Barfleur
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Le port de Barfleur un soir d'été. | |||||
Blason | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Normandie | ||||
Département | Manche | ||||
Arrondissement | Cherbourg-Octeville | ||||
Canton | Val-de-Saire | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin | ||||
Maire Mandat | Michel Mauger 2014-2020 | ||||
Code postal | 50760 | ||||
Code commune | 50030 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Barfleurais ou Barflotais | ||||
Population municipale | 577 hab. (2016 ) | ||||
Densité | 962 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 40′ 13″ nord, 1° 15′ 53″ ouest | ||||
Altitude | Min. 2 m Max. 8 m | ||||
Superficie | 0,60 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Manche
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Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | www.barfleur.fr | ||||
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Barfleur (prononcé [baʁflœʁ], localement [baʁflœː]/[baʁfjø:]) est une commune française, située dans le nord-est du département de la Manche en région Normandie, peuplée de 577 habitants[Note 1].
Avec un territoire ne couvrant que 60 ha, elle est la plus petite commune du département de la Manche.
Barfleur est aujourd'hui gratifiée du label des plus beaux villages de France, décerné par une association indépendante visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité.
Sommaire
1 Géographie
2 Toponymie
3 Histoire
4 Héraldique
5 Politique et administration
6 Démographie
7 Économie
8 Lieux et monuments
9 Activité et manifestations
10 Barfleur dans les arts
11 Personnalités liées à la commune
12 Notes et références
12.1 Notes
12.2 Références
13 Voir aussi
13.1 Bibliographie
13.2 Article connexe
13.3 Liens externes
Géographie |
La commune est située sur la côte, à quelques kilomètres au sud de la pointe de Barfleur qui marque l'extrémité nord-est du Cotentin (mais qui se trouve sur la commune de Gatteville-le-Phare).
Barfleur est entouré au sud par la commune de Montfarville, au nord-ouest par la commune de Gatteville-le-Phare et à l'est par la Manche.
Barfleur est desservi par la ligne Manéo no 13, mise en place par le conseil départemental de la Manche (ligne Barfleur-Valognes)[1]. Valognes lui-même est desservi par la ligne SNCF Paris-Caen-Cherbourg.
Toponymie |
Le nom de la localité est attesté sous les formes Barbefloth, Barbeflueth en 1066-1077, Barbefluet au XIIe siècle, Barbeflet en 1163, Barbeflo en 1175, 1198, Barflue en 1227, Barefleu en 1317 et par une transposition latine du XIe siècle Barbatum fluctum[2]. La forme française actuelle Barfleur apparaît pour la première fois au XVIIe siècle.
Le r final, non étymologique, ne se prononce pas. Barfleur se dit donc « Barflleu » en normand, ce qui s'écrit en alphabet phonétique international (selon que l'on prononce le [l] ou pas : /baʁfljø:/ ou plus souvent /baʁfjø:/. Les Barfleurais s'appellent alors les « Barfllotais » (soit /baʁfjote:/).
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale. La nature du second élément -fleur que l'on retrouve ailleurs en Normandie dans Honfleur, Harfleur, Fiquefleur, Vittefleur, Crémanfleur à Crémanville et la Gerfleur a donné lieu à diverses interprétations par les toponymistes. Il s'agit soit du norois floth (pour René Lepelley[3]), c'est-à-dire, selon les conventions graphiques du vieux norois, flóð « marée montante courant » sans doute à l'origine du mot français flot « marée montante, flux »; du vieil anglais flod (pour François de Beaurepaire) qui a donné l'anglais moderne flood « marée haute, inondation »; du vieux norrois fljot « crique » (pour Albert Dauzat et Charles Rostaing[4]), c'est-à-dire fljót « grande rivière, fleuve » qui convient mieux sémantiquement, dans la mesure où le sens de l'ancien normand fleu est bien établi dans un texte du XIIIe siècle qui mentionne le fleu de Lestre, c'est-à-dire « la rivière de Lestre » (cf. la Gerfleur, rivière du Cotentin).
Paradoxalement [?], ces derniers considèrent que l'élément -fleur dans Harfleur et dans Honfleur représente le vieil anglais flēot « eau qui coule, courant, rivière ». Cette explication a été reprise ultérieurement par Dominique Fournier pour expliquer Honfleur[5]. L'anglo-saxon flēot s'accorde tout aussi bien avec les mentions les plus anciennes du nom de Barfleur. En effet, l'élément -fleur est attesté dans des formes anciennes extrêmement variées -floth, -flueth, fluet ou encore flet, ce qui peut s'expliquer par la diphtongue instable du vieil anglais flēot.
Le premier élément Barbe- (dans les formes les plus anciennes) contracté en Bar- parait être le nom de personne Barbey, Barbay (ancien français Barbé « le Barbu », du gallo-roman BARBATU, latinisé en Barbatus dans les textes), essentiellement attesté en Normandie jusqu'au début du XXe siècle et que l'on retrouve dans Barbeville, lieu-dit à Barfleur, Barbeville (Calvados) et Barbetot à Épretot (Seine-Maritime)[6]. L'association avec -fleur ou -tot, la localisation dans l'aire de diffusion des toponymes norrois (y compris Barbeville) incitent à mettre en parallèle le nom de personne norrois Skeggi « le Barbu », très fréquent, rencontré par exemple dans Equiqueville, Ecuquetot (Seine-Maritime), dont Barbé représenterait la transcription romane. René Lepelley à la suite d’Albert Dauzat a émis l'hypothèse que le premier élément Barbe- pouvait représenter le norrois barmr « sein » (Dauzat lui donne le sens de « coin »), d'où « pointe, cap ». Cette proposition est moins solide, car cet élément ne correspond pas aux formes anciennes, qui sont toutes en Barbe-, jamais en *Barm-. De plus, la présence du lieu-dit Barbeville à Barfleur affaiblit encore cette interprétation, car les noms en -ville sont presque tous composés avec un nom de personne, les noms en -fleur également et ils ont souvent un doublet en -ville (ex: Honnaville / Honfleur ou Crémanville / Crémanfleur). Enfin, c'est très peu satisfaisant sur le plan sémantique et topographique. En effet, Barfleur n'est pas situé sur (ou près) d'un cap ou une pointe en forme de sein. La pointe de Barfleur plus au nord, est un nom donné a posteriori d'après le port de Barfleur, dont l'élément -fleur fait par contre référence à sa configuration et position.
Le gentilé est Barfleurais ou Barflotais[7].
Histoire |
Le port est sans doute ancien, mais on ne possède aucune trace de son nom antérieur : le nom actuel n'est pas antérieur au IXe ou Xe siècle (les plus anciennes attestations datent du XIe , cf. ci-dessus). Geoffroy de Monmouth, dans le neuvième livre de son Historia regum Britanniae, fait partir le roi Arthur de Barfleur pour combattre les Romains chez les Allobroges, peut-être a-t-il disposé de sources anciennes de la légende mentionnant le nom originel de Barfleur, sinon il aura donné cette localisation car ce port était à son époque le principal lien maritime entre le duché de Normandie et la Grande-Bretagne.
Ainsi, pendant la période ducale (jusqu'à 1204, date du rattachement de la Normandie au royaume de France), Barfleur est resté le port préféré des ducs de Normandie qui étaient aussi rois d'Angleterre.
En 1066, la bataille de Hastings marque le début de la conquête de l'Angleterre par les Normands parmi lesquels figurent de nombreux Cotentinais et Avranchinais. Sur le port de Barfleur, fixé sur un rocher, un médaillon rappelle que Guillaume le Conquérant fit sur le Mora (piloté par un jeune Barfleurais, Étienne), la traversée depuis Barfleur.
Il débarquera à Pevensey dans le Sussex de l'Est, le 28 septembre 1066. Le 14 octobre, il défait son compétiteur Harold à la bataille d'Hastings, durant laquelle ce dernier est tué, et reçoit la couronne anglo-saxonne le 25 décembre 1066 dans l'abbaye de Westminster.
En 1105, Henri Beauclerc y débarque afin de récupérer la Normandie au détriment de son frère Robert Courteheuse.
En 1120, la Blanche-Nef, navire royal, sombra au large de Barfleur, sur le rocher de Quillebeuf situé au nord, avec à son bord le fils du roi Henri Ier d'Angleterre, Guillaume Adelin[9]. Ce naufrage signe le déclin de la préférence ducale. À la fin du XIIe siècle, Richard Cœur de Lion aurait embarqué à Barfleur pour rejoindre l'Angleterre. Jean sans Terre y séjourne entre le 5 et le 10 février 1200, puis entre le 15 et 17 septembre de la même année.
En 1346, Barfleur est détruite par les troupes anglaises d'Édouard III lors de sa chevauchée le long des côtes françaises après son débarquement à Saint-Vaast-la-Hougue.
L'église actuellement en bord de mer était à l'époque au milieu de la ville, la mer ayant depuis rongé la côte.
En 1860, un second naufrage coûteux en vies humaines se produit sur ce même rocher de Quillebeuf, il s'agit de celui de la Luna, trois-mâts américain commandé par le capitaine John Schannon, parti du Havre et à destination de la Louisiane avec 18 hommes d'équipage et 85 passagers français et allemands. Sur un total de 103 personnes à bord, on dénombre 101 morts, seuls deux hommes d'équipage parvenant à rejoindre vivants la côte.
En 1865, c'est à Barfleur que fut construite la 1re station de sauvetage sur le modèle des stations britanniques, en raison du danger que représente le raz de Barfleur au large de la pointe homonyme.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Barfleur est libérée sans combat le 24 juin 1944 par les troupes américaines. Le port sera par la suite utilisé pour débarquer du matériel et des vivres.
Héraldique |
Les armes de la commune de Barfleur se blasonnent ainsi : Ces armes sont une sorte de rébus correspondant au nom de la commune : bar - fleur.
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Politique et administration |
Démographie |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population
effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les
populations légales
des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur
une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous
les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est
réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par
interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2016, la commune comptait 577 habitants[Note 2], en diminution de 10,26 % par rapport à 2011 (Manche : +0,11 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Entre 1804 et 1831, Montfarville inclus dans Barfleur.
Économie |
Barfleur est un port de pêche, notamment de moules de pleine mer (la "blonde de Barfleur" pêchée sur le banc de Barfleur). Son centre de débarque est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Cherbourg-Cotentin.
Lieux et monuments |
- Petit port de pêche d'échouage typique.
- Église Saint-Nicolas (XVIIe-XIXe siècles) :
- Elle remplace une église plus ancienne recouverte depuis longtemps par les flots. L'église est ornée de 12 vitraux de 1892, réalisés par les ateliers Lorin de Chartres. Certaines verrières ont été restaurées en 1980 par l'atelier Bourget[17].
- Cour Sainte-Catherine (XVIe)
- Dans le village, maisons barfleuraises (du XVIe au XIXe) en granit et à toit de schiste.
Port de Barfleur.
Port de Barfleur.
L'église Saint-Nicolas.
Vitrail de sainte Thérèse et sainte Barbe (1892).
La plus ancienne maison de Barfleur, cour Sainte-Catherine.
La même maison.
Une fenêtre à meneau et l'entrée cochère murée, même habitation.
Anciennes maisons de pêcheurs.
Activité et manifestations |
Barfleur dans les arts |
- Le film Le Démon dans l'île, un film français de Francis Leroi, avec Jean-Claude Brialy, Anny Duperey et Pierre Santini, sorti en 1983, a été tourné à Barfleur.
- Le film L'Iceberg, un film belge réalisé par Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, sorti en décembre 2005 a été tourné en partie à Barfleur.
- Le film La Promeneuse d'oiseaux, un film français réalisé par Jacques Otmezguine, sorti en 2006 a été tourné en partie à Barfleur.
- Le film Les Corbeaux (mini-série), un film français par Régis Musset et Laurent Scalese, avec Astrid Veillon, sorti en deux épisodes en 2009, a été tourné en partie à Barfleur.
Personnalités liées à la commune |
Sainte Marie-Madeleine Postel, née Julie Postel (Barfleur, 1756 - Saint-Sauveur-le-Vicomte, 1846), fondatrice en 1807, de la congrégation des Sœurs des écoles chrétiennes et de la Miséricorde.
Paul Signac (1863-1935), peintre, propriétaire d'une maison rue Saint-Nicolas.
Jean Giraudoux (1882-1944), écrivain, y rédigea Siegfried et le Limousin en août 1922[18].
Vanber (1905-1994), (de son vrai nom Albert Voisin), peintre, né à Lestre (Manche), sa famille possède encore résidence secondaire à Barfleur.
Jacques Berthier (1923-1994), compositeur et organiste, possédait une résidence à Montfarville. Son épouse et lui étaient des habitués de Barfleur.
Henry Hartley (1930-2011), artiste peintre, possédait une résidence-atelier impasse des Jardins. Ses tableaux sur les thèmes titrés "Les Galets" et "Sun Boat" ont été peints à Barfleur.
Jean-Luc Petitrenaud (né en 1950), journaliste et critique gastronomique, possède une résidence secondaire à Barfleur.
Christophe Boltanski (né en 1962), journaliste et écrivain, lauréat du Prix Femina 2015, fils du sociologue Luc Boltanski et neveu de l'artiste Christian Boltanski. Il possède une résidence secondaire à Barfleur[réf. nécessaire].
Jérôme Houyvet (né en 1970 à Barfleur), photographe.
Notes et références |
Notes |
Population municipale 2016.
Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
Références |
Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
Manéo, site du conseil général de la Manche.
François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Éditions Picard 1986, p. 74.
René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, éditions Charles Corlet et PUC 1994, p. .
Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1978. p. 54a
Dominique Fournier, Dictionnaire des noms de rues et noms de lieux de Honfleur, éditions de la Lieutenance, Honfleur 2006. p. 124-125.
François de Beaurepaire, op. cit.
habitants.fr, « Manche > Barfleur (50760) » (consulté le 22 juillet 2012)
Littéralement « Homme du gouvernail » en ancien normand, mot scandinave issu du vieux norrois stýrimaðr ou vieux danois styrman.
René Lepelley, op. cit.
Annuaire du Département de la Manche, 33° Année 1861, p 102
« Jean Deville met un terme à toutes ses fonctions municipales », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 9 février 2015)
« Michel Mauger, élu maire, succède à Jean Deville », sur Ouest-france.fr (consulté le 7 avril 2014)
L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee
Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
« Ensemble de 12 verrières (à personnages, décoratives) : Ecce Homo, Vierge des sept douleurs, Notre-Dame de Lourdes, saint Augustin, saint Jérôme, saint Thomas d'Aquin, saint François de Salle, saint Athanase, saint Jean Chrysostome, saint Basile le Grand, saint Grégoire de Naziance, sainte Thérèse, sainte Barbe, sainte Cécile, sainte Catherine, sainte Clothilde, sainte Radegonde, sainte Jeanne de Chantal, sainte Monique », notice no IM50002358, base Palissy, ministère français de la Culture
Hugues Plaideux, « Jean Giraudoux à Barfleur (août 1922) », Revue de la Manche, t. 51, fasc. 206, 4e trimestre 2009, p. 2-19
Voir aussi |
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Bibliographie |
Charles-Félix Morice de la Rue, « Nouveau phare de Barfleur : notice », Annales des Ponts et chaussées, 1re série, 1834, p. 1-16 (lire en ligne).
Article connexe |
- Liste des communes de la Manche
Liens externes |
- Site municipal
- Résumé statistique de Barfleur sur le site de l'Insee
Le granite varisque de la pointe de Barfleur sur le site Lithothèque de Normandie
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