Ambassadeur
Pour les articles homonymes, voir Ambassadeur (homonymie).
Un ambassadeur est un représentant d'un État auprès d'un autre, ou parfois auprès d'une organisation internationale. C'est le rang le plus haut au sein de la hiérarchie diplomatique. On l'emploie aussi au sens figuré, pour qualifier toute personne chargée d'un message ou d'une mission quelconque.
Sommaire
1 Missions de l'ambassadeur
1.1 Deux types d'ambassadeurs
2 Statut des ambassadeurs par pays
2.1 France
2.2 Cas particuliers
2.2.1 Pays du Commonwealth
2.2.2 Saint-Siège
3 Dans l'histoire
3.1 Dans l'Antiquité et le Moyen Âge
3.2 En France sous l'Ancien Régime
4 Femmes
5 Notes et références
6 Annexes
6.1 Articles connexes
6.2 Liens externes
Missions de l'ambassadeur |
L'ambassadeur, en tant que chef de poste d'une mission diplomatique, est le subordonné d'un gouvernement. Il tient son pouvoir de lui et ne l'exerce qu'en son nom et sur sa demande expresse (sauf, pour des affaires courantes qui ne nécessitent pas un message ministériel), (s'appuyant ainsi notamment, en ce qui concerne les ambassadeurs de France, sur le décret du 1er juin 1979[1]). Il se doit de protéger les ressortissants de son pays, de négocier avec le gouvernement local et de défendre les intérêts de son pays.
Il se tient au courant de l'évolution et de la situation du pays dans lequel il a été nommé pour en informer son propre gouvernement. Il est en outre responsable de l'unité et de la cohérence de la représentation de son pays, généralement sous l'autorité du ministre des Affaires étrangères dont il dépend. En revanche, il représente le gouvernement complet et chacun des ministres, jouant ainsi un rôle d'intermédiaire entre les services de sa mission et les départements dont ils relèvent.
L'ambassadeur est aussi chargé de promouvoir des relations amicales et de développer les relations économiques, culturelles, scientifiques et militaires entre les deux pays.
En tant que haut fonctionnaire, il est chargé de faire « fonctionner » l'administration, à savoir coordonner et animer l'action des services civils qui composent la mission diplomatique dont il est le chef.
Un ambassadeur a droit au prédicat d’Excellence (Son Excellence étant abrégé en S.E.). En revanche, les ambassadeurs français n'ont en principe pas droit au prédicat d’Excellence dans leur pays d'origine, ni de la part des citoyens français, où qu'ils se trouvent, qui leur donnent simplement du Monsieur l'Ambassadeur. Les ambassadeurs américains, quant à eux, sont appelés Honorable par leurs concitoyens et Excellence par les étrangers.
Deux types d'ambassadeurs |
- La dignité : l'ambassadeur de carrière (diplomate de carrière) le devient à la fin de sa carrière, juste après le poste de Premier conseiller. Cet ambassadeur est généralement indépendant du changement de chef d'État ou de gouvernement. En France, un ambassadeur peut être élevé à la dignité d'« ambassadeur de France », conférée intuitu personae, titre qu'il conserve alors à vie[2].
- La fonction : l'ambassadeur est nommé par le pouvoir de son pays afin de le représenter auprès du gouvernement de sa résidence. Il n'en possède le titre que pendant la durée de sa mission.
Statut des ambassadeurs par pays |
France |
En France, la nomination des ambassadeurs, et, plus généralement, des agents diplomatiques et consulaires, est régie par un décret de 1969[3], qui définit aussi le rang du personnel diplomatique, l'avancement, les détachements et les affectations. En particulier, l'emploi de chef de mission diplomatique est réservé en priorité aux Ambassadeurs de France et aux ministres plénipotentiaires, voire exceptionnellement à des conseillers de première classe. Les ambassadeurs sont nommés par le Président de la République, en Conseil des ministres, sur proposition du Ministère des Affaires étrangères. Cette nomination peut donc revêtir un caractère politique, selon le pays concerné. Généralement, ils sont choisis et affectés en fonction de leur expérience et de leur grade dans la hiérarchie diplomatique.
Une fois désigné, l'ambassadeur doit recevoir l'agrément du pays où il se rend. À son arrivée, il transmet au Chef de l'État accompagné du ministre des Affaires étrangères du pays d'accueil, les lettres de créance lui conférant alors l'immunité et les privilèges liés à son rang, en vertu des conventions internationales régies par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
Il existait une tradition de "dynasties" familiales dans la diplomatie : issues de la noblesse (les Saint-Aulaire, Margerie, La Boulaye) ou de la haute bourgeoisie (Cambon, François-Poncet) qui ont joué un rôle important aux XIXe et XXe siècles.
Cas particuliers |
Pays du Commonwealth |
Les pays membres du Commonwealth n'échangent pas entre eux des ambassadeurs mais des haut-commissaires ; les ambassades sont alors désignées sous le nom de Haut-commissariat. L'ambassadeur est le représentant du chef de l'État auprès du chef d'un autre État. À l'origine, les membres du Commonwealth avaient en partage le souverain britannique comme chef de l'État et ne pouvaient donc s'échanger un ambassadeur. Ce n'est plus le cas aujourd'hui puisque la majorité des pays membres de cette organisation sont des républiques ayant leur propre chef de l'État, mais la tradition est demeurée. Par exemple, le Royaume-Uni a un Haut-commissariat au Nigéria (et non une ambassade), la République de Singapour a un Haut-commissariat en Australie, et ainsi de suite. Les représentants des pays du Commonwealth dans les pays non-membres sont toutefois des ambassadeurs ; ainsi, le Royaume-Uni a bien une ambassade en France.
Saint-Siège |
Le Saint-Siège n'envoie pas d'ambassadeurs à l'étranger mais des nonces apostoliques. Ceux-ci possèdent cependant le même rang que les ambassadeurs dans la hiérarchie diplomatique. Actuellement tous les nonces sont des archevêques.
Dans l'histoire |
Dans l'Antiquité et le Moyen Âge |
Depuis la plus haute Antiquité, les États avaient l'habitude d'envoyer des ambassades dans les autres pays, pour des missions spécifiques, quand un de ceux-ci l'estimait nécessaire : ainsi, Caton l'Ancien fut envoyé par Rome en ambassade à Carthage, d'où il revient pour mettre en garde le Sénat devant la renaissance de la puissance punique. Seules les cités italiennes, au Moyen Âge, entretenaient des ambassades permanentes, à cause de l'intensité de leurs relations et du besoin de résoudre des conflits permanents, armés ou non, qui les opposaient. Pour faciliter leur mission, les ambassadeurs de ces cités bénéficiaient d'une immunité vis-à-vis des états où ils étaient en poste et ne les quittaient qu'en cas de guerre entre les deux cités. Après les Guerres d'Italie (1494-1559), les états européens prirent l'habitude d'envoyer des ambassades permanentes dans les autres états européens. Cette pratique fut après généralisée au monde entier.
En France sous l'Ancien Régime |
On distingue deux types d'ambassadeurs :
- Les ambassadeurs ordinaires, qui résident auprès du prince.
- Les ambassadeurs extraordinaires, envoyés dans une cour pour une mission particulière ou lors d'un événement important.
Femmes |
Alors qu'elles obtiennent des droits politiques à partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, les femmes restent rares dans le milieu diplomatique jusqu'à la seconde moitié du siècle. Les premières femmes ambassadrices par pays sont l'Arménienne Diana Abgar en 1918, la Russe Alexandra Kollontaï en 1923, l'Américaine Ruth Bryan Owen en 1933, la Mexicaine Palma Guillén y Sánchez en 1935, la Danoise Bodil Begtrup en 1949, la Canadienne Margaret Meagher en 1958 ou encore la Française Marcelle Campana en 1972.
Notes et références |
« Décret 679-433 du 1er juin 1979 relatif aux pouvoirs des ambassadeurs et à l'organisation des services de l'État à l'étranger. » (consulté le 28 mars 2011).
Ambassades et consulats, sur le site France Diplomatie.
« Décret 69-222 du 6 mars 1969 relatif au statut particulier des agents diplomatiques et consulaires. » (consulté le 28 mars 2011).
Annexes |
Articles connexes |
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- Ambassade
- Mission diplomatique
- Diplomate
- Convention de Vienne sur les relations diplomatiques
- Ministre plénipotentiaire
Liens externes |
[PDF] Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961)
Rapport d'information de M. Adrien Gouteyron, rapporteur spécial des crédits des affaires étrangères pour le Sénat : les cadres supérieurs du Quai d'Orsay : une réforme à engager d'urgence.
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