Francoprovençal





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Francoprovençal
patouès, francoprovençâl, arpitan, arpetan[1].mw-parser-output .entete.bd{background-image:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Picto_infobox_comicballoon.png")}

Image illustrative de l’article Francoprovençal
Les régions historiques de l’aire linguistique francoprovençale, avec toponymie en francoprovençal.
Pays

France, Italie, Suisse
Région

Bresse, Bourgogne du Sud, Bugey, Dauphiné, Forez, Franche-Comté, Lyonnais, Savoie, Suisse romande (except. Jura), Piémont (vallées arpitanes), Pouilles (seulement 2 communes), Vallée d’Aoste
Nombre de locuteurs

Total : 140 000 (1988)
dont dans l’Ain : 15 000
dont en Isère : 2 000
dont dans le Jura et le Doubs : 2 000
dont dans la Loire : 5 000
dont dans le Rhône : 1 000
dont en Savoie : 35 000[2]
dont en Vallée d'Aoste : 61 822 (2003)[3]
dont en Italie : 70 000 (1971)[4]
dont en Suisse : 7 000 (1995)[4]

Typologie

syllabique
Classification par famille

  • - langues indo-européennes

    • - langues romanes

      • - langues gallo-romanes

        • - francoprovençal



Statut officiel

Langue officielle
Quelques communes du Piémont ayant opté pour la coofficialité avec l’italien, et admise langue régionale de la région Auvergne-Rhône-Alpes[5],[6].
Codes de langue

ISO 639-2
roa[7]

ISO 639-3

frp

Étendue
langue individuelle

Type
langue vivante

IETF
frp

Linguasphère
51-AAA-j
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme

Francoprovençal (norme ORB)

Articllo premiér (1)


Tuis los étres humens nêssont libros et pariérs en dignitât et en drêts. Ils ant rêson et conscience et dêvont ag·ir los yons devérs les ôtros dens un èsprit de fratèrnitât.


L' arpitan ou francoprovençal (.mw-parser-output .prononciation>a{background:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/11px-Loudspeaker.svg.png")center left no-repeat;padding-left:15px;font-size:smaller}Écouter) est une langue romane parlée en France, en Suisse et en Italie. C’est l’une des trois langues distinctes du groupe linguistique gallo-roman.


L'arpitan comporte des caractères propres qui en font une langue considérée comme distincte par la linguistique contemporaine. Il présente néanmoins également certains traits communs avec les langues d'oïl et avec l’occitan dans ses variantes, et intègre des influences des langues germaniques et italo-romanes.


Longtemps délaissé ou combattu par les pouvoirs publics, n'ayant eu un caractère officiel que très rarement au cours de son histoire, l'arpitan est menacé mais connait aujourd’hui un léger regain d’intérêt, porté notamment par des fédérations associatives.




Sommaire






  • 1 Dénominations de la langue


    • 1.1 Franco-provençal, francoprovençal


    • 1.2 Romand


    • 1.3 Arpitan




  • 2 Aire de diffusion du francoprovençal


    • 2.1 France


    • 2.2 Italie


    • 2.3 Suisse




  • 3 Historique


    • 3.1 Les substrats pré-celtique et celtique


    • 3.2 L'origine burgonde et latine




  • 4 Littérature


  • 5 Diffusion actuelle


    • 5.1 France


    • 5.2 Italie


    • 5.3 Suisse


    • 5.4 Les instituts de la langue


    • 5.5 Le théâtre en patois francoprovençal


      • 5.5.1 En Italie


      • 5.5.2 En Suisse




    • 5.6 Radiô Arpitania


    • 5.7 Fête internationale


    • 5.8 Conclusion




  • 6 Description


    • 6.1 Phonétique


    • 6.2 Comparaison de mots


    • 6.3 Nombres




  • 7 Orthographe


    • 7.1 Graphie de Conflans


      • 7.1.1 A.P.I.


      • 7.1.2 Graphie de Conflans


      • 7.1.3 Exemples français


      • 7.1.4 Exemples savoyards




    • 7.2 Orthographe de Henriet


    • 7.3 Orthographe de référence B


      • 7.3.1 Ouvrages en orthographe de référence B






  • 8 Liste des dialectes francoprovençaux


  • 9 Comparaison dialectale


  • 10 Toponymes


  • 11 Notes et références


  • 12 Voir aussi


    • 12.1 Bibliographie


    • 12.2 Articles connexes


    • 12.3 Liens externes







Dénominations de la langue |



Franco-provençal, francoprovençal |




Catégorisation du francoprovençal (FP) par rapport aux langues romanes[8].


La création de l’expression franco-provençal est due au linguiste italien Graziadio Isaia Ascoli en 1873 :



« J’appelle franco-provençal un type linguistique qui réunit, en plus de quelques caractères qui lui sont propres, d’autres caractères dont une partie lui est commune avec le français (un des dialectes de langues d’oïl[9]) et dont une autre lui est commune avec le provençal, et qui ne provient pas d’une tardive confluence d’éléments divers, mais au contraire atteste de sa propre indépendance historique, peu différente de celle par lesquelles se distinguent entre eux les autres principaux types romans. »



— Graziadio Isaia Ascoli


Ce mot est désormais écrit en un seul mot, sans trait d’union, afin d’éviter la confusion et de souligner le caractère indépendant de cette langue. Le terme « provençal », au moment où Ascoli écrit ces lignes, ne se réfère pas uniquement à la langue de la Provence, mais à l’intégralité de la langue occitane. En effet, l’occitan, avant d’obtenir son nom de baptême définitif, en a reçu plusieurs, chronologiquement « limousin », puis « provençal ».


La suppression du trait d’union, proposé au Colloque de dialectologie francoprovençale de 1969 à l’université de Neuchâtel[10], traduit lexicalement la volonté de créer une identité propre et plus marquée ; elle vise également à éviter de suggérer que la langue se borne à une simple juxtaposition d’éléments d’oïl et d’oc.


C'est sous cette dénomination que cette langue est officiellement reconnue[11],[12].



Romand |


Le terme romand pour nommer le francoprovençal est attesté depuis le XVe siècle (dans un document fribourgeois de 1424 qui autorise les notaires à « faire lettres en teif [= allemand] et en rommant ») ; il est fréquent dans des documents vaudois et fribourgeois des XVIIe et XVIIIe siècles. Il est encore attesté à Genève au XIXe siècle, mais il n’a jamais dépassé les frontières de l’actuelle Suisse romande.



Arpitan |


Les termes arpitan et arpian qui signifient montagnard pour le premier, berger pour le deuxième[13], ont été repris au début des années 1970 pour répondre au besoin de lever la confusion générée par le terme francoprovençal. La forme particulière arpitan a été choisie pour sa ressemblance avec le nom de la seconde grande langue gallo-romane, l’occitan. Littéralement, arpian ou arpitan, signifie donc « le montagnard, le berger ». Arpitan est formé à partir de la racine pré-indo-européenne alp-[14], dans sa variante dialectale moderne arp- ; en francoprovençal, ce mot ne désigne pas la « montagne », une « forme de relief élevé », comme on le croit communément, mais les « pâturages de montagne où les troupeaux sont conduits et passent l’été »[15] (voir alpage). Cette racine est présente dans de nombreux noms de lieux, tant en Haute-Provence (Arpasse, Arpette, Arpillon…), qu’en Dauphiné (Arp, Arpion, Arpisson, Aup…), Savoie (Arpettaz, Arpeyron, Arpiane…), Valais (Arpette, Arpache, Arpitetta…) et en Vallée d'Aoste (Arp, Arnouvaz, Arpet, Arpetta, Arpettaz…). On retrouve cette racine ou ses variantes en Lombardie, en Suisse, en Allemagne et en Autriche.


À partir de 1974, et jusqu’au début des années 1980, un équivalent orthographié harpitan est utilisé par le mouvement socio-culturel et politique valdôtain Movement Harpitanya. Politiquement de gauche, le Mouvement prône la « libération nationale et sociale de l’Harpitanie » par la création d'une fédération arpitane à cheval sur les Alpes, englobant la Vallée d'Aoste, la Savoie, les vallées arpitanes piémontaises et le Valais occidental[16],[17].


Dans l'intervalle, et en tout cas dès la création de l'Alliance culturelle arpitane (ACA) en 2004, le terme arpitan, sans 'h' initial, désigne le francoprovençal sans revendication politique, de manière politiquement neutre. Sur son site officiel, l'ACA, qui promeut le terme arpitan, déclare ainsi expressément qu'elle est une « association politiquement neutre »[18], ce que confirme la directrice du Centre d'études francoprovençales, Christiane Dunoyer : « Il n’y a pas eu une filiation directe, il n’y a pas eu d’institutions ou des personnes qui aient revendiqué cet héritage d’une manière consciente et officielle. Mais il est certain que cela a contribué à faire évoluer les consciences et à faire en sorte que certaines idées progressent. Il y a par exemple une homonymie entre Harpitanya d’il y a quarante ans et un mouvement éminemment culturel qui existe de nos jours. Il rassemble des jeunes gens de Suisse, de Savoie, du Lyonnais, etc. et qui communiquent surtout par le biais des nouvelles technologies et ils portent de l’avant un projet culturel commun[19]. »


Jusque-là peu usité dans les publications de la recherche universitaire francophone, arpitan est reconnu dans la terminologie universitaire comme un synonyme de francoprovençal, puisque le SUDOC[20] (Système universitaire de documentation), système de référence, l’a indexé comme tel. En revanche, le terme commence à être utilisé dans la littérature universitaire des chercheurs internationaux et dans la littérature des spécialistes locaux[21]. Il est aujourd’hui en usage dans certaines associations de locuteurs, notamment l’Association des enseignants de savoyard (AES), présidée par Marc Bron, et pour qui la dénomination franco-provençal « est malheureuse, car elle laisse un parfum d’inachevé, d’amalgame entre oc et oïl, alors qu’elle n’est ni d’oc, ni d’oïl. Que dirait-on si l’on avait appelé l’occitan le franco-espagnol, le franco-italien ou le franco-corse ? Cela n’aurait manifestement pas été sérieux. Cela ne l’est pas davantage concernant le savoyard[22].» La Fédération internationale de l'arpitan (ACA)[23], implantée à Saint-Étienne, Sciez et Lausanne, souhaite « rendre visible l’arpitan sur la place publique », promeut l’utilisation d’une orthographe unifiée (l’orthographe de référence B) et le mot arpitan, estimant que le mot-valise francoprovençal prête à confusion[24], entravant ainsi ses chances de reconnaissance officielle en tant que langue minoritaire (en France notamment[25]). La linguiste Claudine Brohy, de l'institut de plurilinguisme de l'université de Fribourg, note que ce néologisme est « de plus en plus utilisé »[26].



Aire de diffusion du francoprovençal |




Bleu sombre : reconnaissance officielle Bleu moyen : aire traditionnelle de la langue Bleu clair : zone de transition




L’aire francoprovençale[27].


L’aire francoprovençale, parfois appelée Arpitanie[28], est délimitée, inclusivement, par les régions listées ci-dessous.



France |


  • La majeure partie de l'ancienne région Rhône-Alpes : toute la Savoie (Savoie propre, Maurienne, Tarentaise, Genevois, Chablais et Faucigny), le Forez (département de la Loire), la Bresse, la Dombes, le Revermont, le Pays de Gex, le Bugey, l’agglomération de Lyon, le Nord-Dauphiné ; une partie de la Franche-Comté et de la Saône-et-Loire. La langue influence le parler auvergnat de la Montagne bourbonnaise dans l'Allier[29],[30].

Note : seule la partie nord du Dauphiné est dans la zone francoprovençale. Les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes sont occitans (sauf l'extrême nord de la Drôme). La majeure partie de l’Isère est francoprovençale mais certaines zones de son Sud sont occitanes. Une description extrêmement précise de la frontière entre occitan et francoprovençal est décrite avec une carte par Gaston Tuaillon en 1964[31].

  • Selon la dialectologue Colette Dondaine[32], il est vraisemblable qu’à l’origine (avant l’apparition des premiers textes littéraires), l’actuelle Franche-Comté, jusqu’aux pieds des Vosges, faisait également partie de l’espace francoprovençal.


Italie |



  • La Vallée d'Aoste, à l’exception des communes Walser de Gressoney-Saint-Jean, Gressoney-La-Trinité et Issime, dans la Vallée du Lys

  • Les hautes vallées piémontaises dans les communes suivantes :



Ala di Stura, Almese/Almesé, Alpette/L'Alpette, Avigliana/Veillane, Balme/Barmes, Borgone di Susa/Bourgon, Bruzolo/Brusol de Suse, Bussoleno/Bussolin, Cantoira/Cantoire, Caprie, Carema/Carême, Castagnole Piemonte/Chassagne du Piémont, Ceres/Cérès, Ceresole Reale/Cérisoles, Chialamberto/Chalambert, Chianocco/Chanoux, Chiusa di San Michele/L’Écluse, Coassolo Torinese/Coisseuil, Coazze/Couasse, Condove/Condoue, Corio/Cory , Frassinetto/Frassinet, Germagnano/Saint-Germain, Giaglione/Jaillons, Giaveno/Javein, Gravere/Gravière, Groscavallo/Groscaval, Ingria/L'Ingrie, Lanzo Torinese/Lans-L’Hermitage, Lemie, Locana/Locane, Mattie/Mathie, Meana di Susa/Méans, Mezzenile/Mesnil, Mompantero/Montpantier, Moncalieri/Moncallier, Monastero di Lanzo/Moutiers, Moncenisio/Montcenis, Noasca/Novasque, Novalesa/Novalaise, Pessinetto/Pessinet, Pont-Canavese/Pont-en-Canavais, Quincinetto/Quincinet, Ribordone/Ribardon, Ronco Canavese/Ronc, Rubiana/Rubiane, San Didero/Saint Didier, San Giorio di Susa/Saint-Joire, Sant’Ambrogio di Torino/Saint-Ambroise, Sant’Antonino di Susa/Saint-Antonin, Sparone/Esparon, Susa/Suse, Traversella/Traverselle, Traves/Travey, Usseglio/Ussel, Vaie/Vaye, Valchiusella/Chausselle, Valgioie/Valjoie, Valprato Soana/Valpré, Venaus/Vénaux, Villar Dora/Villar d'Almesé, Villar Focchiardo/Villar-Fouchard, Viù/Vieu. Plus une partie de la commune de Trana et le hameau de Grandubbione

  • Deux enclaves dans les Pouilles sont dues à l’émigration de locuteurs au XIVe siècle : Faeto/Fayet et Celle di San Vito/Cèles de Sant Vuite.

Note : Les vallées plus méridionales (Haute vallée de Suse, Val du Cluson…) du Piémont parlent l’occitan.



Suisse |


  • Tout l’espace romand (à l’exception du canton du Jura et de l'ancien district de Moutier (canton de Berne), qui font partie des parlers d’oïl).


Historique |




Les langues de la Galloromania.
3 Limite actuelle du francoprovençal[33]
4 Extension du francoprovençal avant le XIIIe s.[34],[35]



Les substrats pré-celtique et celtique |


La définition historique des origines du francoprovençal reste naturellement délicate[réf. nécessaire].


L’héritage linguistique primitif[36] se limite à la toponymie et à l’hydronymie comme Arrondine, Arve, Alpes, Truc, Bec. Le mot chalet (popularisé par Jean-Jacques Rousseau) dérive également d’une hypothétique racine préceltique (ou « ligure ») cal- signifiant « abri ». Il est à noter que le francoprovençal ORB souta (localement orthographié chotta, chota ou cheûta) signifiant aussi abri provient du latin populaire *susta (du verbe latin « substare » qui signifie « se tenir dessous »)[37].


À la période de La Tène, des tribus celtes (Allobroges, Ceutrons en Val d’Isère ; Salasses en Vallée d’Aoste ; Helvètes, Séquanes et Allobroges dans l’actuelle Suisse romande) se fixent dans la zone. Leur influence demeure perceptible isolément dans le lexique commun avec les mots méleze (*melatia), nant (*nantu, vallée), balme (*balma, trou).



L'origine burgonde et latine |


L'origine latine de la langue francoprovençale, dont il dérive majoritairement, est démontrée dès sa définition par Graziadio Isaia Ascoli. Plusieurs romanistes comme Walter von Wartburg (1946) et Pierre Bec (1971) estiment que le francoprovençal constituerait la première branche divergente du groupe des parlers d’oïl[38] et ce dernier situe cette divergence aux alentours du VIIIe ou IXe siècle. Le bloc d’oïl de l’ouest aurait continué à évoluer et le francoprovençal aurait fait preuve d’un conservatisme marqué.


Pourtant, des recherches récentes[39] démontrent que le francoprovençal n’est pas une branche archaïque de la langue d'oïl, mais une langue romane indépendante, aussi ancienne que les autres langues gallo-romanes. Les premières caractéristiques de cette langue sont en effet attestées dans des inscriptions monétaires mérovingiennes de la fin du VIe siècle. L'analyse des traits majeurs de phonétique historique qui ont permis de l'identifier correspondent d'ailleurs exactement aux limite du royaume Burgondes d'avant 469 (avant les conquêtes effectuées sous le régime mérovingien)[38], ce fait est aussi étayé par l'aire du vocabulaire d'origine burgonde qui respecte ces frontières[38]. Walther von Wartburg indique à ce sujet que la déformation des voyelles ĕ et ŏ est une trace d'une forte influence de la langue burgonde en tant que substrat phonétique[38].


Le fait que la région est devenue tardivement française explique en partie cette distinction vis-à-vis des langues d'oïl. Mais dès le Moyen Âge [C'est-à-dire ?], ces deux régions échangent beaucoup et s'influencent entre elles linguistiquement[38]. D'ailleurs, la langue moderne continue à recourir à des termes médiévaux pour certains actes courants (bayâ pour donner, pâta pour chiffon, s’moussâ pour se coucher, etc.). Désormaux écrit à ce sujet dans la préface du Dictionnaire savoyard : « Le caractère archaïque des patois savoyards est frappant. On peut le constater non seulement dans la phonétique et dans la morphologie, mais aussi dans le vocabulaire, où l’on retrouve nombre de mots et de sens disparus dans le français propre. […] ». En outre, le francoprovençal partage certaines évolutions phonétiques primitives avec la langue d’oïl, mais non les plus récentes. En revanche, certains traits le rattachent à l’occitan (voir le chapitre Morphologie).



Littérature |


Cette langue n’a jamais pu s’élever au niveau de ses trois grandes voisines d’oïl, d’oc et « de sì » (italien). Le morcellement politique (découpage entre la France, la Suisse, la Savoie/Sardaigne, le Piémont) et géographique, ainsi que l’abandon, dans les grands centres urbains comme Lyon, Grenoble ou Genève, du parler vernaculaire en faveur de la langue d’oïl véhiculaire, expliquent la faiblesse du corpus littéraire existant. Les premières traces écrites remontent au XIIe siècle et XIIIe siècle dont un long texte du XIIIe siècle écrit en dialecte lyonnais, la Vie de sainte Béatrice d’Ornacieux, dû à Marguerite d’Oingt (et non de Duingt, comme l’a cru malencontreusement Champollion), dont voici un extrait :


« § 112 : Quant vit co li diz vicayros que ay o coventavet fayre, ce alyet cela part et en ot mout de dongiers et de travayl, ancis que cil qui gardont lo lua d’Emuet li volissant layssyer co que il demandavet et que li evesques de Valenci o volit commandar. Totes veys yses com Deus o aveyt ordonat oy se fit. »


Au XIVe siècle, la ville de Fribourg (Suisse) fait du francoprovençal sa « langue nationale » sous une forme que la recherche moderne appelle scripta para-francoprovençale[40]. Les procès-verbaux des délibérations du Conseil de la ville, les actes des notaires, etc. sont rédigés dans cette langue :



« Item hont ordoney li advoye, li consed et li ijc, que en chesque for de Fribor soyt li moistre et un bacheleir et ij. garzons por porteir l’aygue et les meiz in ce que un dont por chasque coppa de farina .iiij. d. por tottes choses et chascon reculle sa farina einsy quant a luy playrra de que chasque forna doyt contenir vij. coppes, li que forna se amonte ij. s. iiij. d. a vij. coppes de farina. »



— (Fribourg 1370, cf. Aebischer 1950, p. 115)


À partir du XVIe siècle, on recense de nombreuses transcriptions de chansons, poésies, fragments, etc. Nous extrayons ci-après quelques informations biographiques de nouveau du Dictionnaire savoyard de A. Constantin et J. Désormaux (voir Bibliographie).



  • 1520 : Chanson de la Complanta et désolation dé Paitré, patois de Genève, retranscrit au XVIIe siècle.

  • 1547 : Placard de huit lignes en patois de Genève, dans Recherches sur le patois de Genève, par Eugène Ritter.

  • 1555 : Noelz et chansons nouvellement composez tant en vulgaire francois que savoysien dict patois, Nicolas Martin, Lyon. En patois mauriennais.


Etc.


Une longue tradition littéraire francoprovençale existe, bien qu’aucune forme écrite prévalente ne soit identifiée. Un fragment du début du XIIe siècle contenant 105 vers d’un poème sur Alexandre le Grand semble être le plus ancien écrit connu. Girart de Roussillon, une épopée de 10 002 lignes de la moitié du XIIe siècle, est parfois considéré comme du francoprovençal et en présente indubitablement certaines caractéristiques, bien qu’une édition moderne qui fait autorité le présente comme un mélange de formes françaises et occitanes (Price, 1998). Un document important de la même période contenant une liste de vassaux du comté du Forez n’est pas sans intérêt littéraire.


Parmi les premiers écrits historiques en ce langage figurent des textes rédigés par des notaires qui apparaissent au XIIIe siècle lorsque le latin commença à être abandonné par l’administration officielle. On peut citer la traduction du Corpus Juris Civilis (connu également sous le terme de Code Justinien) dans la langue vernaculaire parlée à Grenoble. Des ouvrages religieux ont également été traduits ou conçus en dialecte franco-provençal dans des monastères de la région. La Légende de Saint Barthélemy est l’un de ces ouvrages, écrit en dialecte lyonnais, qui ont survécu au XIIIe siècle. Marguerite d’Oingt (env. 1240-1310), une religieuse de l’Ordre des Chartreux, a écrit deux longs textes particulièrement remarquables dans ce même dialecte. Voici un extrait du texte original de La Vie de sainte Béatrice d’Ornacieux :



« Quant vit co li diz vicayros que ay o coventavet fayre, ce alyet cela part et en ot mout de dongiers et de travayl, ancis que cil qui gardont lo lua d’Emuet li volissant layssyer co que il demandavet et que li evesques de Valenci o volit commandar. Totes veys yses com Deus o aveyt ordonat oy se fi »



— § 112


Au début du XVIIe siècle, de nombreux textes en francoprovençal voient le jour à l’occasion des conflits religieux entre les réformateurs calvinistes et les catholiques soutenus par le duché de Savoie. Parmi les plus connus, on trouve Cé qu'è lainô (Celui qui est en haut), rédigé en 1603 par un auteur inconnu. Ce long poème narratif évoque l'Escalade, une tentative infructueuse de conquête de la ville de Genève par l’armée savoyarde qui provoqua de forts sentiments patriotiques. Ce poème est devenu plus tard l’hymne de la République de Genève. Voici les trois premières strophes en dialecte genevois avec leur traduction française :

























   Version avec graphie d'origine





   Version en francoprovençal moderne





   Version française





 Cé qu’è lainô, le Maitre dé bataille,

 Que se moqué et se ri dé canaille ;

 A bin fai vi, pè on desande nai,

 Qu’il étivé patron dé Genevoi.





 Cél qu'est lé en-hôt, lo Métre des batâlyes      

 Que sè môque et sè rit des canâlyes ;

 At bien fêt vêre, per un disandro-nuet,

 Qu'il étêve patron des Genèvês.





 Celui qui est en haut, le Maître des batailles,     

 Qui se moque et se rit des canailles

 A bien fait voir, par une nuit de samedi,

 Qu’il était patron des Genevois.





 I son vegnu le doze de dessanbro

 Pè onna nai asse naire que d’ancro ;       

 Y étivé l’an mil si san et dou,

 Qu’i veniron parla ou pou troi tou.





 Ils sont vegnus lo doze de dècembro

 Per una nuet asse nêre que d'ancro,

 O étêve l'an mil-siéx-cent-et-doux,

 Qu'ils vegniront parlar un pou trop tout.





 Ils sont venus le douze de décembre,

 Par une nuit aussi noire que d’encre;

 C’était l’an mil six cent et deux,

 Qu’ils vinrent parler un peu trop tôt.





 Pè onna nai qu’étive la pe naire

 I veniron; y n’étai pas pè bairè;

 Y étivé pè pilli nou maison,

 Et no tüa sans aucuna raison.





 Per una nuet qu'étêve la ples nêre

 Ils vegniront, o n'étêve pâs per bêre :

 O étêve por pilyer noutres mêsons,

 Et nos tuar, sen ôcuna rêson.





 Par une nuit qui était la plus noire,

 Ils vinrent; ce n’était pas pour boire:

 C’était pour piller nos maisons,

 Et nous tuer, sans aucune raison.




Pendant la période qui suivit, de nombreux écrivains composèrent des textes satiriques, moralisateurs*, poétiques, comiques et des textes pour le théâtre, ce qui indique bien la grande vitalité de la langue francoprovençale de l’époque. Parmi ces textes : Bernardin Uchard (1575–1624), auteur et auteur dramatique de Bresse ; Henri Perrin, auteur de comédie, de Lyon ; Jean Millet (1600?–1675), auteur de comédies, de poésie pastorale et d’autres poèmes, de Grenoble ; Jacques Brossard de Montaney (1638–1702), compositeur de chants pour chœur* et de comédies, de Bresse ; Jean Chapelon (1647–1694), un écrivain qui a écrit plus de 1500 chants pour chœur, chansons, épîtres, et dissertations, de Saint-Étienne ; et François Blanc dit la Goutte (1690–1742), écrivain de poèmes en prose, dont Grenoblo maléirou sur la grande inondation de Grenoble en 1733. Parmi les auteurs du XIXe siècle, on trouve Guillaume Roquille (1804–1860), poète appartenant à la classe ouvrière, de Rive-de-Gier, près de Saint-Chamond, ainsi que Joseph Béard (1805–1872) de Rumilly.


Article détaillé : Littérature valdôtaine.

Jean-Baptiste Cerlogne (1826–1910), abbé à qui on reconnaît le mérite d’avoir promu l’identité culturelle de la Vallée d'Aoste et son patois par sa poésie (entre autres « L’infan prodeggo », 1855) et par ses premiers travaux scientifiques. (Le Concours Cerlogne – une manifestation annuelle qui porte son nom – permet depuis 1963 de sensibiliser des milliers d’étudiants italiens à la nécessité de conserver la langue de la région, sa littérature et son héritage.)


  • Extrait du poème La pastorala de Jean-Baptiste Cerlogne, le chant de Noël le plus célèbre au Val d'Aoste :

De nët euna leumiére /
De nuet una lumiére /
Durant la nuit une lumière


I berdzè l’at paru; /
Ès bèrgiers at pariu /
Aux bergers apparut


Un andze vin leur dëre : /
Un ange vegnit lor dére : /
Un ange vint leur dire :


Lo Sauveur l’est neissu. /
Lo Sôvor l'est néssiu /
Le Sauveur est né.


Un pouro baou l’est son palatse, /
Une pauvre étable est son palais


Et sat pei de fen in traver /
Et sept brins de foin en travers


Compouson lo deur matelatse /
Composent le dur matelas


De ci gran Rei de l’univer; /
De ce grand Roi de l’univers


Et din la rigueur de l’iver /
Et dans la rigueur de l’hiver


De dò trei lindzo l’est queuver. /
De deux ou trois linges il est couvert.




Amélie Gex (1835, La Chapelle-Blanche, (Savoie)–1883, Chambéry), la grande poétesse savoyarde a écrit aussi bien en sa langue natale qu’en français. Elle fut une avocate passionnée de sa langue. Les thèmes de son œuvre comprennent le travail, les thèmes lyriques, l’amour, la perte tragique de l’être aimé, la nature, le temps qui passe, la religion et la politique. Beaucoup considèrent ses contributions littéraires comme les plus importantes de cette langue. On compte parmi ses œuvres : Reclans de Savoie (Les Echos de Savoie, 1879), Lo Cent Ditons de Pierre d’Emo (Les Cent dictons de Pierre du bon sens, 1879), Fables (1898), et Contio de la Bova (Les Contes de l’Étable, -date?-[Quand ?]). Certains de ses écrits en français sont sur le point d’être imprimés*.


C’est à la fin du XIXe siècle que les dialectes francoprovençaux régionaux se sont mis à disparaître. Les principales raisons en furent l’expansion du français dans tous les domaines de la vie* mais aussi l’émigration des campagnards vers les centres urbains. C’est à cette époque que des sociétés savantes culturelles et régionales se sont mis à collectionner les contes, les proverbes et les légendes au contact des locuteurs natifs. Cette transcription continue aujourd’hui. De très nombreux travaux ont été publiés. Parmi ceux-ci voici un extrait en dialecte Neuchâtelois de Le renâ à Dâvid Ronnet (Le renard de David Ronnet), tiré de Le Patois Neuchâtelois (Favre, 1894, p. 196) :



« Aë-vo jamai ohyi contâ l’istoire du renâ que Dâvid Ronnet a tioua dé s’n otau, à Bouidry ? Vo peuté la craëre, è l’é la pura veurtâ.


Dâvid Ronnet êtaë én’ écofi, on pou couédet, qu’anmâve grô lé dzeneuillè; el é d-avaë mé d’èna dozân-na, avoué on poui que tsantâve dé viadze à la miné, mâ adé à la lévaye du solet. Quaë subiet de la métsance! mé z-ami ! E réveillive to l’otau, to lo vesenau; nion ne povaë restâ u llie quan le poui à Dâvid se boétàve à rélâ. Ç’tu poui étaë s’n orgoû.


Le gran mataë, devan de s’assetâ su sa sulta por tapa son coëur & teri le l’nieu, l’écofi lévâve la tsatire du dzeneuilli por bouèta feur sé dzeneuillé & lé vaër cor dè le néveau. E tsampâve à sé bêté dé gran-nè, de la queurtse, du pan goma dè du lassé, dé cartofiè coûtè, & s’amouésâve à lé vaër medzi, se roba lé pieu bé bocon, s’énoussa por pieu vite s’épyi le dzaifre. (…) »




« Avez-vous déjà entendu l’histoire du renard que David Ronnet a tué chez lui, à Boudry ? Vous pouvez y croire ; c’est la pure vérité.


David Ronnet était un cordonnier plutôt travailleur qui aimait beaucoup les poules ; il en avait plus d’une douzaine, avec un coq qui parfois chantait à minuit, mais toujours au lever du soleil. Quel grabuge, mes amis ! Ça réveillait toute la maison, tout le voisinage ; personne ne pouvait rester au lit quand le coq de David commençait à crier. Ce coq était son orgueil.


De grand matin, avant de s’asseoir sur son siège pour battre son cuir et [en] tirer les semelles*, le cordonnier levait la porte du poulailler pour faire sortir ses poules et les regarder courir dans le porche. Il lançait à ses bêtes des grains, de l’avoine, du pain trempé dans du lait, des pommes de terre cuites, et il s’amusait à les voir manger, se voler* les plus grands morceaux, se hâter* pour plus vite se remplir l’estomac. (…) »



Au XXe siècle, les écrivains les plus célèbres pour leur utilisation du patois sont : Prosper Convert (1852–1934), le barde de Bresse ; Louis Mercier (1870–1951), chanteur populaire et auteur de plus de douze volumes de prose, de Coutouvre, près de Roanne ; Just Songeon (1880–1940), écrivain, poète et militant communiste, de La Combe, Sillingy près d’Annecy ; Eugénie Martinet (1896–1968), poétesse d’Aoste ; et Joseph Yerly (1896–1961) de Gruyères dont les œuvres complètes ont été publiées dans Kan la téra tsantè (Quand la terre chantait).


Ceux qui s’intéressent à lire dans cette langue rare une œuvre bien connue pourront se procurer Lo Petsou Prince, une édition de référence du classique d’Antoine de Saint-Exupéry Le Petit Prince, traduite par Raymond Vautherin, (Gressan : Wesak Éditions, 2000[41]). Voici les premières lignes de la deuxième partie du conte en patois valdôtain :



« L’y est chouë s-an, dz’ëro restà arrëto pe lo déser di Sahara. Quaque tsousa se s’ëre rontu dedin lo moteur de mon avion. Et di moman que dz’ayò avouë ni mecanichen, ni passadzë, dze m’apprestavo de tenté, solet, euna reparachon defecila. L’ëre pe mè euna questson de via o de mor. Dz’ayò dzeusto praou d’éve aprë p’euna vouètèina de dzor.


La premiëre nët dze me si donque indrumi dessu la sabla a pi de meulle vouet cent et cinquante dou kilomètre d’un bocon de terra abitàye. Dz’ëro bien pi isolà d’un nofragà dessu euna plata-fourma i menten de l’ocean. Donque imaginade mina surprèisa, a la pouinte di dzò, quan euna drola de petsouda voéce m’at revèillà. I dijet:


— Pe plèisi… féi-mè lo dessin d’un maouton tseque ! »





En l’an 2000, les Éditions des Pnottas ont publié le premier livre de bande dessinée en francoprovençal (dialecte savoyard), Le rebloshon que tyouè ! (Le Reblochon qui tue !)[42], dans la série Fanfoué des Pnottas, illustré par Félix Meynet et écrit par Pascal Roman. On a aussi traduit en francoprovençal deux bandes dessinées tirées des Aventures de Tintin : Lé Pèguelyon de la Castafiore (Les Bijoux de la Castafiore) en dialecte bressan[43], L’Afére Pecârd en francoprovençal ORB*[44], et L’Afére Tournesol en dialecte gruérien. Ces trois livres, à l’origine écrits et illustrés par Hergé (Georges Remi), ont été publiés en 2006 et 2007 aux éditions Casterman.


Bien que confiné à l’expression orale, le francoprovençal a relativement bien survécu jusqu’au début du XXe siècle, malgré son morcellement, dans les populations rurales. L’isolement relatif des vallées alpines et un faible solde migratoire avant la révolution industrielle expliquent ce maintien.



Diffusion actuelle |




Panneau bilingue français-arpitan savoyard, installé en Savoie en 2016.




Panneau routier bilingue (français-patois valdôtain) à Introd.




Panneaux d'entrée d'agglomération en français et en savoyard à Pers-Jussy, Haute-Savoie, 2015.




Panneau bilingue en français et arpitan valdôtain à Introd (Vallée d'Aoste), 2018.



France |


Le francoprovençal a longtemps été socialement déconsidéré, au même titre que les autres langues et dialectes qui faisaient et continuent à faire la richesse linguistique de la France. Il disparaît rapidement de France [réf. nécessaire] ; la France ne reconnaît pas son existence en tant que langue régionale, alors qu'elle est enseignée dans plusieurs collèges et lycées de Savoie[45],[46].


Plusieurs parlers français influencés par le francoprovençal continuent d'être utilisés. Pour les principaux, il s'agit du parler lyonnais, du parler stéphanois, du parler savoyard, et du français de Suisse. Autres : bressan…[réf. nécessaire]



Italie |


Article détaillé : Valdôtain.

Sa perpétuation en Vallée d'Aoste s’explique par des raisons politiques et historiques. La vallée a pratiqué jusqu’au XIXe siècle un régime de diglossie où le francoprovençal était relayé à l’écrit et dans l’enseignement par la langue française — comme en Savoie, dans le Lyonnais ou en Suisse Romande. Mais contrairement à ce qui s’est passé dans les autres régions de l’aire francoprovençale, le français n’a pu prendre le dessus car l’État italien, à partir de son unification en 1861, s’est attaché à l’éradiquer, avec un paroxysme de violence durant l’ère fasciste. Il a dans ce but encouragé l’immigration massive d’Italiens en poussant les autochtones à l’émigration (vers Paris, Lyon et Genève notamment). L’usage oral du « patois » (ainsi dénommé par les Valdôtains eux-mêmes) a par contre été toléré en milieu rural dès lors qu’il ne portait pas ombrage à l’italien rendu obligatoire dans la vie économique, l’enseignement et les actes officiels. Cela a permis sa survie, faute d’être concurrencé par le français. Le Valdôtain est presque totalement absent dans l'usage quotidien à Aoste, où il est parlé surtout soit par les personnes âgées, soit dans le domaine institutionnel et intellectuel, tandis qu'il reste bien vivant, parlé et compris par les autochtones au niveau de langue maternelle, dans le reste de la région, à partir des communes autour du chef-lieu régional, jusqu'aux vallées latérales. Cet idiome participe aujourd’hui d’une certaine revendication identitaire et d'une reconnaissance au niveau officiel, par un statut de langue minoritaire, à côté des deux langues officielles de la région autonome (le français et l'italien).


En 1985, par une loi régionale dans le cadre des Services culturels de l’Assessorat régional de l’Instruction publique, fut constitué le Bureau régional pour l’ethnologie et la linguistique (BREL), qui s’est pour ainsi dire greffé sur l’activité déjà mise en chantier par deux associations : le Centre d'études francoprovençales « René Willien » de Saint-Nicolas (village où naquit l’abbé Jean-Baptiste Cerlogne, le félibre de la poésie valdôtaine en patois) et l’AVAS, l’Association valdôtaine des archives sonores, dont il a pris la relève et avec lesquelles il continue à collaborer grâce aussi à une convention qui en réglemente les rapports. En 1995 en particulier fut fondée l’École populaire de patois (abrégé en EPP), qui organise des cours pour les adultes et les enfants. Des cours de patois ont été introduits notamment dans les écoles primaires de la Vallée, suivant la méthode Dichonnéro di petsou patoésan de Raymond Vautherin[47].


Les études menées par le BREL au cours des dernières décennies ont permis la création du « Gnalèi »[48], mot signifiant en patois « nid », mais indiquant également le pain que l'on cuisait autrefois avant la Noël pour toute l'année. Il s'agit d'un site internet entièrement trilingue (français-patois-italien), accueillant toutes les données recueillies, et présentant en particulier un glossaire trilingue avec support audio pour la prononciation.


Il faut enfin signaler qu'il existe deux enclaves linguistiques dans la région des Pouilles, à l'extrême sud de l' Italie : Celle di San Vito et Faeto, où environ un millier de personnes, pour la plupart âgées, issus d'une ancienne émigration au XVIe siècle, parlent le francoprovençal.



Suisse |


Dans plusieurs villages du Valais (Savièse, Nendaz, etc.) et de la Gruyère, le francoprovençal demeure la langue vernaculaire d’expression courante des personnes âgées de 60 ans ou plus. Mais à Évolène, petit village du val d'Hérens, les enfants apprennent encore le patois évolénard en famille[49],[50] S'il n'est pas parlé par tous, il est compris par la majorité des habitants, toutes générations confondues.



Les instituts de la langue |


Il existe un certain nombre d'instituts qui travaillent sur le francoprovençal, et qui font souvent autorité sur de nombreuses questions :




Vue sur la salle de conférences lors de la 37e fête internationale de l'arpitan organisée par l'ACA en 2016 à Saint-Étienne.




Logo de l’Aliance culturèla arpitanna.




  • ACA - Fédération internationale de l'arpitan (Aliance culturèla arpitanna) : fondée en 2004, cette fédération transfrontalière a pour buts la documentation, la socialisation et la revitalisation de l’arpitan dans l’ensemble de son aire de diffusion: numériser la documentation disponible afin de la rendre facilement accessible au public, socialiser l’arpitan en rendant cette langue visible dans l’espace public par le biais de différents supports, et enfin la revitaliser par la mise en ligne de méthodes d’apprentissage[51]. En 2007, elle lance la première radio diffusant, grâce à internet, sur l'ensemble du domaine linguistique, avec des émissions dans les différents dialectes[52] (Voir Radiô Arpitania). En 2012, avec le soutien de l'ancienne région française Rhône-Alpes, elle a mis en ligne un site d'auto-apprentissage, permettant d'étudier différents patois francoprovençaux. L'ACA organise la 37e édition de la Fête internationale de l'arpitan en 2016 à Saint-Etienne[53]. L'ACA promeut le mot arpitan en souhaitant qu’à terme il remplace la dénomination actuelle, francoprovençal, jugée trop ambigüe.


  • Office géographique arpitan : cet institut, fondé en 2013, travaille sur les questions liées à la géographie, comme les limites de la langue et sa toponymie. GeoArp possède une grande base de données avec les noms en patois local pour des communes francoprovençales et en fait la promotion auprès des pouvoirs politiques (signalisation bilingue, etc.)[54].


  • Centre d'études francoprovençales et le Bureau régional pour l'ethnologie et la linguistique (BREL) : associations qui travaillent sur la langue, et plus spécifiquement sur le francoprovençal de la Vallée d'Aoste.


  • Institut de la langue Savoyarde (ILS) : cette fédération regroupe les diverses associations de la langue francoprovençale en Savoie.


  • Fondation pour le développement et la promotion du patois : tout comme l'ILS, cette association fédère les divers groupes du Valais.


  • Institut Pierre Gardette : Institut de recherche sur le francoprovençal dépendant de l'université catholique de Lyon.



Le théâtre en patois francoprovençal |



En Italie |


En Vallée d'Aoste, la principale compagnie théâtrale est Lo Charaban, fondée en 1958 à l'initiative de René Willien. Elle met en scène un spectacle unique répété pendant une semaine au théâtre Giacosa d'Aoste, les acteurs jouant régulièrement à guichets fermés.


L'autre événement théâtral d'envergure en patois est le Printemps théâtral, qui prévoit des représentations sur tout le territoire régional. Il réunit toutes les compagnies locales, composées surtout par des jeunes.


Dans les deux cas, il s'agit d'acteurs non professionnels.



En Suisse |


Dans les districts de la Gruyère, de la Veveyse et de la Sarine, des pièces en patois sont jouées chaque année. Elles réunissent un public et des acteurs de la région autour d’une langue commune d’origine francoprovençale, au service de chants et de scènes plus ou moins traditionnels suivant les auteurs. L’action, qui mobilise généralement peu de personnages, se déroule la plupart du temps dans des espaces familiers. Les comédiens amateurs sont patoisants ou apprennent à prononcer correctement grâce aux autres membres de la troupe. Quant aux rares auteurs actuels, ils créent des œuvres inédites et assurent ainsi le renouvellement du répertoire théâtral en patois.


Les premières pièces en patois sont composées vers 1920 par Cyprien Ruffieux, Fernand Ruffieux, Joseph Yerly, Pierre Quartenoud, l’Abbé François-Xavier Brodard et Francis Brodard. Il s’agissait de « drames genre Roméo et Juliette au village » (A.-M. Yerly), de scènes au chalet puis de légendes mises en scène, ou de « comédies musicales » sur des airs de l’abbé Bovet. Comme les associations de patoisants n’existaient pas encore (elles sont fondées entre 1956 et 1984), les sociétés de jeunesse, de Costumes et Coutumes et de Chant et Musique organisaient les représentations. À partir de 1936, des troupes de Sâles, Mézières, Le Crêt et Treyvaux ont apporté une large contribution au théâtre patois. Le Tsêrdziniolè de Treyvaux a assuré la continuité de la tradition (il prend la relève de la Société de Chant et musique qui joua pour la dernière fois en 1959) en jouant une pièce en moyenne tous les trois ou quatre ans. Le style évolue: après les drames, ce groupe crée ses propres pièces. En 1985, le premier opéra populaire patois Le Chèkrè dou tsandèlê de Nicolas Kolly sur une musique d’Oscar Moret y voit le jour le temps de huit représentations à guichet fermé!


Encore bien vivant dans le canton, le théâtre en patois ne manque ni de public ni de relève. Évolution des thématiques (vie au chalet, montagne, terre, famille) tout en respectant la tradition, épisodes « historiques » du village, traduction de comédies et de farces et créations inédites sont un gage de succès pour cet art populaire qui appartient au patrimoine culturel fribourgeois.


Les patoisants sont regroupés en amicales, une par district, chargées de l’organisation et de la mise sur pied des représentations. Les amicales sont chapeautées par la Société cantonale des patoisants fribourgeois. Cette dernière joue un rôle de coordination et de promotion mais ne s’occupe pas de l’organisation d’événements.


Les troupes de théâtre actuelles du canton sont: la jeunesse de Cerniat (qui crée et joue elle-même ses pièces env. tous les 2-3 ans), la troupe théâtrale du Groupe Choral Intyamon à Albeuve (théâtre et chant), la jeunesse de Sorens, les patoisants de la Sarine, Intrè-No de Fribourg (chaque année), les patoisants de la Gruyère (chaque année), les patoisants de la Veveyse (chaque année), le groupe des Tsêrdziniolè de Treyvaux (tous les 3-4 ans)[55].



Radiô Arpitania |


Article détaillé : Radiô Arpitania.



Logo de Radiô Arpitania.


Créée en Savoie en 2007 par l'association Aliance culturèla arpitanna, la diffusion de la première radio francoprovençale couvrant l'ensemble du domaine linguistique, Radiô Arpitania, reprend sur Internet en 2012 depuis son studio de Prilly, en Suisse. Celle-ci fonctionne grâce à l'envoi de matériel audio - chansons, textes lus, interviews, reportages, etc. - envoyé par des locuteurs de l'ensemble de l'Arpitanie (Suisse, France et Italie). Elle présente également les balados (baladodiffusions, podcasts) actuels des différentes régions arpitanes (ou francoprovençales) : « Les langues se délient » sur RCF des pays de l'Ain (bressan et espéranto en alternance), « Et si l'on parlait patois » sur RCF Haute-Savoie, Intré Nò sur Radio Fribourg, en Suisse.



Fête internationale |




Réunion du Conseil international du francoprovençal (CIF) lors de la 37e fête internationale de l'arpitan à Saint-Étienne, en 2016.


Depuis 1956 (journées romandes des patoisants à Bulle) les régions arpitanophones de Suisse, de France et d'Italie organisent à tour de rôle une fête internationale réunissant les locuteurs des trois pays. Ce rendez-vous est l'occasion pour les locuteurs de France, de Suisse et d'Italie de se retrouver autour de conférences, de débats, de concerts et de danses traditionnelles.



Conclusion |


En 2018, le francoprovençal demeure une langue vivante et parlée en tant que langue maternelle uniquement en Vallée d'Aoste dans plusieurs domaines de la vie quotidienne et également chez les jeunes générations[56]


En France, ce sont surtout les activités associatives qui soutiennent la diffusion de cette langue. Cependant, l'usage de l'arpitan au quotidien était, selon une étude de 2009, de 2 % des habitants des espaces ruraux en Rhône-Alpes et négligeable en zone urbaine[57].


En 2015, deux collectivités, la région Rhône-Alpes et la région autonome Vallée d'Aoste ont signé une charte de coopération afin de sauvegarder, faire connaître et faire vivre l'arpitan dans toutes ses composantes que sont l'enseignement, la formation, la visibilité publique de la langue, les médias et les industries culturelles, le spectacle vivant, les outils linguistiques ainsi que le patrimoine culturel matériel et immatériel. Plusieurs collectivités suisses ont également manifesté leur intérêt[58].



Description |



Phonétique |


Traits caractéristiques :



  • Une surabondance des voyelles fermées :
    • Contrairement à l’occitan, qui ignore les voyelles fermées, et au français, qui en fait un usage « normal », le locuteur francoprovençal ferme systématiquement un grand nombre de voyelles. Exemple : machon, maison, prononcé mâchon.



  • Amuïssement des voyelles entravées et non-accentuées :
    • Exemples : ramasse, balai, prononcé le plus souvent /rmassâ/. Mindya, manger, devient /mdyâ/. Peutet, enfant, prononcé /ptêt/, etc.


  • Réalisation diverse de la palatalisation de la consonne [k]
    • Suivant les vallées, [k] devant voyelle aboutit à /ch/ (régulièrement), /ts/, /st/ ou encore à l’interdentale /θ/. On a ainsi lat. campus > /chan/, /stan/, /tsan/, /θan/.


  • Évolution, comparable au français de /a/ vers /ie/ après la palatalisation

    • canem > /tsien/ ; cadere > /tsiere/ ; caput > /tsief/ ; etc.




Comparaison de mots |


Le tableau ci-dessous compare des mots francoprovençaux à leurs équivalents dans différentes langues romanes, plus le latin pour référence. On remarque notamment l’évolution du « p » latin en « v », du « c » et « g » en « y », et la disparition du « t » et « d ». Il y a plus de similitude avec le français, qu’avec les autres langues romanes en comparaison.



































































































































































Latin
Francoprovençal
Français
Catalan
Occitan

(provençal)


Occitan

(vivaro-alpin)


Piémontais
Italien
clavis cllâf clef clau clau clau, passa ciav
chiave
cantare chantar chanter cantar cantar chantar, cantar canté
cantare
cambiare changiér changer canviar cambiar chambiar cambié
cambiare
fabrica favèrge forge, fabrique farga fabrega farja, fauria
fabbrica (de l'italien)

fabbrica, forgia, fucina
manducare mengiér manger menjar manjar manjar manghié
mangiare (vient de l'ancien français)
capra chiévra, cabra chèvre cabra cabra cabra, bica crava
capra
lingua lengoua langue llengua lenga lenga lenga
lingua
nox, noctis nuet nuit nit nuech nuech neuit
notte
sapo, saponis savon savon sabó sabon sabon savon
sapone
sudare suar suer suar susar suar, susar
sudé (dialectal strassué)

sudare
vita via vie vida vida vita, vida
vita (ancien via)

vita
pacare payér payer pagar pagar paiar, pagar paghé
pagare
platea pllace place plaça plaça plaça piassa
piazza
ecclesia égllése église església glèisa, glèia gleisa
gesia ou cesa

chiesa

caseus (formaticus)
tôma, fromâjo tomme, fromage formatge fromatge fromatge, fromatgi
formagg ou toma ou formaj

formaggio


Nombres |


Le francoprovençal utilise le système décimal. Cela se retrouve en français régional pour les 70, 80 et 90 (70 sèptanta /sɛˈtɑ̃tɑ/, 80 huitanta /vwiˈtɑ̃tɑ/, 90 nonanta /noˈnɑ̃tɑ/). Cependant les dialectes occidentaux utilisent le vigésimal (base 20) pour 80, quatro-vengts /katroˈvɛ̃/, « 120 » (siéx-vengts) est redevenu cent-vengt.



Orthographe |


Au cours du temps plusieurs orthographes ont été utilisées pour écrire le francoprovençal. On peut les diviser en deux groupes, selon leur transparence orthographique :



  • Les orthographes opaques. Elles sont généralement basées sur les langues gallo-romanes, dont le français[59], pour créer une convention propre à la langue écrite[60]. Elles mettent plus d'importance sur l'étymologie et la morphologie. L'Orthographe de référence (ORB) en est un exemple.

  • Les orthographes transparentes. Elles sont généralement basées sur les conventions de l'orthographe française[61]. Elles visent un lien entre la graphie et la prononciation[62], et sont donc aussi appelées graphies semi-phonétiques. La graphie de Conflans en France (principalement usitée en Savoie) et la graphie du Bureau Régional pour l'Ethnologie et la Linguistique (B.R.E.L.) en Vallée d'Aoste sont des exemples[63]. L'orthographe de Henriet est également une graphie semi-phonétique, inspirée par les conventions de la langue française, italienne et basque.


En premier lieu sont apparues les orthographes étymologiques, basées sur le bas-latin et ensuite sur le français, la langue dominante de l'activité intellectuelle dans la région. Puis, dans le cadre des recherches des dialectologues, les orthographes transparentes, visant de reproduire fidèlement son parler, sont apparues. De même, dans le cadre d'une réaffirmation de l'identité régionale dans les années 1970, la graphie transparente de Henriet, visant une rupture plus marquée avec le français, est apparue.[réf. nécessaire]



Graphie de Conflans |


La "Graphie de Conflans" est un système orthographique du francoprovençal (savoyard principalement) créé dès 1981 par le "groupe de Conflans"[64]. Formé à l'initiative de Marius Hudry (Historien savoyard, et excellent[interprétation personnelle] patoisant) et de Gaston Tuaillon — un dialectologue —, ce groupe, composé de patoisants venant de toute la Savoie se rassembla durant de nombreuses réunions dont le but était de permettre au savoyard d'adopter une forme écrite, assez simple, et reconnue par tous. Forme qui ne pouvait se permettre d'être très complexe, au vu de l'état de grande détresse de la langue savoyarde ; c'est donc ainsi que vit le jour un système orthographique semi-phonétique ne gardant du français que la prononciation de l'alphabet et non l'orthographe[65]. À l'issue de trois années faites de nombreuses enquêtes dialectales, de recueils d'enregistrements, ainsi que de la composition de glossaires ; la première forme aboutie de Graphie est publiée dans les cahiers du vieux Conflans en 1983.









































































Tableau détaillé des normes orthographiques de la Graphie de Conflans[66]


A.P.I. |




Graphie de Conflans |




Exemples français |




Exemples savoyards |



Voyelles non nasalisées (différemment orthographiées)





  • [ø]

  • [œ]

  • [o]

  • [ɔ]

  • [ɑ]

  • [ä]






  • ô


  • ò (accent non obligatoire)

  • â

  • à (accent non obligatoire)




  • il veut

  • la peur

  • haut

  • le sol

  • pâte

  • Paris




  • la ryeûte (la pente)

  • tòteùra (plus tard)

  • sh/ts/stôtan (été)

  • mòsh/styu (mouchoir)

  • apréstâ (préparer)

  • pàta (chiffon, éponge)



Semi-voyelles (différemment orthographiées)





  • [ j]

  • [w]




  • y

  • ou




  • bouteille, payer, iode

  • oui, louis




  • (haut), frozyé (se développer)

  • on nouire (un noyer)



Voyelles nasalisées (différemment orthographiées)





  • [ã]

  • [õ]

  • [ɛ̃]




  • an

  • on

  • in




  • lent

  • long

  • Ain




  • l'àvan (l'osier)

  • nyonsan (nulle part)

  • on sh/ts/stin (un chien)



Consonnes (différemment orthographiées)





  • [s]

  • [z]





  • s (ss entre deux voyelles)

  • z




  • face, casse

  • vase




  • mossâr (motte de terre avec son herbe)

  • klyôzatâ (cligner des yeux, clignoter)




  • [k]


  • [ge], [gi], [gœ]




  • k

  • gué, gui, gueu




  • casque, quête

  • gueuler, guillaume, gueux




  • koston (cou), lou kakatin (les toilettes)

  • r'guétâ (regarder), guilye (motte de beurre)





  • [ ɲ], [ʎ], [ j] (consonnes palatales)

  • [ ʒ]




  • ny, ly, y

  • j




  • montagne, paille, panier

  • gilet, jaune




  • nyolè (nuage), pelyë (cheveux)

  • jarzë (tricot en laine), jambri (souffrir)



Liste de quelques ouvrages en Graphie de Conflans :



  • Pierre Grasset, Le Sarvan du bâtrô, Institut de la Langue Savoyarde, 2009

  • Groupe de Conflans, Découvrir les parlers de Savoie, centre de la culture savoyarde, 1994

  • Joseph Béard, Jozè Byâ, dè l’Elyeudo, Institut de la Langue Savoyarde 2009

  • Patoisants du Val de Thônes, Proverbes, Dictons et Réflexions, 1998.

  • Les Derniers Patoisants Giettois, La Giettaz: le patois du haut Val d'Arly, Cleopas, 2009


  • Quand les Savoyards écrivent leur patois, Centre de la culture savoyarde, 1997

  • Roger Viret, Su la rota d’la Korbeura, Gap-Éditions, 2011

  • Adrien Dieufils, Au pays d’Amélie Gex, La Fontaine de Siloé, 2005

  • Le périodique en langue savoyarde Dàva rossan-na, publié de 1994 à 1999

  • Célestin Duch & Henri Béjean, Le Patois de Tignes, Savoie, Éditions littéraires et linguistiques de l'université de Grenoble, 1998



Orthographe de Henriet |


Dans son ouvrage La lingua arpitana[67]Joseph Henriet (en arpitan : Joze Harrieta) propose une graphie supradialectale, en vue de former une koinè arpitane. À chaque lettre une prononciation, mais la prononciation précise peut varier entre les régions (les accents en linguistique). La prononciation généraliste est indiqué dans le tableau, et les variations sont notés en bas. Les lettres entre parenthèses servent à indiquer une prononciation spécifiquement locale quand le contexte l'exige.



































































































































Les consonnes


Bilabial

Labio-dentale

Dentale

Alvéolaire
Pré-palatale

Palatale

Vélaire

Glottale

Occlusive

Sourde
P /p/

T //

(TY) /ʈ/
(KY) /c/
K /k/


Voisée
B /b/

D //

(DY) /ɖ/
(GY) /ɟ/
G /ɡ/


Nasale
M /m/

N /n/


NY /ɲ/



Affriquée

Sourde



C /t͡s/
(CY) /t͡ʂ/




Voisée



J /d͡z/
(JY) /d͡ʐ/




Fricative

Sourde

F /f/

S /s/
X /ʃ/


H /h/

Voisée

V /v/

Z /z/
(ZY) /ʒ/




Latérale



L /l/

LY /ʎ/



Rhotique


R /ʁ~r/


Semi-voyelle
W /w/




Y /j/

















































Les voyelles
Lettre API
A [ä]
E [ɛ]
O [ʌ]
OE [ə]
EI [e]
OU [ɤ]
I [i]
Ü [ʉ]
U [ɯ]


Notes sur la prononciation :



  • C : Peut se prononcer comme une consonne affriquée alvéolaire sourde [t͡s], une consonne affriquée post-alvéolaire sourde [t͡ʃ], une consonne affriquée alvéolo-palatale sourde [t͡ɕ], ou une combinaison [st].

  • CY : Peut se prononcer comme une consonne affriquée rétroflexe sourde [t͡ʂ], ou une consonne affriquée post-alvéolaire sourde [t͡ʃ].

  • J : Peut se prononcer comme une consonne affriquée alvéolaire voisée [d͡z], ou une consonne fricative dentale voisée [ð].

  • R : Henriet préconise une consonne roulée alvéolaire voisée [r], mais selon les régions il peut aussi être prononcé comme une consonne fricative uvulaire voisée [ʁ], ou une consonne roulée uvulaire voisée [ʀ].

  • X : Peut se prononcer comme une consonne fricative post-alvéolaire sourde [ʃ], une consonne fricative alvéolo-palatale sourde [ɕ], ou une consonne fricative rétroflexe sourde [ʂ].



Orthographe de référence B |




Quelques ouvrages en ORB.


L’Orthographe de référence B (ORB) est une proposition de graphie supradialectale proposée par le linguiste Dominique Stich pour unifier l’orthographe du francoprovençal et de ses patois[68]. Elle est l’amélioration de l’orthographe de référence A proposée en 1998 dans l’ouvrage Parlons francoprovençal (éd. L’Harmattan)[69]. Cette graphie utilise des lettres « quiescentes » (étymologiques ou pseudo-étymologiques, qui ne se prononcent pas) permettant de différencier les homonymes, sur le modèle des orthographes de référence des deux autres langues romanes que sont le français et l’occitan. Ces lettres muettes servent également à indiquer au lecteur si l’accent tonique tombe sur la dernière syllabe ou non. En ORB seuls les mots en -a, -o, -e, -os, -es et la finale verbale -ont (français -ent) sont paroxytons (accentués sur l’avant-dernière syllabe). Selon la Fédération internationale de l'arpitan ACA, "il n’existe pas de « prononciation supradialectale », l’ORB ne sert pas à standardiser la langue dans ses formes orales. L’ORB ne sert qu’à pouvoir diffuser des textes à l’écrit à un public plus large que la communauté de locuteurs dans laquelle il a été écrit[70]".



Ouvrages en orthographe de référence B |




  • Le Francoprovençal de poche, Paris : Assimil, 2006


  • Mini dico savoyard-français, Fouesnant : Yoran Embanner, 2005


  • Dictionnaire francoprovençal/français, Thonon-les-Bains : Éditions Le Carré, 2005


  • Les Aventures de Tintin : L’Afére Pecârd, Bruxelles : Casterman, 2007. (ISBN 978-2-2030093-1-8)

  • Floran Corradin, Lo Temps, Sciez : Éditions Arpitania, 2008. (ISBN 978-2-9523473-1-0)

  • Marc Bron, Alain Favre et Agnès Carron, Arrêta fran, Dyan !, Habère-Poche : Institut de la langue savoyarde, 2009.

  • Nicolas Gey, Los Noms de les bétyes en arpitan, Sciez : Éditions Arpitania, 2015. (ISBN 978-2-9523473-2-7)

  • Pierre Duplay, Lo Panoramâ de vers Sant-(E)tiève, Sciez : Éditions Arpitania, 2016.



Liste des dialectes francoprovençaux |




Les dialectes de l'arpitan.








France

  • Bressan

  • Burgondan

  • Dauphinois

  • Forézien

  • Jurassien

  • Lyonnais

  • Savoyard



Suisse

  • Genevois

  • Fribourgeois

  • Neuchâtelois

  • Valaisan

  • Vaudois



Italie

  • Faetar


  • Valdôtain (Valdotèn)


  • Valsoanin (Val Soana)



Dialectes de transition (France)


  • Charolais (Francoprovençal → Langue d’Oïl)


  • Mâconnais (Francoprovençal → Langue d’Oïl)




Comparaison dialectale |


L’orthographe diffère selon les auteurs. Martin (2005), donne l'exemple entre Bressan et Savoyard. Duboux (2006) entre le français et le vaudois[PV 1].











































































































































































































































Français
Francoprovençal
Savoyard
Bressan
Valdôtain
Vaudois
Bonjour ! Bonjorn ! Bonzheu(r) ! /bɔ̃ˈʒø/ Bondzor !
Bondzo !
Bonne nuit ! Bôna nuet ! Bouna né ! /bunɑˈnɑ/ Baanét !
Bouna né !
Au revoir ! A revêre !
A'rvi / A'rvè !
/a.rɛˈvɑ/ Au revoir !
À revère !
Oui, Ouais Ouè Ouâ, Ouè /ˈwɛ/ Ouè
Oï, Oyî, Vâ, Ouâi, Voué, Vaî
Non, Nan Nan Nà, Nan /ˈnɔ̃/ Na
Na
Peut-être
Pôt-étre / T-èpêr
P'tètre, Dèbin (val d'arly) /pɛˈtetrə/ Magâ
pâo-t-ître
S’il vous plait S’o vos plét So'plé / Chô'plé, Ch'vô plé /sevoˈplɛ/ Pe plésì
Se vo plyé
Merci ! Grant marci ! Mârchi dû, Granmacî ! /grɑ̃marˈsi/ Gramasì
Grand macî !
Un homme Un homo On omou, On omo /in ˈumu/ Eun ommo
On hommo
Une femme Una fèna Na fena, Na foumâla /nɑ ˈfɛnɑ/ Euna fenna
Onna fènna
L’horloge Lo relojo
Le / lo r'lozhe
/lo rɛˈlodʒu/ Lo relojo
Lo relodzo
Les horloges Los relojos
Lou / lo r'lozhe
/lu rɛˈlodʒu/ Lé reloge
Lè relodze
La rose La rousa La reuza /lɑ ˈruzɑ/ La rosa
La roûsa
Les roses Les rouses Lé reuza /lɛ ˈruze/ Lé rose
Lè roûse
Il mange. Il menge  mdyè,  mëzye /il ˈmɛ̃ʒɛ/ Y meudje
Ye medze
Elle chante. El / Lyé chante Lyé sh/st/tsante /ɛl ˈʃɑ̃tɛ/ Llie tsante
Ye tsante
Il pleut. Il pleuvine. O pllôt / plluvigne É plyu Y plout
Ye plyâo
Il pleut. O brolyasse. /u brulˈjasə/
Quelle heure est-il ? Quint’ hora est ? Kint'aoura y'é ? / Kint'(y)eura y'é Quent’eura l’è-t ?
Quint'hâora l’è-te ?
Quelle heure qu’il est ? Quâl’ hora qu’el est ? /tjel ˈoʒɑ ˈjə/
Il est six heures et demie. El est siéx hores et demi É ché z'aoura é d'myé L’è-t chuis eure é demi
L’è sî z'hâore et la demi.
Il est six heures et demie. El est siéx hores demi /ˈɛjɛ siʒ ˈoʒə dɛˈmi/
Comment vous vous appelez ? Quê que vos âdes niom ? Kint non vo-z'é ? Quen non avéde-vo ?
Comment vous vous appelez ? Coment que vos vos apelâds ? /kɛmˈe kɛ ˈvu vu apaˈlo/
Quemeint vo appelâ-vo ?
Je suis content de vous voir. Je su bonèso de vos vêre D'si / Si fran kontê d'vo vè. Dze si bien contèn de vo vére.
Ye su conteint de vo vère.
Je suis content de vous voir. Je su content de vos vêre /ʒɛ si kɔ̃ˈtɛ də vu vɑ/
Parlez-vous patois ? Prègiéds-vos patouès ? Prezyé-vo patyué ? Prédzade-vo patoué ?
Parlâ-vo patois ?
Parlez-vous patois ? Côsâds-vos patouès ? D'vezâ-vo patyué ? /koˈʒo vu patuˈɑ/
Dèvesâ-vo patouè ?


Toponymes |


Presque la totalité des toponymes de l'aire de la langue francoprovençale ont pour origine cette langue. Le francoprovençal n'ayant jamais été langue officielle (à part quelques exceptions éphémères), ces toponymes sont transcrits sous une forme francisée. Ainsi, pour désigner la ville de Genève, le français moderne a adopté une forme francisée du nom arpitan Geneva [ðəˈnɛva], et a abandonné le nom du moyen français, Genvres[71].


Dans la toponymie officielle, la principale source de survivance du francoprovençal se fait dans un certain nombre de suffixes caractéristiques : -az, -ez, -ad, -o(t)z, -od, -oud, -uz, -ax, -ex, -ux, -oux et -ieu(x)[72],[73]. Ils indiquaient la syllabe accentuée. La dernière consonne est rarement prononcée, ou bien sa prononciation indique l’origine étrangère du locuteur. Pour les noms multisyllabiques, « z » indique l’accentuation sur l’avant-dernière syllabe, et « x » sur la dernière, exemple : Chanaz : /ˈʃɑ.nɑ/ (shana) ; Chênex : /ʃɛˈne/ (shè). On peut relever que ces « x » et « z » finaux n'ont jamais été une lettre, mais ils rapportent une fioriture de l'écriture de ces noms remontant au Moyen Âge[PV 2].


Les sous-sections suivantes sont des exemples par régions :






Notes et références |




  1. en l’orthographe ORB supradialectale standardisée, voir :


    • Dictionnaire francoprovençal / français, français / francoprovençal : Dictionnaire des mots de base du francoprovençal : Orthographe ORB supradialectale standardisée, Dominique Stich, éditions Le Carré, Thonon-les-Bains 2003, p. 109, 339, 441, 447 et 454.


    • Le Francoprovençal de poche, Jean-Baptiste Martin, Assimil, Chennevières-sur-Marne 2005, p. 61.




  2. Le francoprovençal, langue oubliée, Gaston Tuaillon in Vingt-cinq communautés linguistiques de la France, tome 1, p. 204, Geneviève Vernes, éditions L’Harmattan, 1988.


  3. Sondage linguistique de la Fondation Émile Chanoux


  4. a et b(en) Fiche langue (code «frp») dans la base de données linguistique Ethnologue..


  5. La région Rhône-Alpes reconnaît officiellement l'arpitan, sur le site arpitania.eu


  6. Réunion du conseil régional Rhône-Alpes consacrée aux langues régionales, sur le site m-r-s.fr du 20 juillet 2009.


  7. code générique


  8. Koryakov Y.B. Atlas of Romance languages. Moscou, 2001


  9. Michel Banniard, Du latin aux langues romanes, 1997.


  10. cf. Marzys 1971


  11. « Langue française et langues régionales. »


  12. « DÉLIBÉRATION DU CONSEIL RÉGIONAL DE RHÔNE-ALPES RECONNAÎTRE, VALORISER, PROMOUVOIR L’OCCITAN ET LE FRANCOPROVENÇAL, LANGUES RÉGIONALES DE RHÔNE-ALPES »


  13. Les Mots de la montagne autour du Mont-Blanc, Hubert Bessat et Claudette Germi, éd. Ellug, Programme Rhône-Alpes, Recherches en Sciences Humaines, 1991, (ISBN 2-902709-68-4).


  14. Les Alpes et leurs noms de lieux, 6 000 ans d’histoire ? : Les appellations d’origine pré-indo-européenne., Paul-Louis Rousset, 1988, (ISBN 2-901193-02-1).


  15. Lieux en mémoire de l’alpe, Hubert Bessat et Claudette Germi, Grenoble, Éd. Ellug, 1993.


  16. Voir l'interview de Christiane Dunoyer, anthropologue et présidente du Centre d'études francoprovençales « René Willien » et Un documentaire sur le Mouvement Harpitanya.


  17. Lire La nation Arpitane - J. Harriet, 1974.


  18. ACA: Qui sommes-nous


  19. Harpitanya, la ferveur d'une idée, un documentaire de Christiane Dunoyer sur francoprovencal.org


  20. Système universitaire de documentation.


  21. Copyright © 2003 Diversity, Authors & Publishers.


  22. Le francoprovençal : évolution et perspectives sur francoprovencal.org.


  23. Site officiel de la Fédération internationale de l'arpitan - ACA.


  24. Conférence de Jean-Baptiste Martin, Université Catholique, Lyon, 22 janvier 2007.


  25. Cf. Lettre du ministre français de l’éducation, 22 août 2006 : [1] Tribune de Bâle, 6 septembre 2006.


  26. Claudine Brohy, Po ke le Patê vèkechichè, Freiburger Nachrichten, 16 mai 2013.


  27. Centre de dialectologie de l’Université de Neuchâtel


  28. Guy Gardien: Toute une enfance en Arpitanie, in Le Dauphiné (édition Nord-Isère), 08.07.15


  29. Karl-Heinz Reichel, Études et recherches sur les parlers arverno-bourbonnais aux confins de l'Auvergne, du Bourbonnais, de la Marche et du Forez, Chamalières, CTA, coll. « Eubransa/Travaux », 2012


  30. Serge Soupel, « Le domaine franco-provençal : Essai de synthèse sociolinguistique (Lyonnais, Savoie, Val d'Aoste, Valais) », Médioromanie : Études sur la France médiane, no 8 - Agencements géohistoriques dans le Centre-Est,‎ 2009(ISBN 978-2-9534338-2-1)


  31. Gaston Tuaillon, « Limite nord du provençal à l'est du Rhône », Revue de linguistique romane, Paris, Société de linguistique romane avec le concours du Centre national de recherche scientifique, vol. 28 « cahier 109-110 »,‎ janvier-juin 1964, p. 127-142 (ISSN 0035-1458, OCLC 1681180, lire en ligne).


  32. Les parlers comtois d'oïl : étude phonétique, Paris, Klincksieck, 1972.


  33. Gaston Tuaillon, Le francoprovençal, progrès d'une définition.


  34. Les espaces dialectaux en France, situation et évolution, d'après Pierre Bonnaud (1981).


  35. Aux racines du francoprovençal


  36. La région était peuplée dès le paléolithique, comme en témoignent divers restes mégalithiques, notamment le cromlec’h du col du Petit-Saint-Bernard.


  37. Glossaire des patois de la Suisse romande, vol. 4, p. 18-21.


  38. a b c d et eWartburg, Walther von., Évolution et structure de la langue française, Francke, 1er janvier 1993(ISBN 3772000134, OCLC 263198314, lire en ligne)


  39. Chambon/Greub 2000, Kristol 2004.


  40. Ch. Th. Gossen 1970


  41. (ISBN 88-87719-00-4)


  42. (ISBN 2-940171-14-9)


  43. (ISBN 2-203-00930-6)


  44. (ISBN 978-2-203-00931-8)


  45. L’Express.


  46. Le Dauphiné Libéré.


  47. www.patoisvda.org


  48. Lo Gnalèi : site trilingue du patois valdôtain.


  49. Nicolas Verdan, « En Valais, à Evolène, on parle la "langue du coeur" en famille » (version du 6 novembre 2014 sur l'Internet Archive).


  50. (de) Anita Geurts, « Unterwegs im Tal der Eringer Kampfkühe », sur nzz.ch, 28 août 2009(consulté le 9 octobre 2018).


  51. Premier festival de l'arpitan sur la ville: revitaliser et socialiser cette langue, St Etienne: Le Progrès, 01.09.16.


  52. Radiô Arpitania, la première radio francoprovençale en continu, francoprovençal.org


  53. La fête internationale des patois aura lieu dans le far west arpitan, Savoie.news, 31.07.16


  54. Alliance Culturelle Arpitane, « Signalisation en arpitan: l'Office géographique arpitan est là pour vous conseiller! », 27 décembre 2014(consulté le 28 décembre 2014).


  55. Etat de Fribourg / Staat Freiburg, « Traditions vivantes fribourgeoises : Théâtre en patois francoprovençal - Etat de Fribourg », sur www.fr.ch (consulté le 15 février 2016)


  56. La vitalité du patois, Gnalèi - Guichet linguistique sur patoisvda.org/


  57. Étude sur l’ensemble du périmètre de la région Rhône-Alpes, page 34 et suiv. « Francoprovençal et occitan en Rhône-Alpes » [PDF], étude pilotée par l’Institut Pierre Gardette, université catholique de Lyon, juillet 2009.


  58. « Rhône-Alpes et la Vallée d’Aoste signent une charte de coopération pour l'arpitan », Crieur.ch / Tribune de Bâle, 29 mai 2015


  59. « Arpitan et orthographe: questions souvent posees »


  60. (fr) Stich, Dominique (1998), Parlons francoprovençal : Une langue méconnue, Paris, Éditions l’Harmattan, (ISBN 2-7384-7203-6), pp. 36-38.


  61. Tuaillon, Gaston (1984), La graphie de Conflans pour le patois savoyard, Saint-Nicolas, Centre d'études francoprovençales, pp.5-8.


  62. (fr + frp) Groupe de Conflans, Découvrir les parlers de Savoie, Centre de la culture savoyarde, 1994, pages 17-22


  63. (fr) Esprit Valdôtain - Le patois dans sa forme écrite


  64. « Centre de la culture savoyarde »


  65. « Graphie de Conflans »


  66. (fr + frp) Groupe de Conflans, Découvrir les parlers de Savoie, Centre de la Culture Savoyarde, 1994, 163 p., Pages 17-26


  67. (it) Joze Harietta, La lingua arpitana : com particolare riferimento alla lingua della Val di Aosta, Tip. Ferrero & Cie. die Romano Canavese, 1976, 174 p..


  68. Dominique Stich, Henriette Walter (directrice de thèse et membre du jury), Caroline Julliard (membre du jury), Marie-Rose Simoni (membre du jury) et Jean-Baptiste Martin (membre du jury), Francoprovençal : propposition d’une orthographe supra-dialecticale standardisée (Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’université de Paris V), s.l., Université René Descartes-Paris V. UFR de linguistique. Science du langage, 28 juin 2001, 1659 p. (lire en ligne [PDF]).


  69. Pour une analyse scientifique critique de la graphie de Stich, voir le compte rendu d’Éric Fluckiger (2004), dans Vox Romanica 63, p. 312-319.


  70. Orthographe sur le site de l'ACA, Fédération internationale de l'arpitan / francoprovençal


  71. (fr + de + it) Kristol, Andres, Dictionnaire toponymique des communes suisses, Editions Payot (Lausanne), 2005, 1102 p. (ISBN 2-601-03336-3).


  72. Cmment prononcer les noms en -z et -x dans les Alpes, Crieur.ch / Tribune de Bâle & Journal du Léman, 10.06.16


  73. Toponymie arpitane sur Arpitania.eu



Voir aussi |


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Wikipédia en francoprovençal.




Bibliographie |


Article connexe : Bibliographie sur le francoprovençal.


  • Hervé Abalain (2007), Le français et les langues historiques de la France, Éditions Jean-Paul Gisserot, (ISBN 978-2-87747-881-6), 317 pages.

  • Abry, Christian (1979), Le paysage dialectal, dans Abry, Christian et al. (éd.), Les sources régionales de la Savoie : une approche ethnologique. Alimentation, habitat, élevage, agriculture…, Paris, Fayard

  • Aebischer, Paul (1950), Chrestomathie franco-provençale, Berne, Francke

  • Agard, Frederick B. (1984), A Course in Romance Linguistics : A Diachronic View, (vol. 2), Washington D.C., Georgetown University Press, (ISBN 0-87840-089-3)


  • (it) Graziadio Isaia Ascoli, « Schizzi franco-provenzali », dans Archivio glottologico italiano, vol. 2, 1877, 479 p. (lire en ligne), p. 61-120, article écrit en 1873

  • Bec, Pierre (1971), Manuel pratique de philologie romane, (Tome 2, p. 357 et seq.), Paris, Picard, (ISBN 2-7084-0230-7) une analyse philologique du francoprovençal. Les dialectes alpins ont été plus particulièrement étudiés

  • Bessat, Hubert & Germi, Claudette (1991), Les mots de la montagne autour du Mont-Blanc, Grenoble, Ellug, (ISBN 2-902709-68-4)

  • Bétemps, Alexis, Le francoprovençal en Vallée d’Aoste. Problèmes et prospectives, VI. Walsertreffen (6e rencontre des Walsers), 1989, p. 355-372

  • Bjerrome, Gunnar (1959), Le patois de Bagnes (Valais), Stockholm, Almkvist and Wiksell.

  • Blumenfeld-Kosinski, Renate (1997), The Writings of Margaret of Oingt, Medieval Prioress and Mystic, coll. Library of Medieval Women, Cambridge, D.S. Brewer, (ISBN 0-85991-442-9)

  • Doyen Bridel et Louis Favrat (recueilli et annoté par), Glossaire du patois de la Suisse romande : avec un appendice comprenant une série de traductions de la parabole de l'Enfant prodigue, quelques morceaux patois en vers et en prose et une collection de proverbes, Lausanne, G. Bridel, 1866, XVI-548 p., in-8° (lire en ligne)


  • Brocherel, Jules (1952), Le Patois et la langue française en Vallée d’Aoste, Neuchâtel, V. Attinger.

  • Cerlogne, Jean-Baptiste (1971), Dictionnaire du patois valdôtain, précédé de la petite grammaire, Genève, Slatkine. (Publication originale, Aoste, Imprimerie catholique, 1907)

  • Chambon, Jean-Pierre & Greub, Yan (2000), Données nouvelles pour la linguistique gallo-romane : les légendes monétaires mérovingiennes, Bulletin de la Société de linguistique de Paris 95, p. 147-182

  • Chenal, Aimé (1986), Le Franco-provençal valdôtain. Morphologie et Syntaxe, Aoste, Musumeci éditeur, (ISBN 88-7032-232-7)

  • Chenal, Aimé & Vautherin, Raymond (1984), Nouveau Dictionnaire de patois valdôtain, français / patois, Aoste, Musumeci éditeur, (ISBN 88-7032-534-2)

  • Constantin, Aimé & Désormaux, Joseph (1982), Dictionnaire savoyard, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte (Publication originale, Annecy : Société florimontane, 1902), (ISBN 2-7348-0137-X)

  • Cuaz-Châtelair, René (1989), Le Franco-provençal, mythe ou réalité, Paris, la Pensée universelle, 70 pages, (ISBN 2-214-07979-3)

  • Dauzat, Albert & Rostaing, Charles (1984), Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. (2e éd.), Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6)

  • Dauzat, Albert (1917), Les Argots de métiers franco-provençaux, Paris, H. Champion, 268 p.

  • Diémoz, Frédérica, Rossier, Serge : « Le patois », In La Gruyère dans le miroir de son patrimoine, tome 2, pp. 103-115.

  • Dorna, Louis et Lyotard, Étienne (1988), Le Parler gaga : essai de lexique des mots et locutions du terroir stéphanois, Saint-Étienne, les Amis du vieux Saint-Étienne / Action graphique, 154 p.

  • Frédéric Duboux, Patois vaudois : Dictionnaire, Oron-la-Ville, Association vaudoise des amis du patois, 2006, 375 p.



  • Duch, Célestin & Bejean, Henri (1998), Le patois de Tignes, Grenoble, Ellug, (ISBN 2-84310-011-9)


  • Duraffour, Antonin (1941), Lexique patois français du parler de Vaux-en-Bugey (Ain) (1919-1940), Grenoble

  • Duraffour, Antonin (1969), Glossaire des patois francoprovençaux, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 2-222-01226-0)

  • Elsass, Annie (Éd.) (1985), Jean Chapelon 1647-1694, Œuvres complètes, Saint-Étienne, Université de Saint-Étienne.

  • Escoffier, Simone (1958), La rencontre de la langue d’Oïl, de la langue d’Oc, et du francoprovençal entre Loire et Allier, Publications de l’Institut linguistique roman de Lyon, XI, 1958.

  • Escoffier, Simone & Vurpas, Anne-Marie (1981), Textes littéraires en dialecte lyonnais, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 2-222-02857-4)

  • EUROPA (Commission européenne) (2005), Le francoprovençal en Italie, Études Euromosaique. Dern. modif. : 4 février 2005.

  • Favre, Louis (Fwd.) (1894), Le patois neuchâtelois, (Buchenel, P., Pref.), Neuchâtel, Suisse, Imp. H. Wolfrath & Cie, Comité du patois de la Société cantonale d’histoire et d’archéologie. (Uni. de Neuchâtel, extrait de : Le renâ à Dâvid Ronnet).

  • Gardette, l’Abbé Pierre, (1941), Géographie phonétique du Forez., Imprimerie Protat frères, Mâcon.

  • Gardette, l’Abbé Pierre, (1941), Études de géographie morphologique sur les patois du Forez, Imprimerie Protat frères, Mâcon.

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Articles connexes |



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  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Bibliothèque nationale de France (données)

  • Francoprovencal.com, le site international du francoprovençal/arpitan

  • Archives RTS "Les patois romands"

  • Société cantonale des patoisants fribourgeois

  • Le premier portail du francoprovençal de la Vallée d'Aoste

  • Arpitania.eu, portail international du francoprovençal

  • Lo patoué de Saviése, en Suisse (Valais)

  • Le francoprovençal: histoire et état des lieux

  • Arpitan.ch, autour du Mont-Blanc

  • Plurilinguisme administratif et scolaire en Vallée d’Aoste




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