Guerre d'Indochine
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Date | 19 décembre 1946 - 21 juillet 1954 (7 ans, 7 mois et 2 jours) |
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Lieu | Indochine française |
Casus belli | Bataille de Haiphong, offensive Viet Minh sur Hanoï. |
Issue | Victoire vietminh[1],[2],[3],[4] Accords de Genève Fin de la Fédération indochinoise (1954) et de la présence française en Indochine (1956) Indépendances du Viêt Nam, du Cambodge et du Laos |
Changements territoriaux | Partition du Viêt Nam entre Nord Viêt Nam et Sud Viêt Nam |
Union française
Soutenus par : États-Unis (1950-1954) [5] | Viêt Minh Pathet Lao[6] Khmers issarak[7] Soutenus par : Chine URSS |
Raoul Salan Jean de Lattre de Tassigny Marcel Carpentier Marcel Alessandri Jean Étienne Valluy Henri Navarre René Cogny Jean Gilles Nguyễn Văn Hinh | Hô Chi Minh Võ Nguyên Giáp Nguyen Binh Phạm Văn Đồng Souphanouvong |
Union française : 190 000 Auxiliaires locaux : 55 000 État du Viêt Nam : 150 000[8] Total : ~400 000 | 125 000 réguliers, 75 000 régionaux, 250 000 forces populaires / irréguliers[9] Total : 450 000 |
Union française : 75 581 morts, 64 127 blessés, 40 000 prisonniers État du Viêt Nam : 419 000 morts, blessés ou prisonniers[10] Total : ~560 000 morts, blessés ou prisonniers | Total : 300 000 morts, 500 000 blessés, 100 000 prisonniers Total : 900 000 morts, blessés ou prisonniers + 150 000 civils tués[11] |
Guerre d’Indochine
Batailles
.mw-parser-output .sep-liste{font-weight:bold}Opération Masterdom · Bataille de Hanoï · Opération Léa · Bataille de Phu Tong Hoa · Bataille de la RC 4 · Bataille de Vĩnh Yên · Bataille de Mao Khê · Bataille de Nghia Lo · Bataille de Hòa Bình · Opération Lorraine · Bataille de Na San · Bataille de Muong Khoua · Opération Atlante · Opération Camargue · Opération Hirondelle · Opération Brochet · Opération Mouette · Opération Castor · Bataille de Diên Biên Phu · Opération D · Bataille du col de Mang Yang · Extension au Laos
La guerre d’Indochine est un conflit armé qui se déroula de 1946 à 1954 en Indochine française (actuels Vietnam, Laos et Cambodge). Il aboutit à la dissolution de cette fédération, ainsi qu’à la sortie de l’Empire colonial français des pays la composant et à la division en deux États rivaux du territoire vietnamien. Ce conflit fit plus de 500 000 victimes[12].
En août 1945, le Việt Minh, mouvement indépendantiste vietnamien d'obédience communiste, profitant de la prise de contrôle de l'Indochine par les Japonais, cinq mois auparavant, dans le contexte de la guerre du Pacifique, prit le pouvoir de la colonie française. Si le Gouvernement provisoire de la République française ne tarda pas à envoyer un Corps expéditionnaire afin de reprendre en main son territoire, la situation se mua rapidement, après novembre 1946, en guerre ouverte entre forces du Việt Minh et Français.
Le conflit peut être divisé en deux phases historiques. La première, entre 1946 et 1949, voit le Việt Minh appliquer une guérilla meurtrière. La guerre est alors semblable à une simple lutte de décolonisation. Mais l'aspect communiste du Việt Minh, le déclenchement de la guerre de Corée en 1950, l'avènement d'une Chine communiste en 1949 qui assura une aide logistique importante au Việt Minh et la confrontation de plus en plus avouée entre les États-Unis et le monde marxiste-léniniste, achevèrent de procurer à la guerre d'Indochine la figure d'un conflit armé ancré dans la Guerre froide. C'est la seconde phase, qui s'étend de 1949 jusqu'à la fin des combats, en 1954 : tout en bénéficiant de l'aide matérielle et logistique des Américains, les Français menèrent lors de cette période une guerre de plus en plus directe et frontale avec leurs ennemis, auxquels le soutien des Chinois allait permettre de mettre sur pied une véritable armée conventionnelle et formée.
Malgré l'intervention indirecte américaine, les forces françaises, exténuées par la résistance adverse et plusieurs années de combats de plus en plus impopulaires en métropole, durent renoncer, surtout après la lourde défaite de Diên Biên Phu de mai 1954. Les accords de Genève, signés en juillet 1954, consacraient le départ des Français du Nord du Vietnam (Tonkin) et la division du Viêt Nam en deux, la limite étant le 17e parallèle : la République démocratique du Viêt Nam au nord, communiste, le Centre et le Sud sous administration française, avec des élections prévues en 1956 pour réunifier le pays. En 1955, un coup d'État dans le Sud organisé par le président Diem, un fervent catholique qui n'accepte pas une collaboration avec le régime du Nord, donc qui ne veut pas entendre parler d'élections réunifiant le pays, crée une république du Viêt Nam soutenue financièrement, puis militairement par les États-Unis (qui n'ont pas signé les accords). Les Français quittent le Sud ; c'est le tout début de ce qui va devenir la guerre du Vietnam.
Considérée comme la Première Guerre d'Indochine, la guerre entre Français et Việt Minh, outre un lourd bilan humain et matériel, aura d'importantes conséquences dans l'avenir du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge. Le départ des Français laissera face à face, d’un côté, les Américains et de l’autre, les Nord-Vietnamiens soutenus par la Chine et l'URSS. Très tôt allait éclater la Seconde Guerre d'Indochine (soit la guerre du Viêt Nam), qui débouchait, en 1975, sur la victoire complète du Nord-Viêt Nam et du communisme dans cette partie de l'Asie, avec l'absorption par le Nord-Viêt Nam de la république du Viêt Nam.
Sommaire
1 Préambule
2 Origines
2.1 Situation historique
2.2 Conséquences de la Seconde Guerre mondiale
2.3 Retour des forces françaises
3 Déroulement de la guerre
3.1 Guérilla
3.2 Tournant de 1949
3.3 Guerre contre le communisme
3.4 Guerre vue de la métropole française
3.5 Sortie de guerre
3.6 Otages du Việt Minh et camps de rééducation
3.7 Opération « Passage to Freedom » (août 1954-mai 1955)
4 Aide américaine
5 Forces françaises en Indochine
5.1 Effectifs
5.2 Pertes
6 Dans la fiction
6.1 Romans
6.2 Films
7 Notes et références
8 Voir aussi
8.1 Sources et bibliographie
8.2 Articles connexes
8.3 Liens externes
Préambule |
En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le conflit avec l’empire du Japon aboutit à la désorganisation complète de l’administration coloniale française en Indochine. Le Việt Minh, mouvement nationaliste fondé par le parti communiste indochinois, en profite pour prendre le contrôle d'une grande partie du territoire vietnamien : Hồ Chí Minh, son chef, proclame le 2 septembre 1945 l’indépendance de la République démocratique du Viêt Nam.
Le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO) reprend progressivement le contrôle de l’Indochine : l’État français repense ensuite le statut de la fédération au sein de la nouvelle Union française. Un conflit larvé se poursuit avec le gouvernement indépendantiste vietnamien, tandis qu’une solution diplomatique est recherchée en vain (conférence de Fontainebleau). Le haut commissaire d’Argenlieu suscite en juin 1946 l’autonomie de la Cochinchine ; c’est une entorse aux accords Hô-Sainteny.
En novembre 1946 éclate l’affaire d'Haiphong ; ce sont des affrontements liés à un contrôle douanier. Le bombardement du port par l'artillerie de l'Armée de terre française et ses trop nombreuses victimes civiles[13] rendent la paix impossible. La guerre éclate au grand jour à la fin 1946, quand le Việt Minh tente un coup de force contre les Français puis prend le maquis. Plusieurs années de guérilla opposent alors le Corps expéditionnaire à l’Armée populaire vietnamienne, force armée du Việt Minh, qui passe progressivement à une guerre de mouvement de plus en plus audacieuse.
La France fonde en 1949 l’État du Viêt Nam, gouvernement central vietnamien proposant une alternative politique à Hồ Chí Minh, et le dote d'une force militaire, l’Armée nationale vietnamienne, afin de « vietnamiser » le conflit. Le Laos et le Cambodge sont également concernés par le conflit, le Việt Minh soutenant des mouvements indépendantistes moins importants, le Pathet Lao et les Khmers issarak. Les États-Unis apportent à partir de 1949 (victoire communiste en Chine) et surtout 1950 (guerre de Corée) un soutien matériel à la France, tandis que la République populaire de Chine aide officieusement le Việt Minh à partir de 1949.
La France, affaiblie par l’instabilité politique de la Quatrième République, doit gérer une guerre de plus en plus coûteuse et impopulaire. Des pourparlers de paix sont entamés à Genève en 1954, alors même que sa défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu met la France en situation de faiblesse psychologique. Les accords de Genève mettent fin à l'Indochine française (le royaume du Cambodge ayant déjà proclamé son indépendance en novembre 1953) et laissent le Viêt Nam divisé en deux États. La fin de cette guerre coïncide sensiblement avec le début de la guerre d'Algérie, qui durera huit ans elle aussi.
La guerre d'Indochine est la première d’une série de guerres qui se sont déroulées sur les territoires de l’ancienne Indochine française : elle a été suivie par la guerre du Viêt Nam (elle-même accompagnée de deux conflits annexes, la guerre civile laotienne et la guerre civile cambodgienne), puis par la guerre sino-vietnamienne. Ces deux derniers conflits sont parfois appelés, respectivement, 2e et 3e guerres d’Indochine.
Origines |
Situation historique |
En 1884, la France réunit la Cochinchine, l'Annam et le Tonkin (qui composent maintenant le Viêt Nam), ainsi que le Laos et le Cambodge au sein de l'Indochine française.
Lors de la Première Guerre mondiale, les « Annamites », nom donné aux Vietnamiens par les métropolitains jusqu’en 1945, aidèrent à l'effort de guerre sur la ligne de front et dans les usines françaises.
Dans les années 1920 et au début des années 1930, avec la révolte de Vinh et la mutinerie de Yên Bái (évoquées en 1992 dans le film français Indochine), les bagnes, comme le bagne de Poulo Condor, ont contribué à développer des nationalismes de tendances très diverses :
- les royalistes de la Cour de Huê, comme la famille de Ngo Dinh Diem : son père fonda l’École nationale « Quoc Hoc » de Huê fréquentée par Ngo Dinh Diem et le futur Hô Chi Minh. Le premier d'entre tous est certainement le prince Vinh San (1899-1945) intronisé sous le nom dynastique d'« Empereur Duy Tân » en 1907, détrôné en 1916, exilé à La Réunion par les autorités coloniales et mort mystérieusement le 26 décembre 1945 dans un accident d'avion en Afrique centrale, peu après la déclaration d'indépendance du Viêt Nam du 2 septembre 1945 ;
- les pro-Japonais, qui fondèrent le parti « Dai Viêt » à la suite de l’intellectuel nationaliste Phan Boi Chau, pionnier du nationalisme vietnamien du XXe siècle, exilé au Japon par l’administration coloniale française. Les Japonais soutenaient le prince Cuong pour devenir empereur du Vietnam à la place de Bao Dai ;
- les pro-Chinois du parti nationaliste VNQDĐ (Việt Nam Quốc Dân Đảng), proches du Kuomintang de Sun Yat-sen et Tchang Kaï-chek, qui lancèrent la révolte ratée de Vinh et la mutinerie de Yên Bái dans les années 1920 et 1930 ;
- les pacifistes de Phan Châu Trinh (grand-père de Nguyên Thi Binh) ;
- les communistes du parti communiste indochinois (PCI) fondé en 1930 par Nguyen Ai Quoc (futur Hô Chi Minh) à Hong-Kong. Au Viêt Nam, le PCI était le plus important des groupes nationalistes.
Conséquences de la Seconde Guerre mondiale |
Durant la Seconde Guerre mondiale, l'occupation par l'empire du Japon montra aux Vietnamiens les faiblesses de leur colonisateur : l'administration française, directement liée au gouvernement de Vichy, collabora avec le Japon impérialiste par de multiples concessions économiques et militaires. En effet, la faiblesse de la situation des forces françaises en place et leur isolement face aux Japonais ne laissaient guère le choix : négocier, se démettre ou se lancer dans un affrontement qui ne laissait aucun doute quant à l'issue.
Cela contribua au développement du nationalisme vietnamien, qui luttait à cette époque contre les Japonais aux côtés des Alliés — Hô Chi Minh était alors un agent travaillant avec les États-Unis —, et à la déclaration d'indépendance de septembre 1945, après la révolution d'Août et la capitulation japonaise.
À l'époque de l’Armistice de 1940 et de la création du régime de Vichy, l’Indochine française était administrée par le général Georges Catroux (nommé en août 1939), qui tentait de régler les problèmes avec le Siam et le Japon. Mais ses choix déplurent au nouveau gouvernement — notamment les facilités accordées aux Japonais — et il fut remplacé par l'amiral Jean Decoux. Finalement, étant complètement coupé de la France, avec des forces militaires insuffisantes sur l'ensemble de la péninsule, le nouveau gouverneur général de l'Indochine finit par céder, lui-aussi, de plus en plus aux Japonais. Ainsi, les armées japonaises furent autorisées à circuler librement de la frontière de Chine jusqu’au Siam (renommé Thaïlande en 1939). Le général Catroux rejoint le général de Gaulle sur son chemin de retour en France.
En mars 1945, l'administration vichyste, qui était toujours en place, et l'armée française d'Indochine furent attaquées par les Japonais dans une opération appelée le coup de force du 9 mars 1945. Les postes militaires français à travers toute l'Indochine (Viet Nam, Laos, Cambodge) furent touchés. Les troupes japonaises prirent, par exemple, les citadelles d'Hanoï et de Langson et en massacrèrent les Européens et les troupes annamites malgré les promesses faites en cas de reddition. Certaines unités réussirent à se dégager et à entreprendre une remontée vers la Chine (la colonne Alessandri par exemple) ou à tenir la jungle (des hommes des Jedburghs ou de la Force 136, parachutés pour monter des maquis anti-japonais et entraînés par les Britanniques en Inde et en Birmanie, certains de ces hommes reprirent plus tard les villes de Vientiane et Savanaketh au Laos). Le gouvernement américain interdit à ses troupes basées en Chine d'intervenir. Seul le général Claire Lee Chennault, dirigeant les fameux Tigres volants, tentera, contre les ordres reçus, d'aider les troupes en retraite. Les civils français et les « Indochinois » sympathisants furent enfermés dans des camps de détention dirigés par la Kenpeitai (police ou gendarmerie militaire japonaise), torturés pour nombre d'entre eux, affamés et abandonnés. Les Japonais proclamèrent l'indépendance du Viêt Nam le 10 mars 1945, en maintenant l'autorité de l’empereur Bao Dai et en maintenant Pham Quynh à la tête du gouvernement, puis, en le remplaçant quelques jours plus tard par Tran Trong Kim.
Par ailleurs, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'état-major allié (américain) en Asie avait décidé en 1942 de séparer l'Indochine en deux zones géographiques de combat, étant entendu que le Nord du 16e parallèle sera occupé par les Chinois nationalistes de Tchang Kaï-Chek et le Sud du 16e parallèle par les Britanniques. Cette séparation, approuvée ensuite par l'URSS, fut entérinée par les accords de Potsdam.
Retour des forces françaises |
Le 24 mars 1945, le Gouvernement provisoire de la République française déclara vouloir créer une Fédération indochinoise au sein de l'Union française. Il envoya dès le début de 1945 trois émissaires (Pierre Messmer, Jean Sainteny et Paul Mus) en Indochine, encore sous le contrôle de l'administration pétainiste. Largués en parachute par les Britanniques de Colombo, seul Paul Mus réussit à s'échapper au Yunnan, les deux autres étant faits prisonniers par les Japonais.
Le 2 septembre 1945, le Japon signe officiellement sa capitulation. La conférence de Potsdam avait confié en Indochine le désarmement japonais aux Chinois nationalistes de Tchang Kaï-chek pour la partie nord et à la Grande-Bretagne pour la partie sud. La France doit agir vite pour réaffirmer sa présence. Le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, nomme l'amiral Thierry d'Argenlieu, Haut Commissaire de France et commandant en chef et le général Leclerc, commandant supérieur des troupes, avec pour mission de rétablir la souveraineté française sur l'Indochine libérée, mais, en faisant « du neuf », c'est-à-dire en construisant une Fédération indochinoise autonome au sein de la nouvelle Union française. La Marine est chargée de convoyer en Indochine les forces armées placées sous les ordres de général Leclerc.
Le 2 septembre 1945, à Hanoï, sur la place Ba Dinh, en une cérémonie au rituel confucéen avec tous les corps constitués, Hô Chi Minh lut la déclaration d'indépendance, dont le préambule est copié sur la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen[14]. L’empereur Bao Dai « choisit » de s'associer en tant que « conseiller spécial » du premier gouvernement de la République démocratique du Viêt Nam, assurant ainsi la continuité du pouvoir vietnamien et la légitimité de ce gouvernement. Ce geste vaudra à Bao Dai d'être exilé à Hong Kong par les autorités françaises, avant que ces mêmes autorités ne le ramènent de cet exil, peu de temps après, pour lui confier, à Saïgon, la création de l'État du Viêt Nam « indépendant »…
Les premiers débarquements alliés ont lieu à Saïgon du 5 au 12 septembre 1945, avec la 20e division indienne du général Douglas David Gracey, complétée d'un détachement français symbolique, sous uniforme britannique, le 5e RIC, ex-Corps léger d'intervention.
La reconquête française commença vers la fin de l'été 1945, qui fut marqué par une terrible famine dans le nord, qui fit un million de morts[réf. nécessaire], les Japonais ayant réquisitionné toute la récolte de riz. Traditionnellement, le riz du Sud venait faire la soudure entre deux récoltes au nord. Les destructions et le pillage des Japonais d'une part, et la pénurie des moyens de transport d'autre part, ne permirent pas de faire venir le riz en provenance du Sud en quantité suffisante.
Octobre 1945 : Leclerc et d'Argenlieu sont à Saïgon.
Quatre mois plus tard l'autorité française est rétablie au protectorat du Cambodge et dans la colonie de Cochinchine (Sud du Viêt Nam actuel). Pour établir les bases de la Fédération indochinoise voulue par la France, il reste à reprendre le contrôle du Laos, de l'Annam (Viêt Nam central) et surtout du Tonkin (Nord du Viêt Nam), où Hô Chi Minh a proclamé à Hanoï le 2 septembre la République démocratique du Viêt Nam. L'amiral Thierry d'Argenlieu a pesé lui-même chaque mot[réf. nécessaire] de la convention signée le 6 mars 1946, à sa demande, par Jean Sainteny avec Hô Chi Minh, en plein accord avec le général Leclerc (accords Hô-Sainteny).
Les troupes françaises débarquèrent au port de Haïphong et entrèrent dans Hanoï sous la conduite du général Leclerc sans tirer un seul coup de feu, grâce aux négociations avec Hô Chi Minh qui avait été préconisées par Leclerc, qui alla jusqu’à recommander à la France d'utiliser le mot « indépendance » (Doc Lap). Hô Chi Minh a accepté cet accord pour se débarrasser de l'armée chinoise qui pillait le Tonkin et aurait vraisemblablement fini par éliminer le Việt Minh .[réf. nécessaire]
En juillet 1946, Leclerc rentre en France, après avoir posé un diagnostic lucide sur la situation :
« J'ai recommandé au gouvernement la reconnaissance de l’État du Viêt Nam, il n'y avait pas d’autre solution. Il ne pouvait être question de reconquérir le Nord par les armes, nous n'en avions pas, et nous n'en aurions jamais les moyens. Rappelez-vous le Sud. Ici l'insuccès est certain… Il faut garder le Viêt Nam dans l'Union française, voilà le but, même s'il faut parler d'indépendance. À Fontainebleau doit être trouvée une solution garantissant à la France au moins le maintien de ses intérêts économiques et culturels… étant entendu que Hô Chi Minh persistera à vouloir se débarrasser de nous… Pour cela, tendez la corde, tirez dessus… mais surtout qu'elle ne casse jamais !… Il nous faut la paix[15] ! »
Après le bombardement du port de Haiphong le 23 novembre 1946 par l'artillerie de l'Armée de terre française, qui marque un revirement total de la politique menée jusqu'alors par le gouvernement français vis-à-vis de la République démocratique du Viêt Nam, il apparaît clairement qu'Hô Chi Minh ne jouera plus l'option de la Fédération indochinoise. Le 19 décembre 1946, l'insurrection de Hanoï marque le début de la guerre : le gouvernement de la République démocratique du Viêt Nam déclenche des hostilités dans tout le nord du Viêt Nam, et entre dans la clandestinité.
Déroulement de la guerre |
Guérilla |
Le 19 décembre 1946 marque le début de la guerre d'Indochine : après le bombardement du port de Haiphong le 23 novembre 1946 par l'artillerie de l'Armée de terre française, le Việt Minh , dirigé par Hô Chi Minh, décide de lancer une offensive ayant pour but la libération de la ville de Hanoï. À 20 heures, une explosion dans la centrale électrique de la ville annonce le début de l'insurrection. Des ressortissants français sont massacrés et des maisons pillées. Ho Chi Minh appelle tout le peuple vietnamien à se soulever contre la présence française :
« […] Que celui qui a un fusil se serve de son fusil, que celui qui a une épée se serve de son épée… Que chacun combatte le colonialisme. »
Hô Chi Minh chercha alors le soutien des États-Unis par un télégramme à Harry S. Truman, mais celui-ci tournait le dos à la politique de décolonisation de Roosevelt. L'Union soviétique ne disposait pas encore de l'arme nucléaire, et la Chine restait sous la férule de Tchang Kaï-chek. L’Indochine française de 1946 s'est néanmoins ainsi très vite retrouvée au sein des prémisses de ce qui allait devenir plus tard la guerre froide, et c’est dans ce cadre que les États-Unis ont été, d'une certaine façon, impliqués très tôt en Indochine.
Aguerrie dans la guerre du peuple, l’armée populaire vietnamienne se fondait sur la mobilité des dispersions d’évitement et concentrations de frappe pour compenser sa faiblesse matérielle. C’était « le combat du tigre et de l’éléphant » annoncé par Hô Chi Minh : le tigre tapi dans la jungle allait harceler l’éléphant figé qui, peu à peu, se viderait de son sang et mourrait d’épuisement.
Cette fluidité permettait à la jeune armée populaire l’initiative du refus ou de l’acceptation des combats, de fixer ici et déplacer là les troupes françaises qui n’occupaient que les villes, les axes routiers, les voies d’eau et la ligne du chemin de fer trans-indochinois. Les pertes françaises devenaient de plus en plus grandes dans les attaques de convois de ravitaillement, de postes isolés et d’épuisantes patrouilles à la recherche d’un ennemi qui apparaissait et disparaissait comme des fantômes. Souvent, l’attaque d’un poste avait pour but la sortie d’une colonne de secours à détruire.
L’Armée populaire vietnamienne était à la base constituée des troupes locales d’autodéfense des hameaux et villages. Ces troupes locales étaient à la fois l’académie militaire et l’école de guerre, dont les membres méritants rejoignaient les troupes régionales qui opéraient dans des districts plus vastes. Une concentration de troupes locales pouvait prêter main-forte à un élément des troupes régionales, qui pouvaient également se disperser en troupes locales.
Tournant de 1949 |
En 1949, la France, voulant créer un contrepoids politique à la République démocratique du Viêt Nam proclamée à Hanoï en 1945 et au Việt Minh, crée à Saïgon un État du Viêt Nam « indépendant » sous la direction de l'empereur Bao Dai ramené à cet effet de son exil de Hong Kong, afin de tenter de transformer une guerre de reconquête coloniale en une guerre civile[non neutre]. L’empereur Bao Dai a signé les accords franco-vietnamiens avec son nom civique « Vinh Thuy » n’engageant que lui-même en tant que citoyen, et non avec son nom dynastique « Bao Dai » qui pouvait engager tout le pays dont il était le souverain.
Lorsque le Parti communiste chinois de Mao Zedong prend le contrôle de la Chine continentale, le Kuomintang de Tchang Kaï-chek se réfugiant à Taïwan, la Chine devient un allié de la République démocratique du Viêt Nam et du Việt Minh. Les immenses camps américains du Sud de la Chine deviennent des centres de détention, d'armement et d'entrainement des troupes du Việt Minh, qui multiplie les divisions alors que les gouvernements français envoient des renforts au compte-goutte. L’arrivée de Mao Zedong à Pékin met fin à l'isolement diplomatique et militaire du Việt Minh et amplifie la menace communiste ressentie par les États-Unis. La France concède théoriquement à l'État du Viêt Nam une souveraineté en matière de diplomatie, et crée une « armée nationale » sous commandement français et agissant comme force supplétive des forces françaises d'Indochine.
Le conflit au Viêt Nam s'amplifie. La France accorde leur indépendance aux royaumes du Laos et du Cambodge, de la même façon qu'elle l'a accordée au Viêt Nam.
Avec l'expérience acquise au combat, l'Armée populaire vietnamienne inflige une série de revers aux troupes françaises dans la haute région de Cao Bang et Lang Son (bataille de la RC 4). Le projet initial de « reconquête coloniale » s'est épuisé dans un interminable enlisement, a entraîné une grande lassitude dans l'armée française d'Indochine et dans le gouvernement français, ainsi qu'une opposition croissante de l'opinion publique française à une guerre dont les enjeux étaient de moins en moins clairs, dès lors que le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge étaient, au moins en théorie, devenus indépendants, et que la « reconquête coloniale » n'était donc plus à l'ordre du jour.
En octobre 1950, le Việt Minh lance l'offensive dans le Nord-Est du Vietnam ; c'est la terrible défaite française de la route coloniale no 4 (RC 4) dans les calcaires de Dong Khé, où l'armée française perd 7 000 hommes, tués, disparus et prisonniers, et une énorme quantité de matériel. La guerre d'Indochine a en fait été perdue en octobre 1950, car les troupes françaises évacuèrent toute la région bordant la frontière chinoise et ne contrôlèrent plus au Tonkin que le delta du fleuve Rouge et quelques gros postes. La panique s'empara alors du gouvernement français à Paris. Le général de Lattre de Tassigny est envoyé en Indochine pour redresser la situation mais doit immédiatement faire face à des offensives Việt Minh. Il parvient à vaincre trois fois ses ennemis, notamment aux batailles de Vinh yen et de Mao khê, écartant définitivement toute menace sur Hanoï, mais ne peut les anéantir. Ayant assuré la construction d'une ligne de défense, de Lattre commence à chasser les Việt Minh du delta du fleuve Rouge et décide de lancer une contre-offensive dans la région de Hoa Binh, qu'il pense pouvoir être décisive mais, atteint d'un cancer de la hanche, il doit repartir pour la France. Sous l'égide de son successeur Raoul Salan, cette offensive, concluante au début (Giap échoue lors de la bataille de Na San, un camp fortifié français sur la route Hanoi-Diên Biên Phu que Giap essayait de couper), s'épuise d'elle-même (Hoa Binh doit être évacué en catastrophe) et doit être arrêtée sans résultat décisif. En France, de Lattre, qui doit défendre son projet d'envoyer des renforts en Extrême-Orient, voit sa santé se dégrader et meurt en janvier 1952.
Guerre contre le communisme |
Avec la guerre de Corée qui a focalisé l’anti-communisme vers l’Extrême-Orient, la France tente alors de transformer une guerre de reconquête coloniale dont elle a elle-même reconnu l'échec en proclamant l'indépendance du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge, en croisade anticommuniste, cette fois-ci pour la « défense de l’Occident sur le Rhin et le Mékong ». Dès lors, la France fait en Indochine une guerre avec les dollars américains et le sang des troupes françaises et coloniales. Le président Harry Truman signe avec l'État du Viêt Nam des accords d’aide militaire, que la France se charge de mettre en œuvre. Ainsi, les États-Unis, pourtant profondément anti-colonialistes mais agissant maintenant dans le cadre de la guerre froide, mettent le doigt dans un engrenage qui s'avèrera fatal (cette aide militaire continuera d'ailleurs après le départ des Français en 1955). Avec l’afflux de matériels militaires des deux côtés, les combats se sont évidemment intensifiés.
Avec l'argent et le matériel américains et le sang des légionnaires et des troupes d'Afrique, la France continue à mener une guerre s'inscrivant maintenant dans le cadre de la guerre froide, dans une suite de « scandales » et « d'affaires », comme l'affaire des piastres.
« En revanche, l’économie française tirait profit indirectement de la guerre. Grâce aux apports en devises américaines, non seulement elle n’était plus obérée par les charges militaires, mais encore elle pouvait poursuivre son effort d’investissement et ses achats à l’étranger. La plus grande partie des dollars donnés pour l’Indochine était affectée à l’équilibre des comptes. C’est ce qui faisait dire à un expert qu’on « avait transformé l’armée en une industrie d’expansion. C’est une des raisons pour lesquelles le gouvernement français s’opposait fermement à ce que l’aide financière américaine fût versée directement aux États associés, comme les Américains le souhaitaient… » »
— Yves Gras, Histoire de la guerre d’Indochine p. 489, Plon, Paris, 1979.
En 1952, l’armée populaire vietnamienne lance des attaques contre les fortins de la « Ligne de Lattre » derrière laquelle se sont retranchées les troupes françaises. Tout en continuant les coups de main et les embuscades, l’armée populaire se retire pour se préparer à des opérations sur une plus grande échelle. Le général Dwight Eisenhower devient président des États-Unis en 1953 ; il est le premier à avancer la « théorie des dominos », et continue à soutenir la défense de l'Indochine contre le communisme.
De son côté, la menace sur les centres importants étant écartée, le général Salan entreprend de prendre l'initiative. Il lance une série d'offensives, et ne connaît guère de défaites tactiques, mais le CEF doit systématiquement se replier faute de moyens et d'avoir pu porter un coup décisif.
Le général Navarre rapporte au gouvernement français qu’il n’y a pas de possibilité d’une victoire militaire étant donnée la faiblesse des moyens du CEF, mais promet une grande offensive avec l’opération Castor, qui consiste à occuper l’ancienne piste d’aviation japonaise de Diên Biên Phu pour verrouiller le passage au Laos de l’armée populaire, opération militaire qui avait pour but politique de permettre à la France de négocier à Genève la fin de la guerre en position de force. En dépit de l'héroïsme dont font preuve le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient et l’Armée nationale vietnamienne, la bataille de Diên Biên Phu est perdue en 57 jours. Les combats continuent avec intensité pendant trois mois. Le nouveau gouvernement, dirigé par Mendès France, promet alors de conclure les accords de Genève au plus tard au mois de juillet 1954, ce qui advient le 22 juillet 1954.
Le général Gras conclut au sujet de Diên Biên Phu :
« il n'y a pas de places fortes imprenables lorsqu'on renonce à les secourir. Le camp retranché a fini par tomber, comme sont tombées, au cours de l'histoire, toutes les forteresses assiégées abandonnées à leur sort »
— Général Yves Gras, Histoire de la guerre d'Indochine, Éditions Denoël, 1992, p. 561.
Guerre vue de la métropole française |
Pour l'essentiel, l'opinion publique française était largement indifférente à cette guerre lointaine, menée par des professionnels dans des contrées éloignées, comme le démontre Jean-Pierre Rioux en se fondant notamment sur les travaux de Charles-Robert Ageron, d'Alain Ruscio et les sondages de l'IFOP de la période, 75 % d'entre eux s'en désintéressaient[16]. Au demeurant, à l'exception du Mouvement républicain populaire qui y est favorable, aucun parti politique français n'en fait son cheval de bataille, pas même le Parti communiste français[17], seule une partie de ce parti (et de la CGT) qualifiée de « marges les plus engagées » par ce même historien, eurent parfois recours à des actions violentes ou à des actions de propagande, comme Henri Martin dont le procès mobilisera bien plus que la lutte contre la guerre, notamment chez les intellectuels, au premier chef chez les « compagnons de route ». Cependant sur le terrain et des militaires communistes ou communisants du fait de la similarité de leur combat messianique pour un monde fraternel, de leur passé patriotique de résistants, ne purent comprendre une guerre par ailleurs de même nature que celle menée par les Allemands en France entre 1940 et 1944. À ce titre ils désertèrent et s'engagèrent dans le Việt Minh[18].
« Il arrive justement où tu ne peux plus supporter le travail qu'on te fait exécuter… Le drapeau rouge, nos adversaires — les « Viet » comme ils disaient à l'armée — l'arboraient fièrement en nous donnant l'assaut ! Comme les ouvriers de la Commune en 1871, comme les bolcheviks à Léningrad. Et les appels à la lutte contre l'oppression, au combat pour l'indépendance, les soldats vietnamiens en écrivaient en français avec de grandes lettres blanches, dans les villages, comme le faisaient les mômes du FTP, les anciens des Jeunesses communistes, quand ils se battaient contre les nazis. Tout était désormais à l'envers et je n'y comprenais plus rien… »[19]
En 1948, après discussion, le parti communiste — par la voix de Maurice Thorez — décide officiellement d'encourager les jeunes militants à accepter l'engagement dans l'armée afin de veiller au respect des conventions de Genève, lors des captures de prisonniers ou des ratissages de villages, et de s'opposer aux massacres de villages[20].
Parmi les actes d'opposition à la guerre, on peut citer :
- manifestations et blocage de trains de munitions en partance pour l'Indochine par des communistes, sabotage de munitions et propagande pacifiste[21] ;
- « la sale guerre » ;
affaire Henri Martin (Sartre) de 1950-1953 ;- la chanson « Quand un soldat » de Francis Lemarque est censurée en 1953 ;
- la chanson « Le Déserteur » de Boris Vian, censurée en 1954.
En 1976, Jean Ferrat composera une chanson sur « les guerres coloniales, les guerres du mensonge » que furent pendant trente ans les deux guerres du Vietnam. Au cinéma, il faut attendre 1980 pour qu'un film traite des massacres de l'armée française en Indochine, Charlie Bravo par Claude Bernard-Aubert.
On peut également noter le très pessimiste rapport Revers sur la situation militaire française en Indochine, qui vaudra à son auteur d'être mis à la retraite d'office en 1950 — décision annulée par le Conseil d'État en 1962 — tant son ébruitement auprès du Việt Minh fera scandale, peut-être sur fond de rivalités de services entre le SDECE (armée) et la DST (police)[22].
L'indifférence de la population métropolitaine eut des conséquences importantes :
- la population ne se mobilisa pas pour la guerre ;
- les volontaires étaient relativement peu nombreux ;
- l'état-major et le gouvernement n'engagèrent jamais le contingent comme ils le firent plus tard en Algérie.
Ceci fut un facteur décisif dans la décision de l'état-major de créer une armée vietnamienne, ce qui était précisément l'une des préconisations du général Revers et celle du gouvernement d'entamer des négociations.
Sortie de guerre |
Les accords de Genève du 24 juillet 1954 reconnaissent l'indépendance du Laos, du Cambodge et le partage temporaire du Viêt Nam en deux zones de regroupement militaire (l'Armée populaire vietnamienne au nord du 17e parallèle, et le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient au sud de cette zone de démarcation militaire). La souveraineté de la République démocratique du Viêt Nam était reconnue par ces accords au nord du 17e parallèle, celle de l'État du Viêt Nam sous administration franco-vietnamienne au sud de ce parallèle, et la réunification entre les deux zones était envisagée pour 1956, après référendum. Une Commission internationale de contrôle (CIC) avait été créée pour surveiller l'application des accords d'armistice. Elle était constituée par le Canada, la Pologne et l'Inde.
Les accords de Genève prévoyaient des élections en 1956, afin de former un gouvernement unifié pour tout le Viêt Nam. Toutefois, en parallèle de la conférence de Genève en juin 1954, l’empereur Bao Dai, chef de l'État du Viêt Nam, a rappelé des États-Unis Ngô Dinh Diêm pour en faire son Premier ministre. À la suite des accords de Genève, dont l'État du Viêt Nam et les États-Unis n'avaient pas signé la déclaration finale, et ainsi libéré des obligations de respecter ces accords, Ngô Dinh Diêm, un fervent catholique qui haïssait le communisme, organisa avec l'aval des États-Unis un référendum manifestement truqué, avec plus de voix favorables que d’électeurs, et créa la république du Viêt Nam le 26 octobre 1955, avec lui comme chef d’État. C'est contre cette dictature du régime de Diêm que s'est formé le Front national de libération du Sud Viêt Nam (dit également Viêt Cong) en 1956. Des éléments du Việt Minh résidents au sud ont alors repris le combat contre ce gouvernement, menant alors à la Deuxième Guerre d'Indochine de réunification, plus communément appelée guerre du Viêt Nam, qui durera de 1954 à 1975.
Les derniers soldats français quittèrent Saïgon vers le 10 janvier 1957. En décembre 1955, déjà 85 % des effectifs des soldats de l'Union française étaient rentrés en métropole. Ils furent progressivement remplacés par des conseillers militaires américains qui formaient l'armée de la république du Sud Vietnam, et à partir de 1961, avec la Seconde Guerre du Vietnam, l'armée américaine prit la relève.
Otages du Việt Minh et camps de rééducation |
Durant le conflit, le Việt Minh effectue de nombreuses prises d'otage, incluant des civils. Beaucoup de prisonniers militaires français passent dans des camps d'internement, situés dans les régions sous contrôle indépendantiste. Il semble que jusqu'en 1949 environ, la grande majorité des prisonniers ait été tuée. Ensuite, le Việt Minh conserve les captifs dans des camps en Haute région. Selon les sources militaires, le nombre de captifs varie, à l'été 1954, entre 22 474 et 21 526. 40 % ne reviendront jamais : les enquêtes n'ont permis d'identifier avec certitude que 3 768 décès au plus, le sort des autres prisonniers restant un mystère. Certains otages, comme l'administrateur colonial René Moreau capturé en 1946, sont gardés prisonniers durant huit ans. Les prisonniers du Corps expéditionnaire sont soumis à une tentative de « rééducation » par des commissaires politiques, qui tentent de leur inculquer le marxisme. Quelques communistes étrangers, dont des Français, prêtent main-forte au Việt Minh dans cette entreprise. Dans certains camps, de juillet à août 1954, le taux de décès atteint les 50 %[23].
Le sort des prisonniers dans les camps de rééducation a longtemps été méconnu du grand public : l'affaire Georges Boudarel a contribué à la rappeler à l'opinion dans les années 1990[24].
Une Association nationale des anciens prisonniers internés déportés d'Indochine (ANAPI) a été créée[25].
Opération « Passage to Freedom » (août 1954-mai 1955) |
À la suite des persécutions des Vietnamiens catholiques et loyalistes par le Việt Minh s'ensuivit la plus importante opération d'évacuation de l'Histoire[26].
Aide américaine |
En septembre 1950, les États-Unis créent le Military Assistance Advisory Group (en) (MAAG) pour regrouper les demandes d'aide française, conseiller en stratégie et entraîner les soldats vietnamiens[27]. L'aide américaine s'accroît au fil des années, tant en proportion des dépenses totales qu'en valeur absolue. Pour l'année fiscale américaine 1951-1952, le financement américain se monte à 330 millions de dollars, soit 20 % du coût de la guerre, en 1953-1954, ce financement est monté à 785 M$ soit 41 % de l'effort de guerre. En tout, entre 1951 et 1954, les États-Unis déboursent 1,525 milliard de dollars[28].
Il y a également des discussions entre les Français et les Américains sur la possibilité d'utilisation de trois armes nucléaires tactiques, bien que les rapports sur le niveau de probabilité et sur proposition de qui soient vagues et contradictoires[29],[30]. Une des versions du plan proposé opération Vulture (en) prévoyait d'envoyer 60 B-29, B-36 et B-47 depuis des bases américaines, appuyés par 150 chasseurs lancés depuis des porte-avions de la septième flotte pour bombarder les positions du commandant Việt Minh Vo Nguyen Giap, avec l'option d'utiliser jusqu'à trois armes atomiques. L'amiral Arthur W. Radford, chef d'état-major des armées des États-Unis, donne son accord à l'option nucléaire[31].
Forces françaises en Indochine |
Effectifs |
Le CEFEO (Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient) a été constitué d'unités provenant de l'ensemble de l'Union française, aidé par les forces des États associés d'Indochine[32],[33]. Les soldats coloniaux représentaient une part très importante des effectifs. Entre 1947 et 1954, 122 900 Maghrébins et 60 340 Noirs d'Afrique débarquèrent en Indochine soit 183 240 Africains au total. Le 1er février 1954, ils représentaient 43,5 % des 127 785 hommes des Forces terrestres (autochtones non compris)[34],[35]. Les derniers militaires français quittèrent l'Indochine par le port de Saïgon en février 1958, soit 100 ans après la prise de Saïgon, en 1858[réf. nécessaire].
De septembre 1945 au cessez-le-feu en juillet 1954, 488 560 hommes et femmes débarquèrent en Indochine[36] :
- 223 467 Français de métropole ;
- 122 920 Algériens, Tunisiens ou Marocains ;
- 72 833 Légionnaires ;
- 60 340 Africains ;
- 8 000 militaires déjà basés en Indochine en 1945, non rapatriés.
Commandants en chef du CEFEO | Début | Fin |
général Philippe Leclerc | août 1945 | 19 juillet 1946 |
général Jean-Étienne Valluy | 19 juillet 1946 | février 1948 |
général Raoul Salan (intérim) | 10 février 1948 | avril 1948 |
général Roger Blaizot | avril 1948 | septembre 1949 |
général Marcel Carpentier | septembre 1949 | décembre 1950 |
général Jean de Lattre de Tassigny | décembre 1950 | janvier 1952 |
général Raoul Salan | 9 avril 1952 | 28 mai 1953 |
général Henri Navarre | mai 1953 | juin 1954 |
général Paul Ély | juin 1954 | juin 1955 |
Origine | Effectifs | Pourcentage |
---|---|---|
Métropolitains | 43 700 | 38 % |
Indochinois | 35 650 | 31 % |
Nord-Africains | 13 800 | 12 % |
Africains | 8 050 | 7 % |
Légionnaires | 13 800 | 12 % |
TOTAL | 115 000 | 100 % |
Maurice Vaïsse donnent les effectifs suivants en juin 1954[37] :
Origine | Effectifs | Pourcentage |
---|---|---|
Métropolitains | 50 000 | 28 % |
Indochinois | 59 000 | 33 % |
Nord-Africains | 35 000 | 20 % |
Africains | 19 000 | 11 % |
Légionnaires | 14 000 | 8 % |
TOTAL | 177 000 | 100 % |
Pertes |
L'ouvrage Guerre d'Indochine estime le nombre de tués et disparus, hors Indochinois, à 47 674 hommes répartis comme suit[38] :
Origine | Tués | Pourcentage |
Métropolitains | 20 524 | 43 % |
Nord-Africains | 12 256 | 26 % |
Légionnaires | 11 493 | 24 % |
Africains | 3 401 | 7 % |
TOTAL | 47 674 | 100 % |
Jacques Dalloz[39], annonce un total des pertes du CEFEO égal à 37 800 réparties comme suit :
Origine | Tués | Pourcentage |
Métropolitains | 18 000 | 48 % |
Nord-Africains | 8 000 | 21 % |
Légionnaires | 9 000 | 24 % |
Africains | 2 800 | 7 % |
TOTAL | 37 800 | 100 % |
Une autre source donne les estimations suivantes[réf. nécessaire] :
Tués | Blessés | Disparus | |
CEFEO | 40 000 (1 600) | 70 000 | 9 000 (314) |
dont Légion étrangère | 10 068 (340) | 1 000 | |
dont Nord-Africains | 8 350[40] |
Les valeurs entre parenthèses indiquent le nombre d'officiers compris dans chacune des rubriques.
Le mémorial des guerres en Indochine se trouve à Fréjus ; environ 34 000 noms y sont inscrits.
Dans la fiction |
Romans |
The Quiet American (Un Américain bien tranquille) de Graham Greene.
Guetteur, qu'en est-il de la nuit ? de Jo Sohet.
Films |
Patrouille de choc, réalisé par Claude Bernard-Aubert (1957).
The Quiet American, réalisé par Joseph L. Mankiewicz (1958).
La 317e Section, réalisé par Pierre Schoendoerffer (1963).
Charlie Bravo, réalisé par Claude Bernard-Aubert (1980).
Diên Biên Phu, réalisé par Pierre Schoendoerffer (1992).
The Quiet American, réalisé par Philip Noyce (2002).
Soldat blanc, réalisé par Érick Zonca (2013).
Notes et références |
Michael Lee Lanning, Inside the VC and the NVA, Texas A&M University Press, 2008(ISBN 978-1-60344-059-2), p. 119.
Brian Crozier, Political Victory: The Elusive Prize Of Military Wars, Transaction, 2005(ISBN 978-0-7658-0290-3), p. 47.
Fall, Street Without Joy, p. 63.
Fredrik Logevall, Embers of War: the fall of an empire and the making of America's Vietnam, Random House, 2012, 596–9 p. (ISBN 978-0-375-75647-4).
France honors CIA pilots.
Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine 1945–1954, Paris, Seuil, 1987, p. 129–130, 1206.
Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine 1945–1954, Paris, Seuil, 1987, p. 129–130.
(en) Martin Windrow, The French Indochina War 1946–1954 (Men-At-Arms, 322), London, Osprey Publishing, 1998(ISBN 978-1-85532-789-4), p. 11.
Windrow 1998, p. 23.
France's world newspaper, 15 juillet 1954.
M. Smedberg, Vietnamkrigen: 1880–1980. Historiska Media, 2008, p. 88.
(en) Spencer C. Tucker, Vietnam, University Press of Kentucky, 1999, p. 78.
De 300 selon l'État-Major français à 6000 selon l'amiral Battet, chiffre mis en cause par le général Gras en raison de la puissance de feu insuffisante, Histoire de la guerre d'Indochine, p. 148.
Déclaration d'indépendance de la République démocratique du Viêt Nam (Hanoi, 2 septembre 1945).
Philippe Franchini, Les mensonges de la guerre d'Indochine, p. 196.
Maurice Vaïsse et Alain Bizard, L'Armée française dans la guerre d'Indochine (1946-1954) : adaptation ou inadaptation ?, Bruxelles : Complexe, 2000 (OCLC 44883311), page 24.
Idem, p. 27.
Jacques Doyon, Les soldats blancs de Hô Chi Minh, Paris, Fayard, 1973 ; préface de Henri Leclerc, avocat à la Cour.
Jacques Doyon, Les soldats blancs…, p. 18.
Jacques Doyon, Les soldats blancs…, p. 279.
indre-et-loire.pcf.fr, « Pourquoi une rue du 23 février 1950 à Saint-Pierre-des-Corps ? »
« Bagarre sur un autobus, citant Jean Planchais, Une histoire politique de l'armée, Édition du Seuil, 1967 » (consulté le 25 mars 2013).
Jacques Valette, La Guerre d'Indochine 1945-1954, Armand Colin, 1994, pages 398–399.
L'affaire Boudarel sur le site de l'ANAPI.
Site officiel.
Ronald B. Frankum, département Histoire de l'université de Pennsylvanie.
George C. Herring, America's Longest War, p. 18.
Hugues Tertrais, La piastre et le fusil, le coût de la guerre d'Indochine 1945-1954, Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2002, 634 p. (ISBN 978-2-11091055-4), p. 270.
Michael Maclear, Vietnam The Ten Thousand Day War, Thames, 1981, p. 57.
Vietnam at War: The History: 1946–1975 (ISBN 978-0-19-506792-7), p. 263.
« Dien Bien Phu », Air Force Magazine vol. 87 no 8, August 2004.
Maurice Vaïsse, L'Armée française dans la guerre d'Indochine (1946-1954) : adaptation ou inadaptation?, Éditions Complexe, 2000, p. 146.
(fr) « Chehada, North African units in Indochina », sur Indochine54 (consulté le 16 avril 2010).
Michel Bodin, Les Africains dans la guerre d'Indochine 1947-1954, L'Harmattan, 2000, p. 10.
(en) North African units in Indochina.
Les Forces françaises en Extrême-Orient.
Maurice Vaïsse, L'Armée française dans la guerre d'Indochine (1946-1954) : adaptation ou inadaptation?, Éditions Complexe, 2000, p. 146.
Collectif, Guerre d'Indochine - 1945-1954, éditions Trésors du Patrimoine, 2004, p. 200. Les pertes comprennent les tués au combat, les décès en Indochine ainsi que les disparus au 1/09/54.
Dictionnaire de la guerre d'Indochine, page 194.
« dont 1 350 décédés de maladie ou par accident », Général Maurice Faivre, Les Combattants musulmans de la guerre d'Algérie : des soldats sacrifiés, Éditions L'Harmattan, 1995, p. 13.
Voir aussi |
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Sources et bibliographie |
Cette bibliographie recense trop d'ouvrages (juillet 2014). Les ouvrages doivent être « de référence » dans le domaine du sujet de l'article dans lequel ils apparaissent. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de les citer comme source et de les enlever de la section « bibliographie ». |
- Amiral Georges Thierry d'Argenlieu, Chronique d'Indochine, Albin Michel, 1985.
- René Bail et Jean Pierre Bernier, Indochine 1945-1954, quatre tomes :
1re partie : La reconquête, éditions Heimdal, 1988.
2e partie : Haiphong-Hanoi…, éditions Heimdal, 1988.
3e partie : La guerre, éditions Heimdal, 1988.
4e partie : Le tournant, éditions Heimdal, 1989.
Indochine 52-53, Presses de la cité, 1990.
Erwan Bergot, Indochine 1951, l'année de Lattre, Presses de la cité, 1987.- Général Marcel Bigeard, Ma guerre d'Indochine, Hachette, 1994.
Lucien Bodard, La guerre d'Indochine, cinq tomes :
L'Enlisement, tome I, Gallimard, 1963.
L'Illusion, tome II, Gallimard, 1965.
L'Humiliation, tome III, Gallimard, 1965.
L'Aventure, tome IV, Gallimard, 1967.
L'Épuisement, tome V, Gallimard, 1967.
Michel Bodin, Dictionnaire de la Guerre d'Indochine 1945-1954, Paris, Economica, Hautes Études Militaires, ISC, 2004.
Les Combattants français face à la Guerre d'Indochine, Paris, L'Harmattan, 1998.
Les Africains dans la guerre d'Indochine 1947-1954, Paris, L'Harmattan, 2000.
La France et ses soldats, Indochine 1945-1954, Paris, L'Harmattan, 2000.
Soldats d'Indochine, Paris, L'Harmattan, 1996.
- Robert Bonnafous, Les Prisonniers de guerre du Corps expéditionnaire français dans les camps du Việt Minh , 1945-1954, 1991, CNRS-ESID.
Paul Bonnecarrère, Par le Sang Versé, éditions Fayard, 2000.- Aldo Bragagnolo, Transports de troupes vers l'Indochine, 1999.
- Laurent Cesari, L'Indochine en guerres, Belin-Sup Prepa, Paris, 1995.
- Alain Crosnier et Jean Michel Guhl, L'armée de l'air en Indochine, volume 1 : Transport et bombardement 1945-1954, Sup Air, 1981.
- Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine, Seuil, Paris, 1987.
- Philippe Devillers, Histoire du Viêt-Nam de 1940 à 1952, Seuil, 1952.
- Jacques Doyon, Les soldats blancs de Hô Chi Minh ; les transfuges antifascistes et les communistes français dans le camp du Việt Minh, Paris, Fayard, 1973, Attestation de Henri Leclerc, avocat à la Cour.
- Christophe Dutrone,
- « Indochine 1945-1946 le rendez-vous raté », Batailles hors série no 1, Histoire & Collections, 2004.
- « Indochine 1947 la guerre coloniale », Batailles hors série no 7, Histoire & Collections, 2005.
- « Les troupes aéroportées françaises en Indochine 1945-1956 », Gazette des uniformes hors série no 17, 2004.
Général Ély, Les enseignements de la guerre d’Indochine (1945-1954) [Tome 1], Service historique de la Défense, 2011, 404 p. (ISBN 978-2-1109-8059-5, présentation en ligne).
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The Two Vietnams (1963), Les deux Viêt Nam (1962, traduction française, Payot).
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Viêt Nam Witness, 1953-66 (1966).
Hell in a Very Small Place: The Siege of Dien Bien Phu (1966), Dien Bien Phu, un coin d’enfer (1968, traduction française posthume, Laffont).
Anatomy of a Crisis: The Laotian Crisis of 1960-1961 (publié 1969).
Street Without Joy, Stackpole Books, 1994(ISBN 0-8117-1700-3).
- Vital Ferry, Les ailes du dragons tome 1 : dix ans d'aviation civile en Indochine (1946-1955), Le trait d'union no 162, 1995.
Général Michel Fleurence, Rotors dans le ciel d’Indochine - L’épopée des hélicoptères de l’armée de l’Air en Extrême-Orient (1950-1997), Service historique de la Défense.
Volume 1 : Les hommes, 2004, 548 p. (ISBN 2-904521-48-8, présentation en ligne).
Volume 2 : Les opérations, 2007, 638 p. (ISBN 2-1109-6317-4, présentation en ligne).
Volume 3 : Le livre d'or, 2011, 600 p. (ISBN 978-2-1109-8057-1, présentation en ligne).
André Fournier, Baroud d'honneur, imprimerie Cauquil, 2013.- Philippe Franchini,
Les Guerres d'Indochine (2 tomes), Pygmalion-Gérard Watelet, Paris, 1988.
Les mensonges de la guerre d'Indochine, Perrin, Paris, 2005 (ISBN 2-262-02345-X).
- Alain Gandy, La légion en Indochine 1885-1955, Presses de la Cité, 1988.
Patrice Gélinet, Indochine 1945-1954, Chronique d'une guerre oubliée, Acropole, 2014.- Général Yves Gras, Histoire de la guerre d'Indochine, Plon, 1979 [lire en ligne].
Jean Lacouture, Hô Chi Minh, Seuil, col. Politique, Paris, 1967.- Colonel Jean Leroy avec Pierre Demaret, Fils de la rizière, Robert Laffont, 1977.
Franck Michelin, « L’occupation du Vietnam par le Japon, point de départ de l’indépendance ? », Dominique Barjot et Jean-François Klein (éds), De l’Indochine coloniale au Viet Nam actuel, Académie des sciences d’Outre-Mer, Magellan & Cie, 2017, p. 415-427.
Pierre Montagnon, La France coloniale, tome 2, Pygmalion-Gérard Watelet, 1990.
Paul Mus, Viêt Nam. Sociologie d’une guerre, Seuil, Paris, 1952.
Revue historique des armées no 177, guerre d'Indochine, SHAT, 1989.
Éric Roussel, Pierre Mendès France, Gallimard, 2007.
Jules Roy, La Bataille de Dien Bien Phu: Julliard, 1963 ; Albin Michel, 1989.
Alain Ruscio,
Les communistes français et la guerre d’Indochine, 1944-1954, Paris, Éd. L’Harmattan, 1985.
La guerre française d’Indochine (1945-1954), Bruxelles, Éd. Complexe, Coll. La Mémoire du Siècle, 1993.
- Alain Ruscio, Serge Tignères, Dien Bien Phu. Mythes et réalités, 1954-2004. Cinquante ans de passions françaises , Paris, Éd. Les Indes savantes, 2005.
- Jean Claude Soumille, L'aviation militaire française en Indochine 1946-1954, tomes 1 et 2, Association Airdoc, 1994-1996.
- Jacques Valette, La guerre d'Indochine 1945-1954, Armand Colin, 1994.
- Mirmont Franck, en collaboration avec Heinrich Bauer, Jean Carpentier, Jean Guêtre, Pierre Latanne, Bernard Ledogar, Jean-Louis Rondy, Les chemins de Diên Biên Phu (sous-titre : L'histoire vraie de six hommes que le destin va projeter en Indochine), Nimrod, 2015, 576 p.
- Ivan Cadeau, La guerre d'Indochine, Tallandier, 2015, 624 p.
Articles connexes |
- Torture pendant la guerre d'Indochine
- Guerre froide
- Décolonisation
- Histoire militaire de la France
- Parti communiste français
- Affaire Henri Martin
- Guerre du Viêt Nam
- Mémorial des guerres en Indochine
- Georges Boudarel
- Relations entre la France et le Viêt Nam
- Relations entre la Chine et le Viêt Nam
- Histoire du communisme
- Guerre asymétrique
Liens externes |
- La guerre d'Indochine aurait pu ne pas avoir lieu.
Reportages et 90 000 clichés sur la guerre d'Indochine (Médiathèque de la Défense) (ECPAD).
La guerre d'Indochine, Ina Archives Télés.
Accord de Genève sur herodote.net.
(en) La Première Guerre d'Indochine.
La secte Hoa Hao contre le nationalisme ou l'équivoque Hoa Hao (1958) par Denis Bogros (1927-2005).
site officiel de l'ANAPI (Association nationale des anciens prisonniers d'Indochine).
- Vidéos
(en) Rencontre entre Marius Moutet et Jacques Leclerc suite aux évènements survenus en Indochine (Actualités américaines, 16 janvier 1947) :
Lire le média
Opération Mouette dans le delta (05/11/1953).
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