Principauté de Valachie
Pour les articles homonymes, voir Valachie.
(Țara Românească)
1330 – 1859
Statut | principauté |
---|---|
Capitale | Câmpulung, Curtea de Argeș, Târgoviște et Bucarest |
Langue | Roumain |
Religion | Christianisme orthodoxe |
Population | Roumains dits « Valaques », Bulgares, Grecs, Romaniotes, Roms |
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1330 | fondation de la Principauté par le prince d'Argeș, Basarab Ier |
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1422, 1484 | l'Empire ottoman annexe les ports et côtes de la Mer Noire, puis les bouches du Danube |
1534, 1538 | l'Empire ottoman annexe les ports danubiens de Turnu, Giurgiu et Brăila (qui devient une raya rattachée à l'eyalet d'Özi) et monopolise la navigation dur le bas-Danube |
1599 | le prince valaque Michel Ier le Brave réunit pour quelques mois la Valachie, la Transylvanie et la Moldavie, non en « préfiguration de le future Roumanie » comme on l'enseigne dans les écoles, mais en condottiere poursuivant ses buts politiques personnels (la même année, il durcit le servage des paysans valaques en les liant à la terre et offre des privilèges aux aristocrates magyars transylvains) |
1714 | début de la période phanariote : l'influence grecque s'accroît en Valachie |
1718 | au Traité de Passarowitz, l'Empire d'Autriche s'empare de l'Olténie en dépit des protestations de l'hospodar Jean Ier Mavrocordato ; la Valachie récupère ce territoire en 1739, au Traité de Belgrade |
1812 | au Traité de Bucarest le Danube est internationalisé et la Valachie retrouve le droit d'avoir sa propre flotte, embryon de la future marine |
1821 | première révolution roumaine ; |
1829 | la Valachie récupère les ports danubiens de Turnu, Giurgiu et Brăila ; fin de la période phanariote dans les deux principautés |
1848 | seconde révolution roumaine dans le mouvement de la révolution européenne |
24 janvier 1859 | fusion avec la Moldavie pour former la Roumanie |
Entités précédentes :
Cnésats de Ioan, Farcas, Seneslau, Litovoi et autres, vassaux soit de la Bulgarie, soit de la Hongrie, et despotat de Dobroudja.
Entités suivantes :
Principautés unies de Moldavie et de Valachie.
La principauté de Valachie (en roumain principatul Țării Românești) est un État européen historique. La Valachie est, avec la Moldavie et la Transylvanie, l'une des trois principautés médiévales à population roumanophone ; avec la Moldavie elle est l'une des deux « principautés danubiennes » et, par son union avec la Moldavie en 1859, elle est à l'origine de la Roumanie.
La Valachie était divisée en județe (comtés) et gouvernée par un voïvode (plus tard hospodar) élu par l'assemblée des boyards, assisté d'un Sfat domnesc (conseil princier). Elle avait une législation (Pravila), une armée (Oastea), une flotte sur le Danube (Bolozanele) et un corps diplomatique (Logofeții) : ce n'était donc pas, comme le représentent de façon inexacte la plupart des ouvrages historiques modernes, une province turque, mais une principauté d'abord indépendante, ensuite autonome, vassale seulement du sultan ottoman de Constantinople (à partir de 1460, mais avec des interruptions). La capitale de la Roumanie d'aujourd'hui, Bucarest, a été la dernière capitale de la Valachie.
Sommaire
1 Nom de la principauté
2 Géographie
3 Histoire
3.1 Création
3.2 De Mircea l'Ancien à Radu le Grand
3.3 De Mihnea le Mauvais à Pierre Boucle d'oreille
3.4 XVIIe siècle
3.5 Guerres russo-turques et phanariotes
3.6 De la Valachie à la Roumanie
4 Valachie dans la culture
5 Liste des souverains
6 Liste des offices de la principauté de Valachie
7 Notes
8 Voir aussi
Nom de la principauté |
La Valachie n'est que l'une des valachies médiévales[2].
Son nom selon l'appellation traditionnelle des régions, Ца́ра Ромѫнѣ́скъ soit Țara românească, signifie en roumain moderne « le pays roumain », mais à l'origine Țara rumânească signifiait « terre romaine », d'après l'endonyme des populations aborigènes du bassin du bas-Danube, de parler roman et de religion orthodoxe. Ce nom s'opposait à celui de țara ungurească, « le pays hongrois », pour désigner le territoire voisin de la Transylvanie de l'autre côté des Carpates, sous influence hongroise et catholique. Mais, à l'intérieur de cet espace voisin, presque toutes les petites régions romanes portaient aussi le nom de țara (« pays » : Land en allemand, föld en magyar) telles pays de la Bârsa, pays des Moți, Hațeg, Făgăraș, Marmatie, Țara Chioarului, Țara Lăpușului, pays d'Oaș, Țara Sătmarului, Țara Gurghiului, Țara Bihorului et autres.
Les Grecs et les Slaves la nommaient dans les documents religieux Ungro-Vlahia (la Valachie voisine et initialement vassale de la Hongrie). En latin de chancellerie, on trouve Terra valachorum ; sur divers portulans maritimes, Valaquia, Valaccia ou Velacia, qui comme son nom français dérivent de l'allemand Walachei, qui en anglais a donné Wallachia ou Valachia. Elle a été désignée plus tôt en allemand par le nom de Vlachenlant : « pays des Valaques ». Dans les documents en latin de la cour hongroise, elle s'appelle terra Valachorum transalpina, le « pays des Valaques de l'autre côté des Alpes de Transylvanie ».
On l'a aussi appelée Basarabia, țara basarabească (« pays de Basarab »), du nom d'origine coumane de son premier souverain, Basarab Ier.
En Moldavie on l'a aussi nommée Munténie, appellation qui ne désigne plus aujourd'hui que la Valachie de l'est (Grosse Walachei en allemand, par opposition à la Kleine Walachei désignant la partie occidentale limitée par la rivière Olt et appelée Olténie depuis le XVIe siècle). En Pologne, on l'appelait Państwo wołoskie (« duché valaque ») ou Połudna Wołoszczyzna (« Valaquie méridionale », par différence avec les deux autres, la Transylvanie et la Moldavie). Les Ottomans l'ont appelée Eflak.
Géographie |
La Valachie couvrait le sud de la Roumanie actuelle (sur la carte, en 1390), avec les Carpates au nord (sa frontière avec la Transylvanie, vassale de la Hongrie, puis avec l'Empire d'Autriche) et avec le Danube au sud (sa frontière avec la Bulgarie, puis avec l'Empire ottoman). La frontière avec la Moldavie se situait sur la rivière Milcov (un affluent du Siret) sur la plus grande partie de sa longueur. Les limites de la principauté ont varié dans le temps : en 1390 elle s'étendait jusqu'à la mer Noire, incluant les régions de Bessarabie (dans le sens initial de ce nom, correspondant à l'actuel Bougeac et ainsi nommé à la suite de la victoire du voïvode Basarab sur les Tatars en 1328) et de Dobrogée (ainsi nommée d'après son fondateur Dobrotitch). La première sera cédée à la Moldavie en 1421, la seconde annexée par l'Empire ottoman l'année suivante. Les voïvodes valaques ont aussi longtemps possédé (à titre personnel, non au nom de la principauté) des terres en Transylvanie (duchés d'Amlaș, de Ciceu, de Făgăraș et de Hațeg).
La Valachie est traditionnellement divisée entre la Munténie à l'est (parfois appelée « Grande Valachie ») et l'Olténie, à l'ouest (parfois appelée « Petite Valachie »). L'Olt forme la frontière entre les deux régions. Elle comprenait (avec des évolutions au fil du temps) 21 județe (comtés : 8 en Olténie, 13 en Munténie), gouvernés par un jude (comte) nommé par le voïvode, assisté d'un conseil des boyards locaux : le jude et son conseil nommaient les vornics, dirigeants séculiers des paroisses.
À mesure que le danger des raids tatars diminuait, la capitale « descendit » des Carpates vers la plaine danubienne le long de la route commerciale d'Europe centrale à Constantinople (celle-là même qui vit, au XXe siècle, construire la première autoroute roumaine) : elle passa de Câmpulung en 1330 à Curtea de Argeș en 1348, puis à Târgoviște en 1396 et enfin à Bucarest en 1698.
Histoire |
Armoiries valaques sans le fond azur, comme on les trouve sur les monnaies, en-têtes et sceaux.
Drapeau de la Valachie sous la dynastie des Basarab (XVe siècle), selon l'armorial Korenić-Neorić, Jean Ranele[3] et Grigore Jitaru[4]
Drapeau des caïques de guerre valaques au XVIIIe siècle.
Drapeau de la Valachie (jusqu'en 1834), selon Dan Cernovodeanu[5]
Drapeau de la flotte valaque (1840), selon John B. Norie et J. S. Hobbs[6]
Création |
Le diplôme accordé par le roi de Hongrie Bela IV le 2 juin 1247 aux chevaliers de Saint-Jean mentionne qu'il y avait sur le territoire de la Valachie, avant la principauté, pas moins de quatre duchés : le canesats de Ioan et de Farcaș, les voïvodats de Seneslau et de Litovoi. Il s'agissait de constituer un glacis pour lutter contre les invasions des Coumans et des Mongols. L'implantation des chevaliers de Saint-Jean fut un échec et le processus d'unification des voïvodats au sud des Carpates fut accéléré par la menace d'une main-mise hongroise directe. Litovoi et son frère Bărbat luttent en 1277 contre les troupes hongroises ; Litovoi meurt et Bărbat est fait prisonnier.
Le processus d'unification est poursuivi par le voïvode Basarab Ier d'Argeș qui, en 1328 mène une campagne victorieuse contre les Tatars au nord des bouches du Danube et étend ainsi sa domination sur le delta du Danube et les rivages de la mer Noire, puis, profitant des luttes internes pour le trône en Hongrie, reste le seul maître de la Valachie, alors appelée « Bessarabie ». Il refuse de reconnaître la suzeraineté du roi de Hongrie Charles Robert d'Anjou, qui entreprend une expédition punitive. Le combat se déroule du 9 au 12 novembre 1330, à Posada. Basarab écrase l'armée de Charles Robert d'Anjou, qui n'évite d'être pris en otage qu'en se déguisant en palefrenier, et doit reconnaître l'indépendance de la Valachie. Basarab Ier d'Argeș règne jusqu'en 1352. Le conflit larvé avec la Hongrie se poursuit avec les successeurs de Basarab. Devant les résultats incertains, les rois hongrois acceptent de s'en tenir à une allégeance de pure forme de la part du prince valaque[7].
De Mircea l'Ancien à Radu le Grand |
Lorsque la plus grande partie de la péninsule balkanique est envahie par l'Empire ottoman (un processus qui commença par le débarquement des Ottomans en Roumélie en 1354 et s'acheva par la conquête de Constantinople en 1453), la Valachie se trouva engagée dans de fréquentes confrontations avec les Ottomans, avant de devenir finalement l'un de leurs vassaux, à la fin du règne de Mircea Ier l'Ancien. Mircea, qui régna de 1386 à 1418, battit d'abord les Ottomans en plusieurs batailles sur son propre territoire (notamment à Rovine en 1394), puis s'engagea contre eux dans le despotat voisin de Dobrogée dont il hérita en 1388. Il hésita entre des alliances avec la Hongrie ou la Pologne, avant d'accepter la suzeraineté ottomane en 1415, après que Mehmed Ier a pris le contrôle de la Dobrogée, et des ports danubiens de Turnu-Magurele et de Giurgiu. Les bouches du Danube furent alors cédées à la principauté voisine de Moldavie sous le nom de Bessarabie, tandis que la Valachie sera désormais appelée Țara Rumânească (« pays roumain »). Les deux ports danubiens resteront ottomans jusqu'en 1829, et la Dobrogée jusqu'en 1878.
La vassalité vis-à-vis des Turcs permet à Mircea Ier l'Ancien (Mircea cel Bǎtrân) d'éviter l'invasion et l'annexion du pays par l'Empire ottoman (contrairement à ce qu'indiquent par erreur de nombreuses cartes occidentales). Par la suite, de nombreux voïvodes valaques se sont rebellés ou n'ont plus répondu aux exigences de la Sublime Porte : Dan II (Dan), Vlad III l'Empaleur (Vlad Țepeș), Radu de la Afumati (Radu de la Afumați), Michel Ier le Brave (Mihai Viteazul), Raoul le Serbe (Radu Șerban).
Entre 1418 et 1420, le prince Mihail Ier vainquit les Ottomans à Severin, avant d'être tué lors de la contre-offensive. En 1422, le danger fut écarté momentanément lorsque Dan II infligea une défaite au sultan Murad II, avec l'aide de Pippo Spano.
La paix signée en 1428 inaugura une période de crises internes, au cours de laquelle Dan II dut se défendre contre Radu Prasnaglava qui mena la première d'une série de coalitions de boyards contre les princes. Victorieux en 1431, les boyards furent durement frappés par Vlad II le Dragon, qui parvint par ailleurs à trouver un compromis entre l'Empire ottoman et le Saint-Empire romain germanique.
La décennie suivante fut marquée par des conflits entre les dynasties rivales des Dănești et des Drăculești, par l'influence de Jean Hunyadi, régent du royaume de Hongrie et, après le règne de Vladislav II, par la montée de Vlad III l'Empaleur. Ce dernier réprima durement les boyards, rompit tout lien avec les Ottomans et les vainquit, en 1462, lors de l'offensive de Mehmed II (l'Attaque de nuit), avant d'être forcé à retraiter à Târgoviște et à accepter de payer un tribut plus élevé. Ses conflits avec Radu III l'Élégant et Basarab III amenèrent Matthias Corvin, roi de Hongrie, et Étienne le Grand, prince de Moldavie, à entrer en Valachie en 1473, puis entre 1476 et 1477. Radu le Grand arriva à un accord avec les boyards et la Valachie connut une période de stabilité interne qui contrasta avec sa guerre contre la Moldavie de Bogdan III l'Aveugle.
La Valachie de Vlad l’Empaleur, qui compte 2 100 villages et 17 bourgs et villes, pourrait être peuplée de 400 000 habitants, vivant en grande majorité dans les campagnes. Le prince ne possède pas de domaine foncier, mais la couronne est propriétaire des lacs du Danube, riches en poissons, et du sous-sol (mines de sel, d’or et de cuivre). Les revenus des douanes, les impôts de quotité (dîme, cinquantième sur le bétail) et de répartition (12 à 18 impôts différents) complètent ses revenus. La moitié du pays est couverte de forêts. Le pays exporte en Transylvanie du poisson fumé ou salé, du bétail (chevaux, bœufs), du miel, de la cire d’abeille, du vin, des fourrures…). Du Levant viennent des épices (poivre, safran…), des tissus de poil de chameau (camelot), des soieries, du coton, des armes, du vin de Malvoisie, etc.
De Mihnea le Mauvais à Pierre Boucle d'oreille |
La fin du XIVe siècle vit l'ascension de la famille des Craiovescu, chefs virtuellement indépendants de l'Olténie. Cette famille chercha l'appui des Ottomans dans leur rivalité avec Mihnea le Mauvais. Vlad le Jeune lui succéda, avant d'être tué par les Ottomans. Neagoe Basarab V, de la famille des Craiovescu monta alors sur le trône et connut un règne pacifique, de 1512 à 1521, qui fut marqué par la construction de la cathédrale de Curtea de Arges, l'influence croissante des marchands saxons à Brasov et Sibiu et l'alliance avec Louis II de Hongrie. Les Ottomans occupèrent ensuite la principauté durant quatre mois, sous le règne de Teodosie et tentèrent probablement d'en faire une province turque. Les boyards, commandés par Radu V de la Afumați, se révoltèrent à nouveau et Radu monta quatre fois sur le trône entre 1522 et 1529. Il fut finalement vaincu par une alliance entre les Craiovescu et le Sultan. Il dut alors confirmer la suzeraineté turque et payer un tribut plus élevé.
La suzeraineté ottomane resta incontestée durant les 90 années qui suivirent. Radu VII Paisie, qui fut déposé par Soliman en 1545, avait dû céder le port de Brăila à l'administration ottomane la même année. Son successeur, Mircea V Ciobanul (1545–1554, 1558–1559), un prince sans héritage noble, fut placé sur le trône et accepta de restreindre l'autonomie de la principauté (impôts accrus, armée envoyée en Transylvanie pour soutenir la faction pro-turque). Les conflits entre les familles de boyards devinrent plus durs après le règne de Pătrașcu cel Bun, et l'ascendance des boyards sur Petru Ier cel Tânăr, Mihnea II Turcitul et Petru II Cercel fut claire.
L'Empire ottoman s'appuya de plus en plus sur la Wallachie et la Moldavie pour fournir et entretenir des forces militaires, l'armée locale, toutefois, disparut bientôt en raison des coûts élevés et l'efficacité plus grande des troupes mercenaires.
XVIIe siècle |
Alors qu'il avait bénéficié du soutien ottoman lors de son accession au trône en 1593, Michel Ier le Brave s'allia avec Sigismond Ier Báthory de Transylvanie et Aron Tiranul de Moldavie et attaqua les troupes ottomanes de Murad III (bataille de Călugăreni). Ils remportèrent la victoire, mais durent se retirer, faute de troupes assez nombreuses. Il se plaça alors sous la suzeraineté de Rodolphe II du Saint-Empire et intervint en Transylvanie en 1599–1600 contre le roi de Pologne Sigismond III Vasa. L'année suivante, il place également, contre l'avis des Habsbourg, la Moldavie sous son contrôle. Il est ensuite vaincu par les troupes habsbourg et polonaises. La Valachie est alors placée sous le contrôle de l'armée polono-moldave de Simion Ier Movilă, qui tint la région jusqu'en 1602. Des attaques des Nogaïs survinrent alors.
La principauté connut ensuite dix ans d'administration transylvaine, avant de voir Alexandru IV Iliaș être imposé par les Ottomans. La pression sur la Valachie s'accrut alors. Le contrôle politique s'accompagna d'une hégémonie économique. La capitale fut transférée à Bucarest, plus près des ports danubiens.
Guerres russo-turques et phanariotes |
Les souverains valaques du XVIIIe siècle furent pour la plupart des Phanariotes, qui, avant leur accession au trône, furent nombreux à être drogmans (diplomates) à Constantinople. La situation change après la révolution de 1821 de Tudor Vladimirescu, lorsque les Phanariotes, suspectés (souvent à juste titre) de favoriser l'indépendance grecque, l'occident ou la Russie au détriment des intérêts ottomans, sont écartés du trône.
De la Valachie à la Roumanie |
À la suite de la guerre de Crimée, pendant laquelle la Russie prétend étendre son autorité à la Valachie, et qui se solde par une victoire de l'alliance franco-anglaise de soutien aux ottomans, la Valachie et la Moldavie s'unissent le 24 janvier 1859 sous le règne de Alexandre Jean Cuza (Alexandru Ioan Cuza), et les deux principautés forment ce qui deviendra le royaume de Roumanie.
Valachie dans la culture |
Panaït Istrati évoque longuement la Valachie dans son roman « Les chardons du Bărăgan », dont Gheorghe Vitanidis et Louis Daquin ont tiré un film de propagande politique en 1958.
Liste des souverains |
Liste des offices de la principauté de Valachie |
Au début de l’existence de la principauté (du XIVe siècle au XVIe siècle) le voïvode valaque nommait seul les titulaires des offices, parfois proposés par le Sfat domnesc (conseil des aristocrates). Tous étaient révocables. Beaucoup de titulaires sont intégrés à la noblesse d’épée (boieri mari). Plus tard (à partir du XVIIe siècle) les hospodars mettent les offices civils aux enchères et anoblissent les acheteurs, créant ainsi une noblesse de robe (boieri mici). Dans ces cas, les titulaires gardent l’office à vie, et s’ils n’ont pas eux-mêmes les compétences requises, délèguent le travail à des adjoints (custozi) qui peuvent, eux aussi, être éventuellement anoblis. Les offices valaques ont évolué avec le temps et étaient principalement les suivants[8] :
Aprod : huissier, page, écuyer ;
Ban : gouverneur régional, chef de plusieurs Juzi et Pârcălabi ;
Cămărar : chambellan, chef des serviteurs de la cour et du souverain, ou encore du métropolite ;
Clucer : ambassadeur ;
Jude : gouverneur (préfet) et chef des sénéchaux (logofeți) d’un județ (comté) ;
Logofăt : greffier ou sénéchal d'un jude ou d’un vornic ;
Mare-Logofăt : chancelier de la cour ;
Mare-Vistiernic : grand-argentier (ministre des finances) ;
Mare-Vornic (ou Mare-Ban) : premier ministre de la principauté ;
Măscărici : bouffon de la cour, seul autorisé à brocarder, dans certaines limites, le pouvoir et l’église, mais seul à n’avoir aucun espoir d’être anobli ;
Paharnic : échanson (valet particulier du souverain) ;
Pârcălab : gouverneur d’une forteresse, bourgmestre d’une ville ;
Postelnic : ministre des affaires étrangères, chef des clucères ;
Spătar : connétable, ministre des armées ou consul ;
Stolnic : ministre de l'économie et du commerce ;
Vistiernic : collecteur d’impôts ;
Vornic : maire d’un village.
Notes |
Selon l'écriture gréco-slavonne du roumain d'après Ion-Aurel Candrea, Dicţionarul enciclopedic ilustrat „Cartea românească”, 1re partie, Cartea Românească, Bucarest, imprimé entre 1926 et 1931 :
Lettre
Nom de la lettre
Valeur numérique
Prononciation
Correspondant actuel
1
Α α
az
1
/a/
a
2
Б б
buche
/b/
b
3
В ϐ
vede
2
/v/
v
4
Г г
glagol
3
/ɡ/
g, gh
5
Д δ
dobru
4
/d/
d
6
Є ε
iest
5
/e/
e
7
Ж ж
jivete
/ʒ/
j
8
Ѕ ѕ
dzelo, dzialu
6
/d͡z/
9
З з
zeta, zemlia
7
/z/
z
10
И η
ije, ita
8
/i/
i
11
І і
I
10
/i/
i
12
К ϰ
capa, caco
20
/k/
c, ch
13
Л λ
lambda, liude
30
/l/
l
14
М μ
mi, mislete
40
/m/
m
15
N ɴ
naş
50
/n/
n
16
О o
on
70
/o/
o
17
П π
pi, pocoi
80
/p/
p
18
Р ρ
riţi, râţă
100
/r/
r
19
С с
slovă
200
/s/
s
20
Т τ
tvirdo, ferdu
300
/t/
t
21
Ѹ ѹ
Ucu
400
/u/
u initial
22
У ȣ
u
/u/
u ordinaire
23
Ф ф
fârtă
500
/f/
f
24
Х χ
heru
600
/h/
h
25
Ѡ ω
ot
800
/o/
o
26
Щ щ
ști / ște
/ʃt/
șt
27
Ц ц
ți
900
/t͡s/
ț
28
Ч ч
cervu
90
/t͡ʃ/
c devant e et i
29
Ш ш
șa
/ʃ/
ș
30
Ъ ъ
ieru
/ə/
/ʷ/
ă
31
Ы ы
ieri
/ɨ/
/ʲ/
/ʷ/
â, î
i
32
Ь ь
ier
/ə/
/ʲ/
/ʷ/
ă
i
33
Ѣ ѣ
eti
/e̯a/
ea
34
Ю ю
iu
/ju/
iu
35
Ѩ ѩ
iaco
/ja/
ia
36
Ѥ ѥ
ie
/je/
ie
37
Ѧ ѧ
ia
/ja/
/e̯a/
ia
ea
38
Ѫ ѫ
ius
/ɨ/
â, î
39
Ѯ ξ
csi
60
/ks/
x
40
Ѱ ѱ
psi
700
/ps/
ps
41
Ѳ ѳ
fita
9
/θ/, /ft/
42
Ѵ υ
ipsilon, ijiţă
400
/i/
/u/
i
u
43
Џ џ
gea
/d͡ʒ/
g devant e ou i
Cette écriture permet de translittérer les noms roumains anciens en alphabet actuel, mais les auteurs qui ignorent ce fait se croient, par crainte d'être anachroniques, contraints d'utiliser des orthographes tirées de sources en d'autres langues (magyar, polonais, russe, turc).
Les toponymes Valachia, Valaquia, Velacia, Valacchia, Wallachia, Wolokia, Valachie, Valaquie, Vlaquie, Blaquie avec les ethnonymes correspondants et des mentions pré- ou post-posées comme major, minor, alba, nigra, secunda, tertia, interior, Bogdano-, Moldo-, Hongro- ou Ungro, figurent dans des ouvrages cartographiques anciens comme Theatrum Orbis Terrarum d'Abraham Ortelius (1570), Atlas sive Cosmographicae... de Gerhaart De Kremer (« Mercator », Amsterdam 1628), Atlas Blaeu Van der Hem de Willem Janszoon (Amsterdam 1650), Atlas Novus de Johannes Janssonius (Amsterdam 1657) et de Frederik de Wit (Amsterdam 1668) ou encore dans les ouvrages de Vincenzo Coronelli comme l’Isolario : voir « Muzeul Naţional al Hărţilor şi Cărţii Vechi » sur [1].
Jean Ranele: Bergshammarvappenboken (Armorial Bergshammar, 1435), Lund, Suède
Grigore Jitaru: Contribuții la istoricul blazonului Basarabilor, Anuarul Muzeului de Istorie a Moldovei, Chișinău, I, 1992, p. 27-36, & II, 1995, p. 19-40
Dan Cernovodeanu: Știința și arta heraldică în România, Ed. Științifică și Enciclopedică, 1977
John B. Norie et J. S. Hobbs: Flags of all Seafaring Nations, 1848, 73 pp. with 24 plates showing 306 illustrations in color, réédité par Rudolf Hoffmann: Flaggen aller seefahrenden Nationen, Ed. Maritim, Hambourg, Allemagne, 1987, (ISBN 3-89225-153-3)
Georges Castellan, Histoire des Balkans, Fayard 1991, p. 149
Nicolae Iorga, Histoire des Roumains et de la romanité orientale, Université de Bucarest, 1945
Voir aussi |
- Valachies
- Régions historiques de Roumanie
- Principauté de Moldavie
- Principauté de Transylvanie
- Région de Valachie
- Région de Moldavie
- Région de Transylvanie
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