Podolie
Pour l’article homonyme, voir Podolie (district de Nové Mesto nad Váhom).
XIIe siècle –
Population | Ukrainiens |
---|
Ve siècle | Expansion des Slaves à partir de la Volhynie voisine |
---|---|
IXe siècle | Arrivée des Varègues : la Podolie fait partie de la Rus' de Kiev |
957 | Christianisation de la Rus' de Kiev |
1223 | Invasion tatare : la Podolie est pillée |
1386 | Début de la période polono-lituanienne |
1672-99 | Période turque (la Podolie revient ensuite à la Pologne) |
1793 | Période russe |
1922 | Début de la période soviétique |
1921-36 | Terreur rouge, famines (années 1920-1930) et grandes purges : diminution de la population |
1941-44 | occupation allemande : crimes de guerre et génocide des Juifs : la diminution démographique continue |
1944 | Seconde période soviétique, nouvelle famine, puis redressement démographique après la mort de Staline |
1991 | Indépendance de l'Ukraine |
La Podolie (en ukrainien : Поділля, Podillia ; en polonais : Podole et en russe : Подолье, Podol'e) est une région historique européenne située au centre-ouest de l’Ukraine. Ses capitales successives ont été Bratslav, puis Kamianets-Podilskyï jusqu’en 1914 et ensuite Vinnytsia. Le nom de Kamianets-Podilskyï vient de kamin’ (камінь) signifiant « rocher » en vieux slave, et de Po-dol'na (По-дольна) signifiant « autour des vallées » en vieux slave. C’est en effet un plateau au relief de collines et de vallées, parcouru par le fleuve Boug méridional et bordé au sud-ouest par le fleuve Dniestr.
Sommaire
1 Géographie
2 Histoire
3 Transports
4 Art
5 Littérature
6 Notes et références
7 Voir aussi
Géographie |
Histoire |
Au XIe siècle la Podolie est une marche-frontière peuplée de bergers et mercenaires volochovènes et disputée entre les Slaves sédentaires au nord et les peuples nomades de la steppe pontique au sud. Elle est ensuite intégrée dans la principauté ukrainienne de Galicie-Volhynie au XIIe siècle. Ravagée par les Tatars en 1240 et 1260, elle fut conquise par la Lituanie en 1350. En 1386 la Podolie intègre l’Union polono-lituanienne qui y élève des forteresses sur le Dniestr, à Kamianets et à Mohiliv, qui avec les citadelles moldaves de Hotin et de Soroca, constituèrent un dispositif défensif contre les attaques des Tatars et des Ottomans.
La famille d’aristocrates polonais Potocki y acquit de vastes domaines gardés par les cosaques Zaporogues qui y élevaient leurs troupeaux et y trouvaient refuge au retour de leurs campagnes contre les territoires des Tatars de Crimée ou des Ottomans lesquels, de leur côté, menaient aussi des raids en Podolie, notamment en 1491 et 1500. À la suite de la révolte du chef cosaque Petro Dorochenko en 1667, les Turcs ottomans s’emparèrent de la région en 1672 et en firent le pachalik de Podolie ; elle revint à la Pologne-Lituanie en 1699. L’Empire russe en fit l’une de ses provinces en 1793 lors du deuxième partage de la Pologne. Elle fut alors organisée en gouvernement de Podolie, dont la capitale fut Kamianets-Podilskyï (Kamenets), puis Vinnytsia à partir de 1914.
À la chute de l’Empire russe, la Podolie fut disputée de 1918 à 1921 entre les Polonais, les Ukrainiens indépendantistes, les Ukrainiens anarchistes et les Bolchéviks. Ces derniers finirent par l’emporter et l’intégrèrent à la République socialiste soviétique d'Ukraine en 1922, avec toutefois une petite région autonome moldave au sud, autour de Balta, où vivaient d’importantes minorités roumanophones.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Podolie fut occupée par l'Allemagne nazie au nord du fleuve Boug méridional et par le régime fasciste roumain d'Antonescu au sud. Jusqu'aux crimes nazis et au génocide des Juifs (1941-43) la Podolie a eu une importante population juive, dont une grande partie vivait en shtetlech (petits bourgs ruraux et artisanaux décrits dans le film Un violon sur le toit)[1].
Après la dislocation de l'Union soviétique, l’indépendance de l’Ukraine et de la Moldavie partagea la Podolie entre ces deux États — les neuf dixièmes allant à l’Ukraine —, à ceci près que la Moldavie n’est pas maître de son territoire podolien, placé de facto sous l'administration russe de Transnistrie.
Transports |
La Podolie est desservie par la compagnie aérienne Podillia Avia.
Art |
- Le peintre Albert Huyot (1872-1968) a effectué en 1913 un séjour en Podolie, faisant de ses paysages et de portraits d'autochtones l'un des thèmes de son œuvre[2].
Littérature |
- 1676, les Cosaques Zaporogues viennent de gagner une bataille sur l'armée turque. Néanmoins, le sultan de Turquie Mahmoud IV leur demande par lettre de se soumettre. Les Cosaques répondent par une bordée d'injures soigneusement calligraphiées. Dans le recueil Alcools paru en 1913, le poète Guillaume Apollinaire s'inspire de cet épisode peu diplomatique et fait dans le poème La Chanson du mal-aimé une référence directe à la Podolie :
Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople
- …
- Bourreau de la Podolie Amant
- des plaies, des ulcères, des croûtes
- Groin de cochon, cul de jument
- Tes richesses garde-les toutes
- Pour payer tes médicaments
En 1952, le chanteur Léo Ferré en proposera une version musicale dans "La Chanson du mal-aimé".
Notes et références |
[1].
Claude Robert, Catalogue de l'atelier Albert Huyot, Hôtel Drouot, Paris, 17 avril 1982.
Voir aussi |
- Moldavie
- République moldave du Dniestr
- Gouvernement de Podolie
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