Royaume d'Angleterre
Cet article concerne l'entité politique historique ayant existé de 927 à 1707. Pour le territoire équivalent contemporain, voir Angleterre.
Kingdom of England (en)
927 – 30 janvier 1649
(722 ans)
29 mai 1660 – 1er mai 1707
(46 ans, 11 mois et 2 jours)
Drapeau | Blason royal |
Devise : Dieu et mon droit
Statut | Monarchie |
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Capitale | Winchester (927 - 1066) Londres (1066 - 1707)[1],[2] |
Langue | Anglo-saxon[3] Anglo-normand [4] Anglais[5] |
Monnaie | Livre sterling |
Superficie | 130 395 km2 |
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Vers 927 | Unification par Athelstan |
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1066 | Conquête normande |
1282 | Invasion du pays de Galles |
30 janvier 1649 | Interrègne anglais |
1660 | Restauration anglaise |
1689 | Constitution |
1er mai 1707 | Union avec le Royaume d'Écosse. |
Entités précédentes :
Wessex (927)
Royaume viking d'York (954)
Principauté de Galles (1536)
Commonwealth d'Angleterre (1649-1660)
Entités suivantes :
Commonwealth d'Angleterre (1649-1660)
Grande-Bretagne (1707)
Le royaume d'Angleterre (en anglais Kingdom of England) était un État souverain, situé en Europe de l'Ouest, dans la partie méridionale de l'île de Grande-Bretagne. À partir de 927, son territoire couvrit celui de l'Angleterre actuel, puis celui du pays de Galles à la suite de l'invasion de ce pays en 1284 par Édouard Ier d'Angleterre. La résidence royale principale se trouvait à l'origine à Winchester (comté de Hampshire) mais Londres et Gloucester ont reçu un statut presque équivalent — en particulier Londres, qui devint la capitale de facto dès le début du XIIe siècle. Cette ville, métropole d'Angleterre, va ensuite devenir la capitale du royaume de Grande-Bretagne (1707-1801), puis du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (1801-1927), et enfin du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord depuis 1927.
Bien qu'il soit toujours utilisé dans le langage courant, le titre de reine (ou roi) d'Angleterre est en réalité obsolète et juridiquement faux depuis 1707. L'appellation juste dans sa forme complète est celle de monarque du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, qui est actuellement la reine Élisabeth II.
Sommaire
1 Histoire du royaume
1.1 Origines
1.2 La conquête normande et les Plantagenêt
1.3 La Renaissance
2 Commonwealth et protectorat
3 Articles connexes par siècle
4 Voir aussi
4.1 Notes et références
4.2 Liens externes
4.3 Articles connexes
Histoire du royaume |
Origines |
Le royaume d'Angleterre n'a pas de date précise de création. Il est issu de l'unification progressive des différents royaumes anglo-saxons qui se partageaient le sud de la Grande-Bretagne pendant le Haut Moyen Âge. À partir du IXe siècle, les rois de Wessex commencent à étendre leur domination, avec Alfred le Grand (871-899) et son fils Édouard l'Ancien (899-924), qui prennent le titre de « roi des Anglo-Saxons ». Le fils d'Édouard, Æthelstan, est le premier à régner sur toute l'Angleterre après la conquête de la Northumbrie en 927.
L'Angleterre est restée unie politiquement depuis. Toutefois, le royaume est envahi à plusieurs reprises par des vikings du Danemark à la fin du Xe siècle. En réaction, Æthelred II d'Angleterre ordonne le massacre de tous les Danois présents dans le royaume depuis 1002. Cette action ne fait qu'attirer l'attention et l'hostilité de Sven Ier de Danemark et de Norvège. Sven organise quatre invasions durant le reste de sa vie (1003-1005, 1006-1007, 1009-1012 et 1013). En 1013, il participe en personne à l'invasion, et prend rapidement le contrôle du royaume. Il est proclamé roi d'Angleterre alors qu'Æthelred II a fui en Normandie. Il meurt le 2 février 1014, après seulement 5 semaines de règne. Le Witenagemot (conseil des sages anglais) restaure alors Æthelred II sur son trône.
L'année suivante, Knut II de Danemark, le fils de Sven envahit à son tour le royaume. Æthelred II meurt le 23 avril 1016. Son fils et successeur Edmond II Côtes-de-Fer est rapidement battu par Knut II. Ce dernier accepte de partager le pouvoir, mais la mort d'Edmond le 30 novembre 1016 le laisse seul maître du royaume. Le règne danois se poursuit jusqu'à la mort de Knut III de Danemark, le 8 juin 1042. Il était le fils de Knut II et d'Emma de Normandie, la veuve d'Æthelred II. Knut III ne laisse aucun héritier, et son demi-frère Édouard le Confesseur, fils d'Æthelred II, lui succéda. Le royaume est à nouveau indépendant.
La conquête normande et les Plantagenêt |
Cette période de paix ne se termine que lorsqu'Édouard meurt sans héritier le 5 janvier 1066. Son beau-frère est couronné sous le nom d'Harold II. Son cousin Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, réclame aussitôt le trône arguant qu'Édouard et Harold lui avaient promis ce trône. Le royaume est alors envahi par Harald III de Norvège, qui est vaincu à la bataille de Stamford Bridge, le 25 septembre 1066. Puis, le 28 septembre, Guillaume débarque dans le Sussex. Harold II qui se trouve alors à York, à la suite de la bataille du 25 septembre, traverse toute l'Angleterre pour rencontrer les nouveaux envahisseurs. Les deux armées s'affrontent à la bataille de Hastings, le 14 octobre. Harold tombe et Guillaume est vainqueur. Il ne rencontre que peu d'opposition dans la suite de sa conquête. Il n'avait pas l'intention d'absorber le royaume dans son duché de Normandie. En tant que duc, il devait allégeance au roi Philippe Ier de France. Le royaume d'Angleterre indépendant allait lui permettre de régner sans interférence. Il est couronné roi d'Angleterre le 25 décembre 1066.
Le royaume d'Angleterre et le duché de Normandie allaient rester liés jusqu'en 1204, non par un gouvernement commun, mais grâce aux barons anglo-normands. Henri Ier parvint à réunir les deux territoires sous son gouvernement. À sa mort en 1135, sa fille Mathilde l'Emperesse est désignée pour lui succéder. Mais c'est son cousin Étienne de Blois qui usurpe son trône. Valeureux combattant, mais piètre gouvernant, son règne plonge le royaume dans une anarchie qui dure jusqu'en 1154. C'est Henri II, le petit-fils du premier Henri, qui lui succède. Il remet le royaume en état, perfectionne l'administration du royaume. Il contrôle un territoire continental qui va du duché d'Aquitaine au duché de Normandie. Le pouvoir du royaume d'Angleterre est à son apogée.
Son fils, le roi Jean d'Angleterre, un descendant de la 4e génération du Conquérant, perd la partie continentale du duché au profit de Philippe II de France cette année-là. Les îles Anglo-Normandes sont les seules parties de l'ancien duché qui restent attachées au royaume d'Angleterre.
Le roi Jean d'Angleterre conserve cependant les titres et le territoire du duc d'Aquitaine. Son petit-fils, Édouard Ier d'Angleterre remporte la victoire contre Llywelyn le Dernier et conquiert de ce fait le pays de Galles en 1282. Il crée le titre de prince de Galles pour son fils aîné Édouard II en 1301.
Le fils d'Édouard II, Édouard III d'Angleterre, réclame le trône de France ce qui provoque la Guerre de Cent Ans (1337-1453). L'Angleterre sort vaincue de ce conflit, et ne conserve qu'une seule ville de France : Calais.
Le royaume d'Angleterre n'a que peu de temps pour se remettre d'aplomb avant d'entrer dans la Guerre des Deux-Roses (1455-1487). Cette « guerre » est en réalité une guerre civile opposant la maison de Lancastre et celle d'York pour la possession du trône. Ces deux maisons descendent en réalité toutes deux d'Édouard III et sont de proches parents. Finalement, c'est un membre de la lignée féminine de la maison de Lancastre, marié à la fille aînée de la maison d'York qui occupe le trône à la fin des Guerres des Roses : le roi Henri VII d'Angleterre et la reine consort Élisabeth d'York fondent ainsi la dynastie des Tudor qui règne sur le royaume de 1485 à 1603.
La Renaissance |
Pendant ce temps, le pays de Galles conserve le système juridique et administratif distinct qui avait été mis en place par Édouard Ier à la fin du XIIIe siècle. Le deuxième monarque de la maison Tudor, Henri VIII d'Angleterre, fusionne le pays de Galles et l'Angleterre en promulguant les Actes d'Union de 1536 et 1543. Le pays de Galles cesse alors d'être un fief personnel du roi d'Angleterre, et le territoire est annexé à l'Angleterre et est désormais représenté au parlement anglais.
Dans le même temps, en 1541, le parlement irlandais proclame Henri VIII roi d'Irlande, réunissant ainsi le royaume d'Irlande au royaume d'Angleterre sous le régime de l'union personnelle.
Durant le règne de Marie Ire, la fille aînée d'Henri VIII, Calais est capturé par le duc François de Guise le 7 janvier 1558. La maison Tudor s'éteint avec la mort de son dernier monarque, Élisabeth Ire, le 24 mars 1603. Son héritier est Jacques VI d'Écosse qui accède au trône sous le nom de Jacques Ier d'Angleterre. Les deux royaumes britanniques (royaume d'Angleterre et royaume d'Écosse) restent cependant des États indépendants mais en union personnelle jusqu'en 1707.
Cette année-là, l'Acte d'Union fonde en effet le royaume de Grande-Bretagne (1707-1801) par la réunion des deux royaumes. La reine Anne est la dernière reine d'Angleterre et la première monarque du nouveau royaume. Les parlements d'Angleterre et d'Écosse sont quant à eux fondus dans le Parlement de Grande-Bretagne qui siège à Westminster (Londres). C'est à ce moment que l'Angleterre cesse d'exister en tant qu'entité politique distincte, et que le gouvernement d'Angleterre disparaît. Au niveau juridique, cependant, le territoire conserve des structures et des lois spécifiques à l'Angleterre et pays de Galles (England and Wales) tout comme l'Écosse conserve ses propres lois et tribunaux. D'ailleurs, cette situation perdure même après l'Acte d'Union de 1800 qui donne naissance au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (qui durera de 1801 à 1922).
Commonwealth et protectorat |
L'Angleterre est une monarchie pendant la quasi-totalité de son existence politique, depuis sa création (vers 927) jusqu'à l'Acte d'Union (1707), excepté les onze ans de l'interrègne (1649-1660) qui suivit la Première Révolution.
Une république connue sous le nom de Commonwealth de l'Angleterre (1649-1653) remplace le gouvernement du roi décapité Charles Ier d'Angleterre. Le général le plus important de cette république, Oliver Cromwell parvient à étendre son règne à l'Irlande et l'Écosse.
Ce général victorieux se retourne finalement contre la république, et établit une nouvelle forme de gouvernement appelé le Protectorate. Il prend le titre de Lord Protecteur et gouverne jusqu'à sa mort, le 3 septembre 1658. Son fils Richard lui succède, mais il se montre incapable de gouverner, et finalement l'anarchie se développe. Il abandonne son titre, et se retire dans l'ombre. Le Commonwealth est rétabli un temps, mais se montre un mode de gouvernement instable. Le roi de jure Charles II, en exil, est restauré sur le trône en 1660.
Articles connexes par siècle |
XIe siècle- Conquête de l'Angleterre (1066), Dévastation du nord de l'Angleterre (1069-1070), Révolte des comtes (1075), Domesday Book (1086), Rébellion de 1088, Traité de Caen (1091), Charte des libertés (1100)
XIIe siècle
Traité d'Alton (1101), Guerre civile anglaise (1135-1154), Constitutions de Clarendon (1164), Révolte de 1173-1174
XIIIe siècle
Magna Carta (1215), Première Guerre des barons (1215-1217), Seconde Guerre des barons (1264-1267)
XIVe siècle
Guerre de Cent Ans (1337-1453)
XVe siècle
Complot de Southampton (1415), guerre des Deux-Roses (1455-1487)
XVIe siècle- Réforme anglaise
XVIIe siècle
Conspiration des poudres (1605), Première Révolution anglaise (1641-1649), Interrègne anglais : Commonwealth de l'Angleterre (1649-1653,1659-1660) ; Protectorate (1653-1659) ; Restauration anglaise (1660), Glorieuse Révolution (1688), Jacobitisme (1688) ; mercantilisme anglais
XVIIIe siècle- Acte d'Union (1707)
Voir aussi |
Notes et références |
York fut de facto la capitale vers 1300
Oxford fut la capitale royaliste de 1642 à 1645
De facto jusqu'à 1066
De jure, de 1066 au XVe siècle
De facto, remplaçant progressivement le français à partir de la fin du XIIIe siècle
Liens externes |
Articles connexes |
- Histoire du Royaume-Uni
- Histoire de l'Angleterre
- Liste des souverains anglais
- Angleterre
- Géographie de l'Angleterre
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