Ragondin
.mw-parser-output h1 #sous_titre_h1{display:block;font-size:0.7em;line-height:1.3em;margin:0.2em 0 0.1em 0.5em}Myocastor coypus
Myocastor coypus
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Mammalia |
Ordre | Rodentia |
Sous-ordre | Hystricomorpha |
Infra-ordre | Hystricognathi |
Famille | Myocastoridae |
Genre | Myocastor |
Nom binominal
Myocastor coypus
(Molina, 1792)
Répartition géographique
//// habitat natif
//// zone d'introduction
Statut de conservation UICN
LC : Préoccupation mineure
Le Ragondin (Myocastor coypus) est une espèce de mammifères de la famille des Myocastoridae, la seule espèce actuelle du genre Myocastor. Ce gros rongeur, originaire d'Amérique du Sud, est introduit en Asie, Afrique orientale, Amérique du Nord, Europe au XIXe siècle pour l'exploitation de sa fourrure bon marché[1]. Tous les individus présents dans ces régions proviennent à l'origine d'évasions ou de lâchers volontaires.
Sommaire
1 Dénominations
2 Description
3 Habitat et comportement
3.1 Habitat
3.2 Régime alimentaire
3.3 Reproduction
4 Classification
5 Interaction écologique
5.1 Prédateurs
5.2 Nuisances liées au ragondin
5.3 Utilisation par l'humain
6 Notes et références
7 Annexes
7.1 Références taxinomiques
7.2 Liens externes
Dénominations |
Nom vulgaire accepté, recommandé ou typique en français : Ragondin[2],[3],[4],[5],[6],[7],
Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) ou noms vernaculaires (langage courant) pouvant désigner éventuellement d'autres espèces : nutria[2],[3],[4], myocastor[3],[8], castor du Chili[3] ou bien castor des marais[3], loutre d'Amérique[8], coypou[3], myopotame[3], racconda[3] ou encore lièvre des marais[9],[10].
Le mot ragondin s'écrivait « rat gondin » jusqu'en 1869[7]. Myopotame signifie « rat de rivière »[3].
Description |
- Poids moyen : 5-9 kg en moyenne 7 kg
- Taille : un corps de 40-60 cm et une queue de 25 à 45 cm.
De mœurs à tendance crépusculaire et nocturne, il peut avoir une activité diurne non négligeable.
Présent dans seulement quelques départements français lors de son introduction, il est désormais présent dans plus de 70 départements. Il a colonisé des régions telles que le marais Poitevin, la Camargue ou les Landes dans une moindre mesure. Il est maintenant présent dans les régions du Sud de la France (Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées, Aude, Gard, Hérault, Tarn, Haute-Garonne, Vaucluse, Var, Bouches-du-Rhône…) mais on le trouve également sporadiquement dans certaines régions plus au nord (l'Île-de-France (canal de l'Ourcq, étangs de Vélizy[11]), le Centre et le Grand-Est, il est très présent en Meuse, Alsace notamment…).
Le froid est un facteur limitant et les hivers rigoureux leur sont fatals. L'organisme du ragondin n'est pas adapté au gel comme celui du castor. Lors d'hivers rigoureux, de nombreux ragondins ont la queue qui gèle, ce qui dégénère en gangrène mortelle.
Le ragondin est reconnaissable à ses quatre grandes incisives orange, comme chez les castors, mais tirant plus sur le rouge.
Il se distingue du rat musqué par sa taille plus importante. La section de sa queue, ronde chez le ragondin alors qu'elle est ovale chez le rat musqué, le différencie aussi des castors qui ont une large queue plate.
La présence en nombre du ragondin limite la croissance des rats musqués réputés plus nocifs que les ragondins[12].
Tête de ragondin vue de face.
Crâne de ragondin.
La queue est cylindrique.
Ses dents de couleur orange sont très visibles.
Impressionnante denture du ragondin.
Habitat et comportement |
Habitat |
Le ragondin est un animal préférant vivre dans les milieux aquatiques d'eau douce, parfois saumâtre. Aux rivières et fleuves d'Amérique du Sud d'où il provient s'ajoutent désormais tous les réseaux hydrauliques constituant son nouvel habitat dans les pays où il a été introduit : fossés et canaux reliant les marais.
Il creuse un terrier de 6 à 7 m le long des berges. Ce terrier possède en général plusieurs entrées, dont une subaquatique. Dans certaines régions à très forte densité de ragondins, et lorsqu'il a à sa disposition un vaste réseau de fossés et canaux, les terriers du ragondin participent à la déstabilisation des berges. Par la quantité de terre exportée dans l'eau à chaque terrier creusé, le ragondin provoque également l'accélération du comblement des fossés et canaux.
Il utilise parfois les terriers déjà creusés par le rat musqué, avec qui il entre parfois en concurrence. Il peut également construire des huttes de feuillages.
Albinos à Longeville-sur-Mer en Vendée
Dans le canal de la Bruche en Alsace
Cherchant sa nourriture au bord d'un lac (Provence)
Au nord d'Israël
Dilling (Allemagne)
Un ragondin dans la rivière Ljubljanica, partiellement gelée, en Slovénie. Janvier 2017.
Ragondin en liberté au bord de l'Oise à Compiègne
Régime alimentaire |
Rongeur herbivore, son régime est normalement constitué de céréales, de racines, d'herbes, de glands ou autres. Néanmoins, il s'adapte très vite aux ressources disponibles sur son territoire. Il consomme ainsi une grande quantité de Poacées, notamment des céréales comme le maïs et le blé. Majoritairement herbivore, il peut toutefois manger des moules d'eau douce.
Reproduction |
Dans son habitat naturel, le ragondin atteint sa maturité sexuelle vers six mois, mais est mature dès deux à quatre mois en captivité. Les mâles sont actifs sexuellement toute l'année. La femelle a deux ou trois portées par an de cinq ou sept petits en moyenne. Elle les allaite pendant sept à huit semaines. Fait particulier, ses mamelles sont déportées vers les flancs au lieu d'être placées sous le ventre comme chez la plupart des mammifères, ce qui lui permet de nager avec ses petits accrochés aux tétines.
Classification |
Ce rongeur de la famille des Myocastoridae a été parfois classé dans la sous-famille des Myocastorinés.
Synonyme scientifique : Myopotamus coypu[3].
Interaction écologique |
Prédateurs |
Dans leur environnement d'origine, les populations de ragondins sont régulées naturellement par leurs prédateurs, comme le caïman, l'alligator (Alligator mississippiensis) et le puma.
Dans les pays où il a été introduit, le ragondin n'a aucun prédateur naturel, tout du moins à l'état adulte. Les jeunes ragondins sont parfois les proies de mammifères prédateurs comme la fouine, ou des oiseaux comme le busard des roseaux, la buse variable et la chouette effraie.
Nuisances liées au ragondin |
Le ragondin, par son mode de vie et sa qualité d'espèce invasive, influence et transforme considérablement son habitat, et est classé parmi les nuisibles dans plusieurs pays européens, dont la France.
Il est accusé en particulier de :
- dégradation et mise à nu des berges favorisant leur érosion progressive ;
- fragilisation des fondations d’ouvrages hydrauliques[13] par le réseau de galeries ;
- dégâts causés aux cultures (céréales, maraîchage, écorçage dans les peupleraies…) ;
- menace sur certaines espèces végétales (surtout aquatiques) à cause d’une surconsommation[14] ;
- destruction des nids d'oiseaux aquatiques[15] ;
- possibilité de transmission de maladies telles que la douve du foie[16] ou la leptospirose[17].
Selon une étude publiée dans l'Ecological Society of America, le ragondin a été classé en tête des dix espèces exotiques les plus nuisibles d'Europe[18]. À ce titre, les ragondins sont également officiellement répertoriés par le projet européen Daisie (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe) parmi les 922 espèces les plus envahissantes[19].
En Italie, entre 1995 et 2000, malgré un plan de lutte de 3 millions d'euros, les dégâts causés par l'animal aux berges et à l'agriculture ont été estimés à 11 millions d'euros[20].
En France, il est inscrit officiellement sur la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles. Il est également sur la liste publiée par la Commission européenne dans le cadre du règlement relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes[21],[22]. Dans certaines régions, il a fait l'objet de plans de lutte collectifs, à l'échelle de dizaines de communes. Les méthodes de lutte contre le ragondin sont les mêmes que celles autorisées pour les autres espèces nuisibles : tir au fusil, tir à l'arc, piégeage, déterrage... L'empoisonnement avec des appâts empoisonnés avec des anticoagulants, interdit depuis 2006[23], a été responsable d'importantes nuisances sur l'environnement, tuant d'autres animaux et représentant un risque sanitaire pour l'homme[24]. Ayant une nage similaire[25] au castor, il y a parfois confusion entre les deux espèces lors de ces plans de régulation[26].
À l’inverse, lorsque sa densité n'est pas trop importante, cette espèce joue un rôle positif dans l’entretien de la végétation des marais (roseaux, lentilles d’eau)[27].
Utilisation par l'humain |
Outre sa chasse en tant que nuisible, le ragondin peut être chassé ou bien élevé pour la peau et la viande, sous réserve de détenir le certificat de capacité correspondant au même titre par exemple qu’un élevage de biches ou de sangliers[28].
Lire le média
Notes et références |
Roland Jussiau, Louis Montméas et Jean-Claude Parot, L'élevage en France: 10 000 ans d'histoire, Educagri Editions, 1er janvier 1999(ISBN 9782844440662, lire en ligne)
Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at
Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
Nom vernaculaire en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
Voir définition donnée par le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française.
Voir cette espèce sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
Définitions lexicographiques et étymologiques de « ragondin » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
(en) Murray Wrobel, Elsevier's Dictionary of Mammals : in Latin, English, German, French and Italian, Amsterdam, Elsevier, 2007, 857 p. (ISBN 978-0-444-51877-4, lire en ligne)
Terme utilisé en cuisine pour édulcoré le nom de ragondin.
Jean-Pierre Quéré et Henri Le Louarn, Les rongeurs de France: Faunistique et biologie — 3e édition revue et augmentée, Editions Quae, 8 décembre 2011(ISBN 9782759210336, lire en ligne)
http://maps.google.com/?q=48.786574,2.197448&t=h&om=1&hl=fr&ie=UTF8&ll=48.786357,2.197909&spn=0.001813,0.004823&z=18
Michel Vallance, Faune sauvage de France : biologie, habitats et gestion, Le gerfaut, 2007(ISBN 9782351910306, lire en ligne).
Les dégâts aux voies d’eau et aux ouvrages hydrauliques
Ragondin nageant dans la Marne
Ragondins, bernaches, écrevisses rouges de Louisiane… des espèces exotiques envahissantes et coûteuses !
Le Ragondin (Myocastor coypus), hôte réservoir de la Grande Douve du foie (Fasciola hepatica)
Le petit gibier: Conservation des espèces, aménagement des milieux, p. 187
Véronique Labonté, « Le ragondin figure : au top 10 des espèces exotiques envahissantes les plus nuisibles d'Europe », Le Monde, 22 avril 9(lire en ligne)
(en) [1]
« La régulation de la population de ragondins Myocastor coypus en Italie... »
« Règlement (UE) n ° 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes ».
Nathaniel Herzberg, « La Commission européenne publie la liste des espèces invasives à combattre », Le Monde.fr, 13 juillet 2016(ISSN 1950-6244, lire en ligne)
Journal officiel, 17 mai 2006, p.962, texte n° 114
Sud-Ouest, Thomas Brosset, « La bromadiolone est-elle dangereuse pour l'homme ? », 6 novembre 2002
Le castor a uniquement la tête à sortir de l'eau, alors que le ragondin a le dos qui dépasse et des vibrisses blanches bien visibles
Emannuelle Sarat, ingénieur à l’ONCFS, « Castor et loutre : deux espèces semi-aquatiques à observer en bord de Loire », émission Canal Académie, 10 février 2013
[2] Étude France Nature Environnement, janvier 2006
Législation des rongeurs sur rongeurs.net
Annexes |
Références taxinomiques |
- (en) Référence Mammal Species of the World (version 3, 2005) : Myocastor coypus
- (en) Référence Catalogue of Life : Myocastor coypus (Molina, 1782)
- (en) Référence Fauna Europaea : Myocastor coypus
- (en) Référence GISD : espèce Myocastor coypus
- (fr+en) Référence ITIS : Myocastor coypus (Molina, 1782) ( )
- (en) Référence Animal Diversity Web : Myocastor coypus
- (en) Référence NCBI : Myocastor coypus
- (en) Référence UICN : espèce Myocastor coypus (Molina, 1792) (consulté le 31 mai 2015)
Liens externes |
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