Maire
Pour les articles homonymes, voir Maire (homonymie).
Le maire (forme féminine : la mairesse ou la maire au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Suisse romande[a], le maire ou la maire en France[b]) est une personne physique représentant l'autorité municipale. Ce titre est utilisé en France, dans les provinces et territoires francophones ou bilingues du Canada, dans deux cantons de la Suisse romande (Genève et Jura), dans différents territoires autrefois sous domination française ainsi qu'en république démocratique du Congo (pour les villes).
Le titre correspondant est :
bourgmestre en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg, et dans les communes (subdivisions d'une ville) de la république démocratique du Congo ;
syndic (syndique au féminin) dans deux cantons suisses (Fribourg et Vaud) et en Vallée d'Aoste ;
président du conseil communal dans le canton de Neuchâtel[3] ainsi qu'au Maroc ;
président du conseil municipal dans le canton du Valais[4].
L'élection du maire ou sa désignation, son rôle et ses attributions sont variables selon les villes ou les pays concernés. Il peut être le détenteur du pouvoir exécutif au niveau d'une ville ou d'un village, comme en France, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Dans un gouvernement à gérance municipale, comme dans certaines villes du Canada et des États-Unis, le maire n'a qu'un rôle protocolaire, le conseil étant le détenteur du pouvoir exécutif.
Sommaire
1 Terminologie
2 Canada
2.1 Québec
3 États-Unis
4 France
4.1 Féminisation
5 Italie
6 Malte
7 Maroc
8 Pologne
9 République démocratique du Congo
10 Royaume-Uni
11 Notes et références
11.1 Notes
11.2 Références
12 Voir aussi
12.1 Articles connexes
12.2 Liens externes
Terminologie |
Le substantif masculin[5],[6],[7],[8] « maire » est la substantivation[5],[6] de l'ancien français[6],[8]maire[5],[6],[7],[8], adjectif[5],[6],[7] signifiant proprement,[7]« plus grand »[5],[6],[8],[9], lui-même issu du latin major[5],[6],[7],[8] (« plus grand »[5],[6],[7]), comparatif de magnus[6] (« grand »[6]). Il est à rapprocher des adjectifs mayor (en espagnol) ou maggiore (en italien), qui ont le même sens ; tous provenant du latin major[10]. En dehors de son utilisation dans le contexte décrit ci-dessus, ce mot n'est plus usité en français moderne.
La substantivation de l'ancien français maior, cas régime de l'adjectif maire, a donné les substantifs masculins « maïeur » et « mayeur »[11].
Canada |
Selon la répartition des compétences dans le système fédéral canadien, les municipalités sont de juridiction exclusivement provinciale. Le rôle du maire et le fonctionnement des municipalités est donc différent d'une province à l'autre.
Québec |
Au Québec, les maires sont élus tous les 4 ans à date fixe. L'élection du maire se fait indépendamment de celle des conseillers. À l'exception de la ville de Montréal, un candidat à la mairie ne peut se présenter aussi comme conseiller. Le maire incarne, de concert avec les conseillers municipaux, les pouvoirs exécutifs de la municipalité. Il possède aussi un droit de veto qui lui permet de refuser d'approuver une décision pourtant majoritaire du conseil municipal. Toutefois ce droit de veto est dit suspensif, c'est-à-dire qu'il ne permet que de repousser à une séance ultérieure du conseil municipal la question soulevée. Si la disposition est adoptée de nouveau, le maire ne peut plus y mettre son veto. Il doit l'accepter.
Selon l'article 52 de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., c. C-19), les pouvoirs du maire se décrivent comme suit : « Le maire exerce le droit de surveillance, d'investigation et de contrôle sur tous les départements et les fonctionnaires ou employés de la municipalité, et voit spécialement à ce que les revenus de la municipalité soient perçus et dépensés suivant la loi, et à ce que les règlements et les ordonnances du conseil soient fidèlement et impartialement mis à exécution. Il soumet au conseil tout projet qu'il croit nécessaire ou utile, et lui communique toutes informations et suggestions relatives à l'amélioration des finances, de la police, de la santé, de la sûreté, de la propreté, au bien-être et au progrès de la municipalité ». Le maire possède également un pouvoir de suspension des employés et des fonctionnaires municipaux, pouvoir qui est toutefois soumis à certaines conditions (art 52 al.2 LCV). Le Code municipal du Québec (L.R.Q., c. C-27.1) prescrit lui aussi à peu près les mêmes pouvoirs (art. 142 CM).
Le Code civil du Québec octroie également au maire le pouvoir de célébrer les mariages civils.
Advenant une absence temporaire ou permanente du poste de maire, un maire suppléant exerce l'entièreté des pouvoirs du premier magistrat, à l'exception du droit de veto, et ce jusqu'à l'élection ou la désignation par le conseil d'un nouveau maire. La Loi sur les cités et villes exige qu'un maire suppléant soit toujours nommé par le conseil pour une période de 4 mois[12]. Le terme pro-maire est également utilisé pour désigner le maire-suppléant[13].
À Montréal, on désigne par le mot maire aussi les dirigeants principaux des arrondissements.
L'Office québécois de la langue française préconise l'emploi du mot maire ou mairesse pour désigner une femme exerçant de telles fonctions[14]. L'usage a cependant fixé la forme mairesse[15].
États-Unis |
Aux États-Unis, un maire est élu pour quatre ans. À la tête du gouvernement municipal, il ne fait pas partie du conseil municipal.[réf. nécessaire]
France |
En France, le maire est élu par le conseil municipal, depuis la loi municipale du 5 avril 1884, qui institue notamment l’élection du maire et de ses adjoints par le conseil municipal[16] pour un mandat, initialement de 4 ans[17], puis, en 1929[18], de six ans renouvelable. La fonction de maire ne peut être exercée que par un citoyen français titulaire de ses droits civils et civiques. Il est secondé par des adjoints également élus par le conseil municipal en son sein.
Les maires français ont un rôle important car ils assurent une double fonction, en étant à la fois agent de l’État et agent de la commune en tant que collectivité territoriale. Ils exécutent les délibérations du conseil municipal, qu'ils président et dont ils fixent l'ordre du jour, mais disposent aussi de pouvoirs propres importants, en matière d'urbanisme, de police administrative (ordre public) et de personnel dont ils assument le recrutement et la direction, notamment.
Si les rôles et responsabilités des maires sont identiques globalement, quelle que soit la taille de la commune, des règles particulières s'appliquent néanmoins aux trois plus grandes villes françaises, Paris, Lyon et Marseille, à la banlieue parisienne, et, pour des raisons historiques, aux communes de l'Alsace-Moselle.
Les fonctions de maire donnent lieu à l'attribution d'une indemnité fixée selon la taille de la commune et votée par le conseil municipal.
Féminisation |
Officiellement, c’est le 11 mars 1986 que le Premier ministre français Laurent Fabius adresse aux membres de son gouvernement une circulaire prescrivant la féminisation des noms de métiers, des fonctions, grades ou titres dans les textes réglementaires et dans tous les documents officiels émanant des administrations et établissements publics de la République française. Cette circulaire n'a depuis jamais été abrogée. Elle est réaffirmée par la circulaire du 6 mars 1998. En 1999, le CNRS - Institut national de la langue française publie un guide d’aide à la féminisation des noms de métiers qui suggère d'utiliser « madame la maire » et « une maire » en français[19], mais l'Académie française recommande l'usage de la forme classique « madame le maire » et « un maire »[1].
Italie |
En Italie, le maire est appelé sindaco (« syndic »), sindaci au pluriel (au féminin, sindaca et sindache).
Malte |
Les maires de Malte sont appelés sindki (sindku au singulier).
Maroc |
Pologne |
Le terme de maire (en polonais mer (pl)) est employé en polonais (à l'exception de certaines courtes périodes) uniquement pour certains pays étrangers comme la Biélorussie, le Canada, la France, la Roumanie, la Russie, l'Ukraine.
Pour désigner le chef de l’administration municipale en Pologne, il existe trois termes selon la taille de la commune et ou de la ville :
- pour les grandes villes (généralement plus de 100 000 habitants) on emploie le titre de président (en polonais prezydent (pl)) ;
- pour les autres localités ayant le statut de ville (miasto) ou de commune mixte (gmina miejsko-wiejska) on emploie le titre de bourgmestre (en polonais burmistrz) ;
- les chefs des communes rurales ont le titre de Wójt (pl), souvent traduit maire en français.
Par ailleurs les chefs de village (sections de commune) ont le titre de sołtys, traduit en français comme prévôt ou comme maire.
La fonction de président du conseil municipal et celle de chef de l'exécutif communal sont séparées.
République démocratique du Congo |
En république démocratique du Congo, les villes sont subdivisées en communes. Le détenteur du pouvoir exécutif de la ville porte le titre de maire, et celui de bourgmestre au niveau communal. La capitale, Kinshasa a un gouverneur.
Royaume-Uni |
En Angleterre et au pays de Galles, le terme de maire (en anglais mayor et en gallois maer) est attribué à l'un des conseillers élus, normalement pour un an seulement, qui n'a qu'un rôle cérémoniel. Dans quelques grandes villes, on emploie le titre de lord-maire (Lord Mayor). Le véritable chef de l'administration municipale est le leader of the council (« chef du conseil »).
À Londres il y a un maire et un lord-maire, et leurs fonctions sont différentes :
- le lord-maire de Londres est responsable seulement pour la Cité de Londres, et son mandat n'est que d'un an ;
- le Maire de Londres est responsable pour la région du Grand Londres, et son mandat est de quatre ans, et renouvelable.
En Écosse, le véritable chef de l'administration municipale est aussi le leader of the council (« chef du conseil »). Le provost, que l'on traduit généralement par « prévôt » ou « maire », n'a qu'un rôle cérémoniel (c'est l'un des conseillers élus). Dans les quatre villes principales de l'Écosse (Édimbourg, Glasgow, Dundee et Aberdeen), on emploie le titre de Lord Provost[c].
Notes et références |
Notes |
Les deux appellations (la mairesse et la maire) sont admises au Québec. En Suisse romande c'est plutôt la mairesse.
En France l'appellation au masculin (Madame le maire) a été recommandée par l'Académie française[1] en 2014 et reste la plus employée. L'appellation au féminin (la maire) a été recommandée dès 1986 par le premier ministre et se répand progressivement[2].
En anglais le terme pour la femme d'un maire de sexe masculin est mayoress ou Lady Mayoress, mais un maire de sexe féminin, en général, préfère être appelée mayor ou Lord Mayor. Les termes provost et Lord Provost sont unisexes.
Références |
« La maire | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le 15 septembre 2016)
« Hélène Mandroux, la maire de Montpellier, est revenue mercredi matin sur Europe 1 sur le titre de champion de France de football remporté dimanche soir par le club héraultais après sa victoire 2-1 à Auxerre. » — (Europe 1, article C'était de la folie à Montpellier, site Europe 1.fr, le 21 mai 2012)
Composition du conseil communal de Neuchâtel.
Composition du conseil municipal de Sion.
« Maire », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens 1) (consulté le 12 décembre 2016).
Définitions lexicographiques et étymologiques de « maire » (sens B, 2) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 12 décembre 2016).
Entrée « maire » sens 4, Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, t. 3 : I – P, Paris, Hachette, 1874, 1396 p., gr. in-4o(notice BnF no FRBNF30824717, lire en ligne [fac-similé]), p. 390 (lire en ligne [fac-similé]) (consulté le 12 décembre 2016).
Entrée « maire », sur Dictionnaires de français en ligne, Larousse (consulté le 12 décembre 2016).
L. Godefroy, Dictionnaire de l'ancien français.
Dictionnaire du latin Gaffiot, édition 1934.
Définitions lexicographiques et étymologiques de « maïeur » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 12 décembre 2016).
Ville de Longueuil, « Maire suppléant », sur longueuil.quebec (consulté en février 2018)
Gouvernement du Québec, « Portail Québec - Fiche du terme », sur http://www.thesaurus.gouv.qc.ca (consulté en février 2018)
Gouvernement du Québec, « Maire », sur Office québécois de la langue française, 2012
Gouvernement du Québec, « Madame la mairesse », sur Office québécois de la langue française, 10 novembre 2005
Article 76 de la loi du 5 avril 1884, Léon Morgand, La loi municipale : commentaire de la loi du 5 avril 1884 sur l'organisation et les attributions des conseils municipaux. Organisation, Berger-Levrault, Paris, 1884-1885, p. 36, sur Gallica.
Article 41 de la loi du 5 avril 1884, Léon Morgand, La loi municipale : commentaire de la loi du 5 avril 1884 sur l'organisation et les attributions des conseils municipaux. Organisation, Berger-Levrault, Paris, 1884-1885, p. 24, sur Gallica.
Guillaume Marrel, Renaud Payre, L'allongement du mandat en 1929 : une redéfinition de l'espace politique municipal, in Le temps des mairies, Frédéric Sawicki dir., Politix, n° 53, 2001, p. 59-86 (en ligne).
CNRS - Institut national de la langue française, « Guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions », La Documentation française.
Voir aussi |
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Articles connexes |
Alcalde (Espagne, Colombie, Bolivie, Pérou, Mexique et Venezuela)- Liste des capitouls de Toulouse
- Gérant municipal
- Gouvernement à gérance municipale
- Maire du palais
Syndic (Suisse, Vallée d'Aoste et Andorre)
Viguier
Župan (Slovénie)- World Mayor Award
Liens externes |
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