Beurre





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La Motte de beurre par Antoine Vollon.




Beurre élaboré au restaurant Jean-Paul Jeunet à Arbois.




Beurre Bordier au restaurant Marc et Paul Haeberlin.


Le beurre est un produit laitier[1] extrait, par barattage, de la crème issue du lait[2]. Cet aliment est constitué par la matière grasse du lait seulement travaillée pour améliorer sa saveur, sa conservation et diversifier ses utilisations, que ce soit nature, notamment en tartine ou comme corps gras de cuisson des aliments, ou ingrédient de préparations culinaires et notamment pâtissières. Il est conditionné pour être utilisé sous la forme d'une pâte onctueuse, mais sa consistance, sensible à la température, passe rapidement de l'état solide, lorsque entreposé dans une ambiance fraîche, à l'état huileux dès le début de toute cuisson. Du sel y est ajouté parfois dans certaines régions pour accroître sa conservation.


Le jaune est sa couleur caractéristique, d'une tonalité plus ou moins soutenue, lorsqu'il est issu de laits produits par des bêtes nourries à l'herbe ou par l’ajout de bêtacarotène (E160a) par le transformateur. Sa saveur varie en fonction de son taux de sel quand il est présent, mais reste douce comme le lait dont elle provient ; même en proportion notable dans un mets, il intervient davantage par une mise en valeur du goût des autres ingrédients ou une amélioration de la texture.


Par extension, le terme « beurre », suivi d'un complément de nom, est employé pour désigner certaines matières grasses alimentaires, comme le beurre de cacao ou le beurre de karité.




Sommaire






  • 1 Étymologie


  • 2 Histoire


  • 3 Fabrication


  • 4 Usages domestiques


  • 5 Usages gastronomiques


  • 6 Économie


  • 7 Dénomination et variétés


    • 7.1 Législation


    • 7.2 Variétés




  • 8 Conservation


  • 9 Préservations d'appellations d'origine


  • 10 Composition et propriétés physiques


  • 11 Santé


  • 12 Histoire de la législation française


    • 12.1 Réglementation de la vente


      • 12.1.1 L'apparition de la margarine


        • 12.1.1.1 La loi de 1887






    • 12.2 Réglementation de la production


      • 12.2.1 Protection de la notion de beurre dans le commerce


      • 12.2.2 Le contrôle


      • 12.2.3 Le cadre européen


      • 12.2.4 Régime séparé de TVA






  • 13 Arts


  • 14 Curiosités


  • 15 Notes


  • 16 Références


  • 17 Voir aussi


    • 17.1 Bibliographie


    • 17.2 Articles connexes


    • 17.3 Liens externes







Étymologie |


Le substantif masculin[2],[3],[4],[5] « beurre » est issu, par l'intermédiaire du latin vulgaire butrum[2], du latin butyrum[3],[4],[5], emprunté[3],[5] au grec[2],[4]βούτυρον / boúturon avec maintien de l'accentuation grecque sur l'antépénultième syllabe[3],[5].


Le grec βούτυρον / boúturon, substantif neutre[5], est composé de βοῦς / boûs (« bœuf » ou « vache ») et de τυρός / turós (« fromage »)[5]. Le grec τυρός / turós est lui-même issu de l'indo-européen car le fromage, contrairement au beurre, était connu des Indo-Européens[5].


Le latin butyrum à accentuation latine[3] sur la pénultième syllabe est à l'origine des formes à t conservé[5] comme l'italien butir(r)o[3],[5] mais aussi l'anglais butter, le néerlandais botter et l'allemand Butter[5].



Histoire |


Le beurre apparaît avec la domestication des vaches. Le moule à beurre le plus ancien a été trouvé, en 2013, dans une tourbière du comté d'Offaly (Irlande). Il a plus de 5000 ans et daterait donc de 3000 ans av. J.-C.[6] Sa plus ancienne trace écrite date de 2500 ans av. J.-C. dont sa fabrication figure sur une plaque de calcaire de l'époque sumérienne conservée au musée de Bagdad. La scène décrit la traite des vaches puis la fabrication du beurre dans une grande jarre qui est roulée. Vers 1500 ans av. J.-C., les Sumériens apprennent à le baratter, en battant la crème prélevée dans le lait.


Vers 1300 ans av. J.-C., les Aryens sédentarisés en Inde développent la technique de clarification du beurre pour le conserver. Cette technique est toujours employée de nos jours par les peuples nomades du Sahara.


Le beurre (βούτυρον / boútyron) est connu mais lui aussi peu employé : les Grecs considèrent son usage comme une caractéristique des Thraces[7], qu'ils considèrent volontiers comme des rustres incultes, que le poète comique Anaxandridès surnomme les « mangeurs de beurre »[8]. En revanche, ils apprécient les produits laitiers. Les Grecs anciens comme les Romains n'aimaient pas le beurre et ces derniers, rebutés par ce produit alimentaire, s'en servaient plutôt comme crème de beauté. Ils estimaient qu'il n'était assez bon que pour les peuples « barbares » qui les entourent. L'influence romaine s'est ensuite étendue en Gaule puis en France, et pendant longtemps, le beurre n'a pas été utilisé en cuisine, où il était considéré comme la graisse du pauvre. On lui préférait alors le lard, le saindoux et l'huile d'olive.


Cependant, à partir du XVIIe siècle, le beurre gagne en popularité. On trouve alors les beurres d'Isigny, de Gournay, de Chartres et de Vanves. La baratte, dite « normande », permet un meilleur rendement ; ses pales malaxent la crème pour en évacuer le babeurre. Un œilleton en verre s’éclaircit lorsque la crème se forme en petits grains. La pâte obtenue est alors battue pour évacuer le surplus d'eau puis mise dans des moules en bois.


L'ajout de sel dans le beurre vient de la nécessité de mieux le conserver. La technique du beurre clarifié vise le même but et permet une conservation jusqu'à deux ans dans des récipients de terre. En 1866, Napoléon III lance un concours afin de trouver un remplaçant du beurre, trop dispendieux pour les classes défavorisées. Ce sera la margarine, inventée par le pharmacien Hippolyte Mège-Mouriès[9].


En 2017, l'Europe fait face à une crise du beurre ; le climat et la paupérisation des agriculteurs éleveurs de bovin ayant entraîné une hausse du prix du lait et donc du beurre.



Fabrication |




Femme faisant du beurre. Compost et Kalendrier des Bergères, Paris, 1499.




Atelier de fabrication de beurre, avec une baratte métallique


Le beurre est obtenu en battant la crème tirée du lait. Pour obtenir un kilogramme de beurre, il faut environ 20 litres de lait entier. L’opération est souvent effectuée après maturation (fermentation légère) de la crème pendant 2 jours ce qui en développe l'arôme. Le barattage de la crème non-réfrigérée rassemble les gouttelettes de matière grasse en suspension. Le beurre se sépare alors du babeurre. Il est ensuite malaxé pendant un rinçage à l’eau fraîche, pour améliorer la conservation en évacuant autant de babeurre que possible, puis pressé dans un moule afin de lui donner forme ou monté en motte. Autrefois, chaque ferme avait son propre moule avec un dessin gravé dessus pour déterminer la provenance du beurre que l'on mangeait.


Le salage, qui permet l'obtention du beurre salé, intervient après le rinçage. Le beurre, salé ou non, est ensuite réfrigéré. Le conditionnement, s'il a lieu, intervient avant la réfrigération.



Usages domestiques |


Froid, le beurre se marie bien avec le pain, d’où son utilisation en tartines. Le beurre fond à une température proche de 30 °C.


Une noix de beurre (comme toute matière grasse) laissée à fondre sur un mets chaud permet d’en rehausser le goût.


Le beurre sert également de matière grasse pour la cuisson des aliments à la poêle. La cuisson « au beurre » est usuellement répandue dans la partie nord de la France, par opposition à la partie sud de la France qui cuisine aujourd'hui « à l’huile ».


Le beurre cuit est cependant moins digeste que le beurre cru. Le point de fumée du beurre est de 177 °C[10], moins élevé selon d'autres sources[11], il peut être plus bas si le produit a été conservé plus longtemps. À partir de 130 °C, le beurre fume et se dégrade, des composés toxiques sont formés par oxydation des acides gras, comme des hydroperoxydes et des aldéhydes oxygénés[12]. En termes de santé, le beurre n’est donc pas la matière grasse la plus adaptée pour la cuisson à la poêle (vers 200 °C), à moins de le clarifier[13]. Ce dernier est plus stable, son point de fumée est compris entre 190 °C et 250 °C


Le beurre est également un ingrédient de base pour beaucoup de recettes — en particulier pâtes à tarte, pâtisseries et sauces.


Le beurre a été utilisé pour la conservation de la viande.



Usages gastronomiques |


La qualité gustative, la consistance et la couleur du beurre fermier varient selon la saison, le terroir et la qualité des prairies (diversité et qualité des fleurs et graminées), mais aussi selon la race bovine produisant le lait. Ainsi François Joseph Grille (d'Angers) en 1825 expliquait qu'en Flandre, à Cassel, il se faisait « un grand commerce de beurre. Pour l'avoir odorant et à bon marché, il faut l'acheter au tems des roses : c'est l'expression du pays. Quand les fleurs couvrent les prairies, les vaches ont du lait excellent, et le beurre en acquiert une qualité d'autant meilleure. Au mois de septembre et aux premiers jours d'octobre, il est encore très-bon et pas trop cher ; mais en novembre et en hiver, indépendamment de ce qu'il est moins propre à faire des provisions, il est aussi d'un prix bien plus élevé ». « La première qualité se vend pour du beurre de Dixmude » ajoute F.J. Grille ; « Le beurre de Flandre a de la réputation ; il s'en vend moins à Paris que de celui Gournay, d'Isigny, de Bretagne. Cependant on compte qu'il s'en fait huit cent mille myriagrammes dans tout le département [du Nord], et qu'il en est vendu au-dehors cinq cent mille »[14].


Le cuisinier prépare différents types de beurres, dont :



  • beurre clarifié : beurre dont la caséine et le petit-lait ont été éliminés[15]



Fabrication du beurre à la main.




  • beurres composés : sauces chaudes ou froides, salées ou sucrées, à base de beurre additionné de divers ingrédients et destinés à accompagner des grillades, des crustacés cuits au court-bouillon, des légumes cuits à la vapeur, sur des canapés ou des crêpes, tels que : beurre aux noix, beurre d’anchois, beurre d'escargot, beurre d’estragon, beurre de crevettes, beurre de crustacés, beurre de lavande, beurre de moutarde, beurre de paprika, beurre de poivrons, beurre de roquefort, beurre de saumon fumé, beurre maître d'hôtel, beurre meunière, beurre ravigote, beurre d’orange


  • beurre blanc : réduction de vinaigre et d’échalotes montée au beurre destinée à l’accompagnement de certains poissons tels que le brochet


  • beurre rouge : réduction d’échalotes et de vin rouge ou de Madère montée au beurre destinée à l’accompagnement de certaines viandes


  • beurre noisette : beurre chauffé jusqu’à obtention d’une couleur blonde destinée à l’accompagnement de certains aliments tels que les poissons, les cervelles frites et les épinards.


  • beurre noir : c'est une sauce où le beurre est chauffé jusqu’à obtention d’une couleur noisette auquel on ajoute un acide (vinaigre, câpres, vin blanc…) destinée à l’accompagnement de certains aliments tels que l’aile de raie ou la cervelle de veau. Ce n'est pas un beurre brûlé. L'appellation « beurre noir » induit une erreur de compréhension ce qui a donné naissance à une légende urbaine prétendant que le « beurre noir » soit interdit dans les restaurants[16].



Économie |


Production mondiale de beurre et principaux pays producteurs en 2013 :









































































































Pays
Production
% mondial
1

Inde
3 797 600 t
40,8 %
2

USA
848 900 t
9,1 %
3

Pakistan
722 000 t
7,8 %
4

Nouvelle Zélande
509 000 t
5,5 %
5

Allemagne
439 500 t
4,7 %
6

France
397 500 t
4,3 %
7

Russie
222 000 t
2,4 %
8

Iran
201 800 t
2,2 %
9

Turquie
200 900 t
2,2 %
10

Pologne
170 900 t
1,8 %
11

Irlande
152 100 t
1,6 %
12

Royaume Uni
145 000 t
1,6 %
13

Pays Bas
133 400 t
1,4 %
14

Egypte
124 100 t
1,3 %
15

Australie
118 200 t
1,3 %
Total monde
9 315 100 t
100 %

Source FAOSTAT



Dénomination et variétés |



Législation |


La production de beurre et sa dénomination sont légalement encadrées. La réglementation impose la présence de 16 % maximum d’eau dans au moins 82 % de matière grasse d’origine laitière (80 % s'il s'agit de beurre salé), pour que le produit obtienne la dénomination de « beurre »[17],[18]. La dénomination « beurre allégé » (ou "demi-beurre") nécessite quant à elle au moins 41 % de matière grasse d'origine laitière.


La matière grasse du lait est principalement faite de triglycérides, dont les molécules sont composées d'un résidu de glycérol et de résidus d'acides gras (environ 500 sortes différentes)[19]. Les divers triglycérides ayant des constitutions moléculaires différentes, ils ont des points de fusion différents, qui s'étagent entre −10 °C et + 55 °C. Cette propriété est d'ailleurs utilisée pour "fractionner" la matière grasse laitière et obtenir des fractions ayant des comportements de fusion différents, que l'on peut ensuite recombiner pour produire des matières grasses facilement tartinables, par exemple.


En France, « auront seuls droit à l'appellation « au beurre », « beurre », « petit beurre », « grand beurre », ou à toute autre appellation similaire contenant le mot beurre, de même que « à la crème », les produits d'alimentation présentés ou fabriqués notamment dans les biscuiteries, confiseries, pâtisseries, boulangeries, restaurant, grands magasins, foires et marchés, préparés exclusivement soit au beurre, soit à la crème. L'emploi des appellations « à base de beurre ou de crème », « préparé au beurre ou à la crème », ou appellations similaires, est interdit lorsque les produits visés au paragraphe précédent ont été préparés en tout ou partie avec d'autres matières grasses que le beurre ou la crème »[20], sauf pour la liste européenne des exceptions qui comprend "beurre de cacahouète" et "beurre de cacao"[21].



Variétés |


Article détaillé : liste de beurres.



Réclame de 1895 dans La Nouvelle Chronique de Jersey pour une baratte inventée par Philippe Le Sueur Mourant.


On distingue différentes variétés de beurre sur la base de leur contenance en sel, la pasteurisation ou non, l'alimentation des vaches, etc. Ces distinctions ne font pas nécessairement l'objet d'appellation officielle ou marchande.


Le beurre salé contient plus de 3 % de sel, le beurre demi-sel 0,5 % à 3 %[19],[Note 1], et le beurre doux en a le moins possible.


Le beurre peut être « cru », c'est-à-dire obtenu exclusivement à partir de crème crue non pasteurisée. Il n'a pas le même goût que les beurres pasteurisés, car les températures atteintes lors de la pasteurisation, moins élevées que lors d'une cuisson, modifient ou détruisent certaines molécules et modifient les caractères organoleptiques. Ne bénéficiant pas des avantages de la pasteurisation, il se conserve également moins longtemps.


La couleur et la texture du beurre dépendent de l’alimentation des vaches. Le beurre d'hiver est jaune pâle et plutôt dur, alors que les vaches sont généralement nourries au foin. Le beurre d'été est plus mou, et plus coloré grâce aux pigments (β-carotène et chlorophylle) contenus dans l’herbe que broutent les vaches. Certains fabricants ajoutent du β-carotène au beurre.


Le beurre sec, souvent utilisé comme beurre de tourage en pâtisserie, est plus dur et a un point de fusion plus élevé que le beurre gras[22]. Le beurre d'hiver est considéré comme un beurre sec, tandis que le beurre d'été est considéré comme un beurre gras. Le beurre Charentes-Poitou est également un beurre sec, tandis que les beurres de Normandie et de Bretagne sont des beurres gras.


Le beurre de culture, non salé, contient une culture bactérienne ajoutée à la crème à baratter pour lui donner une saveur « champêtre ».


Le beurre fouetté est du beurre qu’on a fouetté et qui contient de l’air : il est plus facile à tartiner.


Le beurre tendre ou beurre frigotartinable (cette dernière expression étant plutôt utilisée en Belgique) peut être obtenu suivant plusieurs procédés.



  • Il peut être traité mécaniquement (triturage à zéro degré) et subir un léger écrémage afin de le rendre plus facile à tartiner au sortir du réfrigérateur[23]

  • il peut subir l'ajout d'acides gras saturés[24],[25]. Dans ce dernier procédé,on enrichit donc un beurre normal de graisses saturées provenant d'un autre lot de beurre. Ces graisse saturées ayant un point de fusion inférieur à celui des acides gras insaturés, le beurre reste mou à la température du frigo.


Concernant le beurre végétal ou margarine, pour les rendre celles-ci solides et tartinables, les graisses sont hydrogénées[26]. En plus de rendre la préparation végétale « facile à tartiner », les graisses hydrogénées permettent d'augmenter la durée de conservation.



Conservation |




Une plaquette de beurre. L’emballage particulier permet une plus longue conservation au réfrigérateur.


Le beurre a une durée de conservation limitée. Il est sensible à la réaction d’oxydation par l’oxygène de l’air qui dégrade ses composants. L’oxydation est encore plus rapide sous l’effet des rayons ultraviolets ou de la chaleur. Le beurre est alors rance, il est caractérisé par un goût et une odeur généralement jugés désagréables (sauf pour certaines civilisations comme au Tibet où on l’ajoute au thé). Pour limiter le rancissement, le beurre doit donc être conservé au réfrigérateur dans un emballage fermé, à l’abri de l’air et de la lumière.


Le beurre salé et le beurre demi-sel se conservent plus longtemps que le beurre doux grâce à la présence du sel, conservateur naturel. Historiquement l'usage du beurré salé était généralisé, mais l'instauration de la gabelle a découragé l'incorporation de sel, sauf dans les régions côtières qui étaient exemptées[27].


La réaction d’oxydation du butanal (un aldéhyde de forme R-CHO) par le dioxygène de l’air donne de l’acide butanoïque (un acide carboxylique saturé de forme R-COOH) :
2 C4H8O + O2 donne 2 C4H8O2.


Le beurre peut être congelé[28].


En retirant l'eau et les ingrédients non lipidiques du beurre, on obtient du butteroil ou huile de beurre[29] qui se conserve mieux que le beurre. Il est surtout conservé en fûts sous atmosphère d'azote ou de CO2.


Le beurre salé se conserve à la température de la pièce pendant 2 ou 3 jours et au moins 8 semaines au réfrigérateur. Le beurre non-salé se conserve au réfrigérateur jusqu’à 8 semaines.


Au Moyen-Âge, les mottes de beurre étaient conservées dans des pots de grès, recouvertes d'eau salée[30].



Préservations d'appellations d'origine |


Dans l'Union européenne, 5 appellations d'origine sont enregistrées à la Commission européenne via une AOP.


France :
les 3 appellations d'origine qui font l'objet d'une préservation nationale via une AOC[31]



  • Le beurre d'Isigny[32]

  • Le beurre Charentes-Poitou[33], fabriqué à partir de crème produite dans les départements de la région ainsi qu’en Vendée. Ce beurre est parfois appelé beurre des Charentes ou beurre des Deux-Sèvres.

  • Le beurre de Bresse de la région naturelle et historique de la Bresse (Ain).


Belgique :


  • Le beurre d'Ardenne, une appellation d'origine préservée par arrêté royal.

Luxembourg :


  • Le beurre rose - Marque Nationale du Grand-Duché de Luxembourg


Composition et propriétés physiques |














































Beurre

Identification

No CAS

8029-34-3
Propriétés chimiques

Indice d’iode
26–38[34]

Indice d’acide
0,5–35[34]

Indice de saponification
210–230[34]
Propriétés physiques

fusion

20 à 23 °C[34]

Masse volumique

d1540{displaystyle d_{15}^{40}}d_{15}^{40} 0,91 g·cm-3[34]
Propriétés optiques

Indice de réfraction

n40{displaystyle n_{}^{40}}n_{}^{40} 1,45[34]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Il est riche en vitamine A. Il contient également de la vitamine D et de la vitamine E[35]. Avec plus de 730 kcal pour 100 g, il est très énergétique. Le beurre contient 63 % d'acides gras saturés, 26 % d’acides gras mono-insaturés et 3,7 % d’acides gras poly-insaturés[19]. De plus, le beurre contient du cholestérol, un peu de protéines et d'eau[35].
L'excès de consommation entraîne une hypertriglycéridémie (excès de triglycérides dans le sang) et de cholestérol LDL et VLD[19], d'où l'apparition de maladie cardio-vasculaire.


Composition du beurre (en g pour 100 g) :































































Acide gras Type Beurre, sans sel[36]
Acide palmitique saturé 21,7
Acide oléique mono-insaturé 19,96
Acide stéarique saturé 10,0
Acide myristique saturé 7,44
Acide butyrique saturé 3,23
Acide linoléique poly-insaturé 2,73
Acide alpha-linolénique poly-insaturé 0,39[37]
Acide laurique saturé 2,59
Acide caprique saturé 2,53
Acide caproïque saturé 2,0
Acide caprylique saturé 1,19

Le beurre fond progressivement entre 20 et 38 degrés Celsius, selon l'effet additif de la fusion de ses composants, le beurre étant un mélange de triglycérides dont la composition moyenne change selon l'alimentation de la vache[38]. Techniquement il s'agit d'une plage de fusion[39].



Santé |


Une revue systématique de 2016 n'a pas mis en évidence de lien entre la consommation de beurre et les risques de mortalité, de maladie cardio-vasculaire et de diabète[40].



Histoire de la législation française |


La législation sur la protection des beurres a évolué en France à partir de la Révolution. Dans un premier temps les préoccupations de l’époque de la rédaction du Code pénal de 1810 ne sont pas à la protection des produits du terroir ; avec le bouleversement économique consécutifs à l’essor industriel du milieu du XIXe siècle, le législateur en vient à prendre en considération de nouveaux impératifs. Comme le vin ou les engrais, le beurre bénéficie alors d’une protection spécifique destinée notamment à enrayer la chute de son cours à l’exportation[41]. La découverte de la margarine étant un évènement décisif dans la mise en place de cette législation spécifique, nous pouvons avec Christophe Gris distinguer deux périodes[42]. La première va de 1810 à 1887, le législateur se contente alors d’une répression centrée sur la vente frauduleuse. La seconde va de 1897 à 1980, le législateur met en œuvre progressivement, sur le modèle du vin, des mécanismes préventifs pour éviter que des beurres destinés à la fraude ne soient fabriqués. C’est l’émergence d’encouragements à la production de produits de qualité aujourd’hui connus sous le titre d’appellation d’origine contrôlée.



Réglementation de la vente |


Au Moyen Âge, « celui qui vend le beurre » s'appelle le beurrier avant de désigner au XVIe siècle, le pot[43].


Après la Révolution française, la protection des beurres n’est pas organisée de façon spécifique. En effet, l’article 423 du Code pénal de 1810 dispose « quiconque aura trompé l’acheteur sur le titre des matières d’or ou d’argent, sur la qualité d’une pierre fausse vendue pour fine, sur la nature de toute marchandise ; quiconque par l’usage de faux poids, de fausses mesures aura trompé sur la quantité de chose vendue… ». Ce texte général est utilisé pour les fraudes courantes. Par exemple, il n’est pas rare d’augmenter le poids du beurre par le mouillage. Le mouillage est obtenu en augmentant la quantité d’eau naturellement contenue dans la crème lors du barattage. Le beurre est chargé d’eau. Il est plus lourd lors de la vente, ce qui permet de faire de meilleurs profits avec la même quantité de lait. Pour caractériser l’infraction il faut que la marchandise soit exposée à la vente, et il faut montrer que l’agent ait eu la volonté de tromper l’acheteur. Que faire si la marchandise est stockée, et non exposée ? Que faire lorsque le marchand se défend en disant « qu’il ne savait pas » ?
Le beurre est frelaté par des pommes de terre, du suif, de la farine, de la craie, ou de l’acétate de plomb. Dans son rapport fait au nom de la commission d’initiative parlementaire, Riché s’exprime en ces termes : « Si quelques marchands d’une conscience molle soudoient la complaisance des domestiques des maisons riches, il est plus regrettable encore que la spéculation immorale exploite l’ignorance ou la timidité des enfants qui vont faire des achats pour les petits ménages. […] On sait combien la probité, dont la campagne devrait être le dernier asile est parfois étrangère à l’origine du lait. »[44].


En 1851, une loi est votée en vue de réprimer les corruptions et falsifications des denrées alimentaires. L’intérêt de ce texte est de déplacer la charge de la preuve. En effet, la simple constatation de la falsification renverse la présomption d’innocence, et de bonne foi, du vendeur. Il devra se défendre en montrant qu’il a lui-même été trompé ; qu’il ignorait la falsification. La question s’est posée de savoir si l’ajout de borate de soude dans le beurre devait être entendu comme une falsification, dans la mesure où il s’agissait d’un conservateur dont l’usage était répandu dans la profession. La jurisprudence considéra qu’il n’y a pas de falsification si cette addition est faite en proportion suffisamment faible[45].


Une fois les contours de l’infraction cernés, il fallait mettre en œuvre des mécanismes cohérents de sanction pénale. Or la répression du Code pénal de 1810 des tromperies était subordonnée à l’existence d’un contrat de vente. Quelle ménagère allait porter plainte pour une fraude portant sur son quart de beurre ? Dans son rapport, Riché expose la situation suivante : « Les individus remettent souvent à la société le soin de les protéger ; la perspective de supporter éventuellement des frais glace d’ailleurs les parties civiles. ». Le rapporteur nous le précise : en 1848, d’après la statistique criminelle, il y a eu 113 affaires de tromperies sur la nature, dans lesquelles ont comparu 143 prévenus. Seulement 4 parties civiles ont été jointes aux actions publiques[46]. La loi de 1851 ne vise plus seulement la vente, mais encore la mise en vente d’une marchandise falsifiée ou corrompue. Et de plus en plus l’idée suivant laquelle les marchands sont responsables des produits qu’ils vendent commence à apparaître. Encore une fois sous la plume de Riché, l’on peut lire ceci : « Puisque la perte résultant de la détérioration doit tomber sur quelqu’un, elle doit s’arrêter au marchand qui, n’étant pas consommateur n’éprouvera qu’un dommage pécuniaire, et que l’attention à laquelle sa profession l’oblige pourrait souvent préserver de tout dommage. ».


Initialement les sanctions prévues étaient des amendes ou la prison. La loi de 1851 ajoute des mesures de publicité de la sanction, aux frais du condamné, sur les murs de son établissement. La loi de 1851 prévoit de plus la confiscation des machines ayant permis de constituer la fraude.



L'apparition de la margarine |


La margarine est inventée par le français Hippolyte Mège-Mouriès né le 24 octobre 1817 à Draguignan d’un père instituteur[47]. Il fait partie d’un service du gouvernement français chargé d’effectuer des recherches pour l’amélioration des produits alimentaires. « Une tâche très précise lui est confiée. Il doit mettre au point un produit susceptible de remplacer le beurre, de coûter moins cher, et se conservant mieux. ». Selon Alphen, deux faits montrent que Napoléon III encouragea particulièrement ses travaux. D’une part, à la lecture du brevet[48], l’on remarque la formulation: « Cette étude qui a été entreprise sous une Haute inspiration. ». D’autre part, Mège fut autorisé à poursuivre ses expériences à la Ferme impériale de la Faisanderie dans le bois de Vincennes. On le sait, Napoléon III était particulièrement préoccupé par les difficultés des plus humbles. Mège observe ceci : lorsque les vaches sont soumises à un jeûne prolongé, elles continuent à produire du lait. Il en déduit que les éléments nécessaires à la fabrication du lait ne se trouvent pas directement dans l’alimentation des vaches mais dans leur graisse. Par divers procédés de broyage et de pression il va réussir à séparer la stéarine de l’oléomargarine[49].
Les fabricants de margarine proposent à la vente un produit dont l’aspect est très proche de celui du beurre. Ils les nomment « beurre factice », « beurrine », « beurre bon marché », « simili-beurre », de sorte qu’il ne s’agit ni d’une tromperie ni d’une falsification. Des beurres rances sont mélangés à la margarine, et les pratiques frauduleuses se multiplient d’autant plus que les experts ont le plus grand mal à détecter avec certitudes toutes les fraudes, surtout lorsque moins de dix pour cent de margarine est mélangé au beurre[50].



La loi de 1887 |

Bien que conscient de la perte de valeur du beurre du fait de la margarine, le législateur est lent à mettre en œuvre une loi spéciale. Une loi serait tant le moyen de protéger les beurres de la fraude, que la margarine de qualité qui est attaquée par la mauvaise réputation. Le mot beurre doit désigner une substance précise : « C’est tromper l’acheteur que de lui vendre ce produit nouveau sous le nom de beurre. »[51] . Le préfet de Paris, dans son rapport du 13 avril 1886[52] précise que « le point de fusion de la margarine est abaissé par l’addition de certaines huiles végétales dans des proportions variables. Les huiles animales n’étant jamais assez neutres au goût pour passer inaperçues, les fraudeurs utilisent la partie solide de l’huile d’olive, de coton, de sésame, ou encore la graisse de maïs. La propriété de ces huiles est de dissoudre les cristallisations de la margarine. ». Le but est d’éviter que la fraude ne soit détectée par les experts. Les conséquences seront catastrophiques pour la margarine, et le beurre. Une véritable crise de confiance s’installe, et la loi de 1887 ne parvient pas à rassurer. Jusque-là, il revenait au ministère public d’établir la preuve de l’intention frauduleuse lorsque le beurre était mélangé avec de la margarine. Désormais, il y a une présomption de fraude à l’égard de toute personne détenant une substance altérée. Le vendeur a l’obligation d’informer l’acheteur que la substance qu’il lui vend n’est pas du beurre. L’article 1 est ainsi rédigé : « Il est interdit d’exposer, de mettre en vente, de vendre, d’importer ou d’exporter sous le nom de beurre de la margarine…». Or la loi ne définit pas ce qu’est le beurre. Le beurre salé est-il du beurre ? La margarine est-elle tout le reste ? La loi ne sanctionne pas les noms de fantaisie qui continuent à se multiplier.
Le législateur doit à nouveau intervenir. Il met dix ans à le faire avec la loi de 1897.



Réglementation de la production |



Protection de la notion de beurre dans le commerce |


Dans le commerce, réserver l’appellation « beurre » aux seuls produits issus de la crème, nécessite la mise en place de moyen coercitifs destinés à vérifier si la loi est bien respectée.


Dans la loi de 1897, le beurre est enfin défini et il est désormais interdit « de désigner sous le nom de beurre avec ou sans qualificatif, tout produit qui n’est pas exclusivement fait avec du lait ou de la crème… »[53]. Il y a un déplacement de l’infraction de l’exposition à la désignation. C’est-à-dire qu’il suffit de contrôler la marchandise désignée sous le nom de beurre, et si elle contient autre chose que les composés du lait, l’infraction est constituée. À cette séparation de droit, la loi ajoute une séparation de fait. Les pains de margarine doivent être identifiés par un conditionnement spécifique. Les points de vente ne doivent pas être les mêmes, et les locaux doivent-être identifiés par des enseignes spéciales. Les fabriques de margarine doivent se déclarer, et à ce titre elles ont obligation d’être contrôlées en permanence par, au moins, un inspecteur indépendant.


La loi de 1897 crée un corps d’inspecteurs spécialement départis à la surveillance de la fabrication et du commerce du beurre et de la margarine. Leur rôle est avant tout de dissuader les fraudeurs. Ce sont des agents nommés par le ministère. Ils sont choisis parmi les agents des contributions indirectes[54]. Leur rôle est double. Ils veillent tant à l’intégrité des relations commerciales qu’à la santé publique. Ils ont un grand pouvoir d’investigation, et à ce titre, ils sont tenus à la discrétion. Ils ne doivent pas révéler les secrets de fabrication dont ils auraient connaissance dans l’exercice de leurs fonctions[55]. La fraude des beurres ne peut bien souvent s’établir qu’à la suite d’une constatation scientifique. Il faut alors procéder au prélèvement d’échantillons destinés à être analysés. La circulaire du 13 février 1898 vient encadrer les modalités de prélèvement. À la suite de ce prélèvement, l’inspecteur dresse un procès-verbal dont un exemplaire est remis à l’exploitant contrôlé.



Le contrôle |


Les efforts législatifs réalisés en direction de la protection du beurre vont conduire à l’amélioration notable de la qualité des produits mis en vente sur les marchés.


La répression devenant de plus en plus présente, les fabricants sont obligés de réagir. Un assainissement notable des marchandises est constaté. Par ailleurs, tout un commerce nouveau émerge. En effet des entreprises proposent aux laiteries-beurreries des appareils variés destinés pour les uns à contrôler le lait lors de l’achat, pour d’autres à améliorer le rendement en évitant les gaspillages. De nombreux ouvrages plaident pour une meilleure hygiène. Des écoles destinées à former les exploitants sont créées. C’est le cas par exemple de l’école professionnelle de laiterie de Surgères en 1906. Des revues sont publiées, comme la Revue générale du lait, mais aussi des ouvrages destinés à accompagner l’exploitant d’une laiterie beurrerie, comme celui de Renaux Manuel pratique de laiterie-beurrerie.


Si la loi de 1897 était particulièrement efficace pour lutter contre les falsifications que pouvait subir le beurre du fait de son mélange avec la margarine, en revanche, elle était totalement inopérante pour la lutte contre les autres suppositions. La loi de 1905 en est le complément nécessaire. La loi de 1905 relative à la répression des fraudes dans la vente de marchandises et des falsifications des denrées alimentaires et des produits agricoles est une avancée considérable. Pour la première fois, une marchandise est protégée en raison de sa provenance, de son origine. Sont considérées comme des tromperies les manœuvres ayant pour but de faire croire au consommateur qu’il achète un produit qui provient de telle région alors qu’il provient de telle autre, à condition de montrer que la cause de la vente était l’origine du produit. Elle instaure elle aussi des contrôles, et un mode de prélèvement propre des échantillons. Or celui-ci n’est pas le même que celui de la loi de 1897, ce qui pose des problèmes de procédure. En effet, suivant qu’il s’agit d’une fraude par addition de margarine, ou par addition d’huile végétale par exemple, la procédure à utiliser à peine de nullité du prélèvement n’est pas identique. Cela pose en pratique d’énormes difficultés, si bien que le législateur intervient avec la loi du 23 juillet 1907 pour harmoniser les procédures.


Sur le modèle de la protection des vins le beurre ne va plus seulement bénéficier d’une protection contre la fraude, mais encore, les meilleurs bénéficieront d’une valorisation. Avec la loi de 1919, un nouveau mode de protection des marchandises est mis en place. Les tribunaux civils sont saisis par les particuliers, et ils délimiteront des appellations d’origine. Il s’agit d’une protection a posteriori ouverte à toute personne « qui prétendra qu’une appellation d’origine est appliquée à son préjudice direct ou indirect et contre son droit à un produit naturel ou fabriqué et contrairement à l’origine de ce produit, ou à des usages locaux, loyaux et constants. ». Pour se prévaloir d’un préjudice, il faut donc montrer un usage indu d’une appellation.
En 1979, l’appellation « beurre Charentes-Poitou », « beurre des Charente », « beurre des Deux-Sèvres » est protégée à la condition de respecter un cahier des charges très précis[56].


La protection par l’appellation d’origine contrôlée, c’est avant tout l’histoire de la France. Ce n’est pas la simple protection d’une graisse alimentaire vis-à-vis d’une autre, c’est encore la confrontation de deux conception du commerce. Le beurre s’oppose à la margarine en ce sens que le beurre est obtenu à partir du lait, c’est-à-dire à partir d’un produit de la vache destiné à transmettre la vie. À l’inverse, la margarine est fabriquée à partir de la graisse des bovins, c’est-à-dire à partir d’un animal mort. D’un côté l’on accompagne un processus naturel, de l’autre l’homme crée, transforme : c’est l’industrie. L’industrie suscite la méfiance. La margarine devait lutter contre le mythe de l’artisanat à la française, et ainsi, dans l’introduction d’un ouvrage destiné aux professionnels de la beurrerie, l’on pouvait lire : « Nous n’avons l’intention de traiter que de la fabrication dans la ferme modeste de nos campagnes ; ce livre s’adresse au plus grand nombre, aux petits cultivateurs, à la fermière qui fait elle-même le beurre qu’elle va vendre, à cette bonne ménagère qui est toujours toute disposée à faire bien, et qui, une fois instruite et suffisamment renseignée, ne demande pas mieux que d’apporter les plus grands soins à ce travail dont la réussite et les bénéfices font son légitime orgueil. »[57].



Le cadre européen |


Les vieux débats entre beurre et matière grasse végétale ont trouvé une place élargie de discussion dans l'Union européenne. L'harmonisation des définitions des produits laitiers n'est pas encore parfaite mais le Règlement 1234/2007[58] (remplacé par le Règlement 1308/2013[59]) réserve bien le terme « beurre » aux produits laitiers. Des exceptions pour « usage traditionnel » sont prévues, par exemple pour le beurre de cacao, le beurre de cacahuète, qui ne contiennent pas de beurre, la liste des exceptions pouvant évoluer[21]. Par ailleurs, il existe des beurres non laitiers et non alimentaires comme le beurre de karité. Au Canada on emploie le terme « beurre d'érable » pour un produit obtenu en concentrant du sirop d'érable, qui ne contient aucune matière grasse.


Les signes de qualité prévus par la législation française (AOC et IGP) sont repris par la réglementation européenne sous les noms de AOP (Appellation d'Origine Protégée) et IGP, et protégés dans l'ensemble de l'Union européenne[60].



Régime séparé de TVA |


En France, il faut noter que le beurre bénéficie de la TVA à taux réduit (5,5 %) commune à presque tous les produits alimentaires tandis que les margarines et matières grasses végétales continuent à se voir imposer par exception la TVA à taux normal (20 %)[61].



Arts |


Œuvres artistiques autour du beurre :




  • La Tartine de beurre, KV Anh. 284n C 27.09, est une composition apocryphe pour piano attribuée à Wolfgang Amadeus Mozart.

  • Le peintre Antoine Vollon a réalisé vers 1880 un tableau représentant une Motte de beurre.


  • La Cuisine au beurre de Gilles Grangier (1963) avec Bourvil et Fernandel ;


  • Au bon beurre, Jean Dutourd, coll. « Folio », Paris, Gallimard, 1972, (ISBN 2070362604) ;


  • François Truffaut, dans La Nuit Américaine (1973), prête au beurre en motte des vertus thérapeutiques ;


  • L'Assiette au beurre, journal satirique.



Curiosités |





Iolanthe rêveuse, bas-relief en beurre par Caroline S. Brooks (1840-1913)


La Tour de Beurre de la cathédrale de Rouen est une tour en pierre jaune en forme de motte de beurre construite de 1485 à 1506 et dont les frais de construction ont été couverts par les dispenses perçues sur les fidèles rouennais pour pouvoir manger du beurre en période de carême.


Le beurre fait l'objet chaque année d'un pardon dans la chapelle Notre-Dame-du-Krann à Spézet en Bretagne. La statue de la Vierge est revêtue pour l'occasion d'une cape de couleur crème et des mottes de beurre sculptées lui sont offertes.



Notes |





  1. Le pourcentage de sel acceptable n'est pas défini dans la réglementation française. Cependant, le beurre d'intervention ne peut avoir une teneur en sel supérieure à 2 % (appendice 2). Le pourcentage de sel est indiqué dans la liste d'ingrédients selon la règle « QUID ».




Références |




  1. Charles Flachat et Guy Chantegrelet, « Lait », dans l'Encyclopædia Universalis [en ligne], § 3 (« Produits laitiers »), en part. § 3.3 (« Les beurres ») [consulté le 29 septembre 2017].


  2. a b c et d« Beurre », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens 1) [consulté le 29 septembre 2017].


  3. a b c d e et fDéfinitions lexicographiques et étymologiques de « beurre » (sens A, 1) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 29 septembre 2017].


  4. a b et cEntrée « beurre » (sens 1) des Dictionnaires de français [en ligne], sur le site des éditions Larousse [consulté le 29 septembre 2017].


  5. a b c d e f g h i et jEntrée « beurre », dans Alain Rey (dir.), Marianne Tomi, Tristan Hordé et Chantal Tanet, Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert, juillet 2010 (réimpr. janvier 2011), 4e éd. (1re éd. février 1993), 1 vol., XIX-2614 p., 29 cm (ISBN 978-2-84902-646-5 et 978-2-84902-997-8, OCLC 757427895, notice BnF no FRBNF42302246, SUDOC 147764122, lire en ligne) [consulté le 29 septembre 2017].


  6. http://www.irishcentral.com/news/bog-butter-from-3000-bc-found-in-ancient-underground-store-120950094-237737401.html


  7. du nord de l'Égée


  8. Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) (151b)


  9. Les informations de la section historique proviennent de : Michèle Barrière, « Le beurre », Historia,‎ novembre 2011, p. 19 (ISSN 0750-0475)


  10. Smoke Pöints of Various Fats


  11. Ces matières grasses avec lesquelles vous ne devriez pas cuisiner, article sur Atlantico


  12. Huile: les aldéhydes se dévoilent


  13. 6 Raisons de clarifier son beurre


  14. François Joseph Grille, Description du département du Nord, Paris, Sazerac et Duval, 1825-1830, 368 p. (lire en ligne), p. 129.


  15. Pour clarifier le beurre, il faut le faire fondre à feu très doux de manière que les graisses, la caséine et le petit-lait se séparent puis à retirer la caséine et le petit-lait du beurre fondu.


  16. Patrick Rambourg, « Manger gras. Lard, saindoux, beurre et huile dans les traités de cuisine du Moyen Âge au XXe siècle », dans Trop gros ?, Autrement, 2009, p. 75-91.


  17. Information site Dietimiam


  18. Loi no 1897-04-16 du 16 avril 1897 et loi du 22 mars 1924, modifiées par le Décret no 88-1202 du 30 décembre 1988, abrogées pour l'essentiel par le Règlement CE 1308/2013 consolidé appendice 2 et le Règlement délégué 2016/1938 annexe IV partie II


  19. a b c et dEncyclopédie Vulgaris Médical : Beurre


  20. L. 2 juill. 1935, art. 23 (Journal officiel du 3 juillet).


  21. a et bDécision 2010/791


  22. [PDF]Lettre technologique du Centre des métiers de la pâtisserie, no 18.


  23. 60 Millions de Consommateurs, « Le maquis des beurres », sur 60 Millions de Consommateurs (consulté le 3 juillet 2017)


  24. « Comment fabrique-t-on le beurre tendre ? - Ça m'intéresse », Ça m'intéresse - La curiosité en continu,‎ 26 août 2015(lire en ligne)


  25. « Beurre Comment choisir un beurre »


  26. « Santé Canada propose de bannir les gras trans | Isabelle Morin | Nutrition », La Presse,‎ 27 avril 2017(lire en ligne)


  27. Le dictionnaire de l'Histoire: gabelle


  28. F. Brochot (Ingénieur IPS), « La congélation du beurre » (consulté le 19 janvier 2010)


  29. « Ingrédients Laitiers »


  30. Larousse gastronomique, Larousse-Bordas, 1997, 1215 p. (ISBN 2-03-507300-6), p. 107


  31. « Beurre - Comment choisir un beurre », sur https://www.quechoisir.org


  32. AOC enregistrée par le décret du 30 juin 1986 publié au Journal officiel du 2 juillet 1986.


  33. AOC enregistrée par le décret du 29 août 1979 publié au Journal officiel du 31 août 1979.


  34. a b c d e et f(en) J. G. Speight, Norbert Adolph Lange, Lange's handbook of chemistry, McGraw-Hill, 2005, 16e éd., 1623 p. (ISBN 0071432205), p. 2.808


  35. a et b(en) nutritiondata.com, « Nutrition Facts and Analysis for Butter, without salt » (consulté le 6 janvier 2009)


  36. « Fichier canadien sur les éléments nutritifs - Code d'aliment 92 »


  37. Table Ciqual du beurre doux : https://ciqual.anses.fr/#/aliments/16400/beurre-a-82%-mg-doux


  38. Extrait du manuel suisse pour les denrées alimentaires


  39. Cours de l'Université de Lille sur les lipides


  40. Laura Pimpin, Jason H. Y. Wu, Hila Haskelberg et Liana Del Gobbo, « Is Butter Back? A Systematic Review and Meta-Analysis of Butter Consumption and Risk of Cardiovascular Disease, Diabetes, and Total Mortality », PloS One, vol. 11, no 6,‎ 1er janvier 2016, e0158118 (ISSN 1932-6203, PMID 27355649, PMCID PMC4927102, DOI 10.1371/journal.pone.0158118, lire en ligne)


  41. Léon Vérin, La répression des fraudes dans le commerce du beurre et de la margarine. (La loi du 16 avril 1897), thèse, Lille, 1905


  42. Christophe Gris, Le beurre : étude de la protection des beurres du XIXe au milieu du XXe siècle, mémoire de DEA, Bordeaux IV, 2008.


  43. Paroles gourmandes, Céline Lacourcelle.


  44. Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète de lois, décrets, ordonnances et règlements. 27 mars 1851, p. 199.


  45. Caen, 26 janvier 1899. S. 1899.2.113.


  46. Duvergier, 1851, op. cit., p. 199 et suiv..


  47. Pour une biographie complète de Mège, voir J. Van Alphen, in la margarine; histoire et évolution 1869-1969 sous la direction de J.H. Stuijvenberg, Paris, Dunod, 1969.


  48. Brevet B.F. 86480, déposé au ministère de l’Agriculture le 15 juillet 1869.


  49. J. Fritsh, La Fabrication de la margarine et des graisses alimentaires, Paris, H. Desforges, 1905.


  50. Pierre Dornic, Le Contrôle industriel du lait, Paris, J. B. Baillières et fils, 1932.


  51. J.O. Doc. Parl. Séance du 11 mars 1886, annexe 514, p. 1728.


  52. J.O. Doc. Parl. Séance du 10 juillet 1886, annexe 1025, p. 457-annexe I


  53. Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète de lois, décrets, ordonnances et règlements, 1897.


  54. Article 17.


  55. Décret du 9 novembre 1897. J. B. Duvergier, Collection complète de lois, décrets, ordonnances et règlements, 1897.


  56. Décret 29 août 1979, J.O., 31 août 1979, p. 2129.


  57. A. Chirade, E. Moreau, R. Lezé, La Fabrication pratique du beurre, Caen, La Société française d’encouragement à l’industrie laitière, 1886. Collection électronique de la bibliothèque municipale de Lisieux. http://www.bmlisieux.com .


  58. Règlement 1234/2007 Annexe XII


  59. Règlement 1308/2013 annexe VII partie III


  60. Site de la Commission européenne, Politique de qualité des produits agricoles


  61. Application des différents taux de TVA



Voir aussi |



Bibliographie |


  • Bruno Bertheuil (photogr. Maria Greco Naccarato), Le Beurre, éd. des Falaises, 2015, 112 p. (ISBN 978-2-84811-250-3)


Articles connexes |


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Liens externes |




  • Fabrication pratique du beurre Manuel publié par la Société française d’encouragement à l’industrie laitière (1886).


  • Le Beurre d’Isigny à Monaco (1870) par Arcisse de Caumont.

  • 5 émissions de France Bleu Basse Normandie consacrées au beurre d'Isigny du XVe au XIXe siècle (février 2015)[1]




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