Vidéaste (Web)





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Un vidéaste web (souvent surnommé youtubeur en référence à YouTube ou parfois podcasteur[1]) est un vidéaste qui réalise et publie régulièrement du contenu vidéo sur un site d’hébergement de vidéos (typiquement YouTube), un blog, ou un réseau social.


Cette activité peut générer une rémunération grâce aux recettes de la publicité en ligne, au financement participatif, ou aux partenariats commerciaux (sponsoring, placement de produit), permettant aux réalisateurs de développer des séries ou d'investir dans du meilleur matériel, voire de se verser un salaire.


Depuis les années 2010, le développement et la professionnalisation de cette activité provoque l'émergence de vedettes.




Sommaire






  • 1 Histoire


  • 2 Professionnalisation


  • 3 Production et rémunération


    • 3.1 Publicités


    • 3.2 Partenariats commerciaux


    • 3.3 Diversification de l'activité


    • 3.4 Financement participatif




  • 4 Problématiques et controverses


    • 4.1 Réutilisation de contenu soumis au droit d'auteur


    • 4.2 Conditions de monétisation de YouTube


    • 4.3 Utilisation des enfants


    • 4.4 Publicité dissimulée


    • 4.5 Relations avec les autres médias




  • 5 Conventions


  • 6 Thématiques abordées


    • 6.1 Humour


    • 6.2 Jeux vidéo


    • 6.3 Beauté


    • 6.4 Contenu éducatif et vulgarisation


    • 6.5 Politique


    • 6.6 Arts et critique d'art


      • 6.6.1 Cinéma


      • 6.6.2 Musique


      • 6.6.3 Littérature






  • 7 Formats de contenu vidéo


  • 8 Vidéastes et chaînes notoires


    • 8.1 YouTube


      • 8.1.1 Vidéastes


      • 8.1.2 Chaînes




    • 8.2 Dailymotion


      • 8.2.1 Vidéastes


      • 8.2.2 Chaînes






  • 9 Bibliographie


  • 10 Notes et références


  • 11 Voir aussi


    • 11.1 Articles connexes







Histoire |


Les premiers vidéastes sont apparus aux États-Unis, pays d'origine de YouTube, vers 2006[2] ; puis la pratique s’est étendue au monde entier, ainsi qu'à plusieurs autres sites de partage de vidéos[3].


En France, les premiers vidéastes Web publient au départ essentiellement sur la plateforme Dailymotion, pour ensuite favoriser YouTube (comme Cyprien Iov, Norman Thavaud, Hugo Dessioux, etc.)[4]. Ils ont en effet réalisé que leurs vidéos attiraient une plus grande audience sur YouTube que sur Dailymotion[5]. Le terme youtubeur (youtuber en anglais) est un néologisme dérivé du nom du site[6].


Internet connaît un grand succès dans le partage de contenu vidéo à caractère humoristique ou didactique. C'est un média libre et ouvert, laissant une liberté quasi-totale tant dans le visionnage que dans la publication[7]. Diverses thématiques se sont développés, tels que les vidéos sur le thème de la beauté et du maquillage, les vidéos de vulgarisation, les vidéos de jeux vidéo, les clips musicaux ou des thèmes plus politiques.


Certains vidéastes Web, grâce à leur visibilité sur Internet et à la viralité de leurs vidéos, attirent une communauté plus ou moins importante, jusqu'à devenir des vedettes[8],[7]. Les vidéastes les plus connus comptent plusieurs millions d'abonnés, ainsi qu'un ou plusieurs milliards de vues au total[9].


Le développement de ce média est surtout important chez les jeunes. Ce phénomène est donc parfois mal compris par les parents et a des conséquences sur l'éducation[7].



Professionnalisation |


Parmi des millions de vidéastes, la plupart postent des vidéos pour le plaisir et ont un métier en parallèle[10]. Pour d'autres, l'activité de vidéaste est passée de loisir à travail rémunéré, voire à temps plein pour certains[10],[11].


Les vidéastes dits « professionnels » produisent souvent des vidéos plus travaillées que celles des amateurs, et mobilisent parfois une équipe de techniciens. Dans cette optique, des vidéastes peuvent être employés et produits par de grands groupes, tels que Groupe M6 avec le collectif Golden Moustache. D'autres peuvent être totalement indépendants, comme Antoine Daniel.


Tout comme pour les autres métiers artistiques, il est difficile de tirer un revenu stable et substantiel de son activité de vidéaste, même lorsque certaines vidéos « font le buzz »[12],[10].


Du point de vue fiscal, même si le statut de vidéaste sur le Web n'est pas encore clairement défini, il est considéré comme un vrai métier et reconnu par la loi. À partir d’un certain seuil, le vidéaste devra payer des impôts sinon il sera dans l’illégalité[11]. Selon des estimations, en France, plusieurs dizaines de personnes réussiraient à bien gagner leur vie grâce à YouTube[12].


En 2015, le magazine Forbes publie pour la première fois un classement des youtubeurs les plus riches, avec en tête le vidéaste suédois PewDiePie, qui à 25 ans a déjà gagné 12 millions de dollars, suivi dans le top 10 par des youtubeurs américains et britanniques (Smosh, Fine Brothers, Rhett and Link...)[13].



Production et rémunération |



Publicités |


Les vidéastes sont généralement rémunérés grâce à une régie publicitaire qui place des publicités avant, durant ou après leurs vidéos[14]. Ces publicités peuvent être évitées, notamment à l'aide d'un logiciel antipub tels qu'Adblock Plus ou UBlock Origin, ce qui fait perdre de l'argent aux sites d'hébergements (qui perd ainsi cet espace de publicité qu'elle aurait dû vendre) ainsi qu'indirectement aux vidéastes, qui ne touchent pas la somme escomptée[15].


De façon à optimiser leurs revenus, les vidéastes peuvent s'allier avec des réseaux multichaînes. Ces entreprises se sont rapidement révélées quasi-indispensables, comme elles se servent de leur influence pour faire céder les ayants droit lorsqu'il est question de réutilisation de contenu[15]. Agissant comme des régies publicitaires, elles touchent un pourcentage des revenus issus de la publicité[16],[17]. Les networks peuvent être perçus comme un signe de la professionnalisation de l'activité de vidéaste sur le Web.



Partenariats commerciaux |


En outre, les vidéastes peuvent s'allier à des marques, s'accordant par exemple sur des placements de produit[18]. La plupart des concepts de vidéos (ceux au cours desquels le vidéaste évoque des produits) sont compatibles avec un partenariat commercial entre un vidéaste et une marque[19].


Les partenariats laissent aux vidéastes une marge de manœuvre plus ou moins inexistante selon les marques, allant jusqu'à leur imposer un script défini[réf. souhaitée].


Par exemple, certains vidéastes littéraires tirent un revenu grâce à un lien qu'ils affichent, pointant vers la page internet où l'on peut acheter le livre sur Amazon.com. Ils touchent alors quelques centimes sur chaque vente par leur biais[17].


Ces partenariats sont souvent apportés aux vidéastes par des agences de communication (« agences d'influence »), ou sont maintenant proposés directement par des plates-formes de mise en relation entre les marques et les vidéastes, comme Influence4brands[20] en France, Famebit (racheté par Google[21]) aux États-Unis, ou Buzzoole en Italie[22].



Diversification de l'activité |


Certains vidéastes profitent de leur notoriété pour créer des lignes de cosmétiques ou de vêtements (à l'instar de Michelle Phan)[23]. D'autres peuvent profiter de leur notoriété pour apparaître au cinéma (c'est le cas de Cyprien Iov, Natoo et Squeezie, qui ont été sollicités pour le doublage du film Bob l'éponge, le film : Un héros sort de l'eau).



Financement participatif |


Lorsque les recettes publicitaires ne suffisent pas pour permettre l'émancipation d'un vidéaste et le perfectionnement de son contenu, il peut en appeler à sa communauté pour l'aider à produire son contenu : c'est du financement participatif. Cette pratique est permise par de nombreux sites, tels que la plateforme américaine Patreon, ou la plateforme française Tipeee. Ces plateformes permettent aux spectateurs de verser une somme d'argent définie à chaque fois qu'une vidéo d'un certain vidéaste est publiée.


Le financement participatif peut également être sollicité pour des productions plus importantes et des projets d'envergure. En ce cas sont utilisées des plateformes de financement participatif traditionnelles. C'est le cas de l'émission Chroma de Karim Debbache, Gilles Stella et Jérémy Morvan, financée via le site web Ulule[24],[25].



Problématiques et controverses |



Réutilisation de contenu soumis au droit d'auteur |


Les vidéastes se sont souvent heurtés à l'impossibilité de réutiliser, dans leurs vidéos, des contenus soumis au droit d'auteur, tels que des extraits de films, des musiques, et autres ; étant dépendants de la plateforme sur laquelle ils publient (cela est par exemple le cas sur la plateforme YouTube).


En 2011 et 2012, les trois traités dits SOPA, PIPA et ACTA ont tour à tour failli être adoptés. Cela aurait eu pour conséquence l'interdiction de réutiliser des contenus soumis au droit d'auteur sur le web. SOPA et PIPA ont fait l'objet de nombreuses manifestations d'opposition, tant réelles que virtuelles, qui leur ont valu un report sine die.


En 2012, une pétition est lancée pour stopper l'ACTA sur le site Avaaz.org[26],[27], et le message est relayé par plusieurs youtubeurs, qui considèrent ces traités comme liberticides et prévoient la difficulté, si ce n'est l'impossibilité, de continuer à produire du contenu si le traité venait à être adopté[28]. Le traité est finalement rejeté.


En décembre 2013, YouTube fait l'objet d'une polémique, lorsque le site apporte quelques modifications à sa politique concernant les droits d'auteur, et qu'en conséquence de nombreuses vidéos sont strikées (comprendre supprimées). En effet, les modifications de Content ID[29] permettent de remonétiser ou de supprimer des vidéos contenant des extraits vidéos ou audios soumis au copyright. Jusqu'alors les youtubeurs sont soumis au fair use, qui leur permet d'utiliser des contenus sous copyright dans le cadre d'un travail créatif. Avec ces changements, les ayants droit ont la possibilité d'agir sur les vidéos créées par les youtubeurs, en les monétisant à leur place lorsqu'il s'agit de youtubeurs connus ayant un fort potentiel en termes de recettes publicitaires, ou en les supprimant purement et simplement lorsqu'il s'agit de youtubeurs anonymes ou peu notoires[30].


Depuis 2013, les youtubeurs (vidéaste sur Youtube) sont limités dans l'utilisation de contenus non libres, ce qui relance une vague de contestation chez les Youtubeurs anglophones, posant à YouTube la question « Where's the Fair use ? » (Où est le Fair use ?)[31].



Conditions de monétisation de YouTube |


Certaines plateformes de partage de vidéos ont inscrit dans leurs conditions d'utilisation que toute vidéo devait répondre à certains critères de bienséance (pas de violence verbale, de contenu à caractère sexuel, de contenu ayant trait ou incitant à la consommation de substances illicites, ou encore de contenu traitant de sujets sensibles tels que les conflits armés, la politique, les catastrophes naturelles[32]...) pour être éligible au partenariat avec les annonceurs. C'est le cas de YouTube, qui en commençant à démonétiser des vidéos en septembre 2016, a déclenché une vive polémique[33],[34],[35].



Utilisation des enfants |


Certaines chaînes Web publient du contenu mettant en vedette des enfants. Parmi les secteurs touchés par ces pratiques, l'unboxing. Il existe en effet des chaînes où des enfants sont filmés en train de déballer des jouets, face caméra. Ce genre de vidéos, d'abord apparu aux États-Unis, s'est répandu sur la plateforme YouTube francophone avec l'apparition de chaînes comme Studio Bubble Tea, Démo Jouets et Swan The Voice[36],[37],[38].


Plusieurs vidéastes se sont indignés de cette utilisation des enfants. La publication de vidéos sur le Web est une activité lucrative, qui de surcroît expose les personnes apparaissant dans ces vidéos aux yeux du grand public, alors que parfois même les parents ne se montrent pas[39]. Les enfants manqueraient de recul pour comprendre ce qui leur arrive. Le rythme de publication, parfois jusqu'à une fois par jour, est aussi critiqué. Certains internautes considèrent de plus que les enfants, public ciblé par ce type de contenu, sont plus influençables ; et que le fait qu'ils regardent peut-être quotidiennement des vidéos incitant selon eux à la surconsommation pose un problème moral[40],[41],[42].


Début 2017, Mike et Heather Martin, parents de cinq enfants et propriétaires de la chaîne américaine « DaddyOFive » de plus de 776 000 abonnés, perdent la garde de deux leurs enfants, que Mike avait eu avec une première femme et qu'ils s'amusaient à humilier en vidéo. Par exemple, ils leur faisaient croire qu'ils étaient adoptés, détruisaient leurs jeux ou les encourageaient à se frapper.


L'affaire, dévoilée sur le Web anglophone au grand public par le vidéaste Philip DeFranco (en) et dans la francophonie par Le Roi des rats[43],[44], est largement médiatisée. Les parents, qui ont supprimé les vidéos en question, s'excusent dans une vidéo publiée sur leur chaîne. C'est la mère biologique qui obtient la garde de ses enfants[39],[45],[46].



Publicité dissimulée |


Il arrive que des vidéastes soient rémunérés par une entreprise pour parler de ses produits sans que cette relation commerciale ne soit explicitement mentionnée[47],[48]. L'autopromotion est également pratiquée[49]. En France, des enquêteurs de la DGCCRF se penchent sur ces pratiques de publicités dissimulées en 2016, et s'intéressent aux cas d'une dizaine de YouTubeurs ayant perçus des sommes comprises entre 20 000 et 100 000 euros pour promouvoir une marque de voiture, sans que la relation contractuelle les liant au constructeur ne soit mentionnée[50].


En janvier 2014, Microsoft aurait négocié un accord commercial avec Machinima, fournisseur de contenu sur YouTube, pour garantir une contrepartie financière en cas de promotion avantageuse pour la Xbox One, avec comme seule condition que l'accord reste confidentiel. Révélée par Ars Technica[51], l'information corrobore les fuites du site iGR, qui mettait en lumière les consignes données par Machinima à ses « partenaires influents »[52]. Les conditions rendues publiques sur Pastebin dévoilent que les « influenceurs » devaient s'engager à « ne pas porter atteinte à Machinima, la Xbox One ou n'importe lequel de ses jeux »[53],[54].


Également en 2014, lors de la sortie de La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor, la société Warner Bros. rémunère de nombreux vidéastes, dont PewDiePie, jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de dollars pour promouvoir le jeu sur YouTube et les réseaux sociaux[55]. L'accord interdit la mention de bugs ou de problèmes liés au logiciel. La Federal Trade Commission rapporte en 2016 que la plupart des vidéos ne sont pas signalées comme sponsorisées, et plusieurs de ces vidéastes mentionnent seulement avoir reçu un accès anticipé au jeu[56].



Relations avec les autres médias |






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Beaucoup de vidéastes se sont plaints que les médias de masse (télévision, presse écrite et sites d'actualité) donnent d'eux une image négative, voire diffamatoire, les présentant comme des gens immatures et/ou vénaux. Ainsi, le passage de Natoo dans l'émission On n'est pas couché a suscité de nombreuses critiques, certains estimant que le comportement de Léa Salamé envers la vidéaste était condescendant et méprisant, lui demandant combien sa chaîne lui faisait gagner et si elle allait « vraiment faire ça toute sa vie », alors que la vidéaste était initialement venue pour faire la promotion de son livre.


La critique la plus souvent adressée à ces médias est de davantage s'intéresser au revenu des vidéastes qu'au fond de leur activité[10]. Ainsi, les vidéastes Poisson Fécond et Romain TeaTime ont reçu dans leur studio des journalistes de France Télévisions, et se sont aperçus au moment de la diffusion que l'entreprise avait écarté les passages où ils ne parlaient pas d'argent, et ne les avaient pas informés que le sujet serait exclusivement centré sur leurs revenus.


Beaucoup de vidéastes, dont Antoine Daniel[57] et Mathieu Sommet, ont boycotté les Web Comedy Awards, car ils considéraient que les médias de masse — en l'occurrence la chaîne de télévision W9 — n'avaient aucune légitimité pour primer les vidéastes[58] ; d'autant plus que les vidéastes récompensés avaient la plupart du temps des liens commerciaux passés ou présents avec les partenaires de l'émission ou W9.



Conventions |


Les vidéastes sont parfois invités à des conventions, comme la Paris Games Week ou la Japan Expo, ayant souvent trait à la culture populaire et Internet.


En France, des rassemblements spécialisés sur l'activité de vidéaste sont organisés depuis 2015 (contrairement, par exemple, aux États-Unis, où des conventions spécialisées sont organisées depuis 2010, avec la VidCon).


En mai 2015, Neocast, regroupant 45 youtubeurs au Palais de la musique et des congrès à Strasbourg, a réuni 5000 personnes[59],[60].


Les 7 et 8 novembre 2015, Paris a accueilli le festival Video City, rassemblant plus de 150 youtubeurs proposant des séances de dédicaces, des démonstrations ou encore des conférences d'aide à la création de vidéos[13].


Au Québec, la première rencontre destinée à l'univers de YouTube, nommée OhMyFest!, s'est tenue les 16 et 17 juillet 2016 au Monument national à Montréal[61].



Thématiques abordées |


Même si internet permet d'aborder tous les sujets, certaines thématiques ressortent :



Humour |


L'humour étant très présent sur internet, et une grande part des vidéastes produit du contenu comique.


Les monologues comiques, sous forme de podcast, constituent un type de vidéos qui siège parmi les premiers apparus sur YouTube, et qui a connu et connaît une grande popularité auprès du public francophone (cf. le succès de Cyprien ou de Norman, respectivement les premier et deuxième youtubeurs francophones par nombre d'abonnés). Ils possèdent toutes les caractéristiques d'un sketch, augmenté grâce au montage vidéo[62]. Les vidéastes adeptes de ce type de contenu se basent souvent sur des événements communs de la vie quotidienne, jouant ainsi sur l'identification du spectateur. D'autres vidéastes francophones connus officient dans le monologue comique, comme Hugo Dessioux (Hugo Tout Seul).


Des caméras cachées sont également publiées sur le web. C'est le cas des vidéos de Rémi Gaillard, par exemple.


Des vidéos insolites, propices au buzz, sont publiées en grand nombre sur le web. Elles peuvent parfois être à l'origine de mèmes. Ces vidéos sont parfois utilisées par d'autres vidéastes, les incluant dans un réel concept, par exemple :



  • le zapping, suite de vidéos insolites, comme le « Zap2Spi0n » ;

  • la vidéo de réaction, où est commentée une ou plusieurs vidéos insolites du même thème, parfois à l'aide de gags et de scènes parodiques, comme sur la chaîne anglophone h3h3Productions ;

  • la revue de vidéos, où sont commentées plusieurs vidéos insolites au thème différent. Ce concept de vidéos est notamment employé par Antoine Daniel (What the Cut !?) et Mathieu Sommet (Salut les Geeks). Le concept de revue de vidéos a été initialement popularisé par l'émission Equals Three (=3), du vidéaste américain Ray William Johnson.



Jeux vidéo |


Les vidéos avec pour thème le jeu vidéo sont divisées en de nombreux concepts distincts :



  • les let's play, aussi appelés playthrough ou encore walkthrough, sont des vidéos dans lesquelles un ou plusieurs joueurs se filment en train de jouer à un jeu vidéo. Les différentes appellations renvoient en théorie à des buts bien précis, mais qui varient selon les vidéastes. Par exemple, PewDiePie ou Squeezie produisent ce type de vidéos ;

  • les speedruns sont des vidéos dans lesquelles sont filmées la pratique du même nom, le speedrun, qui consiste à finir un jeu vidéo le plus rapidement possible[63] ;

  • les sketchs, où le jeu vidéo est utilisé comme un moyen de mettre en scène des actions comiques. Le Joueur du grenier développe ce principe ;

  • les tutoriels, avec pour but d'instruire, de donner des astuces[64] ;

  • les unboxing ou présentations de matériel de jeu. Par exemple, Benzaie produit ce type de contenu ;

  • les analyses socio-culturelles, engageant une réflexion sur le jeu vidéo en lui-même, sur ses mécanismes et sur l'industrie vidéo-ludique. Par exemple, Usul (via 3615 Usul[65]) et l'équipe du NESBlog[66] produisaient ce type de contenu.


Les vidéos sur le jeu vidéo peuvent être orientées sur des jeux vidéo dits « triple A » (issus de grands studios de développement[67]), sur des jeux vidéo indépendants (issus de petits studios de développement), ou même sur des jeux vidéo anciens (il s'agit alors d'une pratique nommée rétrogaming[68], avec pour vidéastes notoires le Joueur du Grenier ou encore l'Angry Video Game Nerd).


Les joueurs disposent de moyens conséquents afin de partager leur expérience. Sur console, les grandes entreprises du jeu vidéo lient des partenariats avec YouTube, tels que Sony et sa PlayStation 4. Cela permet aux joueurs de poster facilement leurs vidéos, par le biais d'une interface dédiée[69]. Sur PC également, enregistrer ses sessions de jeux est devenu très simple grâce à plusieurs logiciels[70]. Grâce à tous ces moyens de partage, YouTube devient un grand réseau où les joueurs partagent leurs expériences.


En 2013, YouTube entre en concurrence avec Twitch, qui vient alors d'obtenir le monopole de la diffusion de jeu vidéo en direct et en ligne. Le site se popularise, grâce aux possibilités qu'il offre aux joueurs de diffuser leur session de jeu en direct et d'interagir avec ses viewers grâce au tchat[71]. Fin 2016, YouTube lance sa propre plateforme, nommée YouTube Gaming, qui regroupe vidéos et directs autour de l'univers des jeux vidéo[72].



Beauté |


Les vidéos beauté sont majoritairement réalisées par des femmes, qui donnent des conseils esthétiques, principalement de maquillage.


C'est un type de vidéos qui, comme les autres, fait parfois l'objet de partenariat avec les marques de cosmétiques. Le public friand de ce type de contenu est considérablement influencé par les vidéastes actuels, d'où une recrudescence de chaînes similaires, parfois tenues par des personnes très jeunes[73],[74].


Par exemple, EnjoyPhoenix, Bethany Mota, CutiePieMarzia, Shera Kerienski produisent ce genre de vidéos.


Ce type de vidéos englobe plusieurs concepts qui lui sont spécifiques :



  • les get ready with me (ou GRWM, en français, « préparez vous avec moi »), où le vidéaste se filme en train de se préparer et de se maquiller ;

  • les do it yourself, (ou DIY, en français « faites-le vous-mêmes »), où le vidéaste montre comment réaliser quelque chose par le travail manuel ;

  • les haul, présentation de produits achetés ;

  • les tutoriels, soit présentations de maquillages ou de coiffures destinées à la récréation.


Les vidéastes œuvrant dans le domaine de la beauté ont un impact grandissant sur leur public[75]. Elles deviennent des exemples, et certaines jeunes adolescentes les imitent en mettant à leur tour des vidéos en ligne. Certaines youtubeuses connues ont elles-mêmes commencé jeunes, ignorant l'engouement qu'allaient susciter leurs vidéos[76]. Ces vidéastes sont devenus en elles-mêmes un media puissant. Une étude[77] a montré par exemple qu'en 2015, on passait plus de temps sur les chaines des principales vidéastes beauté que sur les principaux sites féminins.


Elles sont en outre de plus en plus convoitées par les grandes marques, par le fait qu'elles ont établi une proximité avec leurs abonnés. Notamment Sananas devenue égérie d'Yves-Saint-Laurent pour la nouvelle campagne digitale de la marque ou encore BlackBeautyBag, qui devient quant à elle, égérie pour la célèbre marque Armani pour l'opération Web Beauty Pop-Up mais aussi pour la marque de mode française Kookai. Le jeune Brendan Jordan, devenu une icône gay dans le monde 2.0, surnommé « la teen-diva », est devenue égérie de la marque American Apparel et a recréé les poses qu'il avait prises dans la vidéo qui l'a rendu populaire ou encore SoUrbangirl qui est devenue le nouveau visage de la pub Cacharel Amor-Amor.


Leur popularité leur a aussi permis de toucher le monde littéraire comme avec Icônne écrit par Natoo, un livre-magazine faits de photos qui parodie la presse féminine, #EnjoyMarie écrit par EnjoyPhoenix, Princesse 2.0 par Andy Raconte.



Contenu éducatif et vulgarisation |


De plus en plus de chaînes YouTube visant à vulgariser des sujets relatifs aux sciences se sont développées au milieu des années 2010, alors qu'auparavant on y trouvait presque exclusivement du contenu humoristique (certes encore majoritaire)[78].


Ainsi, des vidéastes tels que Bruce Benamran (e-penser)[79] ou David Louapre (ScienceÉtonnante)[79] vulgarisent les sciences en général[78]. Léo Grasset (DirtyBiology) propose, lui, des vidéos dans le domaine de la biologie[79]. Mickaël Launay (MicMaths) traite des mathématiques[78],[80] et Julien Ménielle (Dans ton corps) de la médecine[81]. Dr Nozman, quant à lui, propose des vidéos sur des sujets aléatoires, similaires à ceux cités précédemment, ou bien répond dans ses vidéos à des questions proposées par des utilisateurs[82] et Max Bird sur les idées reçues[81],[83],[84]. Les langues sont traitées par Ma vie aux EU pour l'anglais[79] et par Tête de linote pour le français[79] .


Vsauce en est un représentant sur le YouTube anglophone.


Certaines vidéos traitent de sciences humaines et sociales telles que l'histoire (Nota Bene[79], Y-stoire), la psychologie (LePsyLab) ou la philosophie (Dany Caligula[85], Cyrus North[86] ou la web-série Et tout le monde s'en fout).


Certaines chaînes telles qu'Axolot (Patrick Baud), Doc Seven (William Van de Walle), Poisson fécond[87] ou Trash[88] abordent des thèmes plus généraux dans des domaines variés et peuvent prendre la forme de tops. D'autres, telle la chaîne Le Fil d'Actu[89],[90],[91] (Tatiana Ventôse, Tommy Lasserre, Yohann Delozier), traitent d'actualité sous la forme d'un journal hebdomadaire.



Politique |





Antoine Léaument, de la chaîne Le Bon Sens, en juillet 2017.


L'année 2017 étant chargée en politique en France par l'élection présidentielle et les élections législatives, les vidéastes politiques font leur apparition sur le réseau social, de la même façon que les politiques[92]. Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle sous l'étiquette France insoumise, surpasse les autres[93],[94],[95],[96], avec plus de 300 000 abonnés en avril 2017[81], comparé aux 50 000 de François Asselineau, pourtant considéré par Slate, avec Alain Soral, comme pionniers sur la plateforme[95]. Certains, tels Le Bon sens (Antoine Léaument)[97],[98], Demos Kratos[99] (Julien Malara[100]) ou encore Osons Causer (Ludovic Torbey, Stéphane Lambert et Xavier Cheung)[101],[102],[103],[104] portent un message politique, alors que d'autres, HugoDécrypte (Hugo Travers, devenu partenaire avec LCI[105])[106], Accropolis (Jean Massiet)[107],[108], Cyrus North[109] ou Usul via Mes chers contemporains (qui se déclare tout de même de gauche[110]), offrent un avis plus ou moins neutre.



Arts et critique d'art |



Cinéma |


Beaucoup de vidéastes réalisent du contenu avec pour thème le cinéma. Il peut s'agir de critiques, de chroniques, ou de courts-métrages.


Le Fossoyeur de Films, Karim Debbache (Chroma, Crossed) ou encore le Nostalgia Critic sont autant de vidéastes et de chaînes traitant du cinéma.



Musique |


Les vidéos musicales sont des vidéos dans lesquelles il est question de performance musicale et/ou vocale, ou de l'analyse de celles-ci :



  • les clips vidéo, publiés sur le Web pour faire la promotion d'une chanson déjà existante. Ils sont enclins à compter des nombres de vues parmi les plus importants du site de partage ;

  • les créations originales, exclusives au Web. PV Nova produit ce type de contenu ;



  • les reprises de titres déjà existants. Smooth McGroove produit ce type de contenu ;

  • les analyses et critiques, pouvant aussi bien concerner la chanson (par exemple LinksTheSun[111]) que le clip vidéo (par exemple MisterJDay[112]).



Littérature |


Les chroniqueurs littéraires sur YouTube, ou sur les autres plateformes de vidéos, sont connus sous le nom de « booktubeurs » (contraction de « book », livre, et « youtubeur ») et ont d'abord fait leur apparition aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans le monde hispanophone à la fin des années 2000[113],[17].


Dans la francophonie, c'est au début des années 2010 que le phénomène apparaît.


Les booktubeurs s'adressent la plupart du temps à un public jeune et mettent en place les mêmes procédés que les autres youtubeurs, telles que l'« unboxing »[17] (le fait d'ouvrir un colis devant sa caméra et qui vient du monde du jeu vidéo), ce qui les intègre parfaitement dans cette communauté.


Les principaux booktubeurs français sont : Margaud Quartenoud, Nine Gorman, Bulle Dop, Le souffle des mots, Lili Bouquine.



Formats de contenu vidéo |


Certains formats de vidéos sont courants quelle que soit la thématique abordée, parmi lesquels :



  • les FAQ, des vidéos dans lesquelles les vidéastes répondent aux questions des internautes ;

  • les vlogs, où les vidéastes se filment dans leur vie de tous les jours ou lors d'un événement ;

  • les revues, tests de produits de consommation ;

  • les vidéos d'achats, où les vidéastes présentent leurs dernières acquisitions ;

  • les tutoriels, qui apportent un enseignement ou une méthodologie ;

  • les unboxings, où le vidéaste présente divers objets ;

  • les tags, des vidéos « gages » ou des vidéos spéciales : Draw My Life, Back To School, Too Much Information et autres (ce concept est particulièrement répandu dans les chaînes beauté ou humoristiques).



Vidéastes et chaînes notoires |



YouTube |



Vidéastes |


Ci-dessous, le tableau récapitulant les 10 vidéastes actifs sur YouTube comptant le plus d'abonnés en France, puis dans le monde (chaînes sans vidéaste ou de rediffusion exclues)[114],[115].





Chaînes |


Article principal : Liste des chaînes YouTube ayant le plus d'abonnés.

Ci-dessous les tableaux récapitulant les 10 chaînes YouTube comptant le plus d'abonnés, d'abord en France, puis dans le monde[114],[115].





Dailymotion |



Vidéastes |




Chaînes |


Ci-dessous, le tableaux récapitulant les 10 chaînes Dailymotion comptant le plus d'abonnés tous pays confondus[116].




Bibliographie |


  • Divina Frau-Meigs, « Les youtubeurs : les nouveaux influenceurs ! », Nectart, Éditions de l'Attribut, no 5,‎ février 2017, p. 126-136 (ISBN 9782916002439, présentation en ligne)


Notes et références |




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