Quercus ilex
.mw-parser-output h1 #sous_titre_h1{display:block;font-size:0.7em;line-height:1.3em;margin:0.2em 0 0.1em 0.5em}Chêne vert, Yeuse
Quercus ilex
Règne | Plantae |
---|---|
Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Hamamelidae |
Ordre | Fagales |
Famille | Fagaceae |
Genre | Quercus |
Nom binominal
Quercus ilex
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre | Fagales |
---|---|
Famille | Fagaceae |
Répartition géographique
Le Chêne vert ou l’Yeuse (Quercus ilex) est une espèce d'arbres à feuillage persistant de la famille des Fagacées, présent sous forme de bois clairs et garrigues. Il est parfois appelé Chêne faux houx[1] en allusion à ses feuilles qui ressemblent à celles du houx.
Sommaire
1 Étymologie
2 Caractères biologiques
3 Caractères descriptifs
4 Distribution
5 Exigences écologiques
6 Variétés et sous-espèces
6.1 Trufficulture
6.2 Reboisement
7 Dans la littérature
8 Références
9 Liens externes
9.1 Bibliographie
Étymologie |
Chêne, voir chêne.
Quercus désigne le « chêne » en latin (cf. italien quercia « chêne ») et ilex, le « houx ». Le terme yeuse ([jø:z] est issu de l'occitan euse qui désigne le « Chêne vert », lui-même issu d’elex, variante d’ilex[2],[3].
La racine latine quercus remonte à l'indo-européen *perkʷus, mot lié sur un plan mythologique au nom de l'orage (cf. lituanien Perkunias « dieu de l'orage »). Le même étymon indo-européen est aussi à l'origine des termes germaniques : vieux haut allemand forha > allemand Föhre, sorte de sapin, anglo-saxon furh « sapin » (l'anglais moderne fir « sapin » est un emprunt au vieux scandinave fyra) et gothique fairɧus « monde » (c'est-à-dire « arbre du monde » dans la mythologie germanique cf. Yggdrasil). L'indo-européen *perkʷus explique aussi le nom de la forêt hercynienne (Hercynia silva) par dérivation lexicale *perkʷu-nia > *perkunia > hercunia. La chute de [p] initial de *perkunia > [h]ercunia est propre au celtique : le radical erc- « chêne » étant d'ailleurs attesté en gaulois, en toponymie et en anthroponymie, ex. : Erco-lana « plaine des chênes » et Argonne de *Arcuna, variante de *Ercuna[4].
Caractères biologiques |
C'est un arbre de 5 à 20 mètres de haut. Selon la classification de Raunkier, il fait partie des Phanérophytes (mésophanérophytes). Son feuillage est persistant. Il a une longévité de 200 à 2 000 ans. Il fait partie des plantes monoïques. La floraison s'étend d'avril à mai. Il est pollinisé spécifiquement par les insectes (entomophilie) mais les fruits sont dispersés par de nombreux autres animaux (zoochorie). C'est une espèce postpionnière, notamment utilisée pour stabiliser les dunes du littoral du Golfe de Gascogne (lande mésophile).
Caractères descriptifs |
- Tronc court et souvent tortueux ;
- Feuilles alternes, coriaces, petites (longues de 3-9 cm) de forme variable (entières, dentées ou épineuses) avec un pétiole court, vert foncé, luisantes sur le dessus, pubescentes et blanchâtres dessous ;
- Fleurs unisexuées, les mâles sont très abondantes. Ce sont des chatons pendant à la base des pousses de l'année ;
- Les glands sont bruns, de dimension variant de 1 à 3 centimètres de long. Ils développent un pivot ondulé portant de courtes racines latérales[5]
Distribution |
Le chêne vert est une espèce emblématique du Midi de la France et de la Corse, où il est avec le pin d'Alep et le genévrier l'une des espèces dominantes de la garrigue. De même, il se trouve notamment dans la plupart des autres secteurs du Bassin méditerranéen-Macaronésie : Péninsule Ibérique, Italie, Croatie, Grèce, Maghreb...
Il peut cependant s'acclimater à d'autres biomes lui convenant. C'est ainsi qu'il est présent sur la majeure partie du territoire de la France-métropolitaine ; à l'exception notamment du Centre Val-de-Loire (Eure-et-Loir excepté), des Hauts-de-France et du Grand-Est (majeure partie de la Bourgogne et Alsace exceptées). En outre, il est considéré comme une espèce envahissante dans les Îles Britanniques[6].
Exigences écologiques |
- Espèce thermophile mais résistante au froid ;
- Espèce héliophile ;
- Présent sur mull carbonaté à mull calcique ;
- Espèce xérophile. Le Chêne vert présente plusieurs écotypes en fonction de la sécheresse ambiante. Ainsi la forme de la feuille est adaptée à l'humidité ambiante : en milieu favorable, où l'humidité de l'air n'est pas limitante, il aura des feuilles à limbe presque ovale, tandis qu'en milieu sec, les feuilles seront pour la plupart dentées.
Variétés et sous-espèces |
Quercus ilex donne lieu à un polymorphisme important.
Les anciennes appellations Quercus rotundifolia Lam. et Quercus ballota Desf. sont désormais considérées comme une sous-espèce nommée Quercus ilex subsp. ballota et composée de plusieurs variétés :
- var. planifolia : feuilles de 4 cm, planes, rondes, entières ou presque, vert sombre dessus et dessous, glabres sauf quelques poils stellaires dessous ; écorce lisse.
- var. ballota : feuilles ovales-elliptiques, 1,5 fois plus longues que larges.
- var. parviflora : feuilles lancéolées, entières, de 2-3 × 0,7 cm, à pubescence blanc-jaune.
- var. grandifolia : feuilles de 6 × 4 cm ;
- var. macrocarpa : très gros glands allongés, comestibles ; Espagne du Sud.
Cette sous-espèce est communément appelée "Chêne vert à glands doux" et est cultivé dans le bassin méditerranéen, en particulier en Algérie.
Elle a les mêmes exigences climatiques que le Chêne vert "standard" et ses fruits, au goût comparable aux châtaignes, sont d'autant plus doux que le climat est chaud.
Détail tronc.
Feuilles et glands.
Inflorescences mâles.
Glands avec leurs cupules.
arbre à Aumelas (Hérault) attaqué par le bupreste Coraebus florentinus, dont la larve fore une galerie annulaire qui tue des branches
Trufficulture |
Avec le Chêne pubescent et le Chêne rouvre, le Chêne vert est une des principales espèces de Chêne utilisée pour la trufficulture.
Reboisement |
Compte tenu de sa bonne résistance aux incendies, le Chêne vert est avec le Chêne pubescent une des principales espèces de Chêne utilisées pour les reboisements artificiels.
Pour le semis de reboisement, mieux vaut cueillir les glands plutôt que les récolter au sol. Commencer la cueillette des glands de teinte brune 15 jours après que les premiers glands (généralement tarés) sont tombés au sol. Ne pas conserver les glands en sacs ou autre contenant en plastique. Préférer des sacs de jute ou contenant en bois ajourées (cagettes). Les glands se conservent au frais et à l'humidité dans du sable pendant deux mois. Pour une conservation plus longue, on peut placer un sac perforé (pas de sac fermé hermétiquement) de glands mélangés à du sable au réfrigérateur entre 1 et 4 °C.
L'idéal est de planter dès la récolte dans un trou de 30 cm ameubli en tous sens. Pour la plantation en masse, on peut utiliser une canne à semer. Le gland est à semer entre 3 et 5 cm de profondeur. Pour protéger le semis des prédateurs (rats, sangliers), on peut placer par-dessus le gland un carré de grillage fin de 20 cm de côté à mailles de 1 cm. Celui-ci pourra être laissé en place et se dégradera avec le temps.
Dans la littérature |
Dans le roman Le Baron perché d'Italo Calvino, le baron Côme Laverse du Rondeau grimpe dans une yeuse et reste toute sa vie dans les arbres sans plus mettre pied à terre, afin de prouver à ses contemporains le vrai sens de la liberté et de l'intelligence.
Références |
Flore forestière française — Tome 3
Site du cnrtl. Étymologie d’"yeuse"
dictionnaire panoccitan : chêne.
Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, 2003, p. 164-165.
Etude de l’appareil radical de jeunes plants de Chênes verts dont le pivot se développe sans amputation, ni déviation - Y. BEISSALAH
Répartition du chêne-vert en France-métropolitaine
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Liens externes |
- (fr) Référence Belles fleurs de France : Quercus ilex
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Quercus ilex L., 1753
- (fr+en) Référence ITIS : Quercus ilex L. ( )
- (en) Référence NCBI : Quercus ilex
- (en) Référence GRIN : espèce Quercus ilex L.
Bibliographie |
- Maria Francesca Cotrufo, Amalia Virzo De Santo, Anna Alfani, Giovanni Bartoli, Annunziata De Cristofaro (1995) Effects of urban heavy metal pollution on organic matter decomposition in Quercus ilex ; L. Woods. Environmental Pollution 89: 81-87 (résumé)
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