Richard Cœur de Lion





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Richard Ier

Illustration.
Un des deux gisants de Richard Cœur de Lion
(XIIIe, abbaye de Fontevraud)
Titre
Roi d'Angleterre et seigneur d'Irlande
6 juillet 1189 – 6 avril 1199
9 ans et 9 mois
Couronnement

3 septembre 1189[1]
en l'Abbaye de Westminster
Prédécesseur

Henri II
Successeur

Jean
Duc des Normands
6 juillet 1189 – 6 avril 1199
Prédécesseur

Henri II
Successeur

Jean
Duc des Aquitains
1169 – 1196
Prédécesseur

Aliénor et Henri II
Successeur

Otton de Brunswick
1198 – 1199
Prédécesseur

Otton de Brunswick
Successeur

Jean
Biographie
Dynastie

Plantagenêt
Date de naissance
8 septembre 1157
Lieu de naissance
Palais Beaumont (Oxford, Angleterre)
Date de décès

6 avril 1199(à 41 ans)
Lieu de décès

Châlus (Limousin, France)
Père

Henri II d'Angleterre
Mère

Aliénor d'Aquitaine
Conjoint

Bérengère de Navarre
Enfants

Philippe de Cognac (illégitime)




Richard Cœur de Lion
Monarques d'Angleterre

Richard Ier d'Angleterre[2] dit Cœur de Lion (8 septembre 1157[F 1], palais de Beaumont à Oxford – 6 avril 1199, château de Châlus-Chabrol) fut roi d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d'Anjou de 1189 à sa mort en 1199. Fils d’Henri II d'Angleterre et d’Aliénor d'Aquitaine, Richard est élevé dans le duché d'Aquitaine à la cour de sa mère, ce qui lui vaut dans sa jeunesse le surnom de Poitevin. Il devient comte de Poitiers à l'âge de onze ans et duc d’Aquitaine lors de son couronnement à Limoges. Après la mort subite de son frère aîné le roi Henri le Jeune en 1183, il devient héritier de la couronne d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, de la Normandie et du Maine. Pendant son règne, qui dure dix ans, il ne séjournera que quelques mois dans le royaume d’Angleterre et n'apprendra jamais l'anglais[F 2]. Il utilise toutes ses ressources pour partir à la troisième croisade, puis pour défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père. Ces territoires, pour lesquels il a prêté allégeance au roi Philippe, constituent la plus grande partie de son héritage Plantagenêt. Les Anglais l’appellent Richard Ier, les Français Richard Cœur de Lion, dans les régions occitanes, il est surnommé Oc e No[F 3],[3], et les Sarrasins, Melek-Ric ou Malek al-Inkitar (roi d'Angleterre)[4]. En son temps, il est considéré comme un héros, et souvent décrit comme tel dans la littérature. Il est aussi un poète et un écrivain célèbre à son époque, notamment pour ses compositions en occitan[F 2],[5], mais aussi en langue d'oïl.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Famille et enfance


    • 1.2 Révolte contre son père Henri II et son frère Henri le Jeune


    • 1.3 La troisième croisade


      • 1.3.1 Préparatifs


      • 1.3.2 Passage de la croisade par la Sicile


      • 1.3.3 Passage de Richard par Chypre


      • 1.3.4 La croisade en Terre sainte


      • 1.3.5 Capture et retour de Richard dans ses terres continentales




    • 1.4 Mort de Richard à Châlus




  • 2 Autour de Richard


    • 2.1 Caractère et réputation


    • 2.2 Richard et les arts


    • 2.3 Robin Hood


    • 2.4 Sexualité




  • 3 Ascendance


  • 4 Notes et références


    • 4.1 Autres références




  • 5 Bibliographie


  • 6 Voir aussi


    • 6.1 Articles connexes


    • 6.2 Liens externes







Biographie |



Famille et enfance |


Richard naît probablement au palais de Beaumont en Angleterre[G 1]. Troisième fils d’Henri II d’Angleterre (l’aîné, appelé Guillaume, né en 1153, est mort à l’âge de trois ans) et d'Aliénor d'Aquitaine, Richard n’est pas destiné à succéder à son père. Il est cependant le fils préféré de sa mère (qui avait eu deux filles de son premier époux, le roi Louis VII de France) et, lorsque ses parents se séparent, il devient son héritier à la couronne d’Aquitaine en 1168, puis au titre de comte de Poitiers.


En janvier 1169, il est fiancé à Adèle de France (fille du roi de France Louis VII le jeune)[6]. Son père, Henry II, la fit venir en Angleterre pour prendre possession des terres constituant sa dot (comté d'Aumale et comté d'Eu), mais, dès qu'elle fut nubile, il aurait abusé d'elle, en aurait fait sa maîtresse et retarda le mariage. Par le traité de paix signé le 30 septembre 1174 à Montlouis entre Tours et Amboise, le roi Henri II renouvela à Louis VII la promesse du mariage entre Adèle et son fils Richard, mais il ne s'y tint pas, et en 1177, le pape Alexandre III intervint pour le sommer, sous peine d'excommunication, de procéder au mariage convenu. Le Berry devait être la dot de l'épousée. Henri renouvela sa promesse en décembre 1183 puis à l'époque du Carême de 1186, mais ne tint toujours pas sa promesse. Entretemps Adèle aurait donné la vie à un fils, la rumeur voulant qu'il soit l'enfant d'Henri II[7].


Après la mort du roi Henri II Plantagenêt, le 6 juillet 1189, son fils et successeur Richard fit venir Adèle à Rouen en février 1190, mais en 1191, il avertit le roi de France Philippe-Auguste qu'il ne saurait prendre sa sœur comme femme à cause du déshonneur dont il l'accusait.



Révolte contre son père Henri II et son frère Henri le Jeune |


Comme les autres enfants légitimes d’Henri II Plantagenêt, Richard montre peu de respect pour son père et manque de clairvoyance à long terme ainsi que du sens des responsabilités.


En 1170, son frère Henri « le Jeune » est couronné roi d’Angleterre, avant la mort de son père. Il est ainsi dénommé pour le différencier de son père, puisqu’il ne règne pas encore. Vers 1170, Richard reçoit le comté de Poitiers et le duché d'Aquitaine, lors de cérémonies d'investiture à Saint-Hilaire de Poitiers, puis à Limoges. En 1173, Richard rejoint ses frères Geoffroy II de Bretagne, époux de Constance de Bretagne, et Henri le Jeune dans leur révolte contre leur père. Déjà dotés de fiefs par leur père, ils espèrent le remplacer effectivement au pouvoir, poussés en cela par leur mère. Henri II envahit l’Aquitaine deux fois, et à dix-sept ans, Richard est le dernier de ses fils à lui tenir tête[réf. nécessaire]. Finalement, il refuse un combat face-à-face, et lui demande son pardon. En 1174, Richard renouvelle ses vœux de soumission à son père[F 3].


Après son échec, Richard va mater les nobles mécontents d’Aquitaine, spécialement en Gascogne. Il fonde Marmande en 1182, s’y installe et construit de nombreux châteaux forts dans les environs (Soumensac). Il se taille une affreuse réputation de cruauté, avec de nombreuses accusations de viols et de meurtres. Les rebelles espèrent détrôner Richard et appellent ses frères à l’aide. Henri II a peur que cette guerre entre ses trois fils ne conduise à la destruction de son royaume, et il lance son armée à son aide. Le 11 juin 1183, Henri le Jeune meurt, et son père Henri II est toujours sur son trône.


Richard a une raison majeure de s’opposer à son père. Ce dernier a pris comme maîtresse la princesse Adèle, fille du roi Louis VII, alors qu’elle lui était promise. Cela rend aux yeux de l’Église le mariage avec Richard techniquement impossible. Mais Henri, voulant éviter un incident diplomatique, ne confesse pas son erreur de conduite. Quant à Richard, il ne renonce au mariage qu’en 1191.



La troisième croisade |


Article détaillé : Troisième croisade.


Préparatifs |




Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste.


Très absent de son royaume d’Angleterre, Richard préfère se consacrer à ses possessions françaises et à la croisade en Terre sainte.


Peu après son accession au trône (1189), il décide de se joindre à la troisième croisade, inspirée par la perte de Jérusalem, prise par Saladin. Richard Cœur de Lion craint que Philippe Auguste, n’usurpe ses territoires en son absence. Le roi de France a les mêmes craintes vis-à-vis de son rival anglais, aussi les deux rois partent ensemble pour la Palestine[F 4]. Ils s'engagent à défendre les territoires l'un de l'autre pendant qu'ils seront à la croisade[F 5].


Richard est accusé de faire peu pour l’Angleterre, se contentant d’épuiser les ressources du royaume en empruntant pour financer ses expéditions en Terre sainte. Il relève également les taxes, et dépense la majeure partie du trésor de son père. Il rassemble et emprunte autant d’argent qu’il le peut, libérant par exemple le roi d’Écosse de son hommage en échange de dix mille marcs, et vendant nombre de charges officielles et autres droits sur des terres. Par ailleurs, c’est grâce aux réformes importantes de son père en matière de législation et de justice qu’il lui sera possible de quitter l’Angleterre pendant une longue période.


En 1190, Richard part finalement pour la troisième croisade avec son ami le seigneur de Sablé et futur Grand-Maitre templier, Robert de Sablé (qui passa dix-neuf ans à sa cour)[8]. Il s'embarque avec Philippe Auguste à Marseille, laissant Hugues, évêque de Durham, et Guillaume de Mandeville comme régents. Guillaume de Mandeville, qui meurt rapidement, est remplacé par Guillaume Longchamp. Mécontent de cette décision, le frère de Richard, Jean, se met à manigancer contre Guillaume.


Pendant l'été 1190, Richard décide de débarquer près de Naples tandis que Philippe Auguste gagne directement Messine le 16 septembre[9]. De la région de Naples, il gagne Messine par voie terrestre en passant par Amalfi, Salerne et Mileto, où il est agressé par des gens du cru. Selon Roger de Hoveden, Richard s'était écarté de sa suite et avait molesté un paysan[10] ; aussitôt, tous les habitants du village l'attaquent et il ne doit sa survie qu'à la rapidité de sa fuite.



Passage de la croisade par la Sicile |


En septembre 1190, Richard et Philippe sont en Sicile. En 1189, le roi Guillaume II de Sicile est mort. Son héritière, sa tante Constance, future reine Constance Ire de Sicile, est mariée à l’empereur Henri VI. Mais immédiatement après la mort de Guillaume, son cousin Tancrède de Lecce se rebelle, prend le contrôle de l’île, et début 1190, est couronné roi de Sicile. Il est préféré par le peuple, et par le pape, mais il est en conflit avec les nobles de l’île. L’arrivée de Richard accentue les difficultés. Tancrède a emprisonné la veuve de Guillaume, la reine Jeanne, la sœur de Richard, et ne lui donne pas l’argent qu'elle a hérité selon la volonté du défunt. Richard réclame la libération de sa sœur et la remise de son héritage. Pendant ce temps, la présence de deux armées étrangères cause des troubles parmi la population, exaspérée notamment par le comportement des soldats envers les femmes[9]. En octobre, la population de Messine se révolte, demandant que les étrangers quittent l’île. Une rixe éclate le 3 octobre entre des soldats et des habitants de la ville, « ramas de Grecs et de ribauds, gens issus de sarrasins » qui conspuaient les pèlerins tout en les traitant de « chiens puants »[9]. Richard attaque Messine et la prend le 4 octobre 1190. Après l’avoir pillée et brûlée, Richard y établit son camp. Il y reste jusqu’en mars 1191, quand Tancrède accepte finalement un traité. Celui-ci est signé, toujours en mars, par Richard, Philippe et Tancrède. En voici les termes :



  • Jeanne doit être libérée, recevoir sa part d’héritage ainsi que la dot que son père avait donnée à feu Guillaume,

  • Richard et Philippe reconnaissent Tancrède comme légalement roi de Sicile et souhaitent conserver la paix entre leurs royaumes,

  • Richard proclame officiellement son neveu Arthur de Bretagne, le fils de Geoffroy et de Constance de Bretagne, comme son héritier, et Tancrède promet de marier dans le futur une de ses filles à Arthur, quand il sera majeur (Arthur a alors quatre ans).


Le traité ébranle les relations entre l’Angleterre et le Saint-Empire romain germanique, et cause la révolte de Jean sans Terre, qui espère être proclamé héritier à la place de son neveu. Bien que sa révolte échoue, Jean continue dès lors de comploter contre son frère.



Passage de Richard par Chypre |






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Richard Cœur de Lion.


Richard et Philippe reprennent la mer. En avril, Richard s'arrête sur l’île byzantine de Rhodes pour éviter une tempête. Il la quitte en mai, mais une nouvelle tempête amène sa flotte à Chypre, où trois de ses navires s'échouent. L'attitude hostile du prince Isaac Doukas Comnène, qui régnait sur Chypre après s'être détaché de l'empire byzantin en 1184, provoque, le 6 mai 1191, le débarquement de la flotte de Richard dans le port de Lemesos (aujourd'hui Limassol). Il tente de s'entendre avec le Grec pour le ravitaillement d'Acre, mais devant la perfidie de ce dernier (Isaac était en fait de mèche avec Saladin), Richard entreprend la conquête de l'île. Les quelques catholiques romains de l’île se joignent à Richard, ainsi que ses nobles, révoltés par les sept années du joug tyrannique d’Isaac.


Après avoir été défait à Kolossi (à l'ouest de Limassol), Isaac réorganise sa défense à Trémithoussia, sur la route menant à la capitale Nicosie, où se livre une bataille décisive le 21 mai 1191. Isaac est vaincu et fait prisonnier par Richard, qui devient le nouveau maître de Chypre. Il pille l’île et massacre ceux qui tentent de lui résister. Pendant ce temps, la promise de Richard, Bérengère de Navarre, première-née du roi Sanche VI de Navarre, l’a enfin rejoint sur sa route vers la Terre sainte. Leur mariage est célébré à Limassol, le 12 mai 1191. La sœur de Richard, Jeanne, l’a suivi depuis la Sicile et assiste à la cérémonie. Le mariage ne produit pas d’héritier, et les opinions divergent sur l’entente entre les époux. La malheureuse Bérengère ne reverra l’Angleterre qu’après la mort de Richard.


Cette conquête de Chypre allait avoir un impact très important sur l'Orient latin. D'un côté, l'île, pleine de ressources, allait constituer un centre de ravitaillement assuré pour l'Orient latin (et notamment pour Acre encore assiégée) et une escale sûre pour les armadas italiennes (maîtresses de la mer) et les autres croisades. D'un autre côté, elle allait participer au déclin de l'Orient latin en attirant les colons et barons syriens : entre les terres pleines de richesse de l'île et celles sans cesse exposées au danger de la Palestine, le choix était évident pour nombre de chevaliers, d'autant plus que le clan des Lusignan, futurs maîtres de Chypre, n'hésitait pas à multiplier les offres de terres et autres baronnies.



La croisade en Terre sainte |




Un des deux gisants de Richard Cœur de Lion à l'intérieur de la cathédrale de Rouen (XIIIe siècle).


Avant de partir pour Acre et pour seulement 25 000 marcs d'argent, Richard vend l'île de Chypre à son ami Robert de Sablé, le grand-maître de l'ordre du Temple. Les Templiers y installeront pendant quelques années leur première base en Orient avant de la vendre à Guy de Lusignan[11]. Richard, avec presque toute son armée, quitte Chypre pour la Terre sainte au début de juin. En son absence, Chypre doit être gouvernée par Richard Kamvill.


Richard arrive à Acre en juin 1191 avec son ami le grand-maître de l'ordre du Temple Robert de Sablé, deux mois après Philippe Auguste. La ville, assiégée depuis deux ans par les Francs (eux-mêmes encerclés par l'armée de Saladin), commence à être à bout. L'arrivée du roi Richard, à la fois fabuleux combattant et tacticien, amène la chute d'Acre en juillet 1191. C'est lors de cette victoire que Richard va s'illustrer sombrement en massacrant 3 000 prisonniers musulmans, parce que Saladin tardait à lui remettre une relique de la Vraie Croix, 2 500 prisonniers chrétiens ainsi qu'une rançon convenue (20 août 1191, après le départ de Philippe Auguste). Après cet acte de barbarie qui va renforcer le jihad et rendre entre autres les futures négociations très difficiles (notamment pour la restitution de Jérusalem), Richard part conquérir le littoral avec Robert de Sablé et ses Templiers, mais il reste le seul chef de toute l'armée franco-anglaise (le roi de France est parti avec sa propre maison, laissant toutes ses troupes sous la houlette du duc de Bourgogne). Richard a aussi tout fait pour imposer comme roi de Jérusalem Guy de Lusignan (celui-ci étant originaire du Poitou, et donc son vassal) au détriment de l'énergique Conrad de Montferrat, sauveur de Tyr en pleine débâcle franque et soutenu ardemment par tous les barons syriens.


Lors de leur conquête du littoral sud, Richard, Robert et leurs troupes sont harcelés sans cesse par les troupes de Saladin. Les croisés ne tombent néanmoins pas dans le piège de la poursuite et restent solidement groupés. Cependant, Saladin, ayant reçu des renforts turcomans, engage la bataille d'Arsouf dans une position stratégique très favorable : les croisés étant encerclés, adossés à la mer. Richard ne perd pas son calme et tente une habile manœuvre d'encerclement pour écraser totalement l'armée adverse. Mais un hospitalier et un chevalier anglais chargent pour la gloire, entraînant avec eux quelques autres chevaliers. Richard doit alors charger avec toute la cavalerie pour éviter une désorganisation possiblement fatale, et après de durs combats, la victoire est remportée par Richard. Celle-ci n'est cependant pas complète et ne conduit qu'à disperser et repousser l'armée ennemie, Richard n'ayant pu réaliser le mouvement tournant qui lui aurait permis une victoire décisive. Saladin détruit alors des places fortes (Jaffa notamment) avant l'arrivée des croisés. Le littoral conquis et certaines places fortes reconstruites (Jaffa, Ascalon…), Richard part vers Jérusalem en plein hiver. Mais il renonce finalement au siège, sous l'insistance notamment des barons syriens : la saison était mauvaise et ces derniers savaient qu'ils ne pourraient tenir Jérusalem une fois tous les croisés repartis. Le roi revient par la suite à deux reprises, mais il renonce bien qu'il estime toujours que la ville est à portée de main car son armée est affaiblie, alors que celle de Saladin est toujours plus grande et plus forte. Il est vrai qu'il vient également de recevoir de graves nouvelles d'Angleterre et il ne pense plus qu'à rejoindre son royaume.


Le 5 juillet 1192, Richard commence à se replier pour regagner la côte. Voyant une occasion de se venger de la défaite d'Arsouf, Saladin contre-attaque et, le 27 juillet, met le siège devant la ville de Jaffa, qui avait servi de base d'opérations pour Richard au cours de sa marche à l'intérieur des terres en direction de Jérusalem. Il prend la ville basse, mais pas la citadelle qui résiste. Mis au courant[G 2], Richard quitte alors sa flotte, rassemble rapidement une petite armée, et se précipite vers la ville. La bataille de Jaffa s'engage. Battu à deux reprises par Richard, les 1er et 5 août, Saladin est contraint de se replier vers Jérusalem[G 3].


Article détaillé : Bataille de Jaffa (1192).

Richard finit par embarquer le 9 octobre 1192, après avoir bâclé la paix avec Saladin (celui-ci, conscient des difficultés de Richard, tergiversait intelligemment) et mis à la tête d'Acre son neveu, le comte Henri II de Champagne (Conrad de Montferrat avait été assassiné par la secte des Assassins, et Guy de Lusignan dit « Sa Simplesse », devenu trop embarrassant pour les croisés, fut nommé à la tête du Royaume de Chypre).



Capture et retour de Richard dans ses terres continentales |






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Contre-sceau équestre du roi Richard (1195).






Château-Gaillard en Normandie, la forteresse tant voulue par Richard.




Comparution de Richard Cœur de Lion devant l'empereur Henri VI du Saint-Empire à Haguenau en 1193, vitrail de Léo Schnug, au Musée historique de Haguenau.


À la suite des manœuvres du roi français Philippe, le duc Léopold V de Babenberg capture Richard, alors sur le chemin du retour, près de Vienne à l’automne 1192. Richard l’a en effet publiquement insulté durant la croisade. D'abord emprisonné à Dürnstein, il est ensuite livré à l’empereur Henri VI qui le détient au château de Trifels. Ce dernier réclame une rançon de cent cinquante mille marcs d’argent, équivalant à deux années de recettes du royaume d’Angleterre[12]. Bien que les conditions de sa captivité ne soient pas strictes, il est frustré par l’impossibilité de voyager librement. De cet emprisonnement est tirée la légende de Blondel.


L’empereur le libère en février 1194 contre un premier versement de cent mille marcs d’argent que sa mère, Aliénor d'Aquitaine, réussit à rassembler péniblement. L’empereur lui extorque également un serment d’allégeance de la couronne d’Angleterre à l’Empire avec le devoir de payer un tribut de cinq mille livres sterling par an. Philippe Auguste aurait fait prévenir Jean sans Terre que « le diable est lâché »[13].


Le 20 mars 1194, Richard débarque au port de Sandwich et retrouve l'Angleterre [14], où il reçoit un bon accueil. Durant son absence, son frère Jean fut près de conquérir le trône. Richard lui reprend une à une les forteresses, le château de Nottingham est le dernier à tomber. Enfin Richard décide de retourner dans ses terres continentales, Philippe Auguste ayant manœuvré pour s'emparer de la Normandie en son absence[15].


Richard débarque à Harfleur où il est accueilli avec enthousiasme et le 13 mai et il se met en route pour Verneuil-sur-Avre assiégée par Philippe Auguste. Auparavant, Jean devant l'arrivée précoce de son frère en Normandie se rallie bientôt à lui dans la ville de Lisieux. Richard campe à l'Aigle, non loin de Verneuil-sur-Avre, le roi de France Philippe sentant qu'il ne va pas pouvoir faire face à Richard, profite des fêtes de la Pentecôte (29 mai) pour lever le siège et déguerpir tout en sacrifiant son arrière-garde. Dès lors, Richard a pour dessein de reprendre le contrôle des forteresses objet du traité signé en janvier entre Philippe et Jean, ou d'en empêcher la prise, car tous les gouverneurs n'ont pas accepté les clauses de ce traité. Il descend sur l'Anjou.


Philippe se venge de la trahison de Jean en brûlant Évreux. Il se rend compte un peu tard des visées du roi d'Angleterre quand celui-ci a repris la place forte de Loches. Fin juin, Philippe prend le château de Fréteval et tourne son Ost sur la forteresse de Vendôme. Richard campe alors à moins d'une lieue et fait dire à Philippe qu'il l'attend. Profitant de la nuit, Philippe lève le camp et suit péniblement la rive gauche du Loir avec son armée. Complètement désorganisée, celle-ci est cueillie au petit matin à quelques kilomètres de Fréteval. Philippe, qui s'était éloigné de l'itinéraire pour se reposer dans un châtelet sur une île du Loir, parviendra à fuir avec une poignée d'hommes, mais ses sceaux royaux, son trésor et ses chartes feront partie du butin récupéré par Richard[16].


Article détaillé : Bataille de Fréteval (1194).

Après son départ en mai 1194, il ne retournera pas en Angleterre. En janvier 1196, Richard assiège Gaillon dont Lambert Cadoc est le châtelain. Lambert Cadoc repère Richard du haut de la tour et le vise avec son arbalète : le trait atteint le roi au genou et tue son cheval[17]. Ironiquement, c'est Richard lui-même qui a recruté Lambert Cadoc dans le Pays de Galles avec d'autres mercenaires gallois, afin de combattre le roi de France. Cependant, une partie de ces Gallois, dont Lambert Cadoc, poussés par leur haine des Normands et des Saxons, ont fait défection et rejoint l'autre camp[18].


Durant plusieurs années de guerre, Richard parvient à redresser la situation et à défendre efficacement la Normandie. Il fait construire à cet effet une série de châteaux dont Château-Gaillard près des Andelys, sur la rive droite de la Seine, mais aussi la forteresse d’Arques-la-Bataille, ainsi que les châteaux de Radepont dans la vallée de l’Andelle, Montfort-sur-Risle dans la vallée de la Risle, Orival sur la Roche Fouet surplombant la Seine en amont de Rouen au-dessus d’Elbeuf, et fait améliorer le château de Moulineaux surplombant la Seine en aval de Rouen. Après une courte trêve, la guerre reprend à l'automne 1196. Richard envahit la partie du Vexin sous contrôle français. Il bat une première fois Philippe Auguste en septembre 1198 entre Gamaches et Vernon, puis une deuxième fois le 27 septembre lors de la bataille de Gisors[19],[20]. Cependant, le pape lui impose une trêve qui profite à Philippe Auguste.



Mort de Richard à Châlus |





Gisant de Richard, à l’abbaye de Fontevraud.


Article détaillé : Mort de Richard Cœur de Lion à Châlus.

Le 23 mars 1199, Richard assiège le château de Châlus-Chabrol[21], possession du vicomte Adémar V de Limoges, dit Boson. Le 26, le roi est atteint par un carreau d'arbalète. L'auteur du tir n'est pas identifié avec certitude à cause des divergences entre les récits des chroniqueurs. Roger de Hoveden accuse le chevalier du Quercy Bertrand de Gourdon, mais Mathieu Paris et Raoul de Dicet évoquent un petit noble local Pierre Basile, à moins que ce ne soit Jean Sabroz ou Dudo[22],[23],[24]. La flèche est retirée mais la gangrène s'installe. Richard meurt le 6 avril 1199, onze jours après sa blessure.


Son corps est enterré en l’abbaye de Fontevraud (située non loin de Saumur), son cœur embaumé est enfermé dans un reliquaire et enterré dans un tombeau surmonté d'un gisant à son effigie en la cathédrale de Rouen, et ses entrailles sont déposées en l'église (actuellement ruinée) du château de Châlus-Chabrol. Cette partition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples est une pratique initiée au milieu du XIe siècle par les chevaliers et souverains du Royaume d'Angleterre et du Saint-Empire romain germanique morts en croisade ou loin de leur lieu de sépulture choisi[25].


Selon Roger de Hoveden, Philippe de Cognac, fils illégitime supposé de Richard, aurait vengé la mort de son père en assassinant Adémar de Limoges[26].


En mai 1199, Jean succède à Richard sur le trône d’Angleterre. Cependant les barons d'Anjou, du Maine et de Touraine le rejettent au début, lui préférant Arthur de Bretagne, neveu de Richard et Jean, dont les droits sont juridiquement meilleurs que les siens.



Autour de Richard |






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Caractère et réputation |


Richard est très respecté par son plus grand rival militaire, Saladin, ainsi que par l’empereur Henri, mais il est également haï par nombre de ses anciens amis, en particulier le roi Philippe Auguste.


Il se soucie peu de sa propre sécurité : la blessure reçue lors du siège de Châlus, qui aura raison de lui, ne se serait pas produite s’il avait été correctement protégé par une armure ; par la suite, l'infection aurait pu être évitée. Un incident très similaire s’était déjà produit dix ans auparavant, lorsque, combattant contre son père, il avait rencontré, désarmé, Guillaume le Maréchal, et avait dû le supplier pour avoir la vie sauve.



Richard et les arts |


Richard est un mécène et protecteur des troubadours et trouvères de son entourage il est également poète[27],[28]. Il est lui-même intéressé par l'écriture et la musique, et on lui attribue deux poèmes qui nous sont parvenus. Le premier est un sirventès, Dalfin je us voill desrenier, le second est une complainte, Ja nuns hons pris[28],[G 4].



Robin Hood |


La légende de Robin des Bois (Robin Hood), d'abord située sous le règne d'Édouard II (vers 1322), est déplacée dans le temps par des écrivains anglais à partir du XVIe siècle dans le but de la rattacher au règne de Richard Ier. En outre, il n'y a pas de certitude historique sur Robin, qui peut avoir vécu au XIIe siècle, au XIIIe ou XIVe siècle. C'est donc bien plus tard qu’est établi un lien entre les deux hommes, en affirmant que le but poursuivi par Robin est de restaurer Richard sur le trône usurpé par le prince Jean lors de la captivité de Richard, entre 1192 et 1194, alors qu'en réalité Richard n'avait guère plus de soutien populaire en Angleterre que son frère Jean[29].



Sexualité |


L’amitié entre Philippe Auguste et Richard, qui se connaissaient depuis l'enfance, a parfois été assimilée à une relation homosexuelle, notamment par l'historien britannique John Harvey, en 1948[B 1]. Pour l'historien britannique John Gillingham, biographe de Richard Cœur de Lion, cette idée d'un roi homosexuel, apparue au XXe siècle, s'appuie sur des interprétations anachroniques des éléments qui nous sont connus[27]. Pour lui, la sexualité exacte de Richard ne peut être connue avec certitude[27]. Toutefois, pour l'historien William E. Burgwinkle, le fait qu'il n'y ait pas de preuves formelles de son homosexualité ne signifie pas pour autant qu'il faille conclure qu'il était forcément hétérosexuel[B 2].


Certains chroniqueurs du XIIe siècle, comme notamment Benoît de Peterborough, parlent d'« amour » entre les deux jeunes hommes qu'étaient alors Richard et Philippe Auguste, et soulignent qu'ils partageaient le même lit[B 3]. Ce lien très fort unissant les deux hommes est définitivement brisé peu après et se transforme en haine[B 3].


Quoi qu'il en soit, ses contemporains supposaient qu'il était hétérosexuel[27]. L'historien Jean Flori n'adhère pas à la thèse d'un roi homosexuel[F 3]. Pour lui, conclure à une relation homosexuelle relève d'une interprétation trop « moderne » du terme « amour » et il ajoute que partager le même lit « n'avait pas alors la connotation sensuelle qu'on peut y déceler aujourd'hui »[F 6]. Toutefois, sur la base des récits des pénitences de roi Richard en 1191 et 1195 pour des péchés de sodomie et de bougrerie, Jean Flori conclut à la probabilité d'une bisexualité[F 7]. Pour l'historien William E. Burgwinkle, il n'y a rien dans les chroniques contemporaines pour affirmer qu'en dehors de la forte affection qu'il avait à l'égard de Philippe Auguste, Richard ait été épris de quiconque, homme ou femme[B 4].


À 34 ans, sous la pression de sa mère, Richard épouse Bérengère de Navarre. Ils se voient très rarement, et ce mariage est avant tout un mariage de convenance[B 5]. D'après le chroniqueur contemporain Roger de Hoveden, après l'avertissement d'un ermite, et étant tombé subitement malade, Richard fait pénitence pour s'être éloigné de sa femme, et se réconcilie charnellement avec elle[B 6]. Il ne montre toutefois aucune volonté visible de concevoir un héritier[B 6].


Le chroniqueur contemporain Benoît de Peterborough accuse aussi Richard de viols sur des femmes du peuple[B 4]. Pour Burgwinkle, un viol n'est pas l'indication d'un désir sexuel pour les femmes, mais un désir de contrôle, et dans le cas de Richard, certainement un contrôle politique[B 4]. Sa conclusion est qu'affirmer que Richard Cœur de Lion était hétérosexuel est illusoire[B 7].


Richard a, avec une maîtresse inconnue, un fils illégitime, Philippe de Cognac[27]. Ce dernier épouse Amélie de Cognac († 1199), fille d'Itier, seigneur de Cognac, Villebois et Jarnac. Philippe de Cognac venge son père en assassinant, en 1199, Adémar V de Limoges.



Ascendance |




Notes et références |



  • Jean Flori, Richard Cœur de Lion : le roi chevalier, Paris, Payot, coll. « Biographies », 1999, 598 p. (ISBN 2-228-89272-6).



  1. p. 1.


  2. a et bp. 20.


  3. a b et cp. 49.


  4. p. 100.


  5. p. 87.


  6. p. 455.


  7. p. 464.



  • (en) John Gillingham, Richard I, Londres, Yale University Press, 2002 (1re éd. 1999), 400 p. (ISBN 0-300-09404-3).



  1. p. 24.


  2. p. 212.


  3. p. 214-125.


  4. p. 255.



  • (en) William Burgwinkle, Sodomy, Masculinity and Law in Medieval Literature : France and England, 1050-1230, Cambridge University Press, 2004(ISBN 978-0-511-21143-0), p. 76-85.



  1. p. 73.


  2. p. 74.


  3. a et bp. 76.


  4. a b et cp. 79.


  5. p. 78.


  6. a et bp. 81.


  7. p. 85.



Autres références |




  1. Marguerite-Marie Ippolito, Richard Cœur de Lion et le Limousin, Éditions L'Harmattan, 1999, [lire en ligne] p. 72


  2. (en) Généalogie de Richard Cœur-de-lion sur le site Medieval Lands


  3. « Oui et non » pour sa tendance à changer rapidement d’humeur, surnom donné par Bertran de Born, un chevalier troubadour, ami de sa mère.


  4. Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes, J'ai lu, 1984, 318 p. (ISBN 2-290-11916-4), V, chap. XI (« L'impossible rencontre »)
    citation de Bahaeddin Ibn Chaddad, secrétaire particulier et biographe de Saladin, p. 239



  5. Les poèmes de Richard Cœur de Lion ont été interprétés et enregistrés par l'Ensemble Alla Francesca


  6. Robert de Torigni, Chronique dans Chronicles of the reigns of Stephen, Henry II, and Richard I, éd. R. Howlett, tome 4, p. 240


  7. (en) John Ashdown-Hill, Royal Marriage Secrets: Consorts & Concubines, Bigamists & Bastards, The History Press, 2013, p. 87.


  8. Robert de Sablé


  9. a b et cAmboise, L'Estoire de la guerre sainte, v. 372 et suiv.


  10. Gesta Henrici II et Gesta Regis Ricardi


  11. Robert de Sablé (11??-1193)


  12. Aliénor d'Aquitaine, la reine mère.


  13. Achille Luchaire, Louis VII, Philippe-Auguste, Louis VIII (1137-1226), t. III, 1re partie, Paris, Librairie Hachette, coll. « Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution », 1901, 417 p. (lire en ligne), p. 112.


  14. Histoire de la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste en 1204, Adolphe Poignant, 1854, [lire en ligne] p. 48


  15. Frédéric Bey « Philippe Auguste, la grande stratégie capétienne », Histoire de France (septembre-Octobre 2012), p.18


  16. le Cœur de Lion d'Eriamel et Pierre Ligier, édition Assor Hist & Bd, 2015 restitue tout ce parcours avec citations des textes de Guillaume le Breton, Raoul de Coggeshall, Roger de Hoveden, Rigord, Guillaume de Newburgh, Raoul de Dicet.


  17. Jean Baptiste Honoré Raymond, Histoire de Philippe-Auguste, 1842, [lire en ligne] p. 412


  18. Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire - Société des amis de la Bibliothèque nationale et des grandes bibliothèques de France, 1860, [lire en ligne] p. 192


  19. Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des Français, Bruxelles, H. Dumont, 1836, tome 4, pp. 173-174 et 183-189.


  20. Pierre-François-Dominique Hersan, Histoire de la ville de Gisors, Imprimerie et librairie de Lapierre, 1858, p. 98-108.


  21. Jean Favier, Les Plantagenêts. Origine et destin d'un empire, Tallandier, 2015, p.639


  22. Hercule Géraud, « Mercadier. Les routiers au treizième siècle », Bibliothèque de l'école des chartes, année 1842, vol.3, n°1, p.433-434


  23. John Gillingham, Richard the Lionheart, Butler and Tanner Ltd, 1989, p.16


  24. Jean Flori, Richard Cœur de Lion : le roi-chevalier, Paris, Biographie Payot, 1999, p.234-253


  25. Alexandre Bande, Le cœur du roi : les Capétiens et les sépultures multiples, XIIIe – XVe siècles, Paris, Tallandier, 2009, 254 p. (ISBN 978-2-84734-467-7, présentation en ligne).


  26. Généalogie d'Adémar (Boson) IV de Limoges sur le site Medieval Lands qui cite en référence : Given-Wilson, C. and Curteis, A. (1988) The Royal Bastards of Medieval England (Routledge), p. 126.


  27. a b c d et eJohn Gillingham, « Richard I (1157–1199) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, septembre 2004 ; édition en ligne, janvier 2008.


  28. a et b« Richard Ier Cœur de Lion », Dictionnaire de la musique, Larousse, 2005.


  29. (en) James Clarke Holt, Robin Hood, Thames & Hudson, 2011, p. 36.



Bibliographie |




  • (en) William Burgwinkle, Sodomy, Masculinity and Law in Medieval Literature : France and England, 1050-1230, Cambridge University Press, 2004(ISBN 978-0-511-21143-0), p. 76-85.

  • Mathieu Cosson, Richard Cœur de Lion, comte de Poitou, duc d'Aquitaine (1157-1199), Centre vendéen de recherches historiques, 2017 (ISBN 978-2-911253-79-9)


  • Jean Flori, Richard Cœur de Lion : le roi chevalier, Paris, Payot, coll. « Biographies », 1999, 598 p. (ISBN 2-228-89272-6, présentation en ligne).


  • (en) John Gillingham, Richard the Lionheart, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1989 (1re éd. 1978) (ISBN 978-0-2977-9606-0)
    Traduction française de la seconde édition : John Gillingham (trad. Isabella Morel, préf. Ivan Cloulas), Richard Cœur de Lion [« Richard the Lionheart »], Paris, Noêsis, 1996, 399 p. (ISBN 2-911606-04-3).



  • (en) John Gillingham, Richard I, Londres, Yale University Press, coll. « Yale English Monarchs », 2002 (1re éd. 1999), XIV-378 p. (ISBN 0-300-09404-3, présentation en ligne).


  • (en) John Gillingham (dir.), Richard Cœur de Lion : Chivalry and War in the Twelfth Century, Londres, Hambledon Continuum, 1994, XIX-266 p. (ISBN 978-1-852-85084-5, présentation en ligne).


  • (en) Janet L. Nelson (dir.), Richard Cœur de Lion in History and Myth, Londres, King's college, Centre for Late Antique and Medieval Studies, coll. « King's College London Medieval Studies » (no 7), 1992, XIII-165 p. (ISBN 0-9513085-6-4).


  • Régine Pernoud, Richard Cœur de Lion, Paris, Fayard, 1988, 312 p. (ISBN 2-213-01737-9, présentation en ligne).


  • (en) Ralph V. Turner et Richard R. Heiser, The Reign of Richard Lionheart : Ruler of the Angevin Empire, 1189-1199, Harlow (Royaume-Uni), Longman, coll. « The Medieval World », 2000, XII-292 p. (ISBN 978-0-582-25659-0, présentation en ligne), [présentation en ligne].


  • Françoise Vielliard, « Richard Cœur de Lion et son entourage normand : le témoignage de l'Estoire de la guerre sainte », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris / Genève, Librairie Droz, t. 160, livraison 1,‎ 2002, p. 5-52 (lire en ligne).



Voir aussi |


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Articles connexes |



  • Plantagenêt

  • Armorial des Plantagenêts

  • Souverains anglais

  • Robin des Bois


  • Riccardo Primo, opéra de Haendel (1727)


  • Richard Cœur-de-Lion, opéra-comique d'André Grétry (1784)



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  • Huitième centenaire de la mort de Richard Cœur de Lion 1199 - 1999, ministère de la Culture et de la Communication


  • « Richard Cœur de Lion », extraits des actes du Colloque international tenu à Caen du 6 au 9 avril 1999, publiés dans les Cahiers de la Direction des Archives du Calvados - no 43 - 2010





























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