Ségusiaves
Ségusiaves | |
Potin «grosse tête», variante avec trois bandeaux lisses, attribuée aux Ségusiaves. Coll. privée. | |
Ethnie | Celtes |
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Langue(s) | Gaulois |
Religion | Celtique |
Villes principales | Forum Segusiavorum, Essalois, Rodumna, Aquae Segetae, Saint-Romain-le-Puy, Saint-Marcel-de-Félines, Lugdunum, Ariolica, Asa Paulini, Ludna, Mediolanum |
Région d'origine | Département de la Loire, département du Rhône |
Région actuelle | Rhône-Alpes (France) |
Frontière | Allobroges, Ambarres, Arvernes, Éduens, Helviens, Vellaves |
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Les Ségusiaves, en latin Segusiavi ou Segusii, en grec Σεγοσιανοι (Strabon) ou Σεγουσιαυοι (Ptolémée), sont un peuple gaulois dont le territoire se situait dans l'actuelle région du Forez et s'étendait initialement sur les actuels départements de la Loire et du Rhône, ainsi qu'une petite partie de l'Ain, de la Saône-et-Loire et de l'Isère. Leur capitale était le Forum Segusiavorum, aujourd'hui Feurs, à partir de 20 ou 15 av. J.-C.[1]. Les indices d'une localité avant cette période sont minces, cependant il semble que la région de Feurs ait été l'emplacement d'un carrefour commercial longtemps avant la date retenue pour sa fondation, et Feurs fut peut-être elle-même l'emplacement d'un sanctuaire fortifié en bord de fleuve.
On ignore quelle était leur capitale antérieure à la fondation de Feurs, peut-être Lugdunum (Lyon). En 2014, ont été mis au jour plus de 30 mètres de fortifications pré-romaines sur la colline de Fourvière, correspondant au murus gallicus d'un oppidum celte[2], ce qui tend à confirmer l'hypothèse d'une fortification celte à Lugdunum (« forteresse du dieu Lug ») établie par les Ségusiaves avant la fondation « officielle » de la cité romaine, ritualisée en -43 av. J.-C. par le gouverneur Lucius Munatius Plancus. Cette découverte, s'ajoutant à celle de céramiques ségusiavo-éduennes identifiées dans les environs immédiats de Lyon et intra-muros, ainsi qu'à diverses sources mentionnant un sanctuaire majeur à Fourvière pour la période pré-romaine, éclaire sous un jour nouveau l'importance de ce peuple dans le monde celte.
La majorité des historiens admet aujourd'hui que la fondation de la colonie romaine à Lyon a été librement consentie grâce à des contreparties d'ordre financiers et politiques.
Leurs voisins sont, au nord les Éduens, au nord-est les Ambarres, au sud les Helviens, au sud-est les Allobroges, au sud-ouest les Vellaves, et les Arvernes à l'ouest. Au Haut-Empire, ils sont englobés dans la province de la Gaule lyonnaise[3]. Jules César dans son ouvrage La Guerre des Gaules mentionne les Ségusiaves comme étant le premier peuple celte rencontré au nord du Rhône[4].
D'après des auteurs anciens, la racine du mot « Ségusiave » pourrait désigner soit, une race de chiens d'origine celtique[5] (Segusius), soit l'idée de victoire, de force, ou de lieu inaccessible[6]. L'interprétation communément admise est "Digne de Victoire" (sego-isio). La racine « seg- » se retrouvent chez d'autres peuples celtes : Segovellaunes (région de Valence, Drôme), Sègnes (région des Ardennes), Ségontiaques (estuaire de la Tamise en Angleterre).
Sommaire
1 Territoire
2 Histoire
2.1 L'oppidum d'Essalois
2.2 Autres oppida, agglomérations
2.3 Guerre des Gaules et fin de l'indépendance
2.4 Les Ségusiaves et leurs voisins
3 Économie
3.1 Agriculture
3.2 Mines, industrie, artisanat et voies commerciales
3.3 Circulation monétaire
3.3.1 Les potins "au bandeau triple"
3.3.2 Le denier SEGVSIAVS-ARVS, monnaie d'exception
3.3.3 Les Bronzes SECISV, variantes et exemplaires uniques
3.3.4 Monnaies d'autres peuples
4 Religion
5 Vie politique
6 Notes et références
7 Annexes
7.1 Bibliographie
7.2 Liens externes
Territoire |
La « Ségusiavie » couvre les gorges de la Loire, partagées avec les Vellaves (clients des Arvernes), le Roannais, la région de Givors, la plaine et les monts du Forez, les monts du Lyonnais, la rive gauche de la Saône[7] et Lyon, jusqu'à ce que celle-ci obtienne un statut autonome après la conquête romaine. Il est possible que leur territoire s'étendait plus à l'est au-delà de la Saône mais les preuves manquent, cette région restant très incertaine quant à la population y résidant à l'époque de La Tène. Au sud de leur zone d'occupation, se trouvent les Atheux (ou Étusiates), près de Loire-sur-Rhône, une petite tribu celte dont on ne sait quasiment rien.
Les frontières exactes du territoire sont mal connues, notamment en ce qui concerne le nord (absence de frontière naturelle, annexion possible d'une partie de cette zone par les Éduens à une date indéterminée) et le sud (Pilat). La zone du Pilat n'a curieusement jamais fait l'objet de réelles campagnes archéologiques, c'est pourtant dans ce massif qu'est située une borne frontalière au croisement des trois provinces de la Gaule romaine, ce site étant déjà un lieu fréquenté à l'époque celte, peut-être pour des cérémonies druidiques. La vallée du Gier et les limites Est sont elle aussi sujette à interrogation, néanmoins de nombreuses études archéologiques ont été menées, révélant en particulier que la vallée en elle-même fut probablement en partie sous contrôle allobroge à partir d'Égarande (commune de Rive-de-Gier)[8]. À noter aussi l'exceptionnel ouvrage hydraulique de l'Aqueduc du Gier, comportant quatre des sept siphons antiques connus à ce jour, et faisant partie d'un vaste réseau desservant Lugdunum, qui traverse le territoire ségusiave (versants nord de la vallée du Gier) à l'époque gallo-romaine. La frontière Ouest est supposée avoir été conservée dans le découpage complexe des différents diocèses ecclésiastiques locaux à partir du Haut-Empire et du Haut Moyen Âge, ce qui tend à être confirmé par de nombreux toponymes évoquant la notion de frontières dans les monts du Forez. Il faut noter que les monts du lyonnais n'ont semble-t-il pas réellement marqué l'emplacement d'une zone frontalière, ce qui relativise par ailleurs l'importance du relief quant aux zones de contrôles durant ces âges.
Histoire |
L'occupation protohistorique à l'Âge du bronze et au Hallstatt du territoire que les Ségusiaves possédèrent reste largement inconnue. Cependant une douzaine de sites dispersés sur les terrasses alluviales de la Loire peuvent être rattachés aux périodes précédant celle de la Tène[9], notamment de petits oppidums à éperons barrés et des tombes à char, ayant produit des artefacts datés de La Tène ancienne. Les Ségusiaves s'installent dans la région vers le Ve siècle avant notre ère, on ne sait pas quel est leur région d'origine, certaines théories avancent l'hypothèse d'une parenté avec les Séquanes. Les Ségusiaves imposent leur contrôle sur les rives de la Loire, de la Saône et du Rhône par une série d'oppida et d'agglomérations, s'assurant ainsi une position stratégique et commerciale de première importance.
On ne sait pratiquement rien sur les populations locales sur le territoire concerné avant l'émergence des Ségusiaves.
L'oppidum d'Essalois |
Avant la conquête romaine, leur oppidum principal ou l'un des principaux semble avoir occupé le site de l'actuel château d'Essalois, et ce à partir de la Tène finale. Cet oppidum fut construit vers 170 av. J.-C. et était visible à des kilomètres à la ronde étant donnée sa position géographique.
Il abrita plusieurs activités artisanales : forge, atelier de travail du bois et du cuir, fonderie de bronze, et servit de lieu de commerce avec Massalia, notamment pour l'importation d'amphores vinaires. Les habitations sont alors peu nombreuses, ce qui indique par ailleurs que l'endroit avait plutôt une vocation de place-forte. Le caractère commercial de l'oppidum reste faible jusque vers 110 av. J.-C. En 121 av. J.-C., les Arvernes sont vaincus à la bataille de Bollène (dans le département du Vaucluse), et perdent le contrôle de la vallée du Rhône, ce qui profite aux Ségusiaves et augmentent sensiblement les échanges commerciaux à Essalois avec les peuples du sud-est, la Campanie et le sud-Latium. L'oppidum se développe et devient un lieu de commerce et d'habitat dont l’extension maximale se situe un peu après la guerre des Gaules.
Il était constitué de deux remparts de pierres, un principal large de 4 mètres englobant la colline où se situaient les habitations d'origine et un secondaire plus récent et moins élaboré entourant toute la zone, auquel était adjoint un ouvrage défensif avancé défendant une des trois portes d'accès connues. Au sommet de la colline se dressait probablement un imposant ouvrage en pierre, peut-être un bastion intérieur[10]. L'ensemble défensif principal fait une superficie d'environ 6,5 ha, comprenant la colline dite du « Suc du Pré » culminant à 603 mètres[11], l'actuel emplacement du château d'Essalois servant sans doute de fortification contrôlant la pente nord-est de la montagne. Le site est particulièrement bien situé dans une lecture stratégique : il permet d'avoir une vue imprenable sur le sud de la plaine du Forez, des monts du Forez, et l'ouest de la région stéphanoise. L'oppidum contrôle le débouché des gorges de la Loire en le surplombant de près de 100 mètres, est entouré de ravins abrupts à l'ouest et au nord, quasiment à pic à l'est, et, proche de la frontière avec le territoire Vellave, contrôle le sud-ouest du territoire ségusiave. De plus, il se situe le long d'un axe majeur de commerce entre les vallées de la Loire et du Rhône via la vallée du Gier. Il est possible que le site du château de Grangent en contrebas ait servi de comptoir commercial et de port de trafic fluvial avec Roanne. Pour des auteurs anciens, le nom antique d'Essalois aurait été la fameuse Uxellodunum[12], mais cette théorie est aujourd'hui abandonnée.
L'oppidum fut incendié à deux reprises, sans qu'il n'y eut pour autant de relation évidente avec la conquête romaine. Néanmoins les deux incendies eurent lieu dans la période de la fin de l'indépendance, le premier étant peut-être la conséquence d'un assaut, en représailles du soutien ségusiave à la rébellion celte. Le second intervint aux alentours de -25 / -20 av. J.-C. pour des motifs obscurs, sans doute en relation avec les bouleversements sociaux et politiques engendrés par la conquête romaine. L'oppidum sera définitivement abandonné à partir de cette période.
Les campagnes de fouilles sur l'oppidum ont débuté très tôt, puisqu'au XVIIe siècle les religieux de l'Oratoire de Nôtre-Dame-de-Grâce situé non loin s’intéressèrent à cet endroit et y menèrent des recherches. Depuis lors ont été découverts de nombreux artefacts : des céramiques (amphores, vases, urnes, terrines, jattes, bols, assiettes), des objets en fer (hameçons, burins, couteaux, rivets, clés, serpe, poinçons, couteau à raser), des objets en bronze (fibules, aiguilles, anneaux, sonde de chirurgien), un grand nombre de pièces de monnaies. Jacques-Gabriel Bulliot, célèbre pour avoir été le "découvreur" de l'oppidum de Bibracte, participa à des travaux de fouilles.
Il reste peu de vestiges de l'oppidum, ses remparts ayant au fil du temps été utilisés pour la construction de bâtiments, notamment le château de Vassalieux à quelques kilomètres plus au nord, durant les XIVe et XVIe siècles, et probablement le château d'Essalois lors de ses diverses étapes de constructions. Les ruines restantes sont un très vaste amoncellement de pierres enfouies sous un épais couvert végétal fait de ronces et d'arbres. Le site est quasiment impraticable et dangereux, de nombreux puits non comblés parsèment la zone.
Autres oppida, agglomérations |
Deux autres oppidums occupés avant et après la conquête (Joeuvre et Crêt-Châtelard) se situent en bord de Loire plus au nord. L'oppidum de Joeuvre fournira lors des fouilles menées par Joseph Déchelette au début du XXe siècle les célèbres et magnifiques pendeloques en bronze au sanglier et au cheval conservés au Musée des beaux-arts et d'archéologie Joseph-Déchelette à Roanne.
Plusieurs dizaines d'autres oppida ou de places fortes de contrôle sont disséminés entre Loire et Rhône. Le relief accidenté des monts du Forez et du Lyonnais se prête aisément à l'implantation de points de surveillance difficilement attaquables.
Des localités celtes puis gallo-romaines plus ou moins importantes se situent dans la plaine du Forez en particulier aux environs de Montbrison et Feurs, en bord de Saône, et bien entendu Lyon. Citons Aquæ Segetæ (Montbrison - Moingt) qui est à l’origine une petite bourgade au croisement de voies commerciales. Cité de la déesse tutélaire ségusiave (Segeta, voir le chapitre Religion), elle deviendra par la suite une cité d'importance avec des bains, un forum et un théâtre. Elle est mentionnée sur la table de Peutinger. Rodumna (Roanne) est fondée vers -150 av. J.-C. au croisement de plusieurs voies commerciales et d'un passage sur la Loire. Modeste bourg, la cité deviendra par la suite une importante agglomération de près de 3 000 habitants après la conquête romaine.
Au Haut-Empire, certaines places fortes sont à nouveau occupées pour protéger le territoire face aux invasions, notamment celles des Alamans.
Guerre des Gaules et fin de l'indépendance |
Jules César indique dans La Guerre des Gaules que les Ségusiaves sont clients (vassaux) des Éduens, dans le cadre d'une confédération créée par ceux-ci, dont l'objet était de contrecarrer les prétentions territoriales des Arvernes et des Séquanes. En mars -58 av. J.-C. leur territoire, frontière avec Rome, est le premier à être envahi par les légions romaines. -52 av. J.-C., lors du soulèvement initié par Vercingétorix, celui-ci leur demande de mettre sur pied une armée, avec les Éduens, de dix mille fantassins pour attaquer les Allobroges, alliés à Rome[13] après l'annexion de leur territoire et son incorporation dans la Province narbonnaise en -121 av. J.-C.. La même année, les légions de César traversent le territoire Est des Ségusiaves depuis Vienne en passant par Matisco (Mâcon) « à marches forcées », selon ses propres écrits, pourchassant l'armée indépendantiste gauloise vers Alésia, après avoir déjà traversé leur territoire suite à la campagne de Gergovie. Il semble donc que les Ségusiaves, considérés comme « Frère de sang » du peuple romain en vertu d'un ancien traité passé avec la confédération éduenne, n'aient opposé qu'une résistance de principe sur leur sol au début du conflit.
Les choses ont évolué par la suite. En tant que clients des Éduens, il leur sera demandé une assistance pour participer à l'armée de secours devant Alésia, ce qu'ils feront en envoyant des troupes, soit un total de 35 000 hommes pour la Confédération éduenne, selon César (l'armée de secours totalisant 240 000 hommes et 8 000 cavaliers). Les Éduens ayant rejoint la cause indépendantiste il est probable que les Ségusiaves aient aussi pris part à la rébellion. Cependant la défaite d'Alésia et la destruction définitive du pouvoir arverne, ont probablement été perçues comme une opportunité bénéfique pour l'aristocratie ségusiave, dans la nouvelle Gaule naissante.
Des légendes locales rapportent plusieurs lieux de batailles ou d'escarmouches durant cette période, en particulier à la frontière avec le département de la Haute-Loire et près d'un passage sur la Loire entre Veauche et Montrond-les-Bains. Mais aucune preuve ne vient éclairer ces mythes.
Leurs relations avec Rome avant la conquête semblent cordiales, il n'y a pas de preuve formelle d'une quelconque agression de part et d'autre. Après la conquête romaine, les Ségusiaves jouiront d'une position privilégiée lors de la réorganisation de la Gaule par Auguste, Rome leur accordant le statut politique de Civitas Segusiavorum Libera, ce qui semble indiquer que les Ségusiaves ont été en bons termes avec le conquérant romain, ce qui ne sera pas le cas de toutes les nations gauloises.
Les Ségusiaves et leurs voisins |
Leurs relations avec les peuples gaulois voisins sont mal connues, en dehors de leur allégeance à la Confédération éduenne à partir du Ier siècle av. J.-C.. Il est possible qu'ils fussent auparavant clients des Arvernes jusqu'à ce que ceux-ci perdent en partie de leur influence, notamment au profit des Éduens voisins, alliés à Rome. Il semble qu'ils aient été à partir de cette période en assez mauvais termes avec les Arvernes, interdisant notamment la circulation des monnaies frappées par ceux-ci sur leur territoire, mesure sans doute lié à la rivalité opposant Éduens et Arvernes, bien qu'un trésor monétaire de statères d'or arvernes fut découvert au XIXe siècle dans la plaine du Forez[14]. En outre, ils ont combattu les Allobroges, alliés de Rome très tôt, sur demande de Vercingétorix, lors de la révolte généralisée.
Jusqu'à la fin de l'indépendance, la position géographique de leur territoire, au sud en grande partie "frontière" avec le monde romain au Ier siècle av. J.-C. (débouché nord de la vallée du Rhône) et donc probablement déjà en partie influencé par la culture romaine, laisse à supposer que les chefs Ségusiaves ont su s'octroyer l'appui d'une puissante confédération celte afin de conserver leur indépendance, tout en bénéficiant des avantages d'un commerce vivace avec le monde méditerranéen. Le traité fraternel évoqué par César confirme la position de peuple ami de Rome. La conquête de la Gaule par Jules César provoque progressivement le déplacement du chef-lieu à Forum Segusiavorum, aujourd'hui Feurs. Les zones de montagnes sont progressivement délaissées et la plaine du Forez ainsi que les versants Est des monts du lyonnais voient l'émergence d'une agriculture intensive.
Économie |
Agriculture |
Les travaux de différents archéologues depuis le XIXe siècle montrent que les Ségusiaves ont développé une agriculture relativement modeste si on la compare à d'autres régions, comme les riches plaines du Nord-est. Dans la plaine du Forez, il semble que l'élevage de porcs, de bœufs et de moutons laineux concentraient l'essentiel des activités pastorales. Il faut noter que la majorité des étangs, si communs dans la plaine forézienne, datent de la période médiévale et sont la volonté des comtes du Forez d'améliorer les rendements agricoles à partir du XIe siècle.
On peut supposer que les Ségusiaves, à l'image des Éduens, étaient un peuple de cavaliers, le Forez étant depuis très longtemps une région réputée pour ses chevaux, sa géographie se prêtant particulièrement bien à ce type d'élevage. Du reste, les particularités pluviométriques locales, assez faibles contrairement à ce que l'on pourrait penser, en ont fait une région pauvre en cultures céréalières jusqu'au XIXe siècle, et donc propice à l'émergence d'autres types d'exploitations.
Mines, industrie, artisanat et voies commerciales |
Les Ségusiaves maîtrisent l'art des métaux. On leur connaît notamment un lingot de plomb ou saumon de 49 kilogrammes, trouvé à Bollène, conservé au musée Calvet à Avignon qui portant la mention SEGUSIAVIC(um plumbum)[15]. Claude Domergue[16] propose que Rome ait pu concéder l'exploitation des gisements miniers aux Ségusiaves qui auraient bénéficié des revenus[17].
Ils sont également reconnus pour être d'excellent bûcherons, commerçant des bois de chêne qui sont acheminés par un commerce fluvial depuis leur territoire vers la Méditerranée. À une époque tardive ils auraient été un des comptoirs commerciaux de la « route de l'étain » et fait du commerce avec les Phéniciens, étain provenant d'Outre-Manche (Cornouailles) et acheminé depuis les côtes bretonnes jusqu'au monde méditerranéen.
Les preuves archéologiques montrent que les Ségusiaves fabriquaient des céramiques (bol peint de type « Roanne »), et avaient des ateliers de tissages. La fabrication d'amphores à vin dans les ateliers de potiers de Roanne indique très probablement une production viticole locale dès le Ier siècle av. J.-C. Des activités de forges et d’orfèvrerie sont également présentes dans les agglomérations et oppidums principaux.
En outre quatre voies commerciales terrestres, la double voie Lyon-Saintes, la voie Lyon-Vichy, la voie Feurs-Nîmes (dite « Bolène » à partir du Moyen Âge), et la voie Moingt-Roanne, plus trois voies fluviales majeures, la Loire, la Saône et le Rhône, traversaient leur territoire, en plus de nombreuses voies internes, ce qui laisse supposer que le pays Ségusiave faisait partie de l’important axe d'échange de la vallée du Rhône entre le monde méditerranéen, la Gaule interne, et au-delà. Il n'y a aucune preuve de l’existence de ponts sur la Loire, tout du moins pas avant la conquête. Il est probable que le fleuve était plutôt traversé à l'aide de bacs, étant donné les changements de positions des méandres sur la majeure partie de son cours.
Strabon évoque des échanges commerciaux entre les fleuves Rhône et Loire notamment pour approvisionner les peuples du Centre-Ouest (Arvernes, Bituriges, Lémovices, Santons, Pictons) qui probablement empruntaient la route de la vallée du Gier, la vallée du Furan ou du Langonand[18], puis via Feurs jusqu'à Roanne[19]. Il est à envisager qu'une partie des revenus provenait d'une taxation des biens étant donné la position géographique du territoire ségusiave.
Les Ségusiaves, notamment après la conquête, ont importé des vins, des huiles et du garum, de la vaisselle, le tout d'importation méditerranéenne, jusqu'à la période de leur fabrication en Gaule. On ignore quelles étaient les richesses exportées en contrepartie. Au niveau régional, il y avait un commerce de vase de Besançon et de meules à grain[20].
Dans une entrevue* avec la conservatrice du Dépôt archéologique de Roanne, Loïc Le Sauder écrit : « Les Ségusiaves étaient de très bons potiers, mais ils ne connaissaient pas la céramique. Une partie de leur production était envoyée à Rome. Une part de cet envoi leur était retournée en céramique. Cet échange commercial important entre Rome et Ségusiaves, serait l’explication de leur peu d’empressements à rejoindre Vercingetorix. »
( *La Loire cette Semaine, 1992.)
Circulation monétaire |
Les potins "au bandeau triple" |
Les Ségusiaves ont probablement frappé monnaie, en premier lieu une variante du potin dit "à la grosse tête", classée sous la dénomination GT A 11[21] (LT.5368 var. - DT.3089 pour les ouvrages généraux), avec trois bandeaux lisses sur l'avers (deux bandeaux sur les monnaies attribuées aux Éduens et plus probablement aux Séquanes), théorie qui semble confirmée par la concentration très locale des découvertes de cette variante. Quelques autres exemplaires ont été découverts hors de leur territoire, notamment au Mont Beuvray (3 exemplaires sur la totalité des potins de cette série découverts sur l'oppidum, autrement dit une infime portion), ce qui n'a rien de surprenant étant donné les liens éduo-ségusiave, l'essentiel des exemplaires connus se concentrant sur la région du Forez.
On sait par ailleurs avec les travaux de J.-P. Preynat qu'un atelier monétaire a pu se situer à Essalois avec, entre autres indices matériels du travail des métaux, la découverte d'un exemplaire du potin "grosse tête" lors de fouilles dans les années 1970, potin possédant la "peau de fonderie", c'est-à-dire une monnaie qui n'a pas circulé. Ces potins semblent avoir été toujours en activité après la conquête romaine, il en a été notamment retrouvés dans des couches archéologiques, dépôts monétaires, dépôts funéraires, postérieurs à la période d'indépendance, et même bien au-delà durant le Haut-Empire.
K. Gruel émet l'hypothèse d'autorités aristocratiques ayant droit de battre monnaie afin d'expliquer les très nombreuses variantes de styles du type "à la grosse tête", un peu à l'image des jetons de nécessités, c'est-à-dire des monnaies ayant une valeur d'échange locale concentrée sur un sanctuaire, une cité ou un oppidum.
Le denier SEGVSIAVS-ARVS, monnaie d'exception |
Une très rare monnaie d'argent à la légende "SEGVSIAVS / ARVS" (denier, ou quinaire) est attribuée aux Ségusiaves (LT.4622 var. - DT.3273-3274). Cette attribution fut contestée par certains chercheurs arguant que la titulature de cette monnaie ne suffit pas à la rattacher à ce peuple[22]. Néanmoins ce quinaire, étudié depuis le XIXe siècle, semble de toute évidence faire référence au peuple qu'il évoque, en particulier par le thème du revers figurant Hercule, importante déité protectrice (confirmation par les découvertes archéologiques notamment à Feurs), et localement associé avec les eaux thermales nombreuses dans la région[23].
Un exemplaire ayant été retrouvé récemment en contexte à Lyon, il est désormais acquis que ce denier est ségusiave.
Cette monnaie exceptionnelle par sa thématique dans le monnayage celte fut émise peu après la fin de l'indépendance, sur une courte période. La date de 43 av. J.-C. est avancée pour le début d'émission, un exemplaire ayant été découvert dans le trésor de Chantenay (Nièvre), daté de 39 av. J.-C.
Elle porte les attributs d'un style romanisé : tête casquée à l'effigie de Rome et/ou Mars au droit, une lance dans le dos (sur certains coins il s'agit d'un carnyx). Plusieurs exemplaires passés notamment en vente figurent un visage barbu, ce qui donne a minima trois types de coins différents au droit (lance, carnyx, visage barbu)[1][2][3]. Le type au carnyx semble être le plus rare.
Au revers, Hercule ou Télesphore (?) debout, nu, en marche et regardant vers la droite, portant une massue de la main droite, une parure en peau de lion sur l'avant-bras gauche, posant sa main gauche bienveillante sur la joue d'un petit personnage emmitouflé dans un lourd manteau.
Le thème d'Hercule est un cas unique dans la numismatique gauloise, il correspond également à une volonté de faire des celtes nouvellement conquis non pas des soumis mais des alliés, par le truchement de cette semi-déité importante dans l'esprit des populations civiles, gardienne du territoire face à la nature et aux hommes, et symbole de l'intégration dans l'espace romanisé[24].
Il est possible que cette monnaie ait été une transition locale entre les deniers celtes du centre-est alors en circulation et la réforme monétaire imposée de fait par l'occupation romaine, Rome ayant fréquemment autorisé ses alliés ou les peuples nouvellement conquis à battre monnaie. Cela pourrait expliquer en partie la très grande rareté de ce denier outre sa courte période d'émission. La titulature ARVS fait probablement référence à un magistrat local qui serait par conséquent l'autorité émettrice, vraisemblablement Munatius Plancus.
En 2012, quatre exemplaires ont été découverts parmi les 1 165 pièces du dépôt monétaire trouvé sur le site de Bassing, en Moselle[25]. Cette découverte tend à confirmer que ce quinaire fut mis en circulation après la guerre, notamment afin de payer la solde des combattants auxiliaires celtes intégrés aux légions romaines basées sur le limes oriental.
En 2015, Matthieu Poux[26] propose que :
- la figure guerrière Segusia(vus) à l'avers soit en fait une représentation de la divinité éponyme du peuple ségusiave : la déesse de la Loire SEGETA (honorée aux sanctuaires de Moingt/Aquae Segetae). Il est également probable que les différente variantes (figure masculine ou féminine, Segusia-Segisu-Segeta) illustrent les différentes facettes de l'entité tutélaire ségusiave à la fois hydronyme, théonyme et ethnonyme.
- l'Hercule-ARAR du revers soit l'infortuné chasseur légendaire ayant donné son nom à la Saône, promu "genius Lugduni"[27] par la gens munatia.
Plus que la suprématie romaine, la composition apparaît refléter la singularité du territoire ségusiave articulé autour de la dualité Loire/Saône, gaulois/romains, Civitas Segusiavorum Libera/Colonia Lugdunensis. Elle reprend des figures bienveillantes issues d'un fond culturel commun.
Les Bronzes SECISV, variantes et exemplaires uniques |
D'autres monnaies, toutes très rares, ont aussi été rattachées dans le doute aux Ségusiaves et, ou aux Éduens :
- un bronze SECISV "à la tête de face" (LT.4633 - DT.3276) connu aussi en potin sous la dénomination "SECISV au génie ailé" (LT.4628). Plusieurs autres variantes extrêmement rares sont rattachées à ce type, aux légendes "CEL", "CCC-OY", "GELO" (BN.cf. 10315)
- des variantes rattachées au denier "SEGVSIAVS / ARVS", notamment une variante au carnyx.
- des exemplaires uniques ou connus à peu d'exemplaires de variantes rattachées au potin "à la grosse tête", comme un potin à la légende "TEVT" à l'avers, un potin au revers "M", découverts dans la Loire.
- plusieurs monnaies uniques, en argent ou en or, sont également rattachées à ce peuple, en attendant de découvrir des exemplaires en contexte.
En 2007 fut découvert un coin monétaire sur les berges de la Loire, coin servant à la frappe d'une variante (encore inconnue) de quart de statère du type "à la lyre" du trésor de Lapte (département de la Haute-Loire). Cette découverte rarissime en Europe (a priori le second coin monétaire pour des monnaies d'or jamais découvert) tend à confirmer que les Ségusiaves frappaient des monnaies d'importance, au moins pour la période aux alentours de -200 av. J.-C.
Monnaies d'autres peuples |
Les monnaies gauloises utilisées dans le territoire ségusiave jusqu'à la fin de l'indépendance sont variées mais se concentrent essentiellement autour de monnayages d'or, d’électrum, d'argent et de bronze, en partant du statère et ses divisions jusqu'aux monnaies en potin. De nombreuses monnaies attribuées aux Séquanes[28] ont ainsi été trouvées, laissant supposer des échanges commerciaux malgré la rivalité opposant Éduens et Séquanes.
Le monnayage arverne est également très présent, notamment en ce qui concerne la période aux alentours de 200 av. J.-C., ce qui tend à confirmer un lien de clientélisme entre les deux peuples durant cette période, tout du moins d'importants échanges commerciaux.
Les nombreux doutes confirment l'importance d'une meilleure connaissance quant à la localisation des monnaies gauloises et leur air de diffusion, notamment en ce qui concerne les potins.
Des monnaies celtes diverses (potins, bronzes, oboles, quinaires, statères) provenant de régions éloignées ont aussi été trouvées sur l'ensemble du territoire ségusiave (monnaies Bituriges, Sénons, Volques, Leuques, Lingons, Lémovices, Rèmes, Voconces, Carnutes, Suessions, Aulerques Éburovices, Turones, Allobroges, Rutènes, Helvètes, Santons, Pictons, Rèmes, Cadurques, Parisii, Elusates, Gabales, monnayage massaliote, monnayages celtibères, monnaies de la vallée du Rhône…[29]), témoignant du dynamisme commercial local, régional et extra-régional. Il faut par ailleurs noter que certaines découvertes tendent à confirmer une importante activité militaire durant la guerre des Gaules dans la région du Forez.
Les monnaies d'argent et de bronze républicaines et consulaires romaines ne sont pas rares dans les divers sites de fouilles pour la période concernée, ainsi que le monnayage de Nîmes, notamment les as au crocodile et leurs diverses variantes, mais également des imitations gauloises. À noter la proximité d'un des principaux ateliers monétaires romain à partir du début de l'Empire, basé à Lugdunum.
Religion |
Avant et après la conquête romaine, une divinité locale, Segeta, semble avoir été l'objet d'une vénération particulière. Segeta est une déesse des eaux qui a donné son nom antique à Moingt (Aquæ Segetæ), et dont on trouve mention dans les zones de sources thermales dans la plaine du Forez. Elle était associée au dieu majeur du panthéon celte Lugus (plus connu sous la dénomination irlandaise Lug), comme étant sa compagne[réf. souhaitée]. Sa représentation sur les monnayage SEGUSIAVUS-ARUS semble indiquer une entité à la fois hydronyme, théonyme et ethnonyme désignant à la fois le fleuve Loire, la divinité tutélaire Ségeta et le peuple ségusiave. Par ailleurs, d'autres inscription mentionnant Segeta ont été découvertes sur le territoire des Sénons à Sceaux-du-Gâtinais (Loiret) (Aquis Segeste). Elle peut être rapprochée de l'indigitamenta romaine Segetia qui, selon Pline, était représentée au sanctuaire de Consus au pied du Palatin.
Une autre déesse, Dunisia, est mentionnée sur une inscription retrouvée lors de la destruction de l'église de Bussy-Albieux, près de Feurs, en 1879. Cette "déesse de la forteresse" peut être rapprochée de la déesse Ratis de Grande-Bretagne.
D'autres dieux étaient vénérés, en particulier Taranis (associé à Jupiter après la conquête), mais on ne sait quasiment rien sur ces divinités, en dehors de leurs représentations sur des statuettes en terre blanche retrouvées dans la région forézienne. Après la conquête romaine, Mercure semble avoir été un culte important, parmi d'autres comme Hercule, Minerve, Mars, la Victoire, un Dadaphore, Apollon, Éros, Diane, Bonus Eventus, Méthé, un Dioscure, Junon, et Sylvain.
Hercule-Arar semble avoir été une représentation spécifique d'un culte ségusiave lié aux eaux de la Saône[30]. Il peut être rapproché du Thessalos grec et sa représentation sur les monnaies de l'époque romaine atteste vraisemblablement des liens de clientélisme qui unissaient l'aristocratie ségusiave et la famille de Munatius Plancus.
Le culte impérial fut célébré jusqu'au milieu du IIIe siècle, de leurs vivants les empereurs Claude, Gallien et Galba furent célébrés (inscriptions retrouvées). Des cultes orientaux étaient aussi célébrés dans une moindre mesure (Harpocrate, Isis, Osiris, Abraxas)[31].
Vie politique |
Une poignée de magistrats ségusiaves romanisés nous sont connus par des mentions épigraphiques :
- Caius Iulius Iullus (Ier siècle apr. J.-C.)[32],
- Sextus Iulius Lucanus, duumvir des Ségusiaves. Inscription découverte à Marclopt (Loire)[33].
- Tiberius Claudius Capito, prêtre d'Auguste, fit reconstruire en pierre le théâtre de Feurs[34].
- Iulius Priscus, flamine d'Auguste[35].
- C. Vlattius Vlattus, grand prêtre au sanctuaire fédéral des Trois Gaules. Inscription découverte à Lyon[33].
Notes et références |
P. Valette in M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p. 40, p. 42
B. Arnaud, « Lyon retrouve ses origines gauloises », Sciences et Avenir, n° 812, octobre 2014, p. 58
P. Valette in M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p. 39
César, De Bello Gallico, 1, 10. « Inde in Allobrogum fines, ab Allobrogibus in Segusiavos exercitum ducit. Hi sunt extra provinciam trans Rhodanum primi. » « De là il (César) conduit ses troupes chez les Allobroges et des Allobroges chez les Ségusiaves. C'est le premier peuple qu'on rencontre hors de la province au-delà du Rhône »
G. Dottin, « La langue gauloise », p. 285.
De Belloguet, «Ethnogénie Gauloise», p. 384.
A. Bernard, 1858 ; Ph. Thollard, 1985. "Aucun indice archéologique ou épigraphique ne vient étayer cette hypothèse" P. Valette in M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p. 42
P. Valette in M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p.42
M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p.37
J.-P. Preynat, 1962 ; 1982 et 1992.
M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p. 80-82
M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p.79
César, De Bello Gallico, VII, 64, 4. « His constitutis rebus, Haeduis Segusiavisque, qui sunt finitimi [ei] provinciae, decem milia peditum imperat. » « Ces mesures prises, il (Vercingétorix) ordonne aux Eduens et aux Ségusiaves, qui sont à la frontière de la province, de mettre sur pied dix mille fantassins »
M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p.54
CIL. VII, 5700-1
« l’État romain ou le Prince a pu attribuer à des particuliers (cas de Sextus Marius) ou à des cités (par exemple, Carthago Noua en Hispanie ; on peut ajouter les Segusiavii en Gaule) des districts miniers ou des mines, ce qui signifie que ces particuliers ou ces cités en touchent les revenus, qu’ils exploitent eux-mêmes ces mines ou les fassent exploiter par des entreprises minières ». C. Domergue, Le régime juridique des mines du domaine public à Rome, Toulouse, 2004. Lire en ligne
Stéphane Benoist, Anne Daguet-Gagey et Christine Hoët-van Cauwenberghe (éds.), Figures d’empire, fragments de mémoire : Pouvoirs et identités dans le monde romain impérial (IIe siècle av. J.-C. – VIe siècle apr. J.-C.), (Archaiologia) Presses universitaires du Septentrion, 2011, p. 383.Lire en ligne
François Déchelette. La route plate de Strabon entre le Rhône et la Loire. In Les Études rhodaniennes. Vol. 21 n°3-4, 1946. p. 119-124. Lire en ligne
Géographie, livre IV, 1, 14
M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p.52-53
J. Genechesi, "Les potins" à la grosse tête": une nouvelle évaluation typologique", p. 78
J.-P. Preynat, Revue archéologique du Centre de la France, Tome 22, 1983, p. 222
Salomon Reinach in « Revue Archéologique », Paris, 1899, p. 54-72.
B. Fischer in « Aere perennius: en hommage à Hubert Zehnacker », Presse de l'Université Paris-Sorbonne, 2006, Paris, p. 155-158.
« Un trésor exceptionnel sous le chantier du TGV », article publié sur le site de « l'Union l'Ardennais» le 9 décembre 2012 Lire en ligne sur le site l'Union l'Ardennais
M. Poux, D'Arar à Plancus. Notes d'iconographie ségusiave, octobre 2015 Lire en ligne.
A. Audin et P.-L. Couchoud, « Le génie de Lyon et son culte sous l'Empire romain », Revue de l'histoire des religions, vol. 148, no 1, 1955(lire en ligne).
Gruel K., Geiser A., « Les potins à la grosse tête », Gallia, 52, 1995, p. 17.
Très nombreuses sources dont J.P. Preynat 1983, M-O Lavendhomme 1997, S. Scheers 1969 et 1977, J.-B. Colbert de Beaulieu 1965, H. de La Tour 1892, Bulletins de la Diana et collections privées.
"L’Arar est un fleuve de la Celtique qui a reçu ce nom parce qu’il s’allie au Rhodanus, où il se jette dans le pays des Allobroges. Il s’appelait auparavant Brigule ; puis il a changé de nom, et voici pourquoi : Arar, étant à la chasse, entra dans une forêt ; il y trouva son frère Celtibéros que des bêtes sauvages avaient tué ; dans l’excès de son chagrin, il se porta un coup mortel et se jeta dans le Brigule, et ce fleuve prit de lui, au lieu de son nom, celui d’Arar". Historiac. Graece. Fragm., Didot, II Α, p. 322-323, trad. J.-C. Decourt et G. Lucas (Decourt, Lucas, 1993 ; Goudineau, 1989, p. 33) dans Poux (2015).
M.-O. Lavendhomme, « Carte archéologique de la Gaule : La Loire », p. 55-56
CIL XIII, 01645
CIL XIII, 01632
CIL XIII, 01642
CIL XIII, 01629
Annexes |
Bibliographie |
- De Belloguet, «Ethnogénie Gauloise», Maisonneuve et Cie, Paris, 1872.
- E. Abeille, Histoire de Givors, Lyon : Eds Brun, 1912.
- G. Dottin, « La langue gauloise », Collection pour l'Étude des Antiquités Nationales, Paris, 1920.
- Col., Les Ségusiaves à l'âge du fer. Bilan de vingt années de recherches, Feurs, 1985.
- P. Thirion, C. Le Barrier, O. Blin, « Les thermes d'Aquae Segetae, Montbrison-Moingt (Loire) : première évaluation archéologique », Revue archéologique du Centre de la France, 1991, 30, pp. 179-188
- Marie-Odile Lavendhomme, Carte archéologique de la Gaule : La Loire, 42, Paris, Maison des sciences de l'homme, 1997, 306 p.
- J.-P. Vallat, « L’évolution des structures agraires et des rapports sociaux dans la cité des Ségusiaves : problèmes et méthodes », DHA, 4, 1978, p. 187-199 Lire en ligne sur Persée.
- P. Thollard, « Strabon, Lyon, Vienne et les Ségusiaves », Revue archéologique de Narbonnaise, 17, 1984, p. 115-122 Lire en ligne sur Persée.
- M.-O. Lavendhomme, « L’occupation du sol de la plaine du Forez (Loire) à la fin du second Âge du Fer et dans l’Antiquité : données préliminaires », RACF, 36-1, 1997, p. 131-144 Lire en ligne sur Persée
- P. Cell, « Lugdunum en territoire ségusiave : les limites occidentales de la colonie retrouvées ? », RACF, 39-1, 2000, p. 235-243 Lire en ligne sur Persée
- Anne Geiser, Katherine Gruel, « les potins gaulois », Gallia, Année 1995, Volume 52, Numéro 52 p. 11-19 Lire en ligne sur Persée
- J.-P. Preynat, « Anciennes et récentes découvertes numismatiques à l'oppidum d'Essalois (1866-1979) », in : Revue archéologique du Centre de la France. Tome 22, fascicule 4, 1983. p. 221-238. Lire en ligne sur Persée
- Anne Geiser, Julia Genechesi, Katherine Gruel, Lucile Jeunot, « Les potins "à la grosse tête": une nouvelle évaluation typologique », Gazette numismatique Suisse, septembre 2009 Lire en ligne sur Academia.edu
« Un trésor exceptionnel sous le chantier du TGV », article publié sur le site de « l'Union l'Ardennais» le 09 décembre 2012 Lire en ligne sur le site l'Union l'Ardennais
- Bulletins de la Diana, Montbrison, 1881-2014.
- M.Poux, D'Arar à Plancus. Notes d'iconographie ségusiave, octobre 2015 Lire en ligne.
- Jean-Claude Béal, « Les sarcophages de pierre dans la cité antique des Ségusiaves », Revue archéologique de l'Est, Tome 62, 2013, mis en ligne le 12 décembre 2014, Lire en ligne
- Paul Valette, Le Forez avant le Forez Le temps des Ségusiaves, extrait de "Contribution à l'histoire du Forez" (Printemps de l'Histoire 2010), Cahier de Village de Forez n°86, 2011 Lire en ligne
Liens externes |
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