jə]

lege
[le:ga]
liegen
to lie
je

ich, i

[ex], [i:]

ich

[iʃ], [iç]

ich

[ex], [i:]
ich
I
la fièvre
s'Fiewer
[fi:av'r]

s'Fiewer
[fi:əv'r], [fi:v'r]

s'Fieber
[fi:ab'r], [fe:b'r]
das Fieber
fever
la maison

s'Hüs
[hy:s]

s'Hüs, s'Haus
[hy:s], [hau:s]

s'Hüs
[hy:s]
das Haus
house
possible, possiblement

meglig
[me:glik]

meglich
[me:gliʃ]

meglig
[me:glik]
möglich
possibly
regarder

lüege
[ly:aka]

lüeje, löje
[ly:ajə], [løːjə]

lüege
[ly:aka]
lugen, gucken
to look
le Rhin

der Rhi
[ri:]

de Rhin
[ri:n]

der Rhi
[ri:]
der Rhein
the Rhine
la vie

s'Làwe
[la:va]

s'Lëwe
[lɛ:və]

s'Làbe
[la:ba]
das Leben
life
le vin

der Wi
[vi:]

de Win
[vi:n]

der Wi
[vi:]
der Wein
wine
voir

sàh, gsàh
[sa:], [ksa:]

seh, gseh
[se:], [kse:]

gsàh
[ksa:]
sehen
to see
tirer

ziege
[tsi:aga]

zëje
[tsɛ:yə]

ziege
[tsi:aga]
ziehen
to pull
le marché

s'Màrkt
[s'markt]

s'Märik
[s'mɛ:rik]

s'Màrkt
[s'markt]
der Markt
the market
la cigogne

s'Stork
[s'ʃtork]

s'Storich
[s'ʃtoriʃ]

s'Stork
[s'ʃtork]
der Storch
the stork

** Les verbes de modalité comme mege ont des parents proches en allemand et anglais. Dans le cas may, ils ne possèdent plus le même sens: mege / meje (alsacien) signifie "aimer bien, apprécier", tandis qu'en anglais, may véhicule une notion de possibilité ou de probabilité. Pour le verbe miesse/müesse, l'équivalent anglais est must et possède la même signification (devoir). Le sens de solle (alsacien) est, lui aussi, assez proche de son équivalent anglais shall. Pour l'auxiliaire de modalité welle (vouloir), l'équivalent anglais n'est pas to want (vouloir) mais will, qui sert à former le futur. La parenté se manifeste dans la conjugaison de welle, puisque "je veux" se dit "ich will" [ex vɛll].



Prononciation des pronoms personnels. |


Les pronoms personnels sont très couramment utilisés, et comme vous les rencontrerez souvent, ils sont indiqués dans le tableau ci-dessous avec leur prononciation. Il s'agit des pronoms personnels sujets (c'est-à-dire au cas nominatif) (voir plus loin pour les autres). Ils sont également indiqués ici sous forme tonique, mais ils peuvent avoir des équivalents atones (comme, en français, la différence à l'oral entre "il" et "y").












































































Pronom personnel

français


Pronom personnel

alsacien


Forme accentuée
(tonique)
Prononciation
Forme inaccentuée
(atone)
Prononciation
Je

ich

[ex], [iʃ], [iç] ou même [i:]
i

[i:]
Tu



[dy:]
de

[da]
Il

er

[a:r]
'r

[r]
Elle

sie, si

[sa], [si:a], [si:]
se

[sa]
Cela

es

[a:s]
's

[s]
Nous

mer

[me:r]
mr

[mər]
Vous (pluriel de "tu")

ehr

[e:r]
're

[ra]
Ils

sie, si

[sa], [si:a], [si:]
se

[sa]
Elles

sie, si

[sa], [si:a], [si:]
se

[sa]


Écriture de l'alsacien |


L'alsacien suit les codes graphiques de l'allemand standard. Ainsi, tous les noms communs s'écrivent avec une majuscule, de même que les pronoms personnels de politesse. Par exemple:


le chien : der Hund


la femme : d'Frauj


la maison : s'Hüs


la lune: der Mond



Éléments grammaticaux simples |



Les verbes |



Généralités |


Le verbe est constitué d'un radical et d'une terminaison infinitive, -e[5],[18]. Cette terminaison se prononce [a] dans le sud de l'Alsace, tandis qu'à partir de Colmar et plus au nord, elle est plutôt prononcée [ə], comme en allemand. Voici quelques exemples de verbes avec les radicaux qui correspondent, séparés de leur terminaison -e :































Verbe
Prononciation
Radical
Terminaison
Traduction

stelle

[ʃtella]

stell-

-e
poser verticalement

mache

[mɔ:xa]

mach-

-e
faire

làwe

[la:va]

làw-

-e
vivre

Lors de la conjugaison, la terminaison infinitive disparaît et est remplacée par des désinences personnelles, c'est-à-dire des terminaisons se référant au sujet du verbe.



Place du verbe dans la phrase. |


La syntaxe de l'alsacien est relativement proche de celle de l'allemand, et des langues saxonnes en général[18]. Le verbe se place ainsi toujours en seconde position dans une proposition simple[11],[5],[18], selon le modèle: sujet + verbe + objet ou encore objet + verbe + sujet dans certains cas.


Par exemple:


"Il lit un livre"


er lest e Büech - prononciation : [a:r lɛ:st a by:ax]


"Maintenant, il lit un livre"


Jetze lest er e Büech - prononciation : [jetza lɛ:st'r a by:ax]


Dans la première phrase, on a une logique sujet + verbe + objet (complément d'objet direct), alors que dans la seconde, on a une logique complément circonstanciel + verbe + sujet + objet, où le sujet est relégué à la troisième position, de sorte que le verbe reste en seconde position.



Les verbes à particules |


Point plus important, les verbes alsaciens, tout comme les verbes allemands, possèdent souvent des « préverbes »[19], encore appelés particules. À l'infinitif, ils se placent devant le verbe, tandis que fléchis (conjugués), ils s'en séparent, et migrent à la fin de la proposition, en accord avec la logique rétrograde de la langue[11],[18]. Il existe deux types de particules :



  • les particules inséparables, qui s'ajoutent devant le verbe et y sont soudées (un peu comme en français pour les verbes induire, déduire, duire, et conduire où le préfixe correspond à une particule inséparable ajoutée au radical "duire" qui n'a plus aujourd'hui de sens sous forme isolée). Par exemple stelle [ʃtela:](poser, disposer) et bestelle [bɛʃtela:] (commander) ou encore steh [ʃtɛ:] (être debout, se tenir) et versteh [ferʃtɛ:] (comprendre).

  • les particules séparables, très nombreuses, qui sont assemblées devant le verbe lorsqu'il est à l'infinitif, mais qui se déplacent à la fin de la proposition lorsque le verbe est conjugué. Par exemple, les verbes schwimme [ʃvɛma] (nager), ufeschwimme [ufaʃvɛma] (nager vers le haut), geh (aller), awegeh [ɔ:vagɛ:] (aller vers le bas).


Ces particules séparables ou inséparables, même si ce n'est pas toujours le cas, peuvent modifier considérablement le sens du verbe.


Exemples de modification de sens avec différentes particules : exemple du verbe stelle (poser, mettre, disposer)



















































Verbe
Particule
Traduction

stelle
-
poser verticalement, mettre, disposer (sur la table), faire (un diagnostic)

bestelle

be- (inséparable)
commander (un plat, un colis), réserver (une place)

anstelle

an- (séparable)
allumer (appareil, dispositif), ouvrir (robinet), poser, placer (spécifiquement), engager (embaucher)

abstelle

ab- (séparable)
poser (vers le bas), éteindre (appareil), couper (courant, eau), éloigner (un objet)

instelle

in- (séparable)
installer, mettre, poser (à l'intérieur), régler (un appareil), embaucher, engager, cesser (un paiement)

üsstelle

üs- (séparable)
exposer, mettre dehors, placer, poster, éteindre (un appareil)

ufstelle

uf- (séparable)
mettre en place, poser, installer (sur), monter, relever, mettre debout (poser verticalement vers le haut)

vorstelle

vor- (séparable)
présenter, représenter, signifier


Liste de quelques particules verbales en alsacien |


Il en existe trois types :



  • Les particules inséparables (reliées en permanence au radical), généralement inaccentuées.

  • Les particules séparables (qui se séparent du verbe lors de la conjugaison), généralement accentuées.

  • Les particules mixtes (qui peuvent parfois se séparer, parfois non, selon le sens du verbe).


Dans tous les cas, l'ajout d'un préfixe (mobile ou non-mobile) peut parfois considérablement changer la signification du radical verbal d'origine.



Les particules non-séparables |

Il existe tout une série de préfixes non-mobiles (ou non-séparables)[5],[19]



















































Particule
Prononciation
Exemple
Sens de la particule

be-, b-
[be], [b]

bestelle (commander), sich bsinne (se souvenir), sich behandle (se comporter), bemerke (noter, dire, remarquer)
très utilisé. Permet de former des verbes transitifs à partir de noms communs ou d'autres verbes. C'est un préfixe de construction verbale.

ver-
[fər]

versteh (comprendre), vergeh (passer, disparaître), verstelle (déplacer), verblinde (aveugler)
très utilisé. Marque la fin d'un état, la disparition complète, la péjoration (complète), l'intensification, la transformation, le changement d'état

zer-
[tsər]

zerbràche (détruire, casser, fracturer)
marque la fin d'un processus, la division, la destruction

ent-
[entt]

entsteh (créer), entnàhme (prélever)
marque l'éloignement, l'extraction, la sortie, le début soudain

er-
[er]

ertrinke (se noyer), erschaffe (élaborer)
marque le résultat d'un processus, la disparition, la fin d'une activité ou la mort

miss-


missschriwe (mal écrire), misslàse (lire mal), missverstandnis (incompréhension)
marque un sens péjoratif, équivalent du français "mé-" (médire, méconnaître, méfaire, mésuser, etc.).

emp-


empfàhle (recommander), empfinde (éprouver, ressentir), empfange (recevoir, accueillir)
très rare. Comme en allemand, seuls trois verbes possèdent cette particule inséparable.


Particules mobiles/séparables |

Il existe aussi des particules mobiles[19], beaucoup plus nombreuses :























































































Particule
Prononciation
Exemples
Sens de la particule, interprétation

a-, an-
[ɔ:], [ɔ:n]

anmache (allumer, déclencher), angeh (aborder, résoudre), annàhme (accepter, prendre du poids, adopter une idée), ankumme (entrer, arriver vers un endroit), anschalte (allumer un appareil), antràffe (trouver, rencontrer), anstelle (embaucher, ouvrir un robinet, allumer un appareil)
déclenchement d'un processus, début d'une action, déclenchement, ouverture, proximité, accumulation

ab-
[ɔp]

abmache (enlever, démonter), abgeh (partir), abnàhme (perdre du poids, maigrir), abkumme (s'écarter, s'éloigner, accorder), abschalte (éteindre un appareil), abstelle (descendre qq chose, éteindre ou couper un appareil, éloigner qq chose)
diminution, éloignement, arrêt, inversion, notion de descente

bei-
[bai]

beisteh (soutenir qq'un ou un avis, litt. "se tenir avec, partager un avis")
participation, présence

dur-,
[dur]

durschine (briller à travers qq chose), durlàse (lire en entier), durlaife (marcher, aller à travers, traverser)
sens spatial : à travers, passage, mais aussi sens temporel : par-delà, pendant, à travers

i-, in-
[i:], [i:n]

inschalte (allumer), innàhme (prendre un médicament, rentrer qq chose), inschlofe (s'endormir), instelle (installer)
début d'une action, mise en route, entrée dans un état, incorporation, déplacement vers l'intérieur

mit-
[met]

mitnàhme (emmener, litt. "prendre avec"), mitbringe (emporter, litt. "apporter avec"), mitwirke (participer)
participation

no-, nach-
[no:], [nax]

nokumme (rejoindre, litt. "venir après, en différé"), nolàse (vérifier, relire, litt. "lire après"), nomache (imiter, litt. "faire d'après")
notion de "suivre", de "contrôle/vérification" ou "d'imitation"

uf-, of-
[uf]

uflüege (regarder vers le haut), ufgeh (monter), ufschliesse (ouvrir), ufsüge (aspirer), ufhànge (accrocher, suspendre), ufwache (réveiller), ufkumme (éclater, survenir, litt. "venir brusquement"), ufàsse (manger tout, terminer un repas).
mouvement vertical de bas en haut, ouverture, incorporation, contact, début d'une action, effet brusque, achèvement

um-
[um]

umstelle (changer de place, d'endroit, de position), umgeh (changer de place, bouger), umzoge (déménager), umdràje (tourner), umkehre (tourner, changer de direction)
notion de circularisation, notion de changement (de lieu, d'état)

üs-
[ys]

üsmache (éteindre, fermer, couper), üsschalte (éteindre un appareil), üsstelle (sortir, exposer), üsschliesse (fermer), üsgeh (sortir)
disparition, fermeture, achèvement, sortie (d'un endroit, d'une situation, etc.)

vor-
[fo:r]

vorstelle (présenter une personne), vorbringe (présenter, litt. "emmener devant"), vordringe (avancer), vorgeh (aller/marcher devant, aller en avance), vorha (avoir en prévision, prévoir), vorkumme (se produire), vormache (préparer, montrer comment faire qq chose)
notion d'avance dans le temps, d'avancer (positionnel), de préparation, de préparation (équivalent du français pré-).

wàg-, weg-
[vak], [vɛk]

wegmache (se débarrasser, éliminer, faire disparaître), wegstelle (enlever, déplacer, faire disparaître), wegnàhme (enlever, prendre pour faire de la place)
déplacement soudain, changement d'endroit, éloignement d'une position, disparition

züe-
[tsy:a]

züeschliesse (fermer à clé), züenàhme (ajouter, grossir), züemache (fermer), züenàje (coudre ensemble, recoudre), züewinke (faire signe de la main, saluer), züelüege (regarder précisément, observer, dévisager), züedecke (couvrir, recouvrir, fermer en couvrant)
addition, fermeture, vers une direction précise

Exemples :


Stell der vor! "Imagine-toi ça !" (sich vorstelle, se (re)présenter)


Se steht immer uf, wu ehr Vater ins Büro kummt "elle se lève toujours (de sa chaise) lorsque son père entre dans le bureau" (ufsteh, se lever)


Jetze kummt mr ebbis in "Maintenant, il me vient une idée" (inkumme, avoir une idée)


Trotz mim Diet nehm-i an ! "Malgré mon régime, je prends du poids" (annàhme, prendre du poids)


Der Direktor nehmt di Suhn an "Le directeur embauche ton fils" (annàhme, embaucher)


S'fangt an "ça commence" (anfange, commencer, débuter)


Er schaltet der Fàrnlüegappàrat ab "il éteint la télévision" (abschalte, éteindre un appareil)


Dà Mann kehrt Ràchts ab "cet homme tourne à droite) (abkehre, tourner, changer de direction)



Les particules séparables composées |

Certaines particules séparables sont dites "composées", car elles résultent de la fusion de plusieurs particules. Par exemple, les particules à sens positionnel (telle que uf, ab, unter, an, ab, vor) peuvent devenir directionnelles lorsqu'on les fusionne avec les particules directionnelles hin (mouvement d'éloignement par rapport au locuteur) ou hàr / hër (mouvement vers le locuteur).


ab (éloignement, descente) + hin (mouvement d'éloignement) = nab ou awe (flexion rencontrée surtout dans le Haut-Rhin). Sens : vers le bas. On peut ainsi former un verbe de mouvement (n'importe lequel) et lui ajouter cette particule composée à sens directionnel:


Er geht awe ou encore er geht nab signifie "il descend" ou "il va vers le bas"


Er gheit awe signifie "il tombe (vers le bas)".


Avec hàr, on marque un mouvement vers le locuteur ou le point de référence. La fusion entre hàr et ab donne hërab (Bas-Rhin) ou encore awe (Haut-Rhin).


Der Vogel fliegt hërab ou encore Der Vogel fliegt awe signifie "l'oiseau vole vers le bas / l'oiseau descend en volant" (fliege signifie "voler" tandis que awefliege ou hërabfliege signifie voler vers le bas, descendre en volant).


Les particules composées de hin et hàr/hër sont généralement associées aux verbes de mouvement ou de changement d'état, et indiquent des directions. Elles sont tellement précises qu'elles permettent souvent de ne pas préciser le verbe. Par exemple, au lieu de dire "er isch uf Milhüse ufegange" (il est monté à Mulhouse), on dira volontiers "er isch uf Milhüse ufe" (en omettant le participe passé "gange" du verbe "geh", aller)[20].



























































































































































Particule composée
(Haut-Rhin)
Particule composée
(Bas-Rhin)
Origine (composition)
Prononciation
Exemples
Signification de la particule

ane-

nan-

hin + an
[ɔ:na]

anegeh (aller en avant), anefahre (aller en véhicule vers l'avant), anelüege (regarder vers l'avant), aneschwimme (nager vers l'avant)
en avant, vers une direction, notion d'éloignement en avant d'un point d'origine

ane-

hëran-

her + an
[ɔ:na]

anekumme (venir en avant)
notion de déplacement de rapprochement d'un point de référence

awe-

nab-

hin + ab
[ɔ:va]

awegeh (aller vers le bas), awefahre (aller en véhicule vers le bas, descendre), awelüege (regarder vers le bas, en contrebas), aweschwimme (nager vers le bas, descendre en nageant)
notion de déplacement/direction (éloignement) vers le bas

awe-

hërab-

her + ab
[ɔ:va]

awekumme (venir en descendant, descendre)
notion de déplacement/direction (rapprochement) vers le bas

dure-

dure-
hin + dur
[du:ra]

duregeh (traverser un lieu, une ville), durekumme (venir à travers), dureschwimme (nager à travers)
notion de mouvement à travers un espace ou une durée

ewàg-

ewaj-, awäj-

hin + weg
[ava:k], [ava:j], [avɛ:j]

ewàggeh (partir, s'éloigner), ewàgbringe (emporter, enlever au loin), ewàgwerfe (jeter au loin, se débarrasser)
notion de rétraction, de départ (équivalent de l'Anglais away)

fere-
?
?


feregeh (partir en avant), ferelaife (s'éloigner en marchant vers l'avant, le lointain)
Vers l'avant, vers une direction, vers le lointain

heime-

heime-

heim + hin
[haima]

heimegeh (aller "à la maison", rentrer); heimekumme (venir "à la maison", rentrer), heimefliege (rentrer à la maison en volant), heimefahre (rentrer en véhicule "à la maison"), heimeschwimme (rentrer "à la maison" en nageant), etc.
retour au point d'origine (lieu de naissance, maison, etc.), dans la direction de "la maison", du point d'origine (pour les personnes)

ine-

nin-

hin + in
[i:na]

inegeh (aller vers l'intérieur, entrer), inefahre (aller en véhicule vers l'intérieur, entrer), inelüege (regarder vers l'intérieur), ineschwimme (nager vers l'intérieur, entrer en nageant)
notion de déplacement/direction (éloignement) vers l'intérieur

ine-

hërin-, ine-

her + in
[i:na]

inekumme (venir vers l'intérieur, entrer)
notion de déplacement/direction (rapprochement) vers l'intérieur

ufe-

nuf-

hin + uf
[ufa]

ufegeh (aller vers le haut, monter), ufefahre (aller en véhicule vers le haut, monter), ufelüege (regarder vers le haut), ufeschwimme (nager vers le haut, monter en nageant)
notion de déplacement/direction (éloignement) vers le haut

ufe-

hëruf-

her + uf
[ufa]

inekumme (venir vers le haut, monter)
notion de déplacement/direction (rapprochement) vers le haut

ume-

num-

hin + um
[uma]

umelaife (déambuler, traîner, marcher en cercle), umeschwimme (nager en cercle, tourner en nageant)
notion de déplacement circulaire, aléatoire vers une direction (rapprochement)

ume-

hërum, erum

her + um
[uma]



untre-

nunter-

hin + unter
[untra]

untregeh (aller vers en dessous)
notion de déplacement/direction (éloignement) vers le dessous

untre-

runter-, untre-

her + unter
[untra]

untrekumme (venir par en dessous)
notion de déplacement/direction (rapprochement) vers le dessous

üsse-

nüs-

hin + üs
[ysa]

üssegeh (aller vers l'extérieur, sortir), üssefahre (aller en véhicule vers l'extérieur, sortir), üsselüege (regarder vers l'extérieur), üsseschwimme (nager vers l'extérieur, sortir en nageant)
notion de déplacement/direction (éloignement) vers l'extérieur

üsse-

hërüs-, erüs-

her + üs
[ysa]

üssekumme (venir vers l'extérieur, sortir)
notion de déplacement/direction (rapprochement) vers l'extérieur

Exemples:


Morne geh'mr uf Strossburg awe "demain, nous descendons sur Strasbourg" (awegeh, aller vers le bas)


Gang üsse ! "Sors!" (üssegeh, sortir)


Dà fremdartige Mann laift uf der Stross ume "cet homme étrange déambule dans la rue" (umelaife, déambuler, traîner)


D'Rakete stigt ewer der Arde ufe "la fusée s'élève au-dessus de la Terre (vers le haut)" (ufestige, s'élever verticalement vers le haut)


Mer bringe alle dine Sache vum erste Stock awe "nous descendons toutes tes affaires du premier étage" (awebringe, descendre, litt. emmener quelque chose vers le bas)



Les particules mixtes |

Certaines particules peuvent être tantôt séparables, tantôt inséparables selon le verbe auquel elles sont associées. Elles ne sont pas nombreuses.







































Particule
Prononciation
Sens lorsqu'elle est inséparable
Sens lorsqu'elle est séparable
dur-
[du:r]
action de traverser ou de fouiller
notion de traverser (spatial, temporel)
um-
[um]
contournement, englobement
exprime un sens spatial (autour de, changement de direction, de tendance)
ewer-
[ev'r]
action de survoler, transmettre, attaquer
sens spatial : sur, au-dessus-de, par-dessus
unter-
[unt'r]
actions de parapher (signer), soumettre, réprimer, interrompre, examiner
sens directionnel et spatial : vers le bas, sous
weder
[wed'r]
réalisation, complétion d'une action, application d'une peine
renouvellement, répétition (litt. "à nouveau, encore"


Les auxiliaires |


En plus des verbes, et afin de les conjuguer à différents temps et modes, l'alsacien dispose de 4 auxiliaires[18] :




  • se ou senn (être), pour conjuguer au passé (verbes d'état, verbes de mouvement)


  • ha (avoir), pour conjuguer au passé (tous les autres verbes)


  • düe (faire), pour conjuguer au présent progressif (düe au présent et verbe à l'infinitif) ou pour former le conditionnel (düe au conditionnel et verbe à l'infinitif)


  • wàre (devenir, équivalent de l'anglais will), pour conjuguer au futur (wàre au présent et verbe à l'infinitif), ou pour former le passif (wàre conjugué et verbe au participe passé).




















































Auxiliaire
Prononciation
Prononciation
"à la française"
Traduction
Utilisé pour

se / senn
[se:] [sen]
"séé"
être
Formation du passé. Construction : sujet + se (conjugué) + participé passé du verbe

ha
[hɔ:]
"hoo"
avoir
Formation du passé. Construction : sujet + ha (conjugué) + participe passé du verbe

düe (1)
[dya]
"duua"
faire
Formation du présent progressif. Construction : sujet + düe (conjugué) + infinitif du verbe

düe (2)
[dya]
"duua"
faire
Formation du conditionnel. Construction : sujet + dàt (düe au conditionnel) + infinitif verbe

wàre (1)
[va:ra]
"vaara"
devenir
Formation du futur. Construction: sujet + wàre (conjugué) + infinitif verbe

wàre (2)
[va:ra]
"vaara"
devenir
Formation du passif. Construction : sujet + wàre (conjugué) + participe passé du verbe

Voici la conjugaison (irrégulière) des auxiliaires au présent simple[11],[18],[21] :
























































Personne

se
(être)
ha
(avoir)
düe
(faire)
wàre (Haut-Rhin)
(devenir)
wëre (Bas-Rhin)
(devenir)
je

ich

bin [ben]

ha(n) [hɔn]

düe [dy:a]

wer [vɛ:r]

wur [vu:r]
tu

dü*

besch [beʃ]

hasch [hɔ:ʃ]

düesch [dy:aʃ]

wersch [vɛ:rʃ]

wursch [vu:rʃ]
il / elle / cela

er / se / es

esch [eʃ]

hat [hɔt]

düet [dy:at]

werd [vɛ:rt]

wur(d) [vurt]
nous

mer

senn [sen]

hàn [ha:n]

dien [dy:an]

wàre [va:ra]

wëre [väre]
vous

ehr
ils / elles

se

  • (*) Attention, le pronom personnel "dü" est la forme dite tonique. En alsacien, il est la plupart du temps omis, car la terminaison -sch à la fin du verbe est suffisamment informative. Dans le Haut-Rhin, une forme atone - de - existe également, et se prononce [da]. Notez que de est également la forme de l'article défini masculin dans beaucoup de régions, et qu'il ne faut pas le confondre avec le pronom personnel de atone.

Exemples d'utilisation (des auxiliaires) en tant que verbes:


Ich bin e Mann "je suis un homme"


Se esch e Fraj "c'est d'une femme"


Es esch e schens Meidele "c'est une jolie jeune fille"


Mer hàn e Hund "Nous avons un chien"


wersch unheflig "tu deviens impoli"


Er esch fràch "il est effronté" (on peut dire aussi er esch fresch dans le Bas-Rhin)


Se hat e flotter Wage "elle a une jolie voiture"


Exemples d'utilisation en tant qu'auxiliaires:


Er düet si Wage fahre "il est en train de conduire sa voiture" (présent progressif)


Se hat e nejer Hund bikumme "elle a eu un nouveau chien" (passé composé)


Mer hàn das Büech glàse "nous avons lu ce livre" (passé composé)


S'esch e nàtter Kamrad gse "c'était un ami sympathique" (passé composé) s'esch e netter Kamrad gwenn (Nord de l'Alsace)


Der Wage wird vum Garagist grepariert "la voiture est réparée par le garagiste (en ce moment)" (voix passive)


Der Wage isch repariert "la voiture est réparée (c'est fait)" (passé composé)


Mi Suhn wird nàchste Màntig kumme "mon fils viendra lundi prochain" (futur)


Mine Schwester dàt nàchster Màntig kumme "Ma sœur viendrait lundi prochain" (conditionnel)



Les temps en alsacien |


Les verbes peuvent se conjuguer à différents temps et modes[11],[5],[18]. En alsacien, il existe trois temps de l'indicatif :



  • le présent (auquel on peut ajouter un présent « progressif » ou « emphatique »). Il se conjugue en utilisant le radical du verbe, sans terminaison, auquel on ajoute des désinences (-, -sch, -t, -e) ;

  • le passé, qui est un temps composé, qui utilise un auxiliaire (se « être » ou ha « avoir ») ;

  • le futur, également un temps composé, qui utilise un auxiliaire (devenir, wàre ou wëre).


On peut également ajouter plusieurs modes : le conditionnel (deux formes composées) et le subjonctif (deux formes composées).



La phrase simple |


En temps normal, une phrase simple se construit selon le modèle suivant : sujet + verbe + complément / nom / adjectif[11],[18].


Quoi qu'il advienne, le verbe doit toujours se trouver en seconde position dans la phrase. De ce fait, si la proposition commence par un complément, le sujet sera déplacé après le verbe, de manière à respecter cet axiome[11],[5],[18].


Exemples[22] :



  • Phrase : Il déplace le verre sur la table.

  • Traduction : Er stellt s'Glas uf'm Tisch um.

  • Phrase : Maintenant, il déplace le verre sur la table.

  • Traduction: Jetz stellt er s'Glas uf'm Tisch um [yets chdellt'r s'Glooss ouf'em téch oum]


Dans le second exemple, la présence d'un élément temporel en début de phrase (Jetz) oblige à déplacer le sujet (ici « er ») après le verbe, de manière que ce dernier demeure en deuxième position. Chose importante : lorsque le verbe est composé (affublé d'un préverbe), c'est le radical (ici, stelle, sous forme conjuguée) qui se place en seconde position, la particule (ici, um) migrant à la fin.



Conjugaison des verbes au présent |


L'alsacien comporte deux présents[18] : le présent simple (celui qu'on trouve en français) et le présent progressif (être en train de faire quelque chose), qui perd progressivement son sens. Le verbe à l'infinitif est composé d'un radical sur lequel est greffée une terminaison de l'infinitif -e. Exemples : stelle /ʃdɛla/ « poser », mache /moːra/ « faire », lése /leːsa/ « lire ». La conjugaison au orésent se sert uniquement du radical auquel la terminaison de l'infinitif est retirée, et remplacée par des désinences personnelles (terminaisons).



Conjugaison au présent simple des verbes réguliers |


Les pronoms personnels sujets sont les suivants[18] et accompagnés à chaque fois (à droite) des terminaisons (désinences personnelles) nécessaires à la conjugaison du verbe.


























































Pronoms personnels

Personne
Forme tonique
Forme atone
Forme enclitique
Terminaison au présent
(désinences personnelles)
je
ich /ex/
i
-i
-
tu
dü /dy:/
de /da/
-de
-sch
il / elle / cela
er/sie/es
'r / se / 's
-r, -se, -s'
-t
nous
mer /me:r/
mr
-mr
-e
vous
ehr /e:r/
re [ra]
-re
-e
ils / elles
sie /si:/
se /sa/
-se
-e

Les pronoms peuvent avoir une forme tonique (accentuée), atone (inaccentuée) ou enclitique (ajoutée à la fin d'un nom ou d'un verbe). Le tableau résume également les terminaisons verbales utilisées au présent avec chacune des personnes.


Comme en allemand du XVIIe siècle et comme en français actuel, la deuxième personne du pluriel (Ehr, terminaison pluriel -e) s'emploie couramment en tant que forme de politesse, en lui ajourant une majuscule à l'écrit (forme rare). Il semblerait que la troisième personne du pluriel (Se, terminaison du pluriel -e) soit aussi, à la mode allemande, employée exceptionnellement, également avec une majuscule. Enfin, une troisième forme de pluriel est possible, lorsque le locuteur s'adresse à une femme ou une jeune femme: comme en Italien, on utilise la 3e personne du féminin singulier (Se, terminaison du singulier -t).


Le tableau suivant donne la conjugaison de dix verbes avec leurs traductions.













































































stelle
(poser)

umstelle
(déplacer)

lüege
(regarder)

löje
(regarder, Bas-Rhin)

züelüege
(observer)

mache
(faire)

anmache
(allumer)

ufmache
(ouvrir)

bestelle
(commander)

rede*
(parler)

anriefe*
(appeler)
ich / i

stell

stell um

lüeg

löj

lüeg züe

mach

mach an

mach uf

bestell

redd

rüef an
dü / de

stellsch

stellsch um

lüegsch

löjsch

lüegsch züe

machsch

machsch an

machsch uf

bestellsch

reddsch

rüefsch an
er / se / es

stellt

stellt um

lüegt

löjt

lüegt züe

macht

macht an

macht uf

bestellt

redd

rüeft an
mer

stelle

stelle um

lüege

löje

lüege züe

mache

mache an

mache uf

bestelle

rede

riefe an
ehr
se

(*) Le verbes marqués par un astérisque sont irréguliers. Dans le cas de rede, la longueur de la voyelle interne change, puisqu'elle est courte au singulier (redd, reddsch, redd) et longue au pluriel (rede). Pour anriefe, tout comme son cousin sans particule séparable riefe, la voyelle (diphtongue) ie du radical de l'infinitif est fléchie (altérée) au cours de la conjugaison (ie devient üe au singulier et reste ie au pluriel).



Conjugaison au présent simple des verbes irréguliers |


Voici encore quelques exemples de verbes au présent, très courants, mais dont la conjugaison est irrégulière :












































































Personne

steh
(être debout, se tenir)

geh
(aller)


(donner)

versteh
(comprendre)

sage
(dire)

säje
(dire)

je
ech / ich / i

stand

gang

geb

verstand

sag

säj
tu
dü / de

stehsch

gehsch

gesch

verstehsch

sàjsch

säjsch
il / elle
er / se / es

steht

geht

get

versteht

sàjt

säjt
nous
mer

stehn

gehn

gàn

verstehn

sage

säje
vous
ehr

sage

säje
ils / elles
se

sage

säje

Particularité

-and à la 1re pers.

-n au pluriel


-ang à la 1re pers.

-n au pluriel



b à la 1re pers

n au pluriel


-and à la 1re pers.

-n au pluriel


amuïssement du "g"

en "j" [y]


Variante utilisée

dans le Bas-Rhin



De manière générale, tous les verbes terminant en -we [-va] sont irréguliers, et sont caractérisés par une alternance b (singulier)/ w (pluriel, infinitif), comme : bliwe (rester), hewe (soulever), làwe (vivre), glaiwe (penser), liewe (aimer). D'autres peuvent avoir d'autres flexions consonantiques, comme le verbe sage (dire), chez qui on assiste à une alternance g/j, elle aussi assez courante en alsacien. Les plus courantes concernent les alternance vocaliques (voyelles, diphtongues) entre üe et ie. Voici leur conjugaison au présent simple:



















































































Verbe

bliwe

hewe

làwe

glaiwe

liewe

schiewe

schriwe

sage

riefe

müesse/miesse
Traduction
rester
soulever
vivre
croire
aimer
pousser
écrire
dire
appeler
devoir
ich / i

blib

heb

b

glaib

lieb

schieb

schrib

sag

rüef

müess


blibsch

hebsch

bsch

glaibsch

liebsch

schiebsch

schribsch

sàjsch

rüefsch

müesch
er / se / es

blibt

hebt

bt

glaibt

liebt

schiebt

schribt

sàjt

rüeft

müess
mer

bliwe

hewe

we

glaiwe

liewe

schiewe

schriwe

sage

riefe

miesse
ehr
se


Conjugaison des verbes de modalité (irréguliers)[23] |


Il en existe huit en alsacien. Ils servent à marquer la modalité (savoir, vouloir, devoir, etc.). Ils sont toujours suivis de l'infinitif (sans préposition). Notez qu'en allemand, il n'en existe que sept, mais qu'en alsacien, on y ajoute le verbe droje (oser) qui peut, dans certaines régions, être considéré comme un verbe de modalité, car il fonctionne de la même manière[24].




















































































kenne

dàrfe

miesse
solle
mege
welle
droje
wisse
Traduction
pouvoir, avoir

la capacité de


avoir le droit,

l'autorisation de


devoir, avoir

l'obligation de


devoir, avoir le

devoir de


aimer, aimer bien
vouloir
oser
savoir

ich / i

ka(n)

derf

müess

soll
-

will

droj

weiss

dü / de

kasch

derfsch

müesch

sollsch
-

wet

drojsch

weisch

er/se/es

kat

derft

müess

soll
-

will

drojt

weisst

mer

kenne

dàrfe

miesse

solle
-

welle

droje

wisse

ehr

se
Commentaires
Début irrégulier,

sur le modèle de


l'auxiliaire ha


Flexion de la voyelle du radical
La diphtongue ie peut être fléchie en üe
Conjugaison ré-

gulière


pas de conjugaison

au présent (uniquement


le conditionnel)[23]


Attention, la 2e

personne du singulier est irrégulière


conjugaison

régulière


conjugaison irrégulière


Le présent progressif (présent emphatique) |


Le présent progressif se forme à l'aide d'un auxiliaire : düe (faire)


Cette forme peut également servir au débutant à former le présent simple — forme par ailleurs assez enfantine. Elle ne nécessite que de connaître la conjugaison de düe uniquement.









































Personne

düe (auxiliaire) « faire »
Prononciation
je

ich / i

düe
[dy:a]
tu



düesch
[dy:aʃ]
il / elle / cela

er / se / es

düet
[dy:at]
nous

mer

dien
[di:an]
vous

ehr
ils / elles

se

Pour former le présent progressif, il suffit d'ajouter derrière la forme conjuguée de düe, l'infinitif du verbe désiré. Par exemple, avec le verbe stelle.
















































Personne

düe (auxiliaire) « faire »
+ infinitif
Traduction

1re

ich / i

düe

stelle
Je suis en train de poser / Je pose : ich düe stelle

2e



düesch

stelle
Tu es en train de poser / Tu poses : (dü) düesch stelle

3e

er/se/es

düet

stelle
Il/Elle/On est en train de poser / Il/Elle pose: er/se/es düet stelle

1re

mer

dien

stelle
Nous sommes en train de poser / Nous posons: mer dien stelle

2e

ehr
Vous êtes en train de poser / Vous posez: ehr dien stelle

3e

se
Ils/elles sont en train de poser/ Ils/elles posent: se dien stelle

Exemple avec le verbe (à particule) ufmache (ouvrir).
















































Personne

düe (auxiliaire) « faire »
+ infinitif
Traduction

1re

ich / i

düe

ufmache
Je suis en train d'ouvrir / J'ouvre

2e



düesch

ufmache
Tu es en train d'ouvrir / Tu ouvres

3e

er/se/es

düet

ufmache
Il/elle/cela est en train d'ouvrir

1re

mer

dien

ufmache
Nous sommes en train d'ouvrir / Nous ouvrons

2e

ehr
Vous êtes en train d'ouvrir / vous ouvrez

3e

se
Ils/Elles sont en train d'ouvrir / Ils/elles ouvrent

Remarque : ici s'applique bien évidemment la règle de la deuxième position du verbe : düe se place en seconde position et le verbe à l'infinitif se déplace à la fin de la proposition. De manière générale, l'infinitif d'un verbe se trouve toujours à la fin d'une proposition alsacienne[11],[5],[18].



Cet homme est en train d'observer


Dà Mann düet züelüege [da mɔn dy:at tsy:a ly:aka]

(züelüege : observer)


Il est tout à fait possible de former le présent progressif à l'aide d'une périphrase, telle qu'on peut l'entendre dans certaines régions françaises, et qui se rapproche davantage de ce qu'on retrouverait en allemand standart. La construction utilise le présent du verbe être (), et l'infinitif substantivé du verbe après la préposition an (à, sur). Le verbe « manger » se dit àsse (prononcé /'asa/), et son infinitif substantivé est s'Asse (s' étant l'article neutre, et Asse, la forme substantivée, écrite avec une majuscule). La préposition an étant suivie du datif (une déclinaison : le s devient em), on doit dire an 'em Asse, qui se contracte toujours en am Asse.


Je suis en train de manger : « Ich bin am Asse », littéralement « Je suis à manger ». On n'a besoin, ici que de connaître la conjugaison de (être) et d'y ajouter « am + infinitif substantivé (avec majuscule) ».



Conjuguer au passé : le passé composé |


En alsacien, il n'existe plus de forme simple du passé (comme en français, "je voyais", "je lisais", "tu vis", "il mangea")[5]. On utilise donc une forme composée, qui utilise un auxiliaire conjugué et le participe passé du verbe[18].


Construction du passé : sujet + auxiliaire (se ou ha) conjugué + participe passé

En français, le participe passé d'un verbe est surtout une affaire de terminaison (aller, allé ; manger, mangé ; voir, vu ; suspendre, suspendu; etc.), mais ce n'est pas seulement le cas en alsacien. Le participe passé d'un verbe alsacien est construit différemment du français. Il nécessite l'utilisation d'un augment (un préfixe) sous la forme d'un g(e)-, d'un radical (dont les voyelles peuvent être modifiées) et d'une terminaison (-t ou -e). Le participe passé peut être régulier (g(e)- + radical + -t), ou irrégulier (g(e)- + radical modifié + -e ou -t). Les participes passés irréguliers concernent les verbes dits forts, les autres, réguliers, étant des verbes faibles.


Les verbes qui possèdent une particule n'ont pas le même comportement selon qu'il s'agit d'une particule séparable ou inséparable. En effet:



  • lorsqu'un verbe est affublé d'une particule inséparable (be-, ver-, zer-, emp-, etc.), il n'accepte pas de préfixe g(e)-.

  • lorsqu'un verbe possède une particule séparable, l'augment g(e)- se place entre la particule et le radical.


Dans le sud du Haut-Rhin, les verbes débutant par p-, b-, d- ou t- ne prennent pas l'augment g(e)-, mais il est possible dans les autres régions, si la voyelle e est prononcée (augment ge- complet).


Voici une liste (non exhaustive) de verbes et de leurs participes passés (réguliers* ou irréguliers**):


Quelques verbes réguliers (faibles) :
















































































Verbe
Traduction
Participe passé
Traduction


stelle
poser

gstellt
posé
augment g(e)-

anstelle
engager

angstellt
engagé
augment g(e)- entre la particule séparable an et le radical

instelle
installer

ingstellt
installé
augment g(e)- entre la particule séparable in et le radical

ufstelle
mettre en place

ufgstellt
mis en place
augment g(e)- entre la particule séparable uf et le radical

bestelle
commander

bestellt
commandé
pas d'augment g(e)- avec une particule inséparable

liewe
aimer

gliebt
aimé
augment g(e)-

lüege
regarder

glüegt
regardé
augment g(e)-

mache
faire

gmacht
fait
augment g(e)-

bliwe
rester

(ge)blibt
resté
augment possible (sous forme de ge-) ou absent si verbe commence par b-, p-, t- ou d-

dànke
penser

(ge)dànkt
pensé
augment possible ou absent si verbe commence par d-, t-, p- ou b-

Quelques verbes "forts" (participe passé irrégulier)

























































































































































Verbe (français)
Traduction (alsacien)
Participe passé
Auxiliaire à utiliser
Aller

géh

gange

Arriver

kumme

kumme

boire

trinke

(ge)trunke
ha
boire (picoler)

süffe

gsoffe
ha
couler

fliesse

gflosse

courir

laife

gloffe
ha
Devenir

wàre

worre

Dormir

schlofe

gschlofe
ha
écrire

schriwe

gschréwe
ha
fermer

schliesse

gschlosse
ha
geler

friere

gfrore
ha
Lire

làse

glàse
ha
manger (pour les humains)

àsse

gàsse
ha
manger (pour les animaux)

fràsse

gfràsse
ha
mourir

stàrwe

gstorwe

parler

spràche

gsproche
ha
perdre

verliere

verlore
ha
pousser

schiewe

gschowe
ha
savoir

wisse

gwisse
ha
tirer (avec une arme)

schiesse

gschosse
ha
tirer (un objet), s'installer

ziege / zieje

(ge)zoge
ha
tomber (à la guerre)

falle

gfalle

trouver

finde

gfunde
ha
voler (en avion)

fliege

gfloge


Note: les participes passés avec un préfixe ge- entre parenthèses signifie que le ge- n'est pas obligatoire.



Le passé des auxiliaires |


Voici un tableau comparatif des conjugaisons des auxiliaires au présent simple et au passé.























Auxiliaire
Présent
Passé

se (être)

senn (être)



ich ben

dü besch


er / se / es esch


mer senn


ehr senn


se senn



ich ben gse / gwenn*

dü besch gse / gwenn*


er/se/es esch gse / gwenn*


mer senn gse / gwenn*


ehr senn gse / gwenn*


se senn gse / gwenn*



ha (avoir)

ich han / ich hab

dü hasch / hesch


er/se/es hat / het


mer hàn


ehr hàn


se hàn



ich han gha

dü hasch gha''


er/se/es hat gha''


mer hàn gha''


ehr hàn gha''


se hàn gha''



wàre (devenir)

wëre (devenir)



ich wer

dü wersch


er / se / es werd


mer wàre


ehr wàre


se wàre



ich han wore / wurre

dü hasch wore / wurre''


er/se/es hat wore / wurre''


mer hàn wore / wurre''


ehr hàn wore / wurre''


se hàn wore / wurre''



(*) Le participe passé de se / senn (être) peut adopter la forme gse [gse:] (Haut-Rhin), gsinn [gsen] (Bas-Rhin) ou gwenn [gvɛn](Nord de l'Alsace et Moselle)



Comparaison des conjugaisons au présent simple et au passé |


Voici un tableau comparatif des conjugaisons du présent simple, du présent progressif/emphatique et du passé.



























Verbe
Présent
Présent emphatique
ou progressif
Passé

stelle (poser)

ich stell

dü stellsch


er / se / es stellt


mer stelle


ehr stelle


se stelle



ich düe stelle

dü düesch stelle


er / se / es düet stelle


mer dien stelle


ehr dien stelle


se dien stelle



ich han gstellt

dü hasch gstellt


er/se/es hat gstellt


mer hàn gstellt


ehr hàn gstellt


se hàn gstellt



mache (faire)

ich mach

dü machsch


er / se / es macht


mer mache


ehr mache


se mache



ich düe mache

dü düesch mache


er / se / es düet mache


mer dien mache


ehr dien mache


se dien mache



ich han gmacht

dü hasch gmacht


er/se/es hat gmacht


mer hàn gmacht


ehr hàn gmacht


se hàn gmacht



liewe (aimer)

ich lieb

dü liebsch


er / se / es liebt


mer liewe


ehr liewe


se liewe



ich düe liewe

dü düesch liewe


er / se / es düet liewe


mer dien liewe


ehr dien liewe


se dien liewe



ich han gliebt

dü hasch gliebt


er/se/es hat gliebt


mer hàn gliebt


ehr hàn gliebt


se hàn gliebt



Quelques exemples de phrases au passé :



Ich bin uf Milhüse gange.

Je suis allé à Mulhouse

Wu-n-i jung gsé bin.

Lorsque j'étais jeune

Das Màidle hat mit sim Brüeder vu ehrem Hund gsproche

Cette jeune fille a discuté de son chien avec son frère.


Le choix des auxiliaires


Tout verbe d'action, de position et d'état se conjugue au passé avec l'auxiliaire ha (avoir).



On a donc la construction : sujet + ha (conjugué) + complément(s) + participé passé

Les verbes de mouvement, de changement d'état, eux, sont conjugués avec l'auxiliaire sé/sinn (être).

On a la construction : sujet + (conjugué) + complément(s) + participe passé

Elle est allée en haut de cette montagne. » (verbe de mouvement.

Se esch uf dàm Bàrg ufegange

Elle a lu ce livre.

Se hat das Büech glàse.



Conjuguer au futur (le Futur I). |


En alsacien, comme en allemand ou en anglais (et les langues germaniques en général), le futur se forme à l'aide d'un auxiliaire[11],[5],[18]. Il s'agit de l'auxiliaire wàre (devenir). Il existe deux futurs, en réalité[5],[18]. Le premier, le Futur I, ou futur simple, décrit une action future (exemple: je lirai le livre). Le Futur II est un "futur dans le passé", et un équivalent de son cousin français, le futur antérieur[18]. Il décrit, quant à lui, une action future décrite dans le passé (j'aurai lu le livre dans six mois). Dans cette partie, nous ne nous attacherons qu'à la description du Futur I (futur simple).


Construction du futur : sujet + wàre (conjugué) + complément + verbe à l'infinitif

Quelques exemples, avec les verbes làse (lire), àsse (manger), drinke (boire), réde (parler) et umstelle (déplacer, verbe à particule séparable "um") :













































Pronom

làse (lire)

àsse(manger)

drinke(boire)

réde(parler)

umstelle(déplacer)
ich (je)

wer làse

wer àsse

wer drinke

wer réde

wer umstelle
dü (tu)

wersch làse

wersch àsse

wersch drinke

wersch réde

wersch umstelle
er / se / es

(il/elle/cela)



werd làse

werd àsse

werd drinke

werd réde

werd umstelle
mer (nous)

wàre làse

wàre àsse

wàre drinke

wàre réde

wàre umstelle
ehr (vous)
Se (ils/elles)

Exemples de phrases au futur simple (Futur I) :



Je lirai ce livre : Ich wer das Büech làse

Elle mangera avec ses parents: S'werd mit ehre Eltre àsse


Autres possibilités : Comme en français, il peut aussi simplement suffire d'utiliser des périphrases (qui utilisent le présent et ajoutent des adverbes ou des compléments de temps) indiquant que l'action décrite se situe dans le futur : Morne (demain), am mettwuch (mercredi), dur d'Nocht (pendant la nuit), in drej Monet (dans trois mois), etc[18]...



Le conditionnel : subjonctif I et subjonctif II |


Contrairement au français, qui possède une conjugaison au conditionnel, l'alsacien fait usage - dans la majorité des cas - d'un auxiliaire. Il s'agit de l'auxiliaire düe (faire). Grammaticalement, le conditionnel est formé par le subjonctif (le mode de l'hypothétique dans les langues indo-européennes). Il en existe deux : le subjonctif I (formé à l'aide d'un auxiliaire, cas majoritaire) et le subjonctif II (construction simple, sans auxiliaire, pour une minorité de cas particuliers)[25]. L'un et l'autre peuvent se substituer selon le contexte.



  • Le subjonctif I est utilisé pour marquer une hypothèse, ou un fait peu probable. Il est aussi employé dans le discours indirect, pour relater quelque chose d'hypothétique: "on dit que...", "il paraît que...", "soi-disant..."[18]. Il existe une forme simple (sans auxiliaire) pour les auxiliaires se (être) et ha (avoir), mais tous les autres verbes utilisent une construction de type: sujet + auxiliaire düe (au conditionnel) + infinitif du verbe

  • Le subjonctif II est une forme simple, directement formée avec le verbe (sans auxiliaire). Il est utilisé avec certains verbes seulement : les auxiliaires (se et ha, mais aussi düe) les verbes de modalité (dàrfe, kenne, màchte, miesse, solle, welle), certains verbes dits "forts" (géh, kume, dànke, etc). Pour les autres verbes (majoritaires) pour lesquels cette forme simple n'existe pas, on utilise l'autre forme composée du subjonctif I (avec l'auxiliaire düe).


Dans le Bas-Rhin, le subjonctif II n'existe que pour certains verbes (ha, se, wëre, e et les verbes de modalité), alors que dans le Haut-Rhin, principalement dans la région de Mulhouse-Colmar, il existe d'autres formes simples, qui impliquent notamment les vers géh (aller), kume (venir), dànke (penser), etc. et qui proviennent de formes plus anciennes qui ont survécu jusqu'à aujourd'hui[5],[25].


Nous allons voir, tout d'abord, le cas du subjonctif II, qui est la forme la plus utilisée pour construire le conditionnel en alsacien[18],[25].



Le subjonctif II de l'auxiliaire düe sert à former le conditionnel |


Pour former le conditionnel, on utilise majoritairement une construction : sujet + auxiliaire düe (au subjonctif II) + infinitif du verbe.


Il s'agit donc d'un subjonctif II.






















































düe Présent

düe subjonctif II
Exemple du verbe ufschriwe (noter)
Exemple du verbe versteh (comprendre)
ich

düe [ty:a]

dàt [ta:t]
Je noterais : ich dàt ufschriwe
Je comprendrais cet homme : ich dàt dà Man versteh


düesch [dy:aʃ]

dàtsch [da:tʃ]
Tu noterais: dü dàtsch ufschriwe
Tu comprendrais cet homme : dü dàtsch dà Man versteh
er/se/es

düet [ty:at]

dàt [ta:t]
Elle noterait : se dàt ufschriwe
Il comprendrait cet homme : er dàt dà Man versteh
mer

dien [ti:an]

dàte [ta:ta]
Nous noterions: mer dàte ufschriwe
Nous comprendrions cet homme : mer dàte dà Man versteh
ehr

dien [ti:an]

dàte [ta:ta]
Vous noteriez: ehr dàte ufschriwe
Vous comprendriez cet homme : ehr dàte dà Man versteh
se

dien [ti:an]

dàte [ta:ta]
Ils noteraient: sedàte ufschriwe
Ils comprendraient cet homme : se dàte dà Man versteh

C'est la forme majoritaire de conditionnel (subjonctif II), qui est utilisée pour la très grande majorité des verbes.


Quelques exemples :


Cet homme viendrait avec nous : dà Mann dàt mit uns kume


Il lirait beaucoup de livres : Er dàt vile Biecher làse


S'il mangeait, il viendrait au restaurant : Wenn er dàt àsse, dàt er im Restaurant kume.


Note : la conjonction "si" se traduit "wenn" en alsacien. Le verbe à l'infinitif se place toujours à la fin de la proposition (et l'auxiliaire conjugué en seconde position).



Le subjonctif II pour les verbes de modalité et les verbes "forts". |


Le subjonctif II "pur" n'est normalement pas formé à l'aide d'un auxiliaire. Vous avez déjà vu l'auxiliaire düe qui peut se conjuguer directement (sous forme simple). En alsacien, quelques verbes peuvent avoir une telle forme "simple". On compte parmi eux les verbes de modalité comme welle (vouloir), solle (devoir, avoir le devoir de), kenne (savoir), mege (aimer bien), etc. et quelques verbes de mouvement comme geh (aller) et kume (venir), ainsi que les auxiliaires se (être), ha (avoir) et, bien entendu, düe (faire). Pour ces verbes, le conditionnel se forme donc de la manière suivante :






































































































ha

se

geh

kume

düe

welle

solle

Présent
Subjonctif II
Présent
Sub. II
Présent
Sub. II
Présent
Sub.II
Présent
Sub. II
Présent
Sub. II
Présent
Sub. II

ich

ha(n)

hàt

bin

wàr

gang

gieng

kum

kàm

düe

dàt

well

wott

soll

sott



hasch

hàtsch

bisch

wàrsch

gesch

giensch

kumsch

kàmsch

düesch

dàtsch

wet

wottsch

sollsch

sottsch

er/se/es

hat

hàt

esch

wàr

geht

gieng

kummt

kàm

düet

dàt

well

wott

soll(t)

sott

mer

hàn

hàtte

senn

wàrte*

gehn

giengte*

kumme

kàmte*

dien

dàte

welle

wotte

solle

sotte

ehr

se

(*) Pour la forme du pluriel du subjonctif II wàrte, on peut aussi rencontrer wàre. De même, pour giengte et kàmte, on peut trouver respectivement gienge et kàme. Ce sont des variantes locales.


Exemples :



Je viendrais si j'avais une voiture : ich kàm, wenn-i e Wage hàt

Nous lirions si nous avions un livre : mer dàte làse, wenn mer e Büech hàtte

Il viendrait s'il connaissait ton adresse : er kàm wenn er dine Adresse dàt kenne.


Note : Il faut remarquer que, dans les phrases conditionnelles à deux membres, reliés par la conjonction "wenn", les deux verbes sont au conditionnel (contrairement au français). S'il n'existe pas de subjonctif II "pur" pour un verbe, on utilise la forme utilisant l'auxiliaire düe.



Le subjonctif I |


(à venir)



Récapitulatif |



















































Infinitif
Présent
(simple de l'indicatif)
Présent "emphatique"
ou "progressif"
Passé
(composé)
Futur simple
(Futur I)
Conditionnel
(composé)
radical + terminaison e
sujet + verbe conjugué
sujet + düe (conjugué) + infinitif
sujet + auxiliaire (ha ou conjugué) + participe passé
sujet + auxiliaire (wàre, conjugué) + infinitif
sujet + auxiliaire (düe conjugué au conditionnel) + infinitif

stelle (poser)
ich stell

dü stellsch


er / se / es stellt


mer stelle


ehr stelle


se stelle


ich düe stelle

dü düesch stelle


er / se / es düet stelle


mer dien stelle


ehr dien stelle


se dien stelle


ich han gstellt

dü hasch gstellt


er/se/es hat gstellt


mer hàn gstellt


ehr hàn gstellt


se hàn gstellt


ich wer mache

dü wersch mache


er / se / es werd mache


mer wàre mache


ehr wàre mache


se wàre mache


ich dàt mache

dü dàtsch mache


er / se / es dàt mache


mer dàte mache


ehr dàte mache


se dàte mache



mache (faire)
ich mach

dü machsch


er / se / es macht


mer mache


ehr mache


se mache


ich düe mache

dü düesch mache


er / se / es düet mache


mer dien mache


ehr dien mache


se dien mache


ich han gmacht

dü hasch gmacht


er/se/es hat gmacht


mer hàn gmacht


ehr hàn gmacht


se hàn gmacht


ich wer mache

dü wersch mache


er / se / es werd mache


mer wàre mache


ehr wàre mache


se wàre mache


ich dàt mache

dü dàtsch mache


er / se / es dàt mache


mer dàte mache


ehr dàte mache


se dàte mache



liewe (aimer), verbe à flexion consonantique (b/w)
ich lieb

dü liebsch


er / se / es liebt


mer liewe


ehr liewe


se liewe


ich düe liewe

dü düesch liewe


er / se / es düet liewe


mer dien liewe


ehr dien liewe


se dien liewe


ich han gliebt

dü hasch gliebt


er/se/es hat gliebt


mer hàn gliebt


ehr hàn gliebt


se hàn gliebt


ich wer liewe

dü wersch liewe


er / se / es werd liewe


mer wàre liewe


ehr wàre liewe


se wàre liewe


ich dàt liewe

dü dàtsch liewe


er / se / es dàt liewe


mer dàte liewe


ehr dàte liewe


se dàte liewe



anstelle (engager, embaucher), verbe à particule séparable
ich stell an

dü stellsch an


er / se / es stellt an


mer stelle an


ehr stelle an


se stelle an


ich düe anstelle

dü düesch anstelle


er / se / es düet anstelle


mer dien anstelle


ehr dien anstelle


se dien anstelle


ich han angstellt

dü hasch angstellt


er/se/es hat angstellt


mer hàn angstellt


ehr hàn angstellt


se hàn angstellt


ich wer anstelle

dü wersch anstelle


er / se / es werd anstelle


mer wàre anstelle


ehr wàre anstelle


se wàre anstelle


ich dàt anstelle

dü dàtsch anstelle


er / se / es dàt anstelle


mer dàte anstelle


ehr dàte anstelle


se dàte anstelle




La déclinaison en alsacien |


En français , il n'existe plus de déclinaisons, bien qu'il y en ait eu en ancien français[24]. Les seules traces subsistant de cet état de fait sont les "déclinaisons" des pronoms personnels. En effet, remarquez qu'en français, le pronom personnel "je" se "décline" en "me" lorsqu'il est complément d'objet direct (accusatif) ou complément d'objet indirect (datif) (par exemple dans "il me voit" ou "il me parle" respectivement). Le pronom personnel "il", se décline en "le" lorsqu'il est complément d'objet direct (comme dans "je le vois"), et en "lui" lorsqu'il est complément d'objet indirect (comme dans "je lui parle"). Le même genre de déclinaisons existe en alsacien, bien qu'elles soient plus nombreuses et qu'elles s'appliquent aussi aux articles (définis et indéfinis) qui déterminent les noms communs, aux adjectifs, etc.


L'alsacien est, comme l'allemand, une langue flexionnelle[11],[5],[18],[21]. S'il existait quatre cas de déclinaison similaires à ceux de l'allemand standard (nominatif, accusatif, datif et génitif)[5],[18], il n'existe plus aujourd'hui que trois cas (nominatif, accusatif et datif). L'accusatif est surtout utilisé pour la déclinaison des pronoms personnels (ich, dü, er/se/es, mer, ehr, se), et, dans certains localités, pour les articles définis (der, d', s')[18]. Le génitif n'existe plus en tant que cas grammatical, et est remplacé par un datif-génitif. Il est parfois encore rencontré dans certaines expressions idiomatiques[11],[5],[18].




Nominatif : cas du sujet.


Accusatif : cas du complément d'objet direct (COD)


Datif : cas du complément d'objet indirect (COI) et du complément du nom (remplace le génitif). On rencontre le datif également après certaines prépositions telles que mit (avec), e (vers), vor (avant, devant).



La déclinaison de l'article défini |


Il existe trois articles définis singuliers (un pour chaque genre) et d'un article défini pluriel (commun à tous les genres), en alsacien[11] :



  • l'article défini masculin singulier : der (ou parfois de)

  • l'article défini féminin singulier : d'

  • l'article défini neutre singulier : s'

  • l'article défini pluriel (le même pour tous les genres) : d'


Chaque article peut être décliné (on dit aussi fléchi) selon le cas (nominatif, accusatif, datif).
































Masculin
Féminin
Neutre
Pluriel

nominatif
der
d'
s'
d'

accusatif
der/de
d'
s'
d'

datif
em
der
em
de

Le livre : S'Büech (neutre)


La table : Der Tisch (masculin)


Le chat : Der Katz (masculin)


L'homme : der Mann


La femme : d'Fraj


Le chien : der Hund




Le livre est sur la table : S'Büech liegt uf em Tisch*

Il voyage toujours avec le livre : Er reist immer mit em Büech**

Elle lui demande (à lui) le livre : Se frogt ehn s'Büech***

L'homme et la femme achètent le chien : Der mann un d'Fraj kaife der Hund


Note : les noms communs (chien, chat, homme, femme, table, etc.) s'écrivent avec une majuscule, selon une convention inspirée de l'allemand


(*) Après la préposition uf (sur), l'article est décliné au datif (il s'agit d'un datif locatif, ou encore appelé datif locatif).


(**) La préposition mit (avec) est toujours suivie du datif (der devient em)


(***) Le verbe "demander" (froge) est suivi de l'accusatif (d'un COD) contrairement au français, où il s'agit d'un COI (datif, demander à quelqu'un). Ici, le pronom (er, "il) devient ehn à l'accusatif (le, en français) (voir plus loin, déclinaison des pronoms personnels).



La déclinaison de l'article indéfini |


L'article indéfini (un, une, des, en français) est le même pour tous les genres en alsacien : e[11],[5],[18]


Un chat : e Katz


Un arbre : e Baim


Une femme: e Fraj


Un livre : e Büech


Il n'y a pas de forme du pluriel (des, en français)[11],[5].
































Masculin
Féminin
Neutre
Pluriel
nominatif
e
e
e
-
accusatif
e
e
e
-
datif
(e)me
(e)re
(e)me
-

Exemples :



  • Déclinaison au nominatif: sujet ou après le verbe être ()

C'est un chien : S'esch e Hund [s eʃ a hun't]

  • Déclinaison à l'accusatif : complément d'objet direct (COD)


Nous demandons à l'homme* : Mer froge der Mann [m'r fro:ga d'r mɔn]

Elle voit un train : S'seht e Züeg [s se:t a tsy:ak]

Vous voyez le soleil : Ehr sehn d'Sunne [e:r se:n d' suna]


  • Déclinaison au datif : complément d'objet indirect


Elle donne de la viande à un chien : S'get Fleisch eme Hund [s get flaiʃ ema hun't']

Elle aide une femme** : s'helft (e)re Fraj [s helft e:ra Frɔ:i']


  • Déclinaison au datif après mit (avec):


Il voyage toujours avec un livre : Er reist immer mit'me Büech [ar rais't e:m'r met ma by:ax']'

Elle marche avec un chien : S'laift mit'me Hund '[s lɔ:if't met ma hun't]'


Notes :


(*) Le verbe demander (froge) est suivi d'un complément d'objet direct en alsacien. Ce n'est pas le cas en français (demander à quelqu'un). On utilise donc l'accusatif.


(**) En alsacien, le verbe "aider" (hàlfe) est suivi du datif (il est suivi d'un complément d'objet indirect, contrairement au français, où il s'agit d'un COD).


Les formes toniques


Les articles indéfinis peuvent avoir des formes toniques (pleines) lorsqu'ils sont utilisés comme noms (Exemple :"c'en est un" traduction: "s'isch ein/eine/eins").


Il n'y a pas de forme du pluriel (des, en français)[11],[5].
































Masculin
Féminin
Neutre
Pluriel
nominatif
ein(er)
eine
eins
-
accusatif
ein(er)
eine
eins
-
datif
einem
einer
einem
-


Déclinaison des démonstratifs |


Ils s'accordent en genre, en nombre, et se déclinent selon leur fonction dans la proposition. On peut donner, par exemple, dà (ce, cet, celui-là), jeder (chaque, chacun), mange (maint, plus d'un), well (lequel), etc.



Pronoms démonstratifs: le cas de |


Le pronom démonstratif (celui-là, ce, cet) s'accorde en genre et en nombre, et se décline selon le cas.
Prononciation : (da), die (diia), dàm (dam), dàre (dara), dàne (dana).
































Masculin
Féminin
Neutre
Pluriel

Nominatif



die

das

die

Accusatif



die

das

die

Datif

dàm

dàre

dàm

dàne

Exemples:



Cet homme : dà Mann

Cette femme : die Fraj

Ce livre : das Büech

Elle a écrit ce livre : S'hat das Büech gschrewe

Je voyage toujours avec ce livre* : Ich reist immer mit dàm Büech

Il voyage toujours avec ces livres* : Er reist immer mit dàne Büech

Nous allons dans cette école** : Mer gehn züe dàre Schüele

Vous voyagez avec ces gens* : Ehr reise mit dàne Litt


(*) La préposition mit (avec) est toujours suivie du datif.


(**) La préposition züe (vers, à) est toujours suivie du datif



Pronom démonstratif : jeder (chaque, chacun, chacune) |
































Masculin
Féminin
Neutre
Pluriel
Nominatif
jeder
jede
jedes
jede
Accusatif
jeder
jede
jedes
jede
Datif
jedem
jeder(e)
jedem
jede

Prononciation : jeder (yéderr), jede (yéda), jedes (yédess), jedem (yédemm).



Chaque femme vient ici : Jede Fraj kummt do.

Chaque livre est passionnant : Jedes Büech esch spannend

Je voyage avec chaque ami : Ich reiss mit jedem Frind



Pronoms interrogatifs |


Par exemple :




  • Wer (qui ?)


  • Wie / Wi (comment ?)


  • Was (quoi ?)


  • Wu / Wo (où ?), wuhàr (d'où ?), wuhin (vers où ?)


  • Well (quel, lequel ?)


Parmi ces exemples, seul les pronoms interrogatifs wer (qui ?) et well se déclinent.




























Masculin
Féminin
Neutre
Nominatif
Wer
Wer
Wer
Accusatif
Wer
Wer
Wer
Datif
Wem
Wem
Wem































Masculin
Féminin
Neutre
Pluriel
Nominatif
well(er)
welle
well(es)
welle
Accusatif
well(er)
welle
well(es)
welle
Datif
wellem
weller
wellem
welle

Les terminaisons entre parenthèses peuvent être omises dans certaines localités, mais sont normalement grammaticalement requises.


Exemples avec "wer" :



Qui est-elle : Wer esch's ?

Nous dira-t-il qui il est ? Werd er uns sage wer er esch ?

Avec qui vient-elle ? Mit wem kummt se ?

A qui donne-t-il cela ? Wem gett'r das ?

Avec quel livre vient-il ? Mit wellem Büech kummt'r ?

Quelle heure est-il ? Welle Zit esch's ?



Les pronoms personnels. |


En alsacien, il existe 9 pronoms personnels et des pronoms de politesse (voir plus loin). Ces pronoms existent sous deux formes : 1) une forme tonique et 2) une forme atone[5],[18]. La première correspond à une forme complète, emphatique, et la seconde, à une forme altérée, qui peut avoir plusieurs fonctions subtiles que nous n'aborderons pas ici.




  • ich (je): prononcé "ish" (dans la région du Bas-Rhin) ou "irr" (le son "ch" est un son râclé, comme dans l'allemand "ach !" ou comme en français, dans les mots "croire", "prendre"). Première personne du singulier. Il peut, parfois, être sous forme atone, et dans ce cas, il apparaît simplement comme un i.


  • (tu): prononcé "duu" (avec un ü long prononcé comme le français u). Il est parfois sous la forme atone de (prononcé "da"). La terminaison des verbes au présent, dans le cas de la deuxième personne du singulier, est toujours -sch. Comme cette forme est aisément reconnaissable, il est très courant de ne pas utiliser dü/de et de simplement utiliser le verbe conjugué (exemple : au lieu de "dü reddsch" (tu parles), on pourrait dire "de reddsch" ou simplement "reddsch").


  • er / se / es (il/elle/cela) : Troisième personne du singulier.


    • Er (prononcer "aar") est utilisé pour les formes masculines (il). Sa forme atone est 'r.


    • Se est le pronom singulier féminin de la troisième personne. Sa prononciation varie selon les localités. Il peut être prononcé "sa", "séé" ou encore "sii". Généralement, la forme atone est prononcée "sa".


    • Es est le pronom neutre de la troisième personne du singulier. Il est prononcé "aass" ou "eess". Sa forme atone est 's.




  • me (on): Pronom personnel indéfini singulier, équivalent du "on" français. Il est prononcé "ma". Dans le Bas-Rhin, notamment à Strasbourg, il existe sous la forme de mer (prononcé "m'r"). Bien que ressemblant au pronom mer (nous), il n'est pas utilisé en alsacien pour dire "nous".


  • mer (nous): prononcé "méér". Première personne du pluriel. Il existe sous forme tonique (mer, prononcé "méér") et sous forme atone mr (prononcé "m'r").


  • ehr (vous): correspond au pluriel de (tu). C'est le "vous" pluriel ou forme de politesse du français.


  • se (ils/elles): troisième personne du pluriel pour toutes les formes (masculin, féminin et neutre : ils/elles).


Tableau récapitulatif :





















































Pronom
français
Forme
tonique
Forme
atone
Je

ich

i
Tu



de
Il

er

'r
Elle

se, si

se
Cela

es

's
On

me

me
Nous

mer

mr
Vous

ehr

'r
Ils/Elles

se, si

se


Déclinaison des pronoms personnels (formes toniques et atones) |


En français , il n'existe plus de déclinaisons, bien qu'il y en ait eu en ancien français[24]. Les seules traces subsistant de cet état de fait sont les "déclinaisons" des pronoms personnels. En effet, remarquez qu'en français, le pronom personnel "je" se "décline" en "me" lorsqu'il est complément d'objet direct (accusatif) ou complément d'objet indirect (datif). Le pronom personnel "il", se décline en "le" lorsqu'il est complément d'objet direct (comme dans "je le vois"), et en "lui" lorsqu'il est complément d'objet indirect (comme dans "je lui parle"). Le même genre de déclinaisons existe en alsacien, bien qu'elles soient plus nombreuses. Chacune des formes existante peut être trouvée sous forme tonique ou sous forme atone. Pour comprendre la différence entre les deux, il suffit de se rappeler qu'en français aussi, il existe des pronoms toniques ou atones (souvenez-vous par exemple des couples "je/moi", "me/à moi", "il/lui", "le/lui", "tu/toi"). On dit, par exemple : Il discute avec moi (et pas "avec je"). Le même type de distinction existe en alsacien, à ceci près que tous les pronoms ont une forme tonique et une forme atone, ainsi que leurs formes déclinées.




































































































Nominatif
Accusatif
Datif
Pronom
français
Forme
tonique
Forme
atone
Forme
tonique
Forme
atone
Forme
tonique
Forme
atone
Je

ich [ex]

i

mech [me:x]

mi

mer [me:r]

mr
Tu

[dy:]

de [da]

dech [de:x]

di

der [de:r]

dr
Il

er [ar]

'r

ehn [e:n]

'ne [na]

ehm [e:m]

'm
Elle

se, si

se [ssa]

se [se:]

se

ehr [e:r]

're [ra]
Cela

es [as]

's

es, ens

's

ehm [e:m]

'm
On

me [ma]

me [ma]

-

-

-

-
Nous

mer [me:r]

mr [m'r]

uns [uns]

uns

uns

uns
Vous

ehr [e:r]

'r

ejch [ɛjəx]

ejch

ejch

ejch [ɛjəx]
Ils/Elles

se, si

se

se, si

se

ehne

àne [a:na]

Notez que les formes atones du nominatif sont très souvent utilisées lorsqu'on utilise une inversion sujet-verbe (lorsque le sujet se retrouve après le verbe) ou encore lorsque le mot suivant commence par une voyelle:


Par exemple:




  • ich dànk (je pense) devient dànk-i (je crois) (mais peut aussi être dànk ich si l'on veut insister sur ich).

  • Jetz kummt er (maintenant, il vient) devient souvent Jetz kummt'r


  • Geht es ? (ça va ?) devient généralement geht's ?


  • Es esch güet ("c'est bon" ou plutôt "ça, c'est bon") devient : s'esch güet (c'est bon)


La forme tonique est généralement utilisée pour insister sur le sujet (y compris pour les formes déclinées).


Par exemple :




  • Es hat mech gfràjt (ça m'a soulagé, moi) devient aussi S'hat mi gfràjt (ça m'a soulagé) (les deux pronoms sont atones).


  • Er hat mer s'Büech glàse (il m'a lu le livre, à moi) : Er hat mr s'Büech glàse (il m'a lu le livre)


Exemples:



Je le vois: ich seh ehn ou ich seh ne

Je la vois : ich seh si ou ich seh se

Je le vois (neutre) : ich seh ens ou ich seh's

Tu lui dis ("lui" = datif de "il") : dü sajsch ehm ou dü sajsch'm ou encore sajsch ehm et sajsch'm

Tu lui dis ("lui" = datif de "elle"): dü sajsch ehr ou dü sajsch're ou encore sajsch ehr et sajsch're

Nous leur donnons : mer genn ehne ou mer genn'àne

Je parle avec lui : ich redd mit ehm ou ich redd mit'm


Le pronom personnel tonique permet d'insister (de mettre l'emphase) sur la personne désignée.



Je lui donne, à lui : ich geb ehm

Je lui donne, à elle : ich geb si

Je lui donne : ich geb ne

Je lui donne : ich geb se

Tu parles : reddsch ou de reddsch

Toi, tu parles: reddsch



Formes de politesse |


En alsacien, les formes de politesse pour s'adresser à une personne sont variées. Comme en ancien français, la 2e personne du singulier peut être utilisée pour parler à une personne inconnue, toutefois, sous l'influence de l'allemand d'abord, et du français ensuite, la langue utilise également le pronom personnel de la 2e personne du pluriel Se/Si (équivalent du vous français ou du Sie allemand), écrite avec une majuscule. Dans ce cas, évidemment, le verbe se conjugue au pluriel.


Plus particulièrement, il existe une forme de politesse pour s'adresser aux dames, qui, comme en Italien, utilise la 3e personne du singulier Se (elle). Dans ce cas, le verbe se conjugue à la 3e personne du singulier.


Tous ces pronoms de politesse (écrits avec des majuscules) se déclinent exactement de la même manière que leurs équivalents classiques.












































Pronom français
Nominatif
Accusatif
Datif
Forme tonique
Forme atone
Forme tonique
Forme atone
Forme tonique
Forme atone
Tu

[dy:]

De [da]

Dech [de:x]

Di

Der [de:r]

Dr
Elle, Vous

Sie, Si

Se [sa]

Se [se:]

Se

Ehr [e:r]

're [ra]
Vous

Sie, Si

Se

Se, Si

Se

Ehne

àne [a:na]


La particularité du « fralsacien » |


Article détaillé : français d'Alsace.





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Toutes ces particularités de prononciation du dialecte alsacien[5] ont conduit ses locuteurs à rencontrer un certain nombre de difficultés lors de l'utilisation du français[26]. Tout d'abord, notons qu'avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des Alsaciens vivaient de manière très rurale et, même pour les citadins, il était d'usage de parler uniquement alsacien à la maison. L'Alsacien moyen parlait donc relativement mal le français, qu'il devait apprendre à l'école[26]. Un certain nombre de phonèmes ou de consonnes n'existent pas en alsacien et sont retrouvées dans la langue de Molière, ce qui explique que les j ou les v soient "écorchés" en ch et f. De plus, comme nous l'avons expliqué dans la partie sur la prononciation, il n'y a pas de différence entre b et p, d et t, ainsi qu'entre g et k (Bopele, bébé ; Dottel, idiot ; Krieg, guerre), ce qui ne facilite pas la différenciation des sons par un Alsacien. Enfin, l'accentuation germanique (souvent sur la première syllabe) est très différente de celle du français (généralement la dernière ou l'avant-dernière syllabe des mots) et ajoute encore aux différences de prononciation. Encore au XIXe siècle, le ministre Georges Humann provoquait les railleries des journaux anti-dynastiques de Paris. Par exemple, La Revue de Paris, janvier-février 1916 où on peut lire : « Le parti conservateur gagna du terrain. Il avait à sa tête un personnage important, Humann, plusieurs fois ministre des finances [sous Louis-Philippe], et grand ami de Guizot. Les journaux opposants de Paris se moquaient de son accent et racontaient que, comme il disait à la tribune "mes projets sont détruits", la Chambre avait compris "mes brochets sont des truites" »[27]. De telles particularités, ainsi que l'apparente dureté des phonèmes ont conduit de nombreux francophones à se moquer des Alsaciens, sentiment exacerbé durant la seconde guerre mondiale par la ressemblance entre le parler alsacien et le parler allemand[26]. L'association d'idées a très vite été réalisée, et l'accent alsacien associé au nazisme par les uns, au yiddish par les autres[26] Beaucoup de réfugiés ont souffert de cet amalgame durant la guerre et après la libération[26]…. Cette prononciation particulière, ainsi que l'existence d'expressions particulières - nées de la traduction littérale de certaines expressions alsaciennes - ont donné naissance à ce qu'on appelle aujourd'hui le fralsacien, un français coloré d'expressions et de tonalités alsaciennes.


En 1950, on estime à 80% le nombre des Alsaciens capables de parler et de comprendre leur dialecte ; aujourd'hui, cette proportion se situe aux alentours de  45%[8]. La politique française de propagande d'après guerre pour la disparition progressive de l'alsacien y est pour beaucoup[26], puisqu'une répression existait (notamment après 1950), surtout dans les écoles. « C'est chic de parler français » était par exemple lisible un peu partout, au sortir de la guerre[26].



Usage |



Aujourd'hui, on observe une diminution de l'usage de l'alsacien[8]. C'est dans les centres urbains, que le recul est le plus notable. La Révolution française, période durant laquelle les États allemands étaient dans le camp ennemi, a marqué une véritable rupture dans le rapport à la langue alsacienne[26]. Durant l'annexion de l'Alsace à l'Allemagne nazie de 1940 à 1945, l'usage de l'alsacien est interdit par l'occupant et très durement réprimé[26]. Au sortir des Première et Seconde Guerre mondiales, les autorités françaises œuvrent pour que l'usage du dialecte disparaisse au profit du français. Ce type de phénomène n'était pas isolé et a été observé pour d'autre dialectes ailleurs en France et en Europe. Durant cette dernière période, il était entre autres dit qu'« il est chic de parler français »[26]. Si le déclin continue, on peut cependant constater que l'alsacien a tendance à mieux résister que d'autres langues régionales, plus isolées, comme le breton. De fait, c'est la langue régionale française qui a le plus résisté : en 1991, environ 400 000 Alsaciens l'avaient léguée à leurs enfants[8].



Un panneau d'entrée à Mulhouse, en français et en alsacien.

Certaines municipalités encouragent la pratique de l'alsacien en mettant en place une signalisation bilingue.



Inscription sur une fenêtre à Eguisheim :
Dis Hausz sted in Godes Hand - God be war es vor Feyr u(nd Brand)
(« Cette maison se trouve dans les mains de Dieu - Puisse Dieu la protéger du feu et des incendies »)


Le recul brutal de l'alsacien a commencé au cours des années 1970[8],[26]. L'irruption de la télévision dans la vie familiale est pour beaucoup dans ce recul : il n'existe pas de chaîne en dialecte, à part quelques émissions sur France 3 Alsace. La proportion de dialectophones croît régulièrement avec l’âge. Ainsi, d’après l’étude OLCA/EDinstitut de 2012, sont dialectophones : 74 % des 60 ans et plus ; 54 % des 45-59 ans ; 24 % des 30-44 ans ; 12 % des 18-29 ans ; 3 % des 3-17 ans (issu du déclaratif parent)[8].



Culture alsacienne |


Article détaillé : Littérature alsacienne.

De grands poètes ont écrit et écrivent en alsacien comme c'est le cas de Claude Vigée et Conrad Winter. Le poète Ehrenfried Stoeber et ses deux fils Auguste Stoeber et Adolphe Stoeber, poètes, dramaturges et folkloristes, ont beaucoup développé le répertoire alsacien. Plus récemment Simone Morgenthaler a longtemps animé la populaire émission Sür un siess (France 3 Alsace), traduit Prévert et écrit des pièces en alsacien. De nombreux artistes s'expriment aujourd'hui en alsacien, contribuant à une culture spécifique, comme Tomi Ungerer, André Weckmann, René Schickelé, Jean Egen, Roger Siffer, Germain Muller, Huguette Dreikaus, Liselotte Hamm et Jean-Marie Hummel, René Egles, Isabelle Grussenmeyer, Sylvie Reff, Kansas of Elsass, etc.



Expressions, blagues, idiomes |


L'alsacien peut parfois évoquer des sonorités exotiques. Une plaisanterie classique en Alsace[21] rapporte ce dialogue entre deux soldats alsaciens lors de la campagne de Chine de 1860 :




  • Schang, schint d'Sunn seit schun ? [Cho-ng, chiin't d'Soun sèyt choun ?] (Jean, le soleil est-il déjà levé ?)


  • Jo, Schang, d'Sunn schint schun seit lang ! [Yo, Cho-ng, d'Soun chiin't shoun sèyt lo-ng] (Mais oui, Jean, le soleil est levé depuis longtemps !) ce qui convainquit les autres soldats français que les deux compères parlaient le chinois !



Quelques expressions alsaciennes |




  • Nùmme d'tote Fisch schwimme mit'm Strom; [nouma d'tôôta féch chvémma métt'em chtrôôm]
    • Seuls les poissons morts nagent avec le courant.



  • S'Wasser laift nit der Bàrg ufe; [s'woss'r loïfft nétt d'r barg ouffa]
    • L'eau ne coule pas vers le sommet.



  • Iewùng macht der Meischter; [iiavou-ng morrt d'r maïcht'r]
    • L'expérience fait le maître.



  • Wenn der Kopf weg esch, hat der Arsch firowe; [venn d'r kôpff vekk éch hott d'r oorch firoova]
    • Quand la tête est partie, le cul est tranquille.



  • Üss're Muk macht er e Elefant; [uss'ra mouk morrt'r a éléfo-nt]
    • D'une mouche il fait un éléphant.



  • Dàs de kerich em dorf blit; [doss deu kérich ém dorf blit]
    • Que l'église reste dans le village, c'est-à-dire, Que la paix reste dans les chaumières.



  • Wenn jeder vor sinre Tere tàt wische, wàr s'ganze Dorf süffer (prononciation : venn yéderr foor sinnra tééra tatt vécha, vaar s'gonnssa dorff suffer)
    • Traduction : Si chacun balayait devant sa porte, le village entier serait propre.


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    • De Castafiore ihre Schmuck - Les Bijoux de la Castafiore


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  • Astérix


    • De Asterix än de olympische Spieler - Astérix aux Jeux Olympiques


    • Asterix geht wieder dran - Astérix et la rentrée gauloise




  • Gaston Lagaffe, no 10 Le géant de la gaffe (2007)



Livres pour enfants |


  • E. et M. Sinniger-Wollbrett, s'Zwarichel vom Bàschbarri, ed. Nord-Alsace, 2002. (ISBN 2951754639)


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  • Microsoft Office 2007 : accessible gratuitement à tous les possesseurs d'une version d'office soit en téléchargement soit sur CD rom via les organismes qui le diffuseront comme l'Office pour la langue et la culture d'Alsace ou les offices de tourisme. Office 2007 reconnaîtra 50 000 mots et expressions en alsacien.


Notes et références |




  1. olcalsace.org


  2. [1], Insee Chiffres pour l’Alsace • revue n° 12 • décembre 2002


  3. code partagé avec suisse allemand et l'alémanique


  4. a et b« Définition de la langue régionale »


  5. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et yJean-Jacques Brunner, L'alsacien sans peine, Assimil, 2001(ISBN 2700520491)


  6. a b et c« Histoire de la langue »


  7. « Etat des lieux des langues régionales »


  8. a b c d e f g h et i« Le dialecte en chiffres »


  9. L'alsacien à Castroville(article en anglais)


  10. https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/A-Strasburg-les-Amish-parlent-alsacien-2013-08-21-1000694


  11. a b c d e f g h i j k l m n et oBénédicte Keck et Léon Daul (préf. Pierre Kretz), L'alsacien pour les Nuls, Paris, First-Gründ, 2010, 208 p. (ISBN 978-2-7540-1848-7, présentation en ligne)


  12. « Carte linguistique interactive de l'OLCA »


  13. « Centre de Documentation de l'OLCA »


  14. « De la langue alsacienne : du "Elsasserditsch" au "Oberditsch" »


  15. proto-germanique


  16. moyen haut-allemand


  17. Cf. français populaire: je suis après (en train de) de manger; allemand populaire: ich bin am essen; anglais: I am eating.


  18. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y« alsacien/Grammaire/Annexe/Synthèse complète », sur wikiversité (consulté le 16 février 2015)


  19. a b et cVoir l'article Verbe à particule


  20. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ;
    aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :52



  21. a b et cErnst Martin und Hans Lienhart, Wörterbuch der elsässischen Mundarten, Straßburg 1899-1907


  22. « LEXILOGOS », sur LEXILOGOS (consulté le 16 février 2015)


  23. a et b« Grammaire alsacienne : Conjugaisons »


  24. a b et cL'alsacien pour les Nuls, page 29 Erreur de référence : Balise <ref> non valide ; le nom « :3 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents


  25. a b et c« Grammaire alsacienne : Temps », sur Wikiversité


  26. a b c d e f g h i j et kOlivier Mirguet et Jacques Frantz, « Peut-on sauver la langue alsacienne? », L'Express,‎ 11 juin 2013(lire en ligne)


  27. « La revue de Paris (full text) »



Voir aussi |



Bibliographie |



  • Robert Greib, Jean-Michel Niedermeyer, François Schaffner, Prof. Bernard Vogler, Frédéric Hartweg, Histoire de la langue régionale d'Alsace, Salde, 2013 (rééd.2014)


  • Robert Grossmann, Main basse sur ma langue, Éditions La Nuée bleue, 1999

  • Pierre Klein, Comment peut-on être Alsacien? Essai sur l'identité française, préface d'Yves Plasseraud, Postface de Jean-Paul Sorg, SALDE, 2012 (ISBN 9782903850371)


  • Paul Lévy, Causeries sur la langue et la littérature d'Alsace, Salde, 2015, 216 pages, traduction des Plaudereien über die elsässische Sprache und Literatur Marielène Weber, chapitre additionnel Dominique Huck sur l'évolution de la pratique de la langue régionale d'Alsace. (ISBN 9782903850500)


  • Paul Lévy, Histoire linguistique d'Alsace et de Lorraine, éditions Manucius, Houilles, 2004 (rééd., 1re édition 1929).

  • Paul Lévy, Die deutsche Sprache in Frankreich - Band 1: Von den Anfängen bis 1830, Harrassowitz Verlag, 2013, übersetzt aus dem Französischen von Barbara Kaltz, 307 Seiten, * Adolf Paul, dictionnaire comparatif multilingue: français - allemand - alsacien - anglais, éditions Midgard, Strasbourg, 2006. 372 pages


  • Raymond Matzen, Daul Léon, Wie geht's ? Le dialecte à portée de tous, éditions La Nuée bleue, Strasbourg, 1999. 256 pages

  • Raymond Matzen, Daul Léon, Wie steht's ? Lexiques alsacien et français, Variantes dialectales, Grammaire, éditions La Nuée bleue/DNA, Strasbourg, 2000. 175 pages (ISBN 9783447068970)

  • Alphonse Jenny, Doris Richert, Précis pratique de grammaire alsacienne, ISTRA, 1984 (ISBN 2-219-00364-7)

  • Jean Frédéric Hermann, Notices historiques, statistiques et littéraires sur la ville de Strasbourg, tome 2, Strasbourg, 1819, Section XI : « de la langue allemande que l'on parle a Strasbourg ».

  • Constant This, Die deutschfranzoesische Sprachgrenze im Elsass, Strassburg, 1888 (lire en ligne) (notice BnF no FRBNF31458901)



Articles connexes |





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