Haïti





Ne doit pas être confondu avec Tahiti.




République d’Haïti


Repiblik Ayiti (ht)











Drapeau
Drapeau d'Haïti.


Blason
Armoiries d'Haïti.




Description de l'image Haiti (orthographic projection).svg.














Devise nationale
Liberté, Égalité, Fraternité[1],[2]
Hymne national
La Dessalinienne

























Administration
Forme de l'État
République
Président de la République
Jovenel Moïse
Premier ministre
Jean-Henry Céant
Langues officielles
Créole haïtien
Français
Capitale
Port-au-Prince

18° 32′ 21″ N, 72° 20′ 11″ O























Géographie
Plus grande ville
Port-au-Prince
Superficie totale
27 750 km2
(classé 148e)
Superficie en eau
1,9
Fuseau horaire

UTC -5 (été -4)


UTC -5 (toute l'année en 2016)













Histoire
Indépendance
de la France
Déclarée
- Reconnue

1er janvier 1804
17 avril 1825

















Démographie
Gentilé
Haïtien, Haïtienne

Population totale (2017[3])

11 646 715 hab.
(classé 81e)
Densité
420 hab./km2













Économie

IDH (2017)

en augmentation 0,498[4] (bas  ; 168e)
Monnaie
Gourde (HTG​)

















Divers
Code ISO 3166-1
HTI, HT​
Domaine Internet
.ht
Indicatif téléphonique
+(509) + Numéro de téléphone



Haïti (en forme longue république d’Haïti, en créole haïtien Ayiti et Repiblik Dayiti) est un pays des Grandes Antilles occupant le tiers occidental de l’île d'Hispaniola (soit 27 750 km2 environ). Sa capitale est Port-au-Prince et son point culminant est le pic la Selle (2 680 mètres d’altitude).


La défaite de l'armée de Napoléon Bonaparte lors de la bataille de Vertières[5] en 1803 est à l’origine de la création de la république d’Haïti, qui devient en 1804 la première République noire indépendante du monde. Haïti est aussi le seul territoire francophone indépendant des Caraïbes.


Après avoir été une des premières destinations des Caraïbes dans les années 1950 à 1970 et avoir manqué la transition démocratique après la chute des Duvalier (François Duvalier, dit « Papa Doc », et son fils Jean-Claude Duvalier, dit « Baby Doc »), Haïti, surnommée « la Perle des Antilles » depuis l'époque coloniale, fait l'expérience d'une démocratie renaissante et tente de s’organiser et de se reconstruire après le violent séisme du 12 janvier 2010[6],[7].


Haïti est membre observateur et invité permanent de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA). En 2015, selon l'OMS, l'espérance de vie d'un Haïtien est de 63 ans (62 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes).


En plus de son hymne national, La Dessalinienne, Haïti fait également usage de deux autres hymnes : Quand nos Aïeux brisèrent leurs entraves (ou Hymne présidentiel) et l'Hymne à la jeunesse (ou Fière Haïti).




Sommaire






  • 1 Toponymie


  • 2 Géographie


    • 2.1 Environnement


    • 2.2 Climat


    • 2.3 Faune




  • 3 Démographie


    • 3.1 Langues


      • 3.1.1 Langues officielles


      • 3.1.2 Francophonie


      • 3.1.3 Autres langues et diaspora




    • 3.2 Religion




  • 4 Histoire


    • 4.1 Des origines à 1804


    • 4.2 1804 : la révolution d'indépendance


    • 4.3 De 1804 à 1900


    • 4.4 De 1900 à 1986


      • 4.4.1 Révolution de 1915


      • 4.4.2 Occupation américaine (1915-1934)


      • 4.4.3 Instabilité et dynastie Duvalier (1957-1986)


      • 4.4.4 Ère de transition post-Duvalier (1987-1990)




    • 4.5 Haïti depuis 1990


      • 4.5.1 Élection d’Aristide (1990-1994)


      • 4.5.2 Retour d'Aristide au pouvoir (1994-1996)


      • 4.5.3 Premier mandat de Préval (1996-2001)


      • 4.5.4 Second mandat d'Aristide (2000-2004)


      • 4.5.5 Second mandat de Préval (2006-2011)


      • 4.5.6 Mandat de Michel Martelly (2011-2016)


      • 4.5.7 Mandat de Jovenel Moïse (2016-)






  • 5 Épidémies et catastrophes naturelles


    • 5.1 Séisme de 2010


    • 5.2 Épidémie de choléra


    • 5.3 Ouragan Matthew




  • 6 Politique


    • 6.1 Organisation de l'État


      • 6.1.1 Pouvoir exécutif


      • 6.1.2 Pouvoir législatif


      • 6.1.3 Pouvoir judiciaire




    • 6.2 Subdivisions territoriales


    • 6.3 Relations avec la France




  • 7 Économie


    • 7.1 Secteurs économiques


      • 7.1.1 Ressources naturelles


      • 7.1.2 Agriculture


      • 7.1.3 Industrie


      • 7.1.4 Tourisme


      • 7.1.5 Relations commerciales




    • 7.2 Aides au développement


    • 7.3 Dette


    • 7.4 Situation économique des ménages




  • 8 Éducation


  • 9 Culture


    • 9.1 Fêtes et jours fériés


    • 9.2 Codes




  • 10 Notes et références


  • 11 Voir aussi


    • 11.1 Bibliographie


    • 11.2 Articles connexes


    • 11.3 Liens externes







Toponymie |


Article détaillé : Noms de l'île de Saint-Domingue.

Chez les Taïnos, Ayiti signifierait, selon les versions, « terre des hautes montagnes »[8] ou « la montagne dans la mer »[9], ou « âpre terre »[10].


Lorsque les flibustiers français — qui ont d'abord envahi l'île de la Tortue au nord — migrent vers la partie occidentale de l'île d'Hispaniola, ils francisent en Saint-Domingue le nom de Santo Domingo, qui est celui de la capitale de l'île fondée par les Espagnols au sud-est de celle-ci.


De 1630 à 1664, ce nom reste informel jusqu'à ce que Colbert incorpore la « colonie de Saint-Domingue » à la Compagnie française des Indes occidentales. Le nom de Saint-Domingue sera confirmé par les traités de Ryswick (1697) et de Bâle (1795) pour désigner la partie occidentale (pars occidentalis) qui, durant cette période coloniale française, est aussi surnommée la « perle des Antilles ».


Le 1er janvier 1804, en déclarant l'indépendance du pays, Dessalines lui redonne le nom taïno d'origine, « Haïti », en honneur à ce peuple amérindien[11].


En créole haïtien, le pays est appelé Ayiti.



Géographie |


Articles détaillés : Géographie d'Haïti et Communes d'Haïti.



Carte topographique d'Haïti.


Situé à 87 km à l'est-sud-est de Cuba et frontalier de la République dominicaine, le territoire d'Haïti est principalement constitué par la partie occidentale de l'île d'Haïti que l'on nomme également « Terre haute ou montagneuse », à laquelle vient s'ajouter un certain nombre d'autres îles et archipels tels que :




  • La Gonâve ;

  • l'île de la Tortue ;


  • Les Cayemites ;

  • l'Île-à-Vache.


L'île de la Navasse est considérée comme étant une des îles mineures éloignées des États-Unis, mais est néanmoins revendiquée par Haïti.


Le relief de la « Terre montagneuse » est généralement constitué de montagnes escarpées avec de petites plaines côtières et des vallées. Comme pour l'île entière, celui de la république d'Haïti est formé de deux bandes montagneuses principales séparée par la plaine du Cul-de-Sac : l'une au Nord, où s'élèvent la chaîne du Haut-Piton, le massif des Montagnes Noires et la chaîne des Matheux ; l'autre au sud, constituée par le massif du pic la Selle et le massif de la Hotte.


Malgré la déforestation à grande échelle sur l'ensemble du territoire national, Haïti possède encore des zones boisées qui s'étendent sur le pays voisin qu'est la République dominicaine. Ainsi ces deux États partagent la forêt de pins de l'île d'Hispaniola qui couvre encore une partie du massif du pic la Selle et du massif de la Hotte.


La partie centrale et l'est forment un grand plateau d'altitude. Le principal fleuve haïtien est l'Artibonite.


Haïti (comme le reste de l'île d'Hispaniola) se trouve dans une zone sismiquement active, entre deux plaques tectoniques : la plaque nord-américaine au nord et la plaque caraïbe au sud, rendent le pays particulièrement vulnérable aux tremblements de terre. Celui du 12 janvier 2010, se révéla être le plus grand séisme jamais enregistré dans ce pays, dévastant notamment la région de la capitale Port-au-Prince, faisant plus de 300 000 morts, et des millions de sans abris.



Environnement |





Les Gonaïves inondée après le passage de l'ouragan Jeanne en 2004.


En 1925, 60 % des forêts originelles d'Haïti étaient déjà détruites, chiffre qui atteint aujourd'hui 70 à 80 %[12], à la fois pour se procurer du bois de feu et pour créer des surfaces agricoles. En outre, l'érosion due à la déforestation a causé des inondations périodiques, comme le 17 septembre 2004, lorsque la tempête tropicale Jeanne a tué plus de 3 000 personnes et détruit des routes, en particulier dans la ville des Gonaïves.



Climat |


Le climat est tropical. La saison des pluies s'étend d'avril à juin puis d'octobre à novembre. La saison des ouragans s’étend du mois de juin jusqu’à la fin du mois de novembre. En octobre 2016, l'ouragan Matthew a fait 1 000 morts[13]. Dans l'intérieur du pays, le climat devient rapidement de plus en plus aride du fait de la déforestation. Les précipitations baissent depuis 1980, mais elles deviennent de plus en plus brutales avec des inondations, causées par une terre durcie, qui va devenir rapidement boueuse. Pendant les périodes estivales, dans l'intérieur des terres, le thermomètre peut rapidement dépasser les 40 °C, mais sur la côte, l'influence des courants marins nuance la température de 30 à 35 °C. La pluie et la chaleur provoquent une grande érosion des sols causant régulièrement des glissements de terrains ou des éboulements qui souvent peuvent être meurtriers.



Faune |


En Haïti, il existe des espèces endémiques de papillons telles qu’Abaeis nicippiformis (es)[14], de fleurs (orchidées…) et autres propres à l'île. Les gros reptiles sont représentés par le crocodile américain (Crocodylus acutus).



Démographie |




Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d’habitants.


Article détaillé : Démographie d'Haïti.

En 1790, la population de la colonie, alors nommée Saint-Domingue, s’élevait à environ 500 000 personnes dont 38 360 Européens, 433 270 Africains ayant le statut d’esclave et 28 370 hommes de couleur libres. Haïti a même été qualifié de petit « bout d'Afrique »[15].


Dans les années 1880, elle comprenait environ 570 000 habitants.


La population d'Haïti est estimée à 11 911 819 habitants en 2018[16] dont environ 52 % vivent en milieu urbain[17]. La grande majorité de la population est de religion chrétienne[18]. Haïti est le deuxième pays le plus peuplé des Caraïbes, juste derrière Cuba.


La plus grande agglomération est la capitale Port-au-Prince avec près de 2 300 000 habitants (est. 2009), suivie du Cap-Haïtien avec 250 000 habitants environ.


80 à 85 % de la population haïtienne est d'ascendance africaine tandis que les 15 à 20 % restants sont issus de métissage (la plus grande proportion se trouvant dans le sud de l'île) ou sont d'origine européenne (française, italienne, allemande, polonaise, portugaise, espagnole). Une proportion de population d'origine arabe, arménienne, juive ou encore indienne (de l'Inde) et asiatique est aussi constatée.



Langues |


Article détaillé : Langues en Haïti.


Langues officielles |


Haïti possède deux langues officielles :


  • le créole haïtien, à base lexicale française, dit kreyòl, est plus administré que les autres pays qui parlent un créole car il possède une grammaire. La Constitution de 1987 institue en son article 213 une « Académie haïtienne », « en vue de fixer la langue créole et de permettre son développement scientifique et harmonieux »[19]. Cependant, ce n'est qu'en 2013 qu'une loi[20] est rédigée par le parlement pour véritablement mettre sur pied l'Académie, dont le nom français final est « Académie du créole haïtien ».

Quasiment tous les Haïtiens parlent le créole comme leur première langue tandis qu'une minorité d'entre eux, soit 40 %, maîtrise le français appris au cours de leur scolarité ou qu'ils peuvent entendre à la radio et à la télévision et lire dans la presse[21].


  • Le français, depuis l’Acte de l'Indépendance de la République d'Haïti en 1804 (le texte est rédigé dans cette langue), qui demeure la langue administrative.


Francophonie |




Dany Laferrière, écrivain haïtien, a été nommé à l'Académie française en 2013.


Haïti fait partie de la francophonie et est membre de l'Organisation internationale de la francophonie depuis sa création. Haïti est également membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.


Sur le plan international, l’entrée d’Haïti à l’Union panaméricaine, l'actuelle OEA (Organisation des États américains), a permis au français de devenir l'une des langues officielles de travail de cet organisme ; et lors de la fameuse conférence de Bretton Woods, où l'utilisation du français comme langue de travail à l'Organisation des Nations unies naissante ne fut décidée que par une voix de majorité, Haïti avait voté en faveur de cette décision[22].


Haïti fut membre fondateur de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), lors de la création de celle-ci le 20 mars 1970.


Dans chaque chef-lieu de département, il existe un centre de l'Alliance française. Dans la plupart des cas, les locaux sont offerts par la municipalité et des bénévoles haïtiens collaborent au rayonnement culturel de l'Alliance.


Malgré une influence croissante de l’anglais découlant de la proximité géographique avec les États-Unis, le français reste en Haïti une langue vivante et très utilisée.


En décembre 2010, Max Jean-Louis, jeune Haïtien alors âgé de 20 ans, est élu administrateur du Centre de la francophonie des Amériques, situé à Québec[23].


Les maires des villes haïtiennes de Cap-Haïtien, Pétion-Ville, Carrefour et Port-au-Prince sont membres de l'Association internationale des maires francophones[24],[25].


En 2013, l'écrivain haïtien Dany Laferrière est élu au premier tour à l'Académie française. L'auteur de nombreux succès, Laferrière a notamment commencé sa carrière littéraire par le roman Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer.


Enfin, on peut aussi noter la présence de l'Institut français en Haïti, qui veille également au rayonnement de la langue française dans le pays[26].



Autres langues et diaspora |


Articles détaillés : Diaspora haïtienne en France, Communauté haïtienne au Canada, Haïtiano-Américains et Communauté haïtienne en République dominicaine.

En raison de la diaspora haïtienne installée en République dominicaine, aux États-Unis (notamment à Miami et à New York) et aussi de la forte présence passée de Brésiliens (MINUSTAH et missionnaires) dans le pays, un certain nombre d'Haïtiens savent s'exprimer couramment en espagnol, en anglais ou en portugais.


Une autre partie de cette diaspora s'est dirigée vers les pays ou régions francophones comme la France et les départements français d'Amérique, le Canada (au Québec et notamment à Montréal), la Belgique et la Suisse. Récemment, des dizaines de milliers d'haïtiens se sont installés au Chili et au Brésil.



Religion |


Article détaillé : Religion en Haïti.

Selon le CIA World factbook[3], la distribution des religions est la suivante :




  • catholique : 54,7 % ;


  • protestante : 28,5 % (dont : baptistes 15,4 %, pentecôtistes 7,9 %, adventistes 3 %, méthodistes 1,5 %) ;


  • vodou : 2,1 % ;

  • autre : 4,6 % ;

  • aucune : 10,2 %.


Le vodou, religion originaire du Bénin et apportée par les esclaves noirs sur l’Île, a été reconnu officiellement comme religion en 2003 sous l'administration du président Jean-Bertrand Aristide[27]. De nombreux Haïtiens pratiquent le vodou tout en se déclarant d'une autre religion, principalement le catholicisme.



Histoire |


Articles détaillés : Histoire d'Haïti, Saint-Domingue (colonie française) et Immigration française à Haïti.


Des origines à 1804 |





Christophe Colomb en Hispaniola.


Les peuples de culture arawak, caraïbe et taïno occupent l’île avant l’arrivée des Espagnols. Christophe Colomb, débarquant le 5 décembre 1492, la nomme Hispaniola, alors que les indigènes la nommaient de trois façons : Ayiti, Quisqueya et Bohio. On estime qu’environ 100 000 indigènes peuplaient l’île d'Hispaniola à la fin du XVe siècle.


Les Espagnols exploitent l’île pour son or. Les Amérindiens refusant de travailler dans les mines sont massacrés et réduits en esclavage ; les rares personnes qui réussissent à s’échapper trouvent refuge dans les montagnes et sont marginalisées et fortement paupérisées. Les maladies infectieuses arrivées avec les Européens font des ravages. Les mauvais traitements, la dénutrition et la baisse de natalité font le reste : la population indigène est exterminée en quelques décennies.


Les Espagnols font alors venir d’Afrique des esclaves noirs déportés. En 1517, Charles Quint autorise la traite des esclaves, qu’il interdira dès la décennie suivante, mais sans succès, pas plus qu’ensuite le pape Paul III.


La partie ouest d’Hispaniola, dépourvue de minerai, est vite négligée par les colons espagnols, qui la laissent vide. Des boucaniers français s’y installent, malgré plusieurs expéditions militaires espagnoles. Au XVIIe siècle, sous l’autorité du cardinal de Richelieu, l’installation française s’institutionnalise. L’île de la Tortue, au nord-ouest d’Hispaniola, devient le siège de la flibuste. Ces aventuriers gagnent peu à peu la « Grande terre » : en 1654, ils créent la première ville de la future Saint-Domingue : Petit-Goâve. Le premier gouverneur de la colonie est Bertrand d’Ogeron, nommé en 1665. Sachant se faire accepter des flibustiers, il organise la colonisation par la venue de Français qui s’engagent à travailler trois ans avant de devenir propriétaires de terres (on les appelait les « 36 mois »). Il favorise la plantation de tabac. Ainsi, il sédentarise une population de boucaniers et de flibustiers peu portée à accepter l’autorité royale jusqu’aux années 1660. Bertrand d’Ogeron attire aussi des colons de Martinique et de Guadeloupe.


Mais en 1670-1690 intervient la crise du tabac et un grand nombre de places sont abandonnées. Les rangs de la flibuste grossissent, les pillages, comme ceux de Vera Cruz en 1683 ou de Campêche en 1686, se multiplient et Jean-Baptiste Colbert, ministre de la Marine, ramène l’ordre en prenant un grand nombre de mesures. Il transfère le gouvernement à Port-de-Paix en 1676. Il encourage la création de plantations d’indigo et de canne à sucre. Le premier moulin à sucre est créé en 1685. Enfin, il réglemente l'esclavage en préparant le Code noir (qui sera promulgué en 1685, après sa mort). Avant l'adoption de ce code l'esclavage était théoriquement interdit mais largement pratiqué dans la réalité. L'ensemble de ces actions permet l'essor économique de la colonie.


À la suite du traité de Ryswick de 1697 et à l'accession au trône d'Espagne d'un petit-fils de Louis XIV, les Espagnols renoncent à contester la souveraineté de la France sur le tiers occidental de l'île. La France officialise le nom de Saint-Domingue, pour cette partie. C’est alors que viennent de France de nombreux colons qui développent les plantations ou travaillent dans celles-ci. De 1713 à 1787, 30 000 Français viennent grossir le nombre des colons présents dans la partie ouest de l’île.


Les guerres éclatent en Europe et se prolongent sur les mers jusqu’aux Antilles et aux Caraïbes. En 1756, le commerce est paralysé. Un grand nombre de colons et leurs familles quittent Saint-Domingue pour la Louisiane, où ils s’installent dans des Postes établis par la France et administrés par des militaires.


Vers 1790, Saint-Domingue est la colonie française la plus riche de toute l'Amérique grâce aux profits immenses de l'industrie sucrière et de celle de l’indigo générés par le travail des esclaves. Des dizaines de milliers d'Africains avaient été amenés comme esclaves pour faire fonctionner ces industries ; leur sort est juridiquement encadré par le Code noir, mais, dans les faits, ils subissent des traitements souvent pires que ceux dudit code. Leur nombre (400 000) est dix fois plus élevé que celui des Blancs, avec une centaine de milliers d'Africains amenés à Saint-Domingue pendant les 10 ans précédant la Révolution française[28].



1804 : la révolution d'indépendance |





Toussaint Louverture


Avant la Révolution une Société des amis des Noirs est créée en France en 1788, elle se donne pour objectif d'obtenir l'abolition de l'esclavage. La Révolution française entraîne de graves bouleversements sociaux dans les petites Antilles comme à Saint-Domingue. De nombreux député français réclame l'abolition comme l'abbé Grégoire . S'en suis une révolte des esclaves qui aboutit en 1793 à l’abolition de l'esclavage par les commissaires civils Sonthonax et Polverel, décision avalisée et généralisée à l’ensemble des colonies françaises par la Convention six mois plus tard (première abolition de l'esclavage le 16 pluviôse an II, donc le 4 février 1794). Les députés français était Occupés jusqu'en 1794 par la révolte des Vendéens, des girondins et par La Défense et la reconquête du territoire français. La grande majorité des non-esclaves ayant fuit la colonie, soient-ils Européens ou gens de couleur, les plantations et habitations du pays sont collectivisées par le gouvernement provisionnel et mis sous le contrôle des cultivateurs[28].


Toussaint Louverture, nommé gouverneur général à vie de Saint-Domingue par la France, après avoir rétabli la paix, chassa les Espagnols et les Anglais qui menaçaient la colonie, puis rétablit la prospérité par des mesures audacieuses. La promulgation d’une constitution autonomiste lui permet de développer la cohésion des citoyens de l'île. L'abolition ayant entraînée le ralliement à l'Angleterre des autres colonies française , Napoléon Bonaparte, sous l’influence des Créoles (Français — et Espagnols — nés sur l’une des îles des Antilles, plus tard en Louisiane aussi) et des négociants, décide de rétablir l'esclavage. Il envoie une expédition de 30 000 hommes sous les ordres de son beau-frère, le général Leclerc, avec pour mission de démettre Louverture et rétablir l'esclavage. Mais, après quelques victoires, l’arrestation (faux rendez-vous diplomatique, avec promesse de Bonaparte de sauf-conduit, non respectée[29]) et la déportation de Toussaint Louverture, arrêté le 7 juin 1802, les troupes françaises commandées par Donatien de Rochambeau, décimées par la fièvre jaune, sont battues à la bataille de Vertières par Jean-Jacques Dessalines, qui avait rejoint l'insurrection.


Au terme d’une double bataille, la Déclaration d’indépendance[30] du pays est proclamée le 1er janvier 1804. Le nom d'Haïti (ancien nom de l'île du temps des Indiens Caraïbes) est donné au pays. Haïti est le premier pays au monde issu d'une révolte d'esclaves.



De 1804 à 1900 |


Article détaillé : Massacres de 1804 en Haïti.



Le roi Henri Ier, roi d'Haïti de 1811 à 1820.




La citadelle La Ferrière est construite par Henri Ier. Elle représente un des plus gros ouvrages de ce genre dans les Caraïbes.


Dessalines est proclamé gouverneur à vie par ses troupes. L’histoire rapporte qu’il exécuta la plupart des quelque 10 000 Blancs restés sur l’île et gouverna en despote. Il est assassiné à son tour le 17 octobre 1806 par des mulâtres. Le pays se divise alors en deux : un royaume au nord, commandé par le roi Henri Christophe, et une république au sud, dirigée par le mulâtre Alexandre Pétion.


Le président Pétion initie des négociations pour la reconnaissance d’Haïti en 1814. Elles durent jusqu’en 1824. Le 11 juillet 1825, le roi de France Charles X promulgue une ordonnance reconnaissant l’indépendance du pays contre une indemnité de 150 millions de francs-or (la somme sera ramenée par Louis-Philippe Ier en 1838 à 90 millions de francs). Les efforts d’Haïti pour payer l’indemnité entraveront significativement son développement[31].


En 1822, le président Jean-Pierre Boyer réunifie les deux parties nord et sud et conquiert la partie est de l'île, colonie espagnole. Le 27 février 1844, malgré les attaques incessantes de la part des Haïtiens, la République dominicaine se déclare à nouveau indépendante ; l'occupation de la partie espagnole de l'île d'Hispaniola pendant 22 ans par les Haïtiens — qui y commettent exactions et abus de pouvoir à répétition — a ainsi laissé un fort mauvais souvenir aux Dominicains.


Une longue succession de coups d’État suit le départ de Jean-Pierre Boyer. Le président Louis Pierrot, qui reste moins d'un an au pouvoir, rétablit en 1846 la mémoire de l'empereur Jean-Jacques Dessalines, bannie par ses prédécesseurs. Le pouvoir ne cesse d’être contesté par des factions de l’armée, les élites mulâtre et noires, et la classe marchande, désormais composée majoritairement d’étrangers (Allemands, Américains, Français et Anglais). Le pays s’appauvrit, peu de chefs d’État se préoccupent de son développement. Dès que le pouvoir se fragilise, des révoltes armées se déclenchent, entretenues par les candidats à la succession.


En 1847, Faustin Soulouque est élu président de la République : il transforme le pays en empire d'Haïti le 25 août 1849 et devient Faustin Ier. Despote, il fuit le pays à la suite d'un soulèvement populaire en 1859.



De 1900 à 1986 |



Révolution de 1915 |


Article détaillé : Révolution haïtienne de 1915.

Depuis 1906, le pays est dans le champ d'application de la « diplomatie du dollar » et le département d’État fait pression en 1910-1911 sur Port-au-Prince pour assurer l'entrée de la Citibank dans le capital de la Banque nationale. Depuis, la National City Bank s’emploie à conquérir de l'intérieur l'institution tout en essayant d'acculer les gouvernements haïtiens, endettés, à accepter le contrôle des douanes. En décembre 1914, des troupes américaines s’emparent de fonds publics contenus dans la banque et les transfèrent aux États-Unis, malgré les protestations haïtiennes contre un « acte de piraterie internationale »[32].


Le vice-président de la Banque nationale, Roger L. Farnham, définit le plan qui sera adopté par le département d’État. Il s'agit, à la faveur d'une occupation militaire, de contrôler l’ensemble de l’administration et ainsi de favoriser les intérêts économiques américains dans le pays. En dépit d'une forte pénétration par les capitaux américains de l’économie haïtienne (chemins de fer, transports urbains, électricité, etc.), la Constitution refusait aux étrangers le droit de propriété immobilière, les tenant éloignés de nombreux secteurs (sucre, café, coton, tabac, bois, etc.)[32].


En dehors des interférences américaines, le pays est en état d’insurrection quasi permanente. De 1910 à 1915, cinq présidents se succèdent, situation qui culmine dans l'exécution de 167 prisonniers politiques le 27 juillet 1915, suivie d'une révolte populaire qui renverse le gouvernement et met à mort le président Vilbrun Guillaume Sam. Cette révolution, menée par Rosalvo Bobo, qui s'opposait notamment au rapprochement du pays avec les États-Unis, ne plait pas à ces derniers mais la décision d'envahir Haïti était déjà prise avant le renversement de Vilbrun Guillaume Sam[32].



Occupation américaine (1915-1934) |


Article détaillé : Occupation d'Haïti par les États-Unis.

Décidant d'intervenir par la force, les États-Unis, dont des soldats étaient présents sur l'île depuis 1914[33], envahissent le pays et établissent par un traité leur domination militaire, commerciale et financière. Une nouvelle Constitution est écrite par les États-Unis et instaurée en 1918. L'instauration du travail forcé et le racisme des Marines favorisent les recrutements par la résistance nationaliste, dirigée par Charlemagne Péralte, qui comprend 5 000 combattants permanents et 15 000 irréguliers. La zone de la guérilla concerne essentiellement le Nord et le Nord-Est du pays[32].


Après de multiples combats aux abords de certaines grandes villes, les rebelles donnent l'assaut à la capitale, Port-au-Prince, le 7 octobre 1919. Les forces d'occupation américaines peuvent compter sur leur avantage matériel : utilisation de mitrailleuses, avions de reconnaissance, missions de patrouilles et de mitraillage par des hydravions. La liberté de circulation à l'intérieur du pays est supprimée par l'occupant avec l'instauration de passeports intérieurs, et, surtout, la répression frappe régulièrement la population civile, au point que le commandement général des Marines reconnaisse la réalité de « tueries sans discrimination » dans les campagnes de contre-insurrection. Des paysans sont internés dans des camps de concentration sous prétexte de nécessité militaire de regroupement. En trois ans, 5 500 paysans y seraient morts[32].


Charlemagne Péralte est assassiné le 1er novembre 1919, un espion ayant conduit les Marines jusqu'à lui. Benoît Batraville reprend le commandement et parvient à maintenir l'activité de la guérilla, mais est tué au combat le 18 mai 1920. Après la mort de ses chefs, démoralisée, la guérilla s'éteint progressivement. L'occupation prend fin en 1934[32].



Instabilité et dynastie Duvalier (1957-1986) |


Articles détaillés : Duvaliérisme, François Duvalier et Jean-Claude Duvalier.

Après la fin de l'occupation, l’instabilité politique (entre militaires mulâtres et populistes noirs) reprend, et ne s’achève qu’à partir de 1957 avec l'élection de Duvalier, dont le régime, basé sur le principe du pouvoir au plus grand nombre, durera jusqu’en 1986. Partisan de la lutte contre les mulâtres qui contrôlent l'armée et qui ont précédemment renversé le noiriste Dumarsais Estimé, François Duvalier (surnommé « Papa Doc » pour son passé de médecin de campagne) assied son pouvoir personnel grâce à la délation et alimente la terreur à l’aide de ses partisans, surnommés Tontons Macoutes, véritables escadrons de la mort. Mettant en place un culte de la personnalité, il s'autoproclame président à vie en 1967 et meurt de maladie en 1971 après avoir désigné son fils Jean-Claude comme héritier. Ce dernier deviendra alors le plus jeune président du monde[34] et sera surnommé « Baby Doc ». La dictature de la dynastie Duvalier est responsable de nombreuses tueries, de massacres d’opposants et de civils, tel celui de la ville de Jérémie (connu sous le nom « Vêpres jérémiennes ») en 1964. Elle pousse de nombreux Haïtiens à s'exiler, notamment aux États-Unis et au Canada, où certains, partisans du pouvoir aux plus capables et qui avaient jusque-là monopolisé le pouvoir politique et militaire, se posent en victimes du régime. En 1986, après avoir répondu par la violence à une suite de manifestations, Jean-Claude Duvalier démissionne et s'exile en France sous la pression du peuple et des États-Unis. Il laisse le pouvoir aux six membres du Conseil national de gouvernement (en) qu'il a formé, et qui est mené par le commandant en chef des armées Henri Namphy. Le régime des Duvalier laisse environ 50 000 morts et le pays ruiné : pour la seule période allant de janvier 1983 à février 1986, Jean-Claude Duvalier et neuf de ses proches avaient détourné à leur profit 120 575 000 dollars dans les caisses des entreprises publiques et de l’État haïtien[31].



Ère de transition post-Duvalier (1987-1990) |


Des élections générales sont organisées pour novembre 1987 mais sont annulées après des tirs de militaires et d'anciens Tontons Macoutes sur des dizaines de civils le jour du vote. Elles sont suivies par des élections en janvier 1988 qui voient Leslie Manigat et son Rassemblement des démocrates nationaux progressistes l’emporter. Toutefois, le gouvernement est renversé en juin par un coup d’État militaire mené par le général Namphy, qui est lui-même démis du pouvoir par un second coup d'État militaire en septembre, mené par le général Prosper Avril, qui avait du quitter le Conseil national de gouvernement après des manifestations populaires protestant contre sa proximité avec les Duvalier. Ce second coup d'état fait suite au massacre de St Jean Bosco le 11 septembre, par des hommes non identifiés mais considérés généralement comme d'anciens Macoutes. Des dizaines de fidèles sont ainsi tués dans l'église catholique de St-Jean-Bosco à Port-au-Prince, la paroisse de l'influent prêtre Jean-Bertrand Aristide (qui survit à l'attentat), un des critiques les plus notoires de la famille Duvalier. Ce massacre, qui dure trois heures, est suivi selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme de déclarations à la télévision nationale de participants à l'attentat, qui menacent de commettre à nouveau de tels actes, montrant ainsi la proximité du pouvoir en place avec les ex-Macoutes[35]. Le gouvernement militaire d'Avril se maintient en place jusqu'en mars 1990. Malgré la fuite de Duvalier, ses ex-Macoutes et paramilitaires continuent de mener des opérations punitives contre des journalistes et militants politiques. Entre 1986 et 1990, plus de mille cinq cents personnes sont assassinées par ces groupes[31].



Haïti depuis 1990 |



Élection d’Aristide (1990-1994) |




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Jean-Bertrand Aristide (à gauche).


Jean-Bertrand Aristide remporte les élections de décembre 1990. Cette consultation marquée par une forte participation, a été boycottée par les duvaliéristes[36]. Ceux-ci considèrent que l'élection de J.-B. Aristide a été un véritable « coup d'État électoral ». Son mandat débute le 7 février 1991, mais un coup d’État mené par Raoul Cédras et des militaires (soutenus par l'oligarchie marchande) l'oblige en septembre à s’exiler aux États-Unis. Pendant trois ans, les milices (que d'aucuns estiment soutenues par les États-Unis[37],[38],[39]) intimident la population et assassinent les meneurs syndicaux et les militants qui avaient constitué la base de la résistance aux Duvalier et l’appui à l’élection d'Aristide. La plus importante de ces forces paramilitaires, le FRAPH, avait été fondé par un supposé pion de la CIA Emmanuel Constant[40],[41]. La dictature laisse environ quatre mille morts[42].



Retour d'Aristide au pouvoir (1994-1996) |




Le président René Préval en 1996.




Jovenel Moïse, l'actuel président d'Haïti.


En 1994, Aristide est rétabli au pouvoir par l'administration de Bill Clinton, lors de l’opération « Rétablir la démocratie »[43] à la condition de renoncer à récupérer les années perdues lors de l’intermède militaire et de se plier à un programme néolibéral[44],[45],[46], surnommé « plan de la mort » par les Haïtiens[47]. Il s’agissait en partie du programme[48] de son opposant lors des dernières élections, un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, Marc Bazin[49]. Son retour fut par ailleurs marqué par le démantèlement de l'armée, corrompue, prévaricatrice et vecteur d'instabilité politique.



Premier mandat de Préval (1996-2001) |


Aristide quitte la présidence en 1996 et René Préval lui succède. Malgré son appartenance à Lavalas, le parti d'Aristide, il n'est soutenu que du bout des lèvres par l'ancien président. Il applique immédiatement le plan américain[50], ce qui provoque un véritable tollé dans l'île.



Second mandat d'Aristide (2000-2004) |


Aristide est réélu en 2000, avec une abstention estimée à 90 % par l’ONU[51]. Après plusieurs mois de pressions exercées par la communauté internationale, plus particulièrement par la France (avec l'intervention de Régis Debray et Véronique de Villepin-Albanel) et les États-Unis, Aristide est obligé, lors de la révolte populaire du 29 février 2004, de quitter le pays avec un commando des forces spéciales des États-Unis[52]. Boniface Alexandre, président de la Cour de cassation, assure ensuite le pouvoir par intérim.



Second mandat de Préval (2006-2011) |


En février 2006, à la suite d'élections marquées par des incertitudes sur le décompte des bulletins de vote, et grâce à l'appui de manifestations populaires, René Préval est élu.



Mandat de Michel Martelly (2011-2016) |


Du 14 mai 2011 au 6 février 2016, Michel Martelly est président de la République. Durant son mandat, il décide de récréer l'armée haïtienne.


À la fin de son mandat, aucun successeur n'est élu et un gouvernement provisoire lui succède.



Mandat de Jovenel Moïse (2016-) |


En novembre 2016, Jovenel Moïse remporte l'élection présidentielle avec 54 % des voix.



Épidémies et catastrophes naturelles |



Séisme de 2010 |


Article détaillé : Séisme de 2010 en Haïti.



Le palais national détruit lors du séisme en 2010.


Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre de magnitude 7,0 sur l’échelle de Richter frappe l’Ouest d’Haïti et notamment sa capitale, Port-au-Prince. Le foyer (ou l'hypocentre) du séisme a été localisé à 10 km de profondeur. Ce violent tremblement de terre est survenu à 16 h 53 (16 h 53' 10,4''), heure locale. Il est suivi de plus d’une centaine de répliques. Il s'agit du séisme le plus important et le plus meurtrier de l’histoire d’Haïti, allant jusqu'à désorganiser totalement le fonctionnement de l’État, à l’image de l’effondrement de plusieurs bâtiments publics comme le palais présidentiel qui entraîna la mort de plusieurs cadres du gouvernement. Le président Préval et son Premier ministre Jean-Max Bellerive y échappent de peu. De plus, des milliers de détenus alors incarcérés à la prison de Port-au-Prince se sont échappés, à la suite de l’effondrement de celle-ci, fragilisant encore plus une situation sécuritaire déjà précaire.


La Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) fut également dévastée par l’écroulement de son quartier général à Port-au-Prince : plus de 150 Casques bleus dont le chef de mission Hédi Annabi et son adjoint sont morts. Le bilan de ce cataclysme sismique s’élève, au 24 février 2010, à plus de 300 000 morts, 300 000 blessés et 1 000 000 sans-abris. Mais le général Ken Keen, qui dirige la force spéciale américaine en Haïti, a évoqué celui de 150 000 à 200 000 morts comme « hypothèse de travail ». Barack Obama parle « de la plus grande catastrophe humanitaire qu’aient eu à gérer les États-Unis d'Amérique ». Les États-Unis y ont dépêché sur place 16 000 militaires, l’Union européenne 1 500[53].


Étant donné qu’il sera impossible de déblayer tous les gravats à courte échéance, les autorités haïtiennes envisagent de reconstruire plusieurs quartiers de Port-au-Prince aux alentours de la capitale haïtienne.


Le 20 janvier 2010, à six heures (heure locale), une réplique de magnitude 6,1 sur l’échelle de Richter, ressentie à soixante kilomètres à l’ouest de la capitale en ruine, frappe à nouveau le pays.


Le 22 janvier 2010, un effort « mondial » (mobilisant notamment le Canada, les États-Unis et la France) est consenti afin de recueillir plus d’un milliard de dollars dans un fonds d’aide.


Le 16 février 2010, le coût de reconstruction de la capitale haïtienne et de ses environs est estimé entre huit et quatorze milliards de dollars.



Épidémie de choléra |


En octobre 2010, dans des circonstances peu claires, une épidémie de choléra a éclaté. Elle a démarré le long d'un affluent du fleuve Artibonite[54], la rivière Meye, et a rapidement atteint toutes les zones en aval le long de l'Artibonite ; un rapport amène à penser que la souche microbienne aurait été importée lors de l'arrivée de soldats népalais de l'ONU[55].


En décembre 2011, le ministère haïtien de la Santé et de la Population dénombrait plus de 6 500 morts dues à cette épidémie de choléra. Alors que l'épidémie n'avait pas encore été arrêtée, à la mi-mai 2012, ce même ministère décomptait plus de 540 000 cas de contagions parmi lesquels 7 000 décès[56].



Ouragan Matthew |


Article détaillé : Ouragan Matthew.

Après avoir balayé les Caraïbes, fait quatre morts en République dominicaine et poussé à l'évacuation plusieurs milliers d'habitants, le dangereux cyclone Matthew s'abattait sur la presqu'île du Sud faisant de nombreux morts et causant d'importants dégâts matériels dans la nuit du 3 au 4 octobre 2016.


Matthew a frappé Haïti mardi à 07 h 00 avec des vents atteignant 230 km/h, détruisant des dizaines de maisons et menaçant notamment quatre millions d’enfants dans un pays totalement démuni déjà fragilisé par le séisme dévastateur de 2010.


Selon un bilan partiel des autorités, 372 morts, des villages et des plantations furent inondés et l'on déplore la perte du bétail emporté par les eaux en furie[57].



Politique |


Articles détaillés : Politique à Haïti et Liste des chefs d'État haïtiens.

Haïti est une république démocratique indivisible, souveraine, indépendante, coopératiste, libre et sociale. Le droit de vote est accordé à tous les citoyens âgés de dix-huit ans et plus.



Organisation de l'État |



Pouvoir exécutif |


Le pouvoir exécutif est exercé par le président de la République, le Premier ministre et son cabinet, le pouvoir exécutif ayant pour rôle de faire exécuter et respecter les lois.




L'ancien président d'Haïti Michel Martelly (à gauche) en 2012.


Le président est le chef de l'armée et veille à la bonne marche des institutions de l'État. L'actuel président est Jovenel Moïse.


Le chef du gouvernement est le Premier ministre, qui conduit la politique de la nation selon la vision du président, nomme et révoque les fonctionnaires de l’État. L'actuel Premier ministre est Jean-Henry Céant. Le président ne peut être mis à pied que par une mise en accusation de la Chambre des députés et le Sénat qui l'érige en haute cour de justice. Le Premier ministre ne peut pas être révoqué par le président de la République, mais peut être interpellé par l'une des deux chambres et renvoyé après un vote de censure.



Pouvoir législatif |


Le pouvoir législatif est exercé par l'Assemblée nationale[58] constituée par deux chambres : le Sénat et la Chambre des députés qui sont indépendants.


Le parlement vote le budget de la République et déclare la guerre, le Sénat approuve la nomination du chef de la police, du commandant en chef de l'armée, les ambassadeurs et suggère au président une liste des personnages qui doivent faire partie de la cour de cassation et en une seule chambre, ils désignent trois noms pour les représenter au conseil électoral, trois noms au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et à la cour constitutionnelle. L'actuel président du Sénat, qui est aussi de facto le président de l'Assemblée nationale est Joseph Lambert.



Pouvoir judiciaire |


Le pouvoir judiciaire est exercé par une Cour de cassation, les Cours d'appel, les tribunaux de première instance, les tribunaux de paix et les tribunaux spéciaux. La plus haute instance juridique du pays est la Cour de cassation et suivant la publication de la nouvelle constitution amendée sous le président René Préval, Haïti se voit dotée d'une Cour constitutionnelle chargée d'assurer la constitutionnalité des lois. Elle est garante de la constitutionnalité de la loi, des règlements et des actes administratifs du Pouvoir exécutif. Ses décisions ne sont susceptibles d'aucun recours. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire est aussi créé pour renforcer la neutralité de la justice et joue son rôle administratif au sein du pouvoir judiciaire[59].



Subdivisions territoriales |


Article détaillé : Départements d'Haïti.

Haïti est divisée en 10 départements, 40 arrondissements, 146 communes et 565 sections communales.


Chacune de ces divisions dispose d'un numéro d'identification délivré par l'Ihsi.



  • Le département est la plus grande division territoriale. Le code département va de 01 à 10. Chaque département est administré par un Conseil de trois membres élus pour quatre ans par l'Assemblée départementale. L'exécutif nomme un délégué départemental, chargé d'administrer les différents ministères déconcentrés et qui travaille de concert avec l'assemblée départementale.

  • L'arrondissement est le deuxième niveau administratif.

  • La commune a l'autonomie administrative et financière. Chaque commune de la République est administrée par un conseil de trois membres élus au suffrage universel dénommé conseil municipal. Le code commune va de 0111 à 1032.

  • La section communale est la plus petite entité administrative et dérive des communes. Elle dispose d'un « Conseil d'administration de la section communale » (CASEC) et d'une « Assemblée de la section communale » (ASEC). Le code section communale va de 0111-01 à 1032-02.


La capitale d'Haïti est Port-au-Prince, c'est la plus grande ville du pays. La métropole du Nord ou encore Cap-Haïtien est la seconde ville du pays. De par son rang d'ancienne capitale notamment sous la colonie française, de son architecture puis aussi de par son rôle dans les combats pour l'indépendance, elle demeure comme un emblème de l'histoire haïtienne.


Il existe aussi ce qui est couramment appelé le « onzième département », représentant les quelque deux millions d’Haïtiens vivant à l’extérieur du pays : la diaspora haïtienne.



Relations avec la France |


Haïti, surnommée « la perle des Antilles » depuis l'époque coloniale, était la plus prospère des colonies françaises[60]. Après son indépendance en 1804, aucun chef d'État français ne la visite officiellement jusqu'en 2010, lorsque Nicolas Sarkozy s'y rend, suivi en 2015 de François Hollande[61]. Haïti entretient notamment des relations avec la France à travers l'Organisation internationale de la francophonie (voir section Haïti et la francophonie).



Économie |


Article détaillé : Économie d'Haïti.





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Le déséquilibre entre les riches et les pauvres est marquant. Les personnes fortunées d’Haïti ne représentent que 20 % de la population, mais possèdent à elles seules 63 % de la richesse du pays, ce qui ne laisse que 9 % des richesses aux plus démunis[62].


La réduction du chômage reste un défi à relever pour les autorités haïtiennes[63].


De plus, Haïti souffre d’une inflation élevée et d’un manque d’investissement à cause de l’insécurité, des infrastructures limitées et d'un manque de confiance. Le gouvernement dépend en grande partie de l’aide internationale pour construire son budget annuel.


Les transferts d’argent venant de la diaspora haïtienne demeurent néanmoins une importante source de devises pour le pays, puisqu’ils représentent 30 % du produit intérieur brut et deux fois la valeur des exportations. Pour les transferts d'argent vers l'extérieur, un prélèvement de 1,5 dollar américain est fait selon un arrêté présidentiel pour appuyer le programme de scolarité gratuite créé par le président de la République Michel Martelly. En 2017, ces transferts provenaient principalement des États-Unis , du Canada, de la France ainsi que du Chili dont les transferts représentaient selon la Banque centrale chilienne 92 millions de dollars américains, soit 12,65 % des transferts en provenance de cet État sud-américain[64].



Secteurs économiques |



Ressources naturelles |


Les principales ressources naturelles d’Haïti sont la bauxite, le cuivre, le carbonate de calcium, la pierre à chaux, l’or, la marne et l'hydroélectricité. Seule la bauxite a été exploitée commercialement à une échelle significative[65].



Agriculture |


Cependant, c’est l’agriculture qui emploie l'essentiel de la main-d'œuvre avec plus des deux tiers de la population en âge de travailler. Les exploitations agricoles sont, avant tout, des fermes de subsistance, de dimensions restreintes. Le café, le cacao, le sisal, le coton, les mangues comptent parmi les produits destinés à l'exportation. L’explosion démographique et le manque de compétitivité par rapport aux produits importés ont affaibli considérablement ce secteur, dont la production se trouve de plus en plus destinée au marché intérieur avec des produits tels le maïs, le riz, les fruits.



Industrie |


La capitale, Port-au-Prince, concentre la majorité des activités industrielles du pays : les principales productions y sont les composants électroniques, le textile et les balles de baseball.



Tourisme |


Surnommée autrefois la « perle des Antilles », Haïti bénéficie d'un climat tropical, d'une température moyenne de 30 degrés Celsius[réf. nécessaire] et 364 jours de soleil par an. Le tourisme à Haïti est à la fois culturel, avec des forts, dont la citadelle La Ferrière et le palais de Sans-Souci et des villes comme Labadie ainsi que naturel, avec les plages d'eau turquoise de Jacmel.


Après l'embargo contre Cuba décidé par le président américain John Fitzgerald Kennedy en 1962 (et levé partiellement en 2000 seulement), Haïti devient un lieu de villégiatures pour riches touristes américains[66].




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Relations commerciales |


Les principaux partenaires commerciaux de la république d'Haïti sont les États-Unis, la République dominicaine, le Canada, la France et l’Allemagne.



Aides au développement |




L'Unicef contribue au développement d'Haïti.


En octobre 2008, le Congrès américain a voté la loi HOPE II (HOPE pour Hemispheric Opportunity through Partnership Encouragement : « opportunité hémisphérique par l’encouragement aux partenariats », sachant que « hope » signifie « espoir » en anglais), pour permettre aux produits manufacturiers, particulièrement le textile d’avoir accès sans tarif douanier au marché américain.


Les programmes sociaux établis par le gouvernement sont limités, en dépit d’une nette augmentation en 2009. Certaines agences offrent des pensions de retraite et des allocations pour les accidents du travail. L'accès aux emprunts est faible, 2 % du crédit du système bancaire finance le secteur agricole et le développement rural.


Haïti reçoit également des aides multiformes venant de l’intérieur de son propre pays. Plusieurs associations, institutions et fondations participent à la reconstruction du pays et à son développement. Parmi ces organismes, la Fondation pour le développement du tourisme alternatif en Haïti (FONDTAH), qui élabore le développement d'un tourisme alternatif adapté aux conditions du pays. La FONDTAH participe avec la Société d’exploitation du Parc naturel Quisqueya (SODEPA) de Fonds-Parisien, l'Association des artistes et artisans de la Croix-des-Bouquets (ADDAC), l'Association pour le développement de Bas-Boën (ADEBABO), le ministère de l’agriculture et celui de l'environnement, au développement du village de réfugiés du cataclysme dans la section communale de Fonds-Parisien située sur la commune de Ganthier dans le département de l'Ouest d'Haïti[67].


D’autres organismes et associations contribuent au développement du pays et à l’aide multiforme, notamment depuis le tremblement de terre de 2010. Parmi ces organismes, il y a des institutions haïtiennes parmi lesquelles l'Institut de technologie et d'animation, le Collectif du Financement Populaire (KOFIP), le Conseil national de financement populaire ; ainsi que des associations françaises telles que Handicap International, Aide et Action, sans oublier les actions de l'Unicef , celle du Programme alimentaire mondial et de the 410 Bridge[68], une ONG américaine dont le quartier général est basé à Atlanta. World Vision International (ou Vision du monde) est un organisme international luttant contre la pauvreté un peu partout à Haïti depuis 1959[69].


La Banque mondiale (BM), avec l’assistance du gouvernement haïtien, a identifié trois domaines qui demandent le plus de soutien suite au tremblement de terre de 2010. Le premier consiste à augmenter les possibilités économiques à l’extérieur de la capitale, c’est-à-dire de développer les énergies renouvelables. Ensuite, le pays doit renforcer l’accès aux services humanitaires avec l’amélioration des écoles et du service de la santé et, finalement, il doit améliorer les protections en cas de catastrophes naturelles, en renforçant les infrastructures, les ponts et les routes[70].



Dette |


Le 17 avril 1825, le roi de France Charles X concède « l’indépendance pleine et entière » à l’ex-colonie d’esclaves française moyennant une somme de 150 millions de francs-or (la somme sera ramenée en 1838 à 90 millions de francs). Cette somme sera obtenue par la contraction d’une dette qui ne sera remboursée en totalité qu’en 1972[71].


Dans les années 1880, les finances publiques sont dans un extrême désordre vu l'instabilité politique persistante. Le revenu est évalué à 21,5 millions de francs et les dépenses au double de cette somme. La dette publique s'élève alors à 12 millions de piastres fortes (1 piastre valant 5 francs) dont 308 000 piastres pour le solde de la dette française (1 540 000 francs)[72].


Le 7 avril 2003, le président Jean-Bertrand Aristide a réclamé officiellement à la France près de 21,7 milliards de dollars en « restitution et réparation » de la dette.


Parallèlement une dette extérieure totale de 1,2 milliard de dollars « s’est construite sur la dette de l’indépendance », notamment sous « la dictature des Duvalier entre 1957 et 1986, (qui) a ravagé et fortement endetté le pays », indique encore le Comité pour l'abolition des dettes illégitimes (CADTM)[73]. Cette association estime que le régime des Duvalier est responsable à lui seul de 550 millions de dollars de la dette extérieure du pays.


Le 24 décembre 2003, le CADTM a réclamé l’annulation de la dette qualifiée d’« illégitime et odieuse » de Haïti, à la veille du bicentenaire de l’indépendance de la République caraïbe.


Sans nier une dette de la France à l’égard de leur pays, l’opposition et les intellectuels de la diaspora refusent de s’associer à une demande émanant d’un régime aussi corrompu et peu démocratique que celui du président Aristide[74].


En 2009, à la suite de l’Initiative pays pauvres très endettés, 1,2 milliard de dollars de dette ont été annulés par la Banque mondiale et le FMI[75]. Début 2010, la dette extérieure est évaluée par Oxfam International à 890 millions de dollars soit 734 millions d’euros[76].



Situation économique des ménages |


Accès aux services sociaux de base

En 2007, le pays présentait un déficit important en services sociaux de base : éducation, eau, santé, assainissement.


Communication

Elle est peu développée mais en 2008, 428 personnes sur 1 000 disposent d'un téléphone mobile, tandis que 300 personnes ont accès à internet et le nombre de postes de télévision est d'environ une soixantaine dans la capitale et les autres villes[77]. Néanmoins, grâce à l'arrivée de nouveaux opérateurs téléphoniques et fournisseurs d'accès à internet à l'instar de la Natcom, entreprise haitiano-vietnamienne, en 2011 et l'extension du réseau de la Digicel, beaucoup de progrès sont réalisés dans ce secteur. La jeunesse est très connectée.



Éducation |


Articles détaillés : Système éducatif en Haïti et Liste des établissements scolaires d'Haïti.

Le système éducatif haïtien reste confronté à d’énormes défis malgré le bond significatif du niveau de fréquentation scolaire (77 % en 2012, EMMUS V, contre 50 % en 2005, selon EMMUS 4), le Programme scolaire universel gratuit et obligatoire (PSUGO), la forte demande d’éducation et le soutien de la communauté internationale.


L’accès demeure encore limité sans compter que la qualité et la gouvernance constituent un défi majeur. Entre autres facteurs ayant conduit à cette situation, on peut citer les contraintes budgétaires se traduisant par un investissement public très limité dans le secteur (autour de 10 % du budget en moyenne), la pauvreté massive de plus de 70 % de la population, une législation inadéquate, des normes et pratiques sociales défavorables, des crises récurrentes telles que les désastres naturels (notamment le séisme du 12 janvier 2010), de même que les capacités organisationnelles et de gestion très limitées du Ministère de l’Éducation nationale.


Selon le dernier recensement scolaire (2011) seul 20 % de l’offre éducative vient du secteur public, le reste étant entre les mains du secteur non-public, la plupart du temps géré sans réglementation et opérant en dessous des normes minimales de qualité. Malgré son importance avérée, l’accès à des activités ciblant les jeunes enfants (0-5 ans) demeure très limité (67 % de taux brut de scolarisation au préscolaire 3-5 ans, MENFP 2011). La faiblesse de la qualité se traduit notamment par des taux moyens de redoublement de 15 % et des taux d’abandon autour de 13 %. Combiné aux entrées tardives, ces facteurs augmentent la proportion des sur-âgés à l’école fondamentale (65 %). On note que le taux de survie en 5e année du primaire est faible (25 %). Cette situation préoccupante s’explique en grande partie par la proportion élevée d’enseignants non qualifiés (plus de 65 %), les conditions d’apprentissage défavorables, et la non-application des normes et standards pouvant garantir un enseignement de qualité. Parmi les enfants les plus affectés par l’accès limité ainsi que l’absence de qualité, on peut citer ceux du milieu rural, ceux des familles pauvres des bidonvilles des grands centres urbains, les enfants séparés de leur famille (centres résidentiels, enfants en domesticité, enfants des rues), les enfants handicapés et les enfants déplacés.


Pour l’UNICEF, les principaux défis à relever sont :



  • garantir l’accès équitable à une éducation de qualité aux enfants les plus vulnérables ;

  • l’amélioration de la qualité des services éducatifs ;

  • l’égalité des chances entre filles et garçons ;

  • le renforcement du secteur de la Petite enfance ;

  • le renforcement des structures de gouvernance et de régulation du système éducatif.


Domaines d'interventions de l’UNICEF


  • Support de L’UNICEF au Gouvernement haïtien et au Ministère de l’Éducation nationale pour garantir le droit à l’éducation universelle gratuite ;

  • appui au ministère de l’Éducation à un niveau national et local pour l’exécution du plan opérationnel 2010-2015, spécialement en ce qui concerne les politiques publiques, la mise en place d’un système national de gestion de l’information et la micro-planification jusqu’au niveau des districts scolaires ;

  • amélioration de la qualité de l’éducation à travers le développement des programmes accélérés d’apprentissage pour les enfants « sur-âgés » et promouvoir la réussite scolaire à travers le renforcement des compétences en lecture ;

  • développement du cadre politique de la petite enfance avec la mise en place d’une stratégie nationale de prise en charge du jeune enfant de 0 à 6 ans, la promotion des standards pour des services de qualité et d’un nouveau curriculum du préscolaire ;

  • développer les capacités du gouvernement en matière de gestion des risques et des désastres.



Culture |


Articles détaillés : Culture d'Haïti, Littérature haïtienne et Peinture haïtienne.

Festivals



  • Festival international de jazz de Port-au-Prince (janvier) ;

  • Festival Quatre Chemins (novembre-décembre) ;


  • Carnaval d'Haïti (février) ;


  • Carnaval des fleurs (juillet) ;


  • Carnaval de Jacmel.


Musées



  • Musée du Panthéon national haïtien ;


  • parc national historique - Citadelle, Sans Souci, Ramiers ;


  • parc historique de la Canne à Sucre.


Littérature


  • Littérature haïtienne.

Art



  • Peinture haïtienne ;


  • cinéma haïtien.


Danse du pays


  • Le kompa ;

  • le Gaye Pay ;

  • le folklore haïtien.


Musique


  • Les styles de musiques les plus populaires sont le kompa et le zouk ;

  • le style musical africain, très en vogue, gagne progressivement du terrain ;

  • le rap haïtien.


Artisanat

L'artisanat haïtien est riche et varié. Citons :



  • objets pailletés ;

  • terre cuite ;

  • papier mâché artisanal ;


Et tant d'autres…


Architecture

  • Style « gingerbread », « pain d'épice » en français.

Emblème

  • Le drapeau d'Haïti.

Symbole


  • Le caleçon rouge (oiseau).


Fêtes et jours fériés |

















































































Fêtes et jours fériés
Date

Nom français

Nom local

1er janvier
Jour de l'indépendance
Jour de l'an

2 janvier
Jour des Aïeux


12 janvier
Commémoration du tremblement de terre de 2010 qui a dévasté Port-au-Prince, Léogâne, Jacmel ; une partie des départements de l'Ouest et du Sud-Est d'Haïti (Jacmel) (jour férié)


7 février (tous les cinq ans)
Investiture du Président élu


7 avril
Mémoire de Toussaint Louverture, précurseur de l'indépendance


1er mai
Jour de l'Agriculture et du Travail


18 mai
Fête du Drapeau et de l'Université


27 juin
Notre-Dame du Perpétuel Secours, patronne d'Haïti


15 août
Notre-Dame de l'Assomption


17 octobre
Mémoire de Jean-Jacques Dessalines, père de la Nation


1er novembre

Tous les Saints


2 novembre
Commémoration des Fidèles défunts
Fête des morts

18 novembre

Bataille de Vertières, dernière bataille de la guerre de l'indépendance


25 décembre
Nativité de Jésus-Christ
La Noël


Codes |


Haïti a pour codes :



  • HA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;

  • HAI, selon la liste des codes pays du CIO ;

  • HH, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ;

  • HT, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;


  • .ht, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;

  • HTI, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;

  • HTI, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;


  • HTG, selon la liste complète des codes alphabétiques ISO 4217 des monnaies ;

  • MT, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ;

  • RH, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques.



Notes et références |





  1. Article 4 de la Constitution de la République d’Haïti : « La devise nationale est : liberté, égalité, fraternité ».


  2. Armes et devise d'Haïti « L'union fait la force » est la devise qui apparaît sur les armoiries d'Haïti.


  3. a et b(en) « The World Factbook — Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le 15 avril 2018).


  4. (en) « Human Development Reports », sur hdr.undp.org (consulté le 6 octobre 2018).


  5. Jean-Pierre Le Glaunec, L’armée indigène. La défaite de Napoléon en Haïti, Québec, Canada, Lux, 2014, 288 pages p. (ISBN 978-2-89596-183-3, lire en ligne).


  6. « La descente aux enfers de la perle des Antilles », sur liberation.fr, 14 janvier 2010(consulté le 19 juin 2018).


  7. Nadine Baggioni-Lopez (professeure agrégée d’histoire-géographie), « Saint-Domingue/Haïti : histoire, géographie, enseignement (collèges, lycée professionnel », sur ac-lyon.fr.


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  9. Le Petit Robert des noms propres, Édition 2007.


  10. Louis Deroy et Marianne Mulon, Dictionnaire des noms de lieux, Le Robert, 1994 (ISBN 285036195X).


  11. (en) Cf. Geggus 2002 Haitian Revolutionary Studies, "Epilogue: The Naming of Haiti."


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  15. « Les Caraïbes et son petit bout d’Afrique • Little Africa Paris », sur Little Africa Paris, 5 février 2015(consulté le 23 avril 2018).


  16. « IHSI - Statistique Démographiques et Sociales », sur www.ihsi.ht (consulté le 21 octobre 2018)


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  21. À ce propos, voir l'essai Prétendus Créolismes : le couteau dans l'igname, Jean-Robert Léonidas, Cidihca, Montréal, 1995.


  22. « Haïti et la Francophonie », sur dhdi.free.fr, DHDI.


  23. « Haïti - Culture : Un haïtien élu au Centre de la francophonie des Amériques », sur haitilibre.com, Haïti libre.


  24. [asso.aimf.fr non trouvé le 24 octobre 2012], sur le site asso.aimf.fr.


  25. Francophonie (institutions de la), sur le site agora-2.org/.


  26. « Réseau linguistique & culturel - Ambassade de France en Haïti », sur www.ambafrance-ht.org (consulté le 29 mars 2017).


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  28. a et bGérard Barthélemy, « Le rôle des Bossales dans l'émergence d'une culture de marronnage en Haïti », Cahiers d’études africaines, vol. 37, no 148,‎ 1997, p. 839–862 (ISSN 0008-0055, DOI 10.3406/cea.1997.1835, lire en ligne).


  29. « Le repos du monde (9) », sur rts.ch, 20 avril 1964(consulté le 24 octobre 2012).


  30. (en) « Déclaration d’indépendance » [PDF], sur nationalarchives.gov.uk, National Archives.


  31. a b et cMaurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, 2015, p. 345.


  32. a b c d e et fLeslie Manigat, L’Amérique latine au XXe siècle, 1889-1929, 1991, p. 373-393.


  33. (en) « US State Department - Office of the Historian - Milestones: 1914–1920 - U.S. Invasion and Occupation of Haiti, 1915–34 » (consulté le 1er novembre 2017).


  34. Luc Cédelle et Jérôme Gautheret, « Jean-Claude Duvalier, ex-dictateur haïtien », Le Monde,‎ 7 octobre 2014(lire en ligne).


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  36. « Haïti , Le président », sur www.bibliomonde.com (consulté le 28 octobre 2018)


  37. Miami Herald, 1er août 2001.


  38. St Petersburg Times, Floride, 1er septembre 2002.


  39. Juan Gonzalez, New York Daily News, 24 février 2004.


  40. (en) Human Rights Watch World Report 1997 - Haiti, Human Rights Watch, 1997.


  41. Emmanuel Constant confirma dans l’émission 60 Minutes de la CBS, en 1995, que la CIA le payait environ 700 dollars par mois et qu’il avait créé le FRAPH.


  42. « Quand une respectable fondation prend le relais de la CIA », Le Monde diplomatique,‎ 1er juillet 2007(lire en ligne).


  43. (en) Walter E. Kretchik, Invasion, Intervention, "Intervasion": A Concise History of the U.S. Army in Operation Uphold Democracy, U.S. Army Command and General Staff College Press, 1998(lire en ligne).


  44. Ashley Smith, « Comment ils ont ruiné Haïti », CATDM.


  45. « Pourquoi les US doivent des milliards à Haïti ».


  46. « interview de Jean Lavalasse », Michel Collon.


  47. Ashley Smith, « Annual Fundraising Appeal », sur counterpunch.org, Counterpunch.


  48. Noam Chomsky, « US-Haiti : Noam Chomsky », sur chomsky.info, 9 mars 2004.


  49. Nommé Premier ministre par la junte putschiste en 1992, Marc Bazin fut auparavant ministre des Finances sous Jean-Claude Duvalier en 1983. Il avait recueilli 14 % des voix aux élections de 1990. Cet homme était considéré par la gauche nationaliste comme le « favori » de Washington, et accusé d'avoir été également recommandé par le FMI en 1983 (Mining Annual Review, juin 1983).


  50. Lire la fiche de Préval / En 1995, un rapport de l’USAID expliquait que le « commerce par les exportations et la politique d’investissements » que Washington imposait allait « inexorablement faire pression sur les riziculteurs nationaux » et les références bibliographiques en bas de page.


  51. Haïti - MINUSTAH - Historique.


  52. [PDF] « Les médias en difficulté dans la crise en Haïti ; La revanche du téléphone portable au pays de l'oralité », Bruno Olliver, Ministère français des Affaires étrangères.


  53. Nicolas Gros-Verheyde, « Les moyens de l’UE prennent le relais des moyens US à Haiti »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), 22 février 2010(consulté le 20 mai 2018).


  54. Amélie Baron, « Questions autour de l’origine de l’épidémie de choléra en Haïti », RFI, 25 octobre 2010(consulté le 21 novembre 2010).


  55. 9 décembre 2010, « Haïti : le choléra viendrait bien de l'ONU et des soldats népalais », sur rue89.com.


  56. Haïti se retrouve sans aides pour affronter le choléra, dans L'Osservatore Romano le 27/05/2012 [lire en ligne].


  57. « Matthew : le bilan partiel passe à 372 morts », Le Nouvelliste,‎ 10 octobre 2016(lire en ligne)


  58. « Parlement », sur www.leparlementhaitien.info (consulté le 22 janvier 2016).


  59. Le nouvelliste Haïti, Amendement Constitution 1987.


  60. Jérôme Gautheret, « Histoire d'Haïti. La Première République noire du Nouveau Monde, de Catherine-Eve Roupert et Ma vie à Saint-Domingue, de Jean-Jacques Salgon : ombres et lumières haïtiennes », Le Monde,‎ 12 janvier 2011(lire en ligne).


  61. « Visite historique de quatre heures de Sarkozy en Haïti », sur lemonde.fr, 17 février 2010(consulté le 17 juillet 2018).


  62. « UNICEF Haïti - Vue d'ensemble - Haiti en Chiffres », sur www.unicef.org (consulté le 26 octobre 2017).


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  64. « Haïti est la troisième destination des transferts de fonds du Chili à l’étranger en 2017 », sur lenouvelliste.com, 19 janvier 2009.


  65. « Vers une nouvelle législation sur l’exploitation minière en Haiti », sur le site radiokiskeya.com du 18 mai 2012.


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  67. La FONDTAH et l’éco-tourisme à Fonds-Parisien.


  68. the 410 Bridge.


  69. « Pauvreté, croissance et inégalité en Haïti : dynamique et décomposition sectorielle - ProQuest » (consulté le 26 octobre 2017).


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  72. Nouveau Dictionnaire encyclopédique universel illustré, Jules Trousset, 1886-1891, tome 3, p. 214.


  73. « Haïti : le CADTM réclame l’annulation d’une dette "illégitime et odieuse" », sur CADTM (consulté le 2 mars 2010).


  74. « Données économiques », sur Biblio monde (consulté le 2 mars 2010).


  75. Haïti reçoit 1,2 milliard de dollars américains pour l’allégement de sa dette, Banque mondiale, 30 juin 2009.


  76. « Haïti : les « pays amis » doivent s’entendre pour effacer la dette (Oxfam) »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Le Monde, 25 janvier 2010.


  77. « Haiti statistiques », sur statistiques-mondiales.com, Statistiques mondiales.




Voir aussi |



Bibliographie |




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  • Laurent Dubois (trad. de l'anglais par Th. Van Ruymbeke), Les Vengeurs du Nouveau Monde. Histoire de la Révolution haïtienne, Rennes, Les Perséides, 2005(ISBN 978-2-915596-13-7).


  • Georges Anglade, Chronique d’une espérance. L’hebdo de Georges Anglade (2007-2008), Port-au-Prince, L’Imprimeur II, Collection Livres en folie, 2008.

  • André-Marcel d'Ans, Haïti. Paysage et Société, Paris, Éditions Karthala, 1987.

  • Gérard Barthélemy et Christian Girault (dir.), La République haïtienne. État des lieux et perspectives, Paris, Karthala / Adec, 1993.

  • Paul Butel, Histoire des Antilles françaises XVIIe – XXe siècle, Perrin 2002 (ISBN 2-262-01540-6).

  • Jacques Cauna, Au temps des isles à sucre. Histoire d’une plantation de Saint-Domingue au XVIIIe siècle, Paris, Karthala, 1987.

  • Robert Cornevin, Haïti, Paris, Presses Universitaires de France, 1982, 2e édition, 1993.

  • Charles Frostin, Les révoltes blanches à Saint-Domingue aux XVIIe et XVIIIe siècles, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

  • Laënnec Hurbon, Comprendre Haïti. Essai sur l’État, la nation, la culture, Paris, Éditions Karthala, 1987.

  • Laënnec Hurbon, Culture et dictature en Haïti, Paris, L’Harmattan, 1979.


  • (en) Michel S. Laguerre, The Military and Society in Haiti, London, MacMillan, 1993.

  • Guy Lasserre, Paul Moral, Pierre Usselman (dir.), Atlas d’Haïti, Université de Bordeaux 3, Centre d’études de géographie tropicale, 1985.

  • Antoine Métral, Histoire de l’expédition des Français à Saint-Domingue, Paris, Éditions Karthala, 1985.


  • Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798 (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d’histoire d’outre-mer, 1984).


  • Jack Claude Nezat, The Nezat And Allied Families 1630-2007, Lulu 2007, (ISBN 978-2-9528339-2-9 et 978-0-615-15001-7).

  • Roger Riou, « Adieu la tortue ».

  • Lyonel Trouillot, « Yanvalou Pour Charlie » - XXe siècle.

  • Jean-Robert Léonidas, Prétendus Créolismes : le couteau dans l'igname, Cidihca, Montréal 1995.

  • E. T. Peul, Panorama du folklore haïtien: présence africaine en Haïti, Haïti, 1966.



Articles connexes |


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  • Chroniques haïtiennes, reportages de TV5monde sur la vie quotidienne en Haïti avant et après le séisme du 12 janvier 2010 (vidéo, textes et photos).


  • La vie quand même, documentaire de Pascal Priestley et Guillaume Gouet (TV5monde) sur Port-au-Prince six mois après le séisme (vidéo).

  • Œuvres de Georges Anglade dans Les Classiques des sciences sociales.

  • Œuvres de Léon-François Hoffmann dans Les Classiques des sciences sociales.

  • Œuvres de Laënnec Hurbon dans Les Classiques des sciences sociales.




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