Jean le Baptiste





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Jean le Baptiste

Image illustrative de l’article Jean le Baptiste
Jean Baptiste prêchant dans le désert,
par Raphaël Mengs, 1760.
Saint
Naissance
dernières décennies av. J.-C.
Décès
vers 28[1],[2] - 29[3] 

Vénéré à

Basilique San Silvestro in Capite de Rome
Vénéré par

chrétiens, mandéens et musulmans
Fête

24 juin (nativité)
29 août (mort)
Saint patron

Jordanie, Terre-Neuve, Florence, Gênes, Perth (Écosse), Porto, Turin, ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Québec et ordre souverain de Malte

Jean le Baptiste ou Jean Baptiste (grec ancien : Ἰωάννης ὁ βαπτιστής Ioánnēs ho baptistēs, Ἰωάννης ὁ βαπτίζων Ioánnēs ho baptízōn ou Ιωάννης ὁ πρόδρομος Ioánnēs ho pródromos, slavon Иоанъ креститель Ioan krestitelj ; Serbe: Јован кститељ Jovan kstitelj ; arabe : يحيى Yaḥya ou يوحنا المعمدان Ywḥnạ ạlmʿmdạn[4]), est un personnage majeur du christianisme et de l'islam. Sur le plan historique, il fut un prédicateur juif du temps de Jésus de Nazareth.


L'Évangile selon Jean localise l'activité du Baptiste sur les rives du Jourdain et à Béthanie au-delà du Jourdain. Jésus semble avoir vécu un temps dans son entourage et y avoir recruté ses premiers apôtres. Les Évangiles synoptiques synchronisent le début de l'activité de Jésus avec l'emprisonnement de Jean.


L'audience de ce prophète apocalyptique n'a cessé de croître, au point de susciter la réaction d'Hérode Antipas, qui, le voyant rassembler ses partisans, craint qu'il ne suscite une révolution. Dans les Évangiles synoptiques, le Baptiste est mis à mort pour avoir critiqué le mariage d'Antipas avec Hérodiade.


Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth. Il l'a baptisé sur les bords du Jourdain, laissant certains de ses disciples se joindre à lui. Précurseur du Messie, il est présenté dans les synoptiques comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie, ce qu'il n'est pas dans l'Évangile selon Jean. Il est un saint. Deux fêtes lui sont consacrées dans le catholicisme : le 24 juin qui commémore sa naissance, fixée six mois avant Noël pour se conformer au récit d'enfance de l'Évangile selon Luc, et le 29 août qui célèbre la mémoire de sa décapitation ou sa décollation (cf. art. Décollation de saint Jean-Baptiste)


La religion mandéenne en fait son prophète principal. Il est considéré par l'islam comme un prophète descendant de 'Îmran.




Sommaire






  • 1 Le personnage historique


    • 1.1 Ascète et juif « observant »


    • 1.2 Liens entre Jean-Baptiste et l'essénisme


    • 1.3 Jean le Baptiste et Jésus


    • 1.4 Date de naissance de Jean le Baptiste


    • 1.5 Date de sa mort




  • 2 Jean Baptiste selon la tradition chrétienne


    • 2.1 La naissance de Jean le Baptiste


    • 2.2 Carrière publique


    • 2.3 Jean, nouvel Élie




  • 3 La colère d'Hérode


  • 4 Jean le Baptiste chez Flavius Josèphe


  • 5 Les disciples de Jean le Baptiste


    • 5.1 Après la mort de Jean


    • 5.2 Années 50-90


    • 5.3 Les mandéens




  • 6 Baptisme et baptême de Jean


  • 7 Culte


    • 7.1 Fêtes de saint Jean Baptiste




  • 8 Reliques


    • 8.1 Le tombeau de Sebaste (Samarie)


    • 8.2 La grotte de Jean Baptiste


    • 8.3 La tête de Jean Baptiste


      • 8.3.1 Italie


      • 8.3.2 France


      • 8.3.3 Syrie




    • 8.4 Les doigts de Jean Baptiste


    • 8.5 Autres reliques




  • 9 Principales églises


  • 10 Jean Baptiste dans la tradition musulmane


    • 10.1 La famille 'Imran à l’époque de Jean et de Jésus


      • 10.1.1 Maryam


      • 10.1.2 Maryam et Élisabeth sont parentes


      • 10.1.3 Une famille de rang royal




    • 10.2 'Îmran : parallèle avec le père de Moïse dans le Coran


    • 10.3 Famille 'Îmran, généalogies parallèles


    • 10.4 Jean Baptiste dans le Coran




  • 11 Jean le Baptiste dans les arts


    • 11.1 En peinture


    • 11.2 En sculpture




  • 12 Notes et références


    • 12.1 Notes


    • 12.2 Sources antiques


    • 12.3 Références




  • 13 Voir aussi


    • 13.1 Articles connexes


    • 13.2 Liens externes


    • 13.3 Bibliographie


      • 13.3.1 Historiens


      • 13.3.2 Essais









Le personnage historique |





Saint Jean Baptiste (1513-1516), par Léonard de Vinci (musée du Louvre).


Étienne Trocmé rappelle que « Jean Baptiste ne nous est connu que par des documents très incomplets : un passage des Antiquités juives de Flavius Josèphe, ouvrage achevé vers 93-94 de l'ère chrétienne ; plusieurs passages du Nouveau Testament[5]. » Ces récits relatifs à Jean Baptiste « suffisent à attester l'existence et l'importance du personnage, même s'ils laissent subsister d'immenses zones d'ombre, que des textes plus tardifs n'éclairent nullement[6]. »


« Flavius Josèphe évoque brièvement Jean et son activité de baptiste : « non pour la rémission de certaines fautes (ce qui contredit les données des Évangiles synoptiques), mais pour la purification du corps, l'âme ayant été préalablement purifiée par la justice » (Antiquités judaïques XVII, 118-119 ; Histoire ecclésiastique I, 11, 6 ; Dem. évang. IX, 5, 17)[7]. » Chez Flavius Josèphe, le personnage de Jean est plutôt banalisé tout en cadrant avec ce que nous savons des mouvements baptistes de l'époque[7],[N 1]. Il apparaît respecté de ses contemporains[7] et ayant une grande influence sur les foules au point qu'Hérode Antipas le fasse arrêter de peur qu'il ne suscite une révolution. La déroute d'Antipas face à Arétas IV est d'ailleurs considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir de l'avoir mis à mort[8].



Ascète et juif « observant » |


Jean est le fils de Zacharie un prêtre qui assure des fonctions au Temple de Jérusalem. Il appartient donc à une famille sacerdotale[9]. « Jean est un cohen-prêtre rural qui pourtant prône un pardon des péchés par le baptême et non par les rites du Temple. C'est surtout un solitaire à l'ascèse proverbiale (Mt 11, 18) non sans parallèle à l'époque[10]. » Ses traits et ses mœurs rappellent d'assez près ceux de Bannos, dont Flavius Josèphe s'était fait l'émule dans sa jeunesse[11]. À partir de son analyse des Mandéens qui se donnent le nom de nasôrayya (observants) et ce que disent les Pères de l'Église de la secte des nasaréens — à ne pas confondre avec les nazôréens[N 2] — André Paul estime que le nom Nasôréens (nasôrayya) fut peut-être donné aux disciples de Jean le Baptiste[12]. « En arabe selon T. Fahd dans la notice « Sabi'a » de l'Encyclopédie de l'Islam, natsoraye/observants désigne l'une des deux branches de la secte musulmane des Sabi'un ou sabéens, des baptistes apparentés aux elkasaïtes au VIIe siècle et considérés dans le Coran comme faisant partie des Gens du livre/ahl al-kitab[13]. » L'évangile attribué à l'apôtre Jean localise l'activité de Jean Baptiste sur les rives du Jourdain[14].



Liens entre Jean-Baptiste et l'essénisme |




St Jean-Baptiste au désert (G. de La Tour)


Les pratiques de Jean et celles des esséniens n'ont que peu de rapports. Entre l'immersion effectuée par Jean dans les eaux du Jourdain et les rites des esséniens tels que les définissent les manuscrits de la mer Morte, les différences se révèlent fondamentales : « l'idéologie du Jourdain n'occupe aucune place dans les écrits de Qumrân »[15]. Ces deux mouvements demeurent bien distincts. Entre autres, Émile Puech relève que les rites de purification chez les esséniens « n'ont rien de commun avec le baptême d'eau pratiqué par Jean devant l'imminence du Jugement divin et la venue du règne messianique », rites esséniens qui comportent une « confession des péchés de type collectif , [...] contrairement au pardon des péchés lié au baptême personnel administré par Jean »[15]. En accord avec Puech, François Blanchetière écrit que Jean « n'a sans doute pas eu de contacts personnels directs avec l'essénisme »[16].



Jean le Baptiste et Jésus |


Selon François Blanchetière, Jésus semble avoir « vécu un temps dans l'entourage de son cousin rencontré sans doute à l'occasion d'un pèlerinage à Jérusalem[14]. » « Les premiers disciples de Jésus semblent issus de l'entourage de Jean Baptiste : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Jn I, 35-51)[14]. »


Dans les évangiles, Jean reconnaît Jésus, son disciple, comme plus grand que lui, mais selon le théologien Étienne Trocmé, « les épisodes rapportés par les évangélistes pour montrer le Baptiste faisant allégeance à Jésus [Mt 3, 14 ; Lc 3, 16] ont un caractère légendaire. » En effet, « la figure dont Jean Baptiste annonçait la venue prochaine était Dieu lui-même et non un Messie plus ou moins humain ». De plus, si l'on en croit l'Évangile selon Matthieu (11, 2-19), de sa prison, Jean aurait envoyé quelques-uns de ses disciples pour « savoir à quoi s'en tenir sur le sens d'une prédication et d'un comportement [ceux de Jésus] qu'il trouvait sympathiques mais déroutants » ; la réponse de Jésus a-t-elle convaincu Jean Baptiste que son ancien disciple jouait un rôle messianique ? « On peut en douter, écrit Étienne Trocmé, vu le silence des évangiles sur l'accueil fait par Jean à la réponse de Jésus[17]. »


De même, pour Pierre Geoltrain, la « déclaration d'allégeance » de Jean produite dans les évangiles constitue un « trait légendaire car Jean Baptiste annonçait la venue de Dieu et non d'un prophète », et donc un « trait révélateur. En effet, au dire du quatrième évangile, Jésus recrute ses deux premiers disciples, André et Pierre, dans le cercle des disciples du Baptiste, puis, après un court séjour en Galilée, revient en Judée où il baptise (ou laisse ses disciples baptiser) indépendamment de Jean et rallie plus d'adeptes que lui, ce qui manifestement inquiète les disciples du Baptiste. Il y eut, de manière certaine, une rivalité entre les deux groupes[18]. »


Les spécialistes discutent de savoir dans quels lieux les deux hommes se rencontraient. L'Évangile selon Jean localise l'activité de Jean le Baptiste sur les rives du Jourdain (Jn 10, 40) ou à Béthanie au-delà du Jourdain (Jn 1, 28 ; 3, 26). Le lieu appelé Aenon « près de Salim où les eaux sont abondantes » est identifié au lieu-dit « Uyum » à Ain Fa'rah[14],[19]. L'autre, « Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean baptisait (Jn 1, 28) » où est située la première rencontre de Jésus et de Jean est localisée en Pérée au-delà du Jourdain par la tradition chrétienne[14]. Toutefois, selon les travaux de Murphy O'Connor repris par François Blanchetière, cette localisation — à Al-Maghtas — se révèle impossible à soutenir[14].



Date de naissance de Jean le Baptiste |


Si la mort de Jean le Baptiste est située par le consensus historien vers 28-29[20], on ne sait rien en revanche sur la date de sa naissance et encore moins sur ses circonstances. Un seul texte traite de la naissance de Jean le Baptiste : les récits de l'enfance de Jésus que l'Évangile selon Luc[21] a ajoutés à la trame de l'Évangile selon Marc dans les années 90[21],[22]. Jean serait né seulement six mois avant Jésus (Lc 1:26), qui lui-même serait né au temps du « premier » recensement, alors que « Quirinius était gouverneur de Syrie (Lc 2:1-2) »[23]. Un recensement a eu lieu en 6 après J.-C.[23] Toutefois, le même évangile place la naissance de Jean Baptiste « aux jours d'Hérode, roi de Judée (Lc 1:5) » qui est mort en -4 av. J.-C.[24] De plus, la version slavonne de la Guerre des Juifs évoque une rencontre entre le Baptiste et l'ethnarque Hérode Archélaos qui est destitué et exilé en 6 ap. J.-C.[25],[N 3], ce qui voudrait dire que Jean était déjà un adulte au moment où Jésus est né. Pour un ensemble de raisons, des historiens comme Gilbert Picard ou Étienne Nodet estiment que Jean appartenait à la génération qui a précédé Jésus[24],[26], mais la plupart des critiques préfèrent dire que l'on ne sait rien de précis à ce sujet.



Date de sa mort |




Détail de la façade de la chapelle des Pénitents noirs d'Avignon : deux anges portent la tête de saint Jean le Baptiste.


Articles détaillés : Date de la mort de Jean Baptiste et Décollation de Jean-Baptiste.

Selon la majorité des historiens et exégètes, la mort de Jean Baptiste est à situer vers 28/29[27], ou, à l'instar de la formulation d'André Paul « vers la fin des années 20 »[28], avant l'arrestation et la crucifixion de Jésus[29] qui aurait eu lieu vers 30 ou 33. Quelques chercheurs optent pour une date un peu plus tardive — vers 32 — dans une chronologie qui fixe en 33 la mort de Jésus de Nazareth[30], également admise par une partie non négligeable de la recherche[31].



Jean Baptiste selon la tradition chrétienne |



La naissance de Jean le Baptiste |





L'Annonciation à Zacharie, par Anselm Sickinger (1862), maître-autel de l'église Saint-Jean-Baptiste, Ailingen (Friedrichshafen).


Dans l'Évangile selon Luc, « l'histoire de Jean Baptiste est un midrash bâti sur les récits bibliques de la naissance d'Isaac et surtout de Samuel, le précurseur de David, type du roi messianique[32]. »


Cet évangile est le seul à évoquer la naissance de Jean le Baptiste :



« Mais l’ange lui dit : « Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » (…) Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : « Non, il sera appelé Jean » (…) Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit : « Jean est son nom. »



— Évangile selon Luc[v 1]


Il est le fils du prêtre Zacharie et d’Élisabeth, que le verset Luc 1, 36 qualifie de « parente », de Marie, la mère de Jésus[v 2], alors que la tradition musulmane indique que les deux femmes sont sœurs, ce qui peut s'entendre comme demi-sœurs. Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l’archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l’Esprit saint et aura la puissance d’Élie. Une tradition qui fait de Marie la cousine d'Élisabeth, mère de Jean le Baptiste, fixe aussi le lieu de naissance de ce dernier à Sepphoris[33].



Carrière publique |





Le Baptême du Christ, par Verrocchio.


Jean mène une vie d'ascète caché dans le désert, se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. Si on suit l'Évangile selon Luc pour dater vers l'an 29 le moment où Jean Baptiste commence à prophétiser, il est à cette époque installé sur les bords du Jourdain, où il pratique le « baptême de repentance » par immersion dans l'eau, ce qui est légèrement différent de la description de son baptême par Flavius Josèphe[7]. Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue d'un personnage plus important que lui, que la tradition chrétienne interprète comme le Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III:11).


Dans l'Évangile selon Matthieu (III:13-17), Jésus vient voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répond : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier voit « l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui (Mt 3:16) », tandis « qu'une voix venue des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur » (Mt 3:17). » Dans l'Évangile selon Jean, le baptême de Jésus par Jean disparaît, ce dernier se contente de reconnaître Jésus comme « l'agneau de Dieu ».


Analysant le rôle de Précurseur que le Nouveau Testament confère à Jean, Simon Légasse souligne les distorsions que le texte chrétien doit pratiquer pour préserver l'évocation du Baptiste en écartant toute idée de rivalité possible entre le maître et le disciple. « Les évangélistes évoluent en quelque sorte sur la corde raide lorsqu'ils cherchent à arder Jean Baptiste dans les écrits où Jésus occupe la place centrale ». Ils christianisent Jean en l'incluant dans l'œuvre de salut, avec le souci de ne pas nuire à Jésus[34]. « Luc par exemple prend bien soin de ne pas porter préjudice à Jésus en exaltant le Précurseur. C'est ainsi qu'il élimine ce dernier de son récit avant que Jésus n'y fasse son apparition pour un baptême que le lecteur sait pourtant avoir été administré par Jean » (3, 19-22)[34] ».



Jean, nouvel Élie |





Saint Jean Baptiste, par Auguste Rodin, 1878 (musée d'Orsay).


Les quatre Évangiles citent, au sujet de Jean Baptiste, la prophétie d’Isaïe : (Is 40, 3) « Voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur[v 3] ».


Dans les Évangiles synoptiques, Jean est présenté comme un nouvel Élie ou comme un Élie redivivus, comme l'ont été d'autres à l'époque y compris Jésus de Nazareth[7]. Même s'il n'a pas eu de contact direct avec les esséniens, « il a été tributaire de tout un courant de réflexion sur la littérature prophétique et plus spécialement sur le message d'Isaïe ou l'enseignement d'Ézéchiel[7]. » L'audience de ce prophète apocalyptique n'a cessé de croître au point de susciter la réaction « d'Hérode » « il est de ceux qui comme déjà Amos ou Osée prennent fait et cause pour les petites gens qu'une interprétation rigoriste et outrancière de la Torah, ainsi que l'aliénation résultant de la domination romaine, écrasent[10]. » « Ceux à qui il s'en prend avec le plus de virulence sont les dépositaires du pouvoir[14] » ainsi que leurs subordonnés, soldats, collecteurs d'impôts et autres publicains[14]. Les autorités religieuses font aussi partie de ses cibles[14].


À l'époque de Jésus, la tradition juive s'attendait à ce que la venue du « Messie fils de David » soit précédée par le retour du prophète Élie mystérieusement élevé au ciel dans un char de feu (2R 2, 16)[35]. Ce nouvel Élie devait frayer un chemin pour préparer le grand jour de YHWH, en invitant les hommes à se convertir et en restaurant Israël. Dans l'Évangile selon Marc (Mc 9, 9-13) et celui de Matthieu (Mt 17, 9-13), Jésus le considère comme le précurseur (grec ancien : πρόδρομος pródromos, ce qui lui vaut d'être nommé le « Prodrome » par les orthodoxes) annoncé sous la figure d'Élie : « Je vous le dis : Élie est bien déjà venu et ils l’ont traité à leur guise. » Dans l'Évangile selon Jean (Jn 1, 19-34), Jean Baptiste nie être Élie car son auteur appartient à une communauté qui dans les années 90-100 considérait que Jésus n'était pas « le Messie fils de David qui vaincra à Jérusalem », mais « le Messie fils de Joseph qui sera vaincu à Jérusalem » (cf. Esdras IV, Rabbi Dosa dans le Talmud de Babylone, TB Soucca 52a (baraitah), et manuscrits de la mer Morte)[36].



La colère d'Hérode |





Salomé avec la tête de saint Jean Baptiste (1607), par Le Caravage.


La colère d'Hérode, tétrarque de Galilée et de Pérée, s'abat sur Jean, lequel lui reproche son union avec Hérodiade, l'épouse de son demi-frère Hérode Boëthos.


Dans l'Évangile selon Marc (VI:14-29), Hérode (dont on suppose qu'il s'agit d'Hérode Antipas, malgré le titre de « roi » que lui donne l'évangéliste[37]), excédé par les critiques au sujet de son mariage, ordonne l'arrestation de Jean et « le fait lier en prison[v 4] ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint[v 5] » et « l'écoutait avec plaisir[v 5] ».


Le Baptiste critique fortement ce mariage en disant à Antipas : « Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère (Mc 6:19) ». En effet, cette union choquait « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean Baptiste rappelait sans ménagement[37],[N 4]. Selon les Évangiles synoptiques, c'est à la suite de ces admonestations de Jean Baptiste qu'Antipas le fait jeter en prison puis décapiter quelque temps plus tard.


Peu après, un récit « plus pittoresque que solide »[38] rapporté par l'Évangile selon Marc[v 6], décrit les circonstances de la mise à mort de Jean.


« Or vint un jour propice, quand Hérode, à l'anniversaire de sa naissance (Mc 6:21) » donna « un banquet pour les grands de sa cour, les officiers et les principaux personnages de la Galilée (Mc 6:21) ». La fille d'Hérodiade dansa et « elle plut à Hérode et à ses convives[v 7] ». « Le roi » lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume »[39],[N 5]. La fille d'Hérodiade demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à la jeune danseuse qui l'offrit à sa mère Hérodiade[40]. Dans les évangiles, le nom de la fille d'Hérodiade qui se livre à la danse n'est pas précisé. La tradition retient le nom de Salomé[41]


Ce récit est inconnu de l'historien Flavius Josèphe, qui écrit d'après la commande que lui ont fait les empereurs Vespasien et Titus. Pour plusieurs auteurs, cette « séquence évangélique », « n'est pas sans évoquer le livre d'Esther[v 8],[42]. » Pour Claudine Gautier, « le récit évangélique emprunte à deux sortes de sources. Des sources vétérotestamentaires tout d’abord. Cette jeune fille à qui, parce qu’elle lui a plu au cours d’un banquet, un roi promet : « ce que tu me demanderas, je te le donnerai, jusqu’à la moitié de mon royaume » (Marc 6,23), n’est pas sans rappeler l’héroïne du livre d'Esther, à qui le roi Assuérus, séduit lui aussi au cours d’un banquet, fait mot pour mot la même promesse (Esther 5,3-6 ; 7,2). La première reçoit sur un plat la tête du Baptiste, la seconde obtient la mise à mort de Haman, le conseiller félon[43]. »


Flavius Josèphe de son côté dit simplement que Jean fut exécuté à Machéronte après y avoir été incarcéré, Hérode Antipas craignant que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte[44]. Outre cette crainte d'Hérode Antipas, Jean le Baptiste est probablement victime de sa prédication qui entend substituer l'immersion baptismale aux sacrifices, relativisant de la sorte l’importance du rôle des élites sacerdotales et celui du Temple, comme il est possible que son jugement des mœurs d'Hérode — fustigeant le souverain et son union scandaleuse avec la femme (Mc 6, 17) de son demi-frère — ait contribué également à sceller son sort[45].



Jean le Baptiste chez Flavius Josèphe |


Article détaillé : Décollation de Jean-Baptiste.

Le personnage de Jean le Baptiste apparaît fortuitement dans le XVIIIe livre des Antiquités judaïques[j 1] qui évoque une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra (roi des Nabatéens) et Hérode Antipas qui résulte d'un conflit de succession après la mort de Philippe le Tétrarque en 33-34[46].


Selon Flavius Josèphe Jean le Baptiste a été exécuté pour des raisons politiques : personnage populaire, Jean faisait de l'ombre à Hérode Antipas et pouvait user de son influence sur la foule pour provoquer une révolte contre le pouvoir en place :



« Hérode (Antipas) craignait qu'une telle faculté de persuader ne suscitât une révolte, la foule semblant prête à suivre en tout les conseils de cet homme. Il aima donc mieux s'emparer de lui avant que quelque trouble se fût produit à son sujet, que d'avoir à se repentir plus tard, si un mouvement avait lieu, de s'être exposé à des périls. À cause de ces soupçons d'Hérode, Jean fut envoyé à Machaero (probablement Macheronte), la forteresse dont nous avons parlé plus haut, et y fut tué[47]. »



Pour Pierre Geoltrain, « ce bref récit replace le mouvement de Jean Baptiste dans l'histoire, celle des soulèvements provoqués par des révoltés, tel Judas le Galiléen à la mort d'Hérode le Grand (père d'Hérode Antipas et de Philippe le Tétrarque), ou par des « prophètes » illuminés qui ameutaient des foules dans l'attente de prodiges, ou encore par d'obscurs prétendants à la royauté[48]. »



Les disciples de Jean le Baptiste |



Après la mort de Jean |




Statuette baroque polychrome en bois de Jean le Baptiste.


L'Évangile selon Jean témoigne lors de son écriture dans les années 90-100 qu'il y eut rivalité entre le mouvement des disciples de Jésus et les baptistes[49] ne l'ayant pas reconnu comme Messie. « De multiples sources attestent que des groupes vénérant le Baptiste et le considérant, pour certains, comme le Messie, ont perduré et poursuivi la polémique : qui, de Jésus ou de Jean, est le plus grand[49] ? » La communauté des mandéens, composée de fidèles de Jean le Baptiste, verra en lui l'ennemi de Jésus-Christ[50].


« Outre Jn 1, 18-21[51], deux péricopes réaffirment catégoriquement à leur tour la supériorité de Jésus sur Jean (Jn 1, 27 ; 3, 22), ce qui renvoie sans aucun doute à une polémique, non pas entre Jésus et Jean, mais entre disciples de Jésus et disciples de Jean[52]. » Parmi ceux visés par la polémique se trouvent d'autres baptistes « dont peut-être les partisans de Simon le Mage ou de Dosithée en Samarie[52]. » Pierre Geoltrain estime toutefois que l'on ne peut pas savoir si la rivalité entre les deux groupes remontait à la période où le Baptiste était encore vivant[49].



Années 50-90 |


L'Évangile selon Jean et l'arrière-plan des Actes des Apôtres laissent percevoir une lutte d'influence entre les disciples du Baptiste, qui voient en lui le Messie (Jn 3, 28), et ceux de Jésus[53].


Selon les Actes, vers 50 à Éphèse (province proconsulaire d'Asie), un Juif de naissance, venant d'Alexandrie et nommé Apollos (ou Apollonios[v 9]), est considéré par des disciples de Paul de Tarse comme faisant partie de leur mouvement, « bien qu'il connût seulement le baptême de Jean[v 10],[54] (le Baptiste) ». Ainsi, la prédication de Jean le Baptiste avait fait des adeptes en Égypte. Selon François Blanchetière, Apollos, « formé à Alexandrie dans un milieu qui ressemblait aux Thérapeutes de Philon, avait adopté le baptême de Jean. Les membres du mouvement attendaient avec impatience la venue du Christ, le roi messianique qui les délivrerait de la domination des Romains »[54]. Comme les membres de la communauté d'Éphèse, Apollos devient alors « adepte de la Voie du Seigneur » (ou instruit de la Voie du Seigneur), ce qui est le nom des partisans de Jésus[N 6]. Les communautés messianistes d'Égypte en ont probablement disparu — ou quasiment disparu — lors du massacre des Juifs d'Égypte sous Trajan qui a suivi la révolte des exilés (116-117).



Les mandéens |


Il est vraisemblable que des communautés juives baptistes se réclamant de lui aient continué à exister y compris après la répression des trois grandes révoltes juives (grande révolte (66-73), révolte des exilés (115–117), révolte de Bar Kokhba (132-135)) et notamment après la destruction de Jérusalem (135) et l'interdiction à tout Juif d'y pénétrer.


Selon la tradition des mandéens, leur communauté se serait formée autour de Jean Baptiste, ils pourraient faire partie de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Selon eux, et notamment le Haran-Gawaita[55], leur départ de Palestine aurait eu lieu en 37-38[55].


Pour André Paul ou Simon Claude Mimouni, les groupes mandéens existant actuellement en Irak et en Iran[56] relèvent du seul courant vraiment baptiste qui ait persisté jusqu'à aujourd'hui[57],[58].



Baptisme et baptême de Jean |


Articles détaillés : Baptême du Christ et Mouvements baptistes antiques.

Lors de son apparition au IIe siècle av. J.-C. « le baptisme est une forme religieuse qui reporte sur les pratiques baptismales ce qui auparavant correspondait aux pratiques sacrificielles : le salut par les baptêmes et non plus par les sacrifices, ou si l'on préfère, le salut par l'eau des baptêmes et non plus par le feu des sacrifices[59]. »


Selon François Blanchetière, au Ier siècle, outre les esséniens « entrent dans la catégorie des baptistes, tout d'abord Jean le cousin de Jésus, précisément surnommé « le Baptiste », et ses disciples très souvent évoqués par les évangélistes, ou encore l'ermite Bannous qui, au témoignage de Flavius Josèphe un temps son disciple, « prenait nuit et jour dans l'eau froide de nombreux bains de purification (Vita 11) », et de même les hémérobaptistes pratiquant le bain quotidien, les masbothéens, terme qui n'est peut-être qu'une traduction araméenne de « baptiste ». Tous ces groupes auraient été présents à Jérusalem, mais surtout sur les rives du Jourdain, avant de se replier vers la Transjordanie au moment de la première révolte[60] (vers 70). »


Selon André Paul, Jean Baptiste « pratiquait un rite d'immersion individuelle appelé « baptême » »[61]. Devenu un « homme au rayonnement notoire[61] », son surnom « dit bien l'objet de sa réputation : « le Baptiste », littéralement « l'Immerseur ». Ce mot dérive du grec baptizein, « plonger », « immerger » »[61]. « On venait à ce dernier « pour s'unir dans le baptême », dans un rite véritable d'initiation. Le but de l'acte était l'entrée signifiée, consacrée, dans un groupe d'élus »[61]. Le baptême de Jean servait également à « purifier le corps », l'âme étant purifiée au préalable « par la justice »[j 2].


Si Jean le Baptiste « compte parmi les sources directes du christianisme »[61], « la religion chrétienne se développa sur la base d'un corps de doctrines et de rites qui dépasse très largement le cadre baptismal. La survivance d'éléments judaïques ou judéo-chrétiens liés au courant baptiste de Jean est attestée au Ier siècle par les Actes des Apôtres (19, 1-7) et jusqu'au IIIe par d'autres témoins »[61].



Culte |



Fêtes de saint Jean Baptiste |


Article connexe : Fête de la Saint-Jean.

Saint Jean Baptiste, la vierge Marie et Jésus-Christ sont les trois seules personnes que l'Église orthodoxe célèbre par trois fêtes le jour de leur conception, celui de leur nativité et celui de leur mort. Les fêtes de Jean Baptiste sont les suivantes :




  • 23 septembre, conception ;


  • 24 juin, nativité ;


  • 29 août, décollation (martyre) ;


  • 24 février, 1re et 2e inventions du chef[réf. souhaitée] ;


  • 25 mai, 3e invention du chef ;


  • 7 janvier, lendemain du baptême du Christ.





Icône orthodoxe de saint Jean Baptiste.


Les Églises chrétiennes fêtent sa nativité, aussi bien en Orient qu’en Occident, six mois avant Noël, le 24 juin, au moment du solstice d’été[v 11] ; c’est une exception à la tradition de fêter les saints le jour de leur mort[62],[N 7]. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d’été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et des feux cérémoniels allumés. La pratique des feux de la Saint-Jean, directement hérités des fêtes polythéistes du solstice d'été, reste très vivace dans de nombreuses villes et villages du monde occidental.


Comme la fête de Noël pour la date de naissance de Jésus, la date du 24 juin pour fêter celle de Jean Baptiste a été choisie au Ve siècle[63]. Les deux naissances sont ainsi placées à six mois d'écart, trois jours après chaque solstice, moment où avec un moyen d'observation rudimentaire, on peut voir que la durée des jours commence à augmenter (25 décembre), ou à diminuer (24 juin). Pour l'Église catholique parvenue au pouvoir, il s'agit à la fois de « recouvrir » deux fêtes païennes par des fêtes devenues chrétiennes, mais aussi d'illustrer tant l'écart de six mois entre les nativités de Jean et de Jésus[v 12], que la phrase attribuée au Baptiste parlant de Jésus : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse[64],[v 13]. » Pour Alexandre Najjar, « l'église a ainsi christianisé le vieux rite païen qui célébrait l'astre du jour : le soleil qui commence sa descente à partir du 21 juin symbolise Jean Baptiste ; quand il recommence sa montée à partir du 22 décembre, il représente Jésus[63]. » « Entre le Précurseur et le Messie, Luc s’attache d’ailleurs à construire une rigoureuse symétrie : ils naissent à six mois d’intervalle, ce que la tradition chrétienne a conservé en célébrant leurs naissances aux deux solstices opposés. L’un naît d’une femme réputée trop vieille pour enfanter, l’autre d’une vierge ; l’un est rempli du Saint-Esprit, l’autre est conçu du même Saint-Esprit[43]. » Pour Claudine Gauthier, cette opposition si complète les ramène à l’unité et en fait des quasi-jumeaux.



Reliques |





Rufin, traduisant Eusèbe relate la tradition étonnante du « second martyre » de Jean le Baptiste : la profanation de son tombeau à Sebaste par les soldats de Julien l'Apostat en 362, les os étant brûlés mais certains récupérés par les chevaliers de Saint-Jean (tableau de Geertgen tot Sint Jans vers 1484)[65].


Les reliques attribuées à Jean Baptiste existent dans presque tous les pays chrétiens et à Damas, en pays musulman. Prétendues reliques car elles font l'objet, comme tous les corps des saints, d'un commerce international au Moyen Âge et que l'invention de reliques, même fausses, est souvent réalisée à des moments cruciaux pour les églises ou communautés monastiques, leur permettant de « sortir de difficultés financières, de réaffirmer le pouvoir d'un évêque, de défendre le bien-fondé d'une réforme, etc.[66] » Des éclats d'os du saint sont même vendus sur des sites web comme eBay[67].



Le tombeau de Sebaste (Samarie) |




La mosquée du Nabi Yahya (du prophète Jean (le Baptiste)) à Sebastia, près de Naplouse (Cisjordanie), site traditionnel où se trouvait la tombe du Baptiste.


Plusieurs textes anciens font état au IVe siècle de l'existence du tombeau de Jean Baptiste à Sebaste en Samarie, saint Jérôme témoignant des miracles liés à ce lieu de pèlerinage qui avait vertu de chasser les démons et de guérir les possédés[68]. Théodoret de Cyr en fait aussi état[69]. Rufin d'Aquilée accuse même l'empereur Julien (361-363) d'avoir ordonné la destruction de celui-ci et l'incinération du corps qui s'y trouvait, « les os brulés[70] et jetés au vent[71] ». Cet empereur est connu pour son écrit contre les chrétiens, qu'il appelle « les Galiléens »[72].


Toutefois, les historiens n'accordent que peu de crédit à ces relations polémiques, émanant d'auteurs chrétiens très hostiles à cet empereur[N 8] qui avait voulu revenir à la tolérance religieuse[73],[74],[75], avait mis en place une législation anti-chrétienne[76] et tenté d'organiser une « église païenne »[j 3],[77].




Le reliquaire de la Grande Mosquée des Omeyyades à Damas qui, selon la tradition musulmanne, contient la tête de Jean Baptiste, ce qui correspond aussi à la tradition de certaines églises chrétiennes.


En 333, le pèlerin anonyme de Bordeaux ne signale pas la présence de ce tombeau. Cette localisation près de Sébaste, impliquerait que la forteresse Machareous dont parle Flavius Josèphe ne serait pas Macheronte au fin fond sud de la Pérée, mais la forteresse Machareous, située par le même auteur au nord de la forteresse de l'Alexandrion dans d'autres de ses volumes.


Alexandre Najjar n'a toutefois aucun doute et raconte cette « terrible profanation[71] ». D'après lui, des moines auraient sauvé une partie des ossements « qu'ils transportèrent à Jérusalem et qu'ils remirent à l'abbé Philippe qui les confia à son tour à saint Athanase, évêque d'Alexandrie[71]. » C'est en tout cas ce que relate Rufin d'Aquilée.


Par contrecoup, la dispersion des cendres et l'anéantissement du corps de saint Jean Baptiste rehausse la valeur de la relique insigne de son chef, possession revendiquée par plusieurs sanctuaires[78]. En suivant ce cheminement, certains pensent donc que le corps du prophète, se trouverait sous le mur nord de la grande église d'Alexandrie, découvert en 1976[71],[N 9]. Mais de nombreux édifices religieux pensent, ou ont pensé, détenir ce corps. Ainsi un tombeau qui pourrait contenir la tête de Jean Baptiste (Yahya) se trouve dans la Grande Mosquée des Omeyyades de Damas, construite à partir de 705 sur l'emplacement de la basilique byzantine dédiée à Saint-Jean-Baptiste[79]. Selon Ibn Asakir, auteur d'un dictionnaire biographique de l'histoire de Damas en 80 volumes, lors de la construction de la mosquée le calife Al-Walīd aurait choisi de conserver à l'intérieur de son enceinte, la tête de Jean Baptiste dans son site original[80].



La grotte de Jean Baptiste |


En 2004, l'archéologue Shimon Gibson (en) prétend avoir trouvé la grotte de Jean le Baptiste[81] dans la vallée sauvage du kibboutz Tzouba (en) près d'Ein Kerem où une tradition locale qui, selon le moine Theodericus du XIIe siècle remonte à l'impératrice Hélène[82], fixe le village de naissance de Jean Baptiste. Toutefois, aucun texte antique ne vient à l'appui de cette tradition. Cette découverte laisse sceptique les historiens[83]. L'essentiel de ce qui a été trouvé est une grande citerne qui, selon Gibson, aurait servi de fonts baptismaux. Toutefois, les immersions des baptistes antiques devaient se faire impérativement dans de l'eau vive. Les fouilles archéologiques débutées en 1999, ont aussi mis en évidence des poteries datées du Ier siècle et des graffitis probablement de moines byzantins du IVe et Ve siècles dont un qui représente un personnage vêtu d'une peau de bête et tenant dans sa main gauche un bâton pastoral[84], rappelant la représentation de saint Jean Baptiste dans l'art byzantin[85].



La tête de Jean Baptiste |





Cathédrale d'Amiens, le chef de saint Jean Baptiste dans son reliquaire, œuvre de Placide Poussielgue-Rusand (1876).


L'auteur anonyme (probablement un clerc séculier) de La Vie Saint Jehan-Baptiste en 1322 rapporte que dès l'origine, la tête du saint n'a pas été inhumée avec ses os. De plus, l'histoire des trois inventions du chef de Jean le Baptiste est assez confuse à cause du nombre des informations divergentes fournies par des sources de différentes époques[86]. La divergence de ces traditions hagiographiques explique que de nombreuses églises ont revendiqué détenir comme relique insigne tout ou partie de la tête de Jean Baptiste[87] :



  • église Saint-Jean-Baptiste de l'Hebdomon à Constantinople[N 10] ;

  • monastère de l'île Saint-Yvan (Bulgarie).



Italie |




  • Basilique San Silvestro in Capite de Rome ;


  • dôme San Lorenzo de Gênes.



France |




  • Cathédrale Notre-Dame d'Amiens, le chef supposé de Jean Baptiste aurait été rapporté à Amiens par un croisé, chanoine de Picquigny, Wallon de Sarton, en 1206 ;


  • abbaye royale de Saint-Jean-d'Angély, vers 1015, un crâne est découvert et attribué à Jean Baptiste, saint patron de l'abbaye. Cependant Adémar de Chabannes, contemporain des événements qui en a fait la relation, s'est fait l'écho de réticences que cette attribution suscitait parmi les clercs.



Syrie |




  • Grande Mosquée des Omeyyades à Damas ;

  • mosquée d'al-Nouri d'Homs[88].



Les doigts de Jean Baptiste |



  • Selon Grégoire de Tours (De muliere quæ obtinuit pollicem Joannis Baptistæ…), une femme, non nommée, originaire de la ville de Maurienna (Saint Jean-de-Maurienne aujourd'hui), partit à Alexandrie, en Égypte, vers 550, pour rechercher des reliques de Saint Jean le Baptiste[89] et en rapporta un pouce (un don de Dieu), à Saint-Jean-de-Maurienne. Cette femme recevra plus tard dans les sources le nom de Tygris, puis de sainte Thècle[90],[91] Le pouce deviendra le doigt qui a montré le Seigneur puis deux doigts, comme représentés par la stalle de Thècle dans la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, et enfin, les trois doigts de la main droite. Ces reliques sont conservées dans un reliquaire dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne ;

  • un doigt de Jean figure dans le trésor de Saint-Jean-du-Doigt. Suivant les histoires, Sainte Thècle rapporta un des doigts en Normandie, où un breton vola la relique pour la rapporter à Saint-Jean-du-Doigt (Finistère) où se produisirent de nombreux miracles. D'après Albert le Grand, Anne de Bretagne fit pèlerinage à Saint-Jean-du-Doigt pour guérir son œil malade[92] ;

  • un autre doigt se trouve à Malte[92].



Autres reliques |


Une hypothétique main droite du prophète, constitue, avec l'icône de la Vierge de Philerme, le trésor des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Elle est aujourd'hui conservée au monastère de Cetinje au Monténégro.


En Bulgarie, lors de fouilles sur l'île Saint-Yvan à côté de la ville de Sozopol, les archéologues ont mis au jour les vestiges d'une église orthodoxe qui date du IVeVe siècles. Sous son autel, ont été trouvées, en 2010, dans un sarcophage une partie de la face, une dent et une phalange de la main d'un homme, qui pour certains chrétiens seraient celles de Jean le Baptiste. Les chercheurs se basent sur des inscriptions en grec ancien sur une boîte de tuf près du sarcophage mentionnant « Jean 24 juin » (jour de fête de Jean-Baptiste) et « notre serviteur Thomas », qui selon certaines théories aurait été chargé d'apporter ces reliques sur l'île.


En 2012, le service de l'université d'Oxford spécialisé dans la datation des reliques effectue une datation au carbone 14 de ces os. La datation situe ces ossements à environ 30 après Jésus Christ ce qui est compatible avec l'hypothèse st Jean-Baptiste[93].



Principales églises |




  • Basilique Saint-Jean-de-Latran de Rome ;


  • église Saint-Jean-Baptiste de Jérusalem ;

  • St John the Baptist of Coventry ;

  • San Giovanni Battista di Cesena (cathédrale) ;

  • San Giovanni Battista de Rimini (cathédrale) ;

  • San Giovanni Battista de Turin (cathédrale) ;

  • Saint-Jean-Baptiste d’Audresselles (Pas-de-Calais) ;

  • Saint-Jean-Baptiste de Kamień Pomorski (cathédrale) ;


  • Saint-Jean-Baptiste de Paris (cathédrale apostolique arménienne) ;


  • Saint-Jean-Baptiste de Châlons-en-Champagne ;

  • pour les cathédrales du même nom, voir : cathédrale Saint-Jean-Baptiste ;

  • également les édifices portant le nom de baptistère Saint-Jean.



Jean Baptiste dans la tradition musulmane |


Comme dans la tradition chrétienne, pour le Coran (VIIe s.), Jean Baptiste (Yahyâ يحيى en arabe) et Jésus (ʿĪsā عيسى) sont cousins. De même, reprenant les traditions des Evangiles apocryphes, Zacharie, le père de Jean le Baptiste, élève Maryam, la future mère de Jésus-ʿĪsā, dans le Temple, alors que celle-ci est très jeune.



La famille 'Imran à l’époque de Jean et de Jésus |



Maryam |


Article détaillé : Maryam.

Le Coran fait référence à Maryam (la Vierge Marie chez les chrétiens) comme faisant partie de la maison d’'Îmran (en arabe آل عمران, en hébreu 'Amram). Maryam (Marie) y est appelée la « fille d’'Îmran »[v 14], ce qui est plus une référence à son ancêtre que le nom de son père réel, qui n’est pas nommé dans le Coran. La tradition musulmane interprète d’ailleurs le Coran, comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu’à un père littéral. Le père ancestral dont il question est Amrân[v 15], haut fonctionnaire de pharaon, père de Moïse et de Aaron[94].



Maryam et Élisabeth sont parentes |


La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, c'est-à-dire Marie, mère de Jésus selon les évangiles, et Élisabeth, la mère de Jean le Baptiste (Yahya), descendante d'Aaron dans l'Évangile de évangile attribué à Luc[v 16]. Ce qui n'est qu'un parallèle dans la tradition musulmane est plus précis dans l'évangile attribué à Luc, puisque Élisabeth est décrite comme une « parente » de Marie dans cet évangile.


Dans la tradition chrétienne, Jean le Baptiste est le fils du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, qui serait une cousine de Marie, la mère de Jésus (l'évangile attribué à Luc dit qu'Élisabeth est « une parente » de Marie, « cousine » serait une précision apportée par la tradition orale).


Dans la tradition musulmane, Élisabeth s'appelle Îsha (ou Ashâ`) et est l'épouse de Zacharie et la mère de Yahya (le Baptiste). Selon le Dictionnaire du Coran, des historiens anciens indiquent que Îsha et Hannah (Élisabeth et Anne) « seraient deux sœurs, filles de Fâqûdh[95]. »



Une famille de rang royal |


Dans la tradition musulmane, la mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne, qui est le nom par lequel les chrétiens désignent la mère de Marie. Hannah est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse.


De même dans la tradition musulmane, « dès sa conception, Marie est consacrée à Dieu[v 17] et confiée à sa naissance à Zacharie, le père de Jean le Baptiste[v 18]. Comme dans les évangiles apocryphes, Marie est élevée au Temple de Jérusalem[96] »



'Îmran : parallèle avec le père de Moïse dans le Coran |


Le Coran se réfère au père de Moïse comme 'Îmran. 'Îmran est également, pour les musulmans, le nom du père de Marie et époux de Anne, qui n'apparaît pas dans le Nouveau Testament mais que les traditions chrétiennes appellent Joachim (Protévangile de Jacques[97]).


La sourate III du Coran porte le nom de la famille de `Imrân ou `Imrân[v 19] (en arabe : al ʿimrān, آل عمران).



Famille 'Îmran, généalogies parallèles |


La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, et Élisabeth, descendante d'Aaron dans la Bible[v 20]. Ils interprètent ces deux phrases comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu'à un père littéral. Dans l'islam, Maryam est aussi appelée la « sœur d'Aaron[98] », ce qui serait une autre référence à l'ancêtre, dont elle descendrait. Le père littéral de Maryam porte aussi le nom d''Îmran dans la tradition musulmane, bien qu'il doive être distingué du père de Moïse et Aaron, et qu'il corresponde à Joachim dans le Nouveau Testament, considéré par les musulmans comme l'un des hommes vertueux présents à Jérusalem à cette époque. La mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne. Elle est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse, à l'instar de sa fille. Anne (en arabe Hannah) et Élisabeth (en arabe Isha) étant des sœurs dans la tradition musulmane.






































Aaron *
`Amrâm 


Moïse *

Jokébed °



Myriam *

et








































'Îmran
Joachim *

ʿĪsā - Jésus *
Maryam

(Hannah)
Anne °




Élisabeth °


Yahyâ - le Baptiste*
Zacharie


° Personnage non cité par son nom dans le Coran
* Personnage cité sous un autre nom dans le Coran


« (Rappelle-toi) quand la femme d'`Imran dit : « Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C'est Toi certes l'Audient et l'Omniscient ». Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit: « Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille » ; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. « Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni. » »



— Le Coran, « La Famille d’Imran », III, 35-36, (ar) آل عمران.


Ces deux versets renvoient à la mère de Marie mère de Jésus (Anne dans la tradition chrétienne), et dans ce cas `Imran est celui que la tradition chrétienne du Protévangile de Jacques, appelle Joachim[N 11].



Jean Baptiste dans le Coran |


Le Coran parle de Jean le Baptiste qui se nomme Yahyâ en arabe, le Livre saint des musulmans décrit Jean le Baptiste comme un prophète d'Allah envoyé à son peuple.


Voici le passage concerné (sourate 19 : Marie, versets 2 à 15) :



« (2) C'est un récit de la miséricorde de ton Seigneur envers Son serviteur Zacharie, (3) Lorsqu'il invoqua son Seigneur d'une invocation secrète, (4) et dit : « Ô mon Seigneur, mes os sont affaiblis et ma tête s'est enflammée de cheveux blancs. [Cependant], je n'ai jamais été malheureux [déçu] en te priant, ô mon Seigneur. (5) « Je crains [le comportement] de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi donc, de Ta part, un descendant (6) « qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et fais en sorte, Seigneur, qu'il te soit agréable » (7) « Ô Zacharie, Nous t'annonçons la bonne nouvelle d'un fils. Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme[99]. » (8) Et [Zacharie dit] : « Ô mon Seigneur, comment aurai-je un fils, quand ma femme est stérile et que je suis d'un âge très avancé ? » (9) [L'ange] lui dit : « Ainsi sera-t-il ! Ton Seigneur a dit : Ceci m'est facile. Et avant cela, Je t'ai créé alors que tu n'étais rien. » (10) « Seigneur, dit [Zacharie], accorde-moi de Ta part un signe. » « Ton signe, lui a-t-on dit, sera que tu ne pourras point parler aux gens pendant trois nuits consécutives tout en étant bien portant. » (11) Il sortit donc du sanctuaire et s'en alla vers son peuple ; puis il leur fit signe de prier matin et soir. (12) ... « Ô Yahya, tiens fermement au Livre (la Torah) ! » Nous lui donnâmes de la sagesse dès son jeune âge, (13) ainsi que de la tendresse de Notre part et de la pureté. Il était certes pieux, (14) dévoué envers père et mère ; et ne fut ni violent ni désobéissant. (15) Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra, et le jour où il sera ressuscité vivant. »



Au verset 7, Allah dit : « Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme ». Pour Pierre Lory, « le Coran insiste sur le nom donné à l'enfant, nom qu'il serait le premier à porter. il y a là sans doute un écho à l'Évangile de Luc[v 21]. Faut-il voir dans la tendresse (« hanân » ; sourate 19, verset 3) que lui accorde Dieu une allusion à son nom hébraïque Yohanan ? Quoi qu'il en soit, le nom coranique de Jean, Yahyâ, évoque des connotations très particulières, la racine h. y. y. signifiant la vie[100]. »



Jean le Baptiste dans les arts |



En peinture |


Article détaillé : Représentation artistique de Jean le Baptiste.



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En sculpture |




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Notes et références |



Notes |




  1. Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. »


  2. Pour Simon Claude Mimouni, les nasaréens sont des Juifs baptistes aux tendances hétérodoxes qu'il ne faut pas confondre avec les nazôréens cf. Simon Claude Mimouni, « Un rituel « mystérique » des baptistes judéo-chrétiens », dans Expérience et écriture mystiques dans les religions du livre, 2000, Leiden, éd. Brill, p. 59.


  3. « Il y avait alors un homme qui parcourait la Judée dans des vêtements étonnants, des poils de bête collés sur son corps aux endroits où il n’était pas couvert de ses poils, et de visage il était comme un sauvage. En abordant les Juifs, il les appelait à la liberté en disant : « Dieu m’a envoyé pour vous montrer la voie de la Loi, par laquelle vous serez sauvés d’avoir plusieurs maîtres et vous n’aurez plus sur vous de maître mortel (tout comme Judas le Galiléen et plus généralement des zélotes) , mais seulement le Très-Haut, qui m’a envoyé. » En entendant ces paroles, le peuple était heureux ; et toute la Judée le suivait, et les environs de Jérusalem. Et il ne leur faisait rien d’autre que les plonger dans le cours du Jourdain ; et il les renvoyait en leur enseignant de cesser de faire le mal, et qu’il leur serait donné un roi qui les libérerait et soumettrait tous les insoumis, et ne serait lui-même soumis à personne. Les uns se moquaient de ses paroles, les autres y ajoutèrent foi. Il fut amené auprès d’Archélaüs, et les docteurs de la Loi se réunirent, et on lui demanda qui il était et où il avait été jusque alors. Et il répondit en disant : « Je suis l’homme que l’Esprit de Dieu m’a assigné d’être, me nourrissant de roseaux et de racines et de copeaux de bois. » Comme ils menaçaient de le torturer s’il ne cessait ces paroles et ces actes, il dit : « C’est vous qui devez cesser vos actes impurs et adhérer au Seigneur votre Dieu. » Alors, se levant avec fureur, un scribe, Simon, essénien d’origine, dit : « Tous les jours nous lisons la divine écriture, et toi, sorti aujourd’hui de la forêt comme une bête, tu oses nous faire la leçon et séduire le peuple avec tes paroles impies ? » Et il s’élança pour déchirer son corps. Mais lui, leur faisant reproche, dit : « Je ne vous découvrirai pas le mystère qui est parmi vous, puisque vous ne l’avez pas voulu. Ainsi est venue sur vous une perdition invincible, et par votre faute. » Ayant ainsi parlé, il s’en alla de l’autre côté du Jourdain ; et, sans que personne osât l’en empêcher, il continua d’agir comme auparavant. » Guerre des Juifs (Version slavone), cité par Étienne Nodet, op. cit., p. 4.


  4. Lév. 18, 16; 20, 21 ; voir aussi le rouleau du Temple des manuscrits de la mer Morte, 11Q19-20, colonne 65 qui dit : « Aucun homme n'épousera l'ex-femme de son frère, car cela constituerait une atteinte aux droits de son frère, même dans le cas où les frères ont seulement le même père et seulement la même mère. »


  5. . Raymond Edward Brown doute qu'une princesse hérodienne puisse avoir dansé ainsi que le raconte ce récit : il est vraisemblable qu'il s'agisse d'une histoire populaire ensuite dramatisée à travers nombre de représentations artistiques ; cf. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, p. 177, note 23.


  6. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:24-26 : « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquila, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. »


  7. Augustin d'Hippone, Œuvres complètes de saint Augustin, vol. 20, Louis Vivès, Paris, 1873, sermon CXCVI, p. 326 : « La nativité de saint Jean Baptiste est la seule que l’Église solennise à côté de l'anniversaire trois fois sacré de la naissance de notre Seigneur. Pour les autres saints, pour les autres élus de Dieu, nous avons appris à fêter le jour où la vie présente les enfants aux joies éternelles, après la consommation de leur tâche, leur victoire et leur triomphe sur le monde ; c’est la fin glorieuse qui consacre leurs mérites que nous célébrons en eux ».


  8. Selon Robert Browning, un auteur chrétien comme Grégoire de Nazianze va jusqu'à le considérer « comme un instrument du Diable » « Par une sélection rigoureuse des sujets, une présentation oblique, la caricature et l'exagération, il dépeint Julien comme entièrement mauvais, et se réjouit de sa mort prématurée. » La large diffusion que l'Église a fait de ses deux oraisons sur Julien, en a fait le point de vue dominant dans la partie orientale de l'Empire. Une version légendaire de la vie de Julien et l'Histoire de l'Église de Sozomène, écrite vers le milieu du Ve siècle, dont une version arménienne antérieure est connue, se réjouissent aussi de sa mort, après avoir présenté un débat allégorique entre des saints ressuscités qui attribuent à Julien tout un tas de méfaits. Même si un auteur comme Augustin d'Hippone émet un point de vue plus nuancé sur Julien lorsqu'il le mentionne incidemment dans sa Cité de Dieu, la charge initiée par Grégoire de Nazianze sera encore amplifié par l'imagination populaire par la suite.cf. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, p. 224-226.


  9. Pendant des fouilles destinées à renforcer les fondations pour restaurer l'église, les ouvriers ont trouvé une crypte. On a retrouvé dans cette crypte des reliques de la grande église d'Alexandrie, (cf. Marc Jeanson, La Lumière du désert (DVD)). Cette découverte ainsi que des traditions remontant au Moyen Âge qui disent que le « corps [de Jean Baptiste] se trouve dans la grande église de Saint Macaire sous le mur Nord », suffisent à certains chrétiens pour penser qu'il est enterré ici.


  10. Sozomène raconte que l'empereur romain Théodose Ier (fin du IVe siècle) rapporte la tête de Jean Baptiste de Chalcédoine à Hebdomon où il lui consacre une église. Source : (en) Noel Quinton King, The Religious Policy of Theodosius the Great, 379-395 A.D., University of Nottingham, 1954, p. 202



  11. Aux détracteurs du Coran, souvent des auteurs chrétiens du XIXe siècle qui ironisent en disant que Muhammad confond des personnages séparés par plusieurs siècles, il est souvent opposé ces Hadîths : « Ô ma fille Fatima, que ton cœur ne soit point affligé et qu'Allah l'épargne des doutes des hypocrites. En vérité, tu aurais dit aux mécréants que le frère de Marie portait le nom d'un des pieux Envoyés de Dieu ! Il n'est là pas sujet d'une même personne… » Et aussi, lorsque Abou Bakr fit part d'un verset où Marie mère de Jésus était dite « fille d'Imran » au Prophète, il répondit : « Allah parle de Marie, descendante d''Îmran, mère de Jésus, qu'ils divinisent. »




Sources antiques |


Versets de la Bible ou du Coran



  1. Évangile selon Luc, Lc 1. 13-18, puis Lc 1. 59-63.


  2. Évangile selon Luc, Lc 1. 36.


  3. Mc 1 1-8, Mt1, 3, Lc 3, 1-18, Jn 1, 19-34.


  4. Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 17, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.


  5. a et bNouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 20, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.


  6. Mc 6. 17-29.


  7. Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 22, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 220.


  8. Marc, vi, cf. Esth, ii, 9 ; Marc, vi, 23, cf. Esth., v, 3


  9. En 18, 24 du Texte occidental des Actes des Apôtres.


  10. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:25.


  11. Évangile selon Luc, Lc 1. 26 et Lc 1. 46.


  12. Luc 1, 24-27 et 36 : Lc 1. 36.


  13. Jn 3. 30, Évangile attribué à Jean, 3, 30, Traduction de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf.


  14. Voir la sourate 66, 12 du Coran.


  15. Bible, Exode 6, 18-20.


  16. Luc 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.


  17. Coran, sourate 3, 35.


  18. Coran, sourate 3, 37-39.


  19. Le Coran, « La Famille d’Imran », III, (ar) آل عمران.


  20. Nouveau Testament, Évangile selon Luc, 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.


  21. Évangile selon Luc, 1, 59-64.


Flavius Josephe et autres auteurs antiques



  1. Antiquités judaïques, L. XVIII, 116.


  2. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 116-118.


  3. cf. Ammien Marcellin, Histoires, livre XXII.



Références |




  1. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », 2012, 960 p., 22 cm (ISBN 978-2-13-056396-9), p. 430. Suivant les synoptiques, Hérode Antipas prend Jésus de Nazareth pour Jean le Baptiste ressuscité ; cf. Simon Claude Mimouni, op. cit. 2012, p. 407.


  2. Paul Mattei, Le Christianisme ancien de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, p. 28.


  3. Farah Mébarki et Émile Puech, Les Manuscrits de la mer Morte, éd. du Rouergue, 2002, p. 312.


  4. Bernhard Lang, International Review of Biblical Studies Brill Academic Pub, 2009 (ISBN 9004172548), page 380 : « 33/34 CE Herod Antipas's marriage to Herodias (and beginning of the ministry of Jesus in a sabbatical year); 35 CE – death of John the Baptist ».


  5. Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Noésis, 1997, p. 25.


  6. Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Noésis, 1997, p. 26.


  7. a b c d e et fFrançois Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216.


  8. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.


  9. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd. Cerf, Paris, 2001, p. 213.


  10. a et bFrançois Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216-217.


  11. André Paul, Les mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr.


  12. André Paul, Encyclopædia Universalis, article « NAZARÉENS, religion »


  13. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 240.


  14. a b c d e f g h et iFrançois Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 217.


  15. a et bÉmile Puech, « Jean-Baptiste était-il essénien ? », dans Pierre Geoltrain (dir.), Aux origines du christianisme, Folio/Histoire, 2000 (ISBN 978-2-07-041114-6), p. 173-174.


  16. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135), Cerf, 2001 (ISBN 978-2-204-06215-2), p. 216.


  17. Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Noésis, 1997, p. 27.


  18. Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, « Folio », 2000, p. XV.


  19. Marie-Émile Boismard, « Aenon près de Salem (Jean II, 23) », Revue biblique no 80, 1973, p. 218-219.


  20. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.


  21. a et bMarie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livre III, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Cie éditeurs, p. 14.


  22. (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 376.


  23. a et bGilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 139 no 3, 1995, p. 800 [lire sur Persée].


  24. a et bGilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 139 no 3, 1995, p. 799 [lire sur Persée].


  25. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 3-4 ; également publié dans la Revue biblique no 121, 2014, p. 267-282.


  26. Étienne Nodet, Machéronte (Machærus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 14 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.


  27. Voir parmi les synthèses généralistes : Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe au IIIe siècle. Des prêtres aux rabbins, éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p. 430 ; Knut Backhaus, « Echoes of Wilderness : the historical John the Baptist », dans Tom Holmén et Stanley E. Porter, Handbook for the Study of the Historical Jesus, vol. II, éd. Brill, 2011, p. 1780 ; William Horbury (éd.), William David Davies (éd.) et John Sturdy (éd.), The Cambridge History of Judaism, vol. 3 : The Early Roman Period, 2008, p. XXXIV ; Paul Mattei, Le Christianisme ancien de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, p. 28 ; « John the Baptist », dans R. J. Zwi Werblowski et Geoffrey Wigoder (éds.), The Oxford Dictionnary of Jewish Religion, Oxford University Press, 1997, p. 378 ; Paul W. Hollenbach, « John the Baptist », dans David Noel Freedman (éd.), The Anchor Bible Dictionary, éd. Doubleday, 1992, vol. 3, p. 887-899. Parmi les ouvrages spécialisés ou monographiques : Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, éd. Pygmalion, Paris, 2011, p. 223-224, 296 ; Farah Mébarki et Émile Puech, Les Manuscrits de la Mer Morte, éd. du Rouergue, 2002, p. 312 ; E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule. From Pompey to Diocletian: a Study in Political Relations, éd. Brill, 2001 (rééd.) p. 185 ; Ben III Witherington, New Testament History: A Narrative Account, Baker Academic, 2001, p. 132.


  28. André Paul, « Jean le baptiste : L'homme qui révéla le Christ », Le Monde des religions, no 74,‎ novembre 2015, p. 41.


  29. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, éd. Pygmalion, Paris, 2011, p. 223-224


  30. Bruce Metzger, The Oxford Companion to the Bible, 1993, éd. Oxford University Press, p. 283, 120.


  31. « Blinzer (Prozess, p. 101-102) a énuméré les options d’environ cent auteurs concernant l’année de la mort de Jésus : aucun de ceux qu’il cite n’a opté pour l’an 34 (en fait, c’est le cas de Zeitlin) ou 35, alors qu'un à trois d’entre eux privilégiaient respectivement les années 26, 27, 28, 31, 32 et 36. Treize ont opté pour 29, cinquante-trois pour 30, et vingt-quatre pour 33 - ce qui rejoint la fourchette évoquée ci-dessus. » ; Raymond Edward Brown, La Mort du Messie (trad. de l'anglais), éd. Bayard 2005, (éd. orig. 1994), p. 1512.


  32. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd. Cerf, Paris, 2001, p. 315.


  33. (en) Richard R. Losch, All the Places in the Bible, Xlibris Corporation, 2013, p. 475.


  34. a et bSimon Légasse, « Jean-Baptiste et Jésus dans les Évangiles synoptiques », dans Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, « Folio », 2000, p. 185-186.


  35. Émile Puech, « Les manuscrits de la mer Morte et le Nouveau Testament », dans Aux origines du christianisme, dir. Pierre Geoltrain, 2000, Gallimard, Paris, p. 162.


  36. Marie-Émile Boismard, « L'évangile de Jean et les Samaritains », dans Le judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 87-95.


  37. a et bÉtienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172 extrait en ligne.


  38. Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, éd. Hachette, coll. Pluriel, 2009, p. 27.


  39. Dominique Casajus, citant Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, octobre-décembre 2009 [Lire en ligne sur Archives de sciences sociales des religions, no 148].


  40. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 220.


  41. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, p. 177, note 23.


  42. André Paul, « Hérodiade ou Hérodias (~17-39) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le 6 juillet 2012).


  43. a et bDominique Casajus, Au sujet du livre de Claudine Gauthier : Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Archives de sciences sociales des religions, no 148, octobre-décembre 2009.


  44. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe au| IIIe siècle. Des prêtres aux rabbins. éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p. 406.


  45. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe au IIIe siècle. Des prêtres aux rabbins. éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p. 430.


  46. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle : Des prêtres aux rabbins, éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p. 408 ; Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 215 ; E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 189.


  47. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.


  48. Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard et le Monde de la Bible, Folio, 2000, p. XV-XVI.


  49. a b et cPierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Paris, Gallimard et le Monde de la Bible, Folio, 2000, p. XV.


  50. Simon Légasse, « Jean Baptiste et Jésus dans les Évangiles synoptiques », dans Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Gallimard et le Monde de la Bible, « Folio », 2000, p. 183.


  51. « Nul n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l'a fait connaître. Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : Qui es-tu ? Il confessa, il ne nia pas, il confessa : Je ne suis pas le Christ. - Qu'es-tu donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? Il dit : Je ne le suis pas. - Es-tu le prophète ? Il répondit : Non. » cf. Nouveau Testament, évangile selon Jean 1, 18-21.


  52. a et bFrançois Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 218.


  53. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 217-218.


  54. a et bFrançois Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, p. 229.


  55. a et b(en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 510.


  56. La survivance de ces minorités est fortement menacée, particulièrement depuis le déclenchement de la Seconde Guerre d'Irak.


  57. André Paul, Les mouvements baptistes.


  58. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, p. 228, 229.


  59. Paul B. Fenton, Roland Goetschel, Expérience et écriture mystiques dans les religions du livre, Leyden, éd. Brill, 2000,p. 56.


  60. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 50.


  61. a b c d e et fAndré Paul, Les mouvements baptistes, § Flavius Josèphe et Jean le Baptiste, dans Clio, mai 2005 [lire en ligne].


  62. « Nativité de saint Jean Baptiste », sur catholique.org.


  63. a et bAlexandre Najjar, Saint Jean Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 123.


  64. Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, 2008, p. 238.


  65. Philippe Boutry, Pierre-Antoine Fabre, Dominique Julia, Reliques modernes : cultes et usages chrétiens des corps saints des Réformes aux révolutions, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 2009, p. 440.


  66. Michèle Gaillard, « Les Reliques. Objets, cultes, symboles », Médiévales, vol. 20, no 40,‎ 2001, p. 168-169.


  67. (en) Betty Spackman, A profound weakness: Christians and kitsch, Piquant, 2005, p. 386.


  68. Saint Jérôme, Ep. 103.


  69. Alexandre Najjar mentionne saint Jérôme, Théodoret de Cyr et Rufin d'Aquilée, Saint Jean Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.


  70. Alexandre Najjar qui cite ici : Eugenio Alliata et Michele Piuccirillo, La tombe de Jean Baptiste, Le Monde de la Bible, p. 35-36.


  71. a b c et dAlexandre Najjar, Saint Jean Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.


  72. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 139.


  73. Yannis Constantnidès, dans Julen l'apostat, Défense du paganisme : contre les Galiléens.


  74. Salomon Frieder, La tolérance religieuse dans l'histoire sociale de l'Europe : du Moyen Âge à la Révolution française), Impr. des arts et métiers, 1957, p. 14.


  75. René Braun, Jean Richer, L'Empereur Julien : de la légende au mythe, 1981.


  76. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, p. 171-176.


  77. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, p. 177-180.


  78. Dany Sandron, Amiens. La cathédrale, Éditions Zodiaque, 2004, p. 177.


  79. Phillip K. Hitti, History of Syria, Including Lebanon and Palestine, Gorgias Press, 2004, p. 514.


  80. Jill Caskey, Adam S. Cohen, Linda Safran, Confronting the Borders of Medieval Art, 2011, Brill, Leyde et Boston, p. 131.


  81. (en) Shimon Gibson, The Cave of John the Baptist: The First Archaeological Evidence of the Truth of the Gospel Story, Arrow Books, 2005.


  82. Teddy Kollek, Moshe Pearlman, Pilgrims to the Holy Land: the story of pilgrimage through the ages, Weidenfeld and Nicolson, 1970, p. 107.


  83. Estelle Villeneuve, « La grotte de Jean le Baptiste ? », Le Monde de la Bible, no 162,‎ novembre-décembre 2004, p. 49-50.


  84. Graffiti du personnage vêtu d'une peau de bête.


  85. « Grotte de Jean-Baptiste ».


  86. Edina Bozoky, La politique des reliques de Constantin à Saint Louis : protection collective et légitimation du pouvoir, Éditions Beauchesne, 2007, p. 111.


  87. (en) Thomas J. Craughwell, Saints Preserved, Crown Publishing Group, 2011, p. 156.


  88. Hans Dieter Betz, Religion Past & Present, Brill, 2007, p. 651.


  89. Une partie des reliques du saint avaient été transférées au IVe siècle dans un martyrium construit sur les ruines du Sérapéum d'Alexandrie, sanctuaire païen détruit pour servir explicitement à la christianisation de ce lieu. Cf. Pierre Maraval, Lieux saints et pèlerinages d'Orient : histoire et géographie des origines à la conquête arabe, Cerf, 1985, p. 51.


  90. Jean Prieur, Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, 1999(ISBN 978-2-8420-6465-5), p. 20-23.


  91. Abbé Truchet, Histoire hagiologique du diocèse de Maurienne, Chambéry, 1867 [lire en ligne], p. 13-37.


  92. a et bPierre-Marie Auzas, Le trésor de Saint-Jean-du-Doigt, catalogue chronologique, t. LIX, Mémoires de la société d'histoire et archéologie de Bretagne, 1982.


  93. « Interrogations sur des ossements de St Jean-Baptiste », sur lefigaro.fr, 15 juin 2012.


  94. Mohamad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, article « 'Imrân et sa famille », Laffont, Paris, 2007, p. 417.


  95. Mohamad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, article « 'Imrân et sa famille », Laffont, Paris, 2007, pp. 417-418.


  96. Jean-Marc Moschetta, Jésus, fils de Joseph: comment comprendre aujourd'hui la conception virginale de Jésus, L'Harmatan, Paris, 2002, p. 153.


  97. Jacques le Mineur, « Protévangile de Jacques le Mineur (chapitre IV) », sur « L'Antiquité grecque et latine ».


  98. Le Coran, « Marie », XIX, 28, (ar) مريم.


  99. Selon Pierre Lory, « il y a là sans doute un écho à l'Évangile de Luc (Lc 1. 59-64) » ; il rapproche le nom coranique de Jean, Yahyâ, à la racine h. y. y. signifiant la vie, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435.


  100. Pierre Lory dans Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435.


  101. Selon une légende locale amiennoise, la princesse juive s'apprête à lui donner un coup de couteau tandis que Salomé d'évanouit, probablement victime du « mal saint-Jean », c'est-à-dire l'épilepsie.



Voir aussi |



Articles connexes |


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Bibliographie |



Historiens |




  • François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, 2001(ISBN 978-2-204-06215-2).


  • Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF (ISBN 978-2-13-056396-9).


  • Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011 (ISBN 9782756404721).


  • (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992 (ISBN 0-8006-2621-4).


  • Pierre Geoltrain, Aux origines du christianisme, Introduction, Gallimard et le Monde de la Bible, « Folio », 2000.


  • Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 139, no 3, 1995.


  • Étienne Nodet, « Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste », Revue biblique no 121, 2014, p. 267-282.


  • Pierre Lory dans Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007.


  • André Paul, Qumran et les Esséniens. L’éclatement d’un dogme, Cerf, 2008.


  • Collectif universitaire, Jean-Baptiste le Précurseur au Moyen Âge, Presses universitaires de Provence, 2014, 240 p. (ISBN 9782853994989, lire en ligne)
    étude de textes médiévaux concernant la vie de Jean-Baptiste ou s'y référant.




Essais |




  • Patrick Banon, Le Jumeau du Christ, biographie de Jean-Baptiste, éditions des Presses de la Renaissance, 2010 (ISBN 978-2-7509-0520-0).


  • Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, Paris, 2005 (ISBN 2-85704-854-8).




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