Barque du Léman
Les barques du Léman (dites aussi barques de Meillerie) sont des embarcations destinées à la navigation lacustre, de grande dimension, à voiles latines. Elles croisaient sur le lac Léman jusqu'au début du XXe siècle et servaient originellement au transport de matières premières lourdes. Aujourd'hui, six barques sont en circulation et se destinent à la plaisance.
Sommaire
1 Histoire
2 Conception
3 Barques en activité
4 Notes et références
4.1 Notes
5 Voir aussi
Histoire |
Dès le XVe siècle, Les archives de Savoie mentionnent la présence de barques sur le Léman, largement inspirées par l’architecture des galères qui les ont précédées sur le lac[1].
Différentes études[2] avancent une conception d'origine soit italienne (en se basant notamment sur le fait que beaucoup de termes techniques de la barque soient en italien, ainsi que sa physionomie proche de celle d'une galère), soit d'origine hollandaise (en se basant sur le fait que ces barques sont très similaires aux tjalks et que leur conception évoque un design fluvial).
Les barques du Léman étaient destinées aux activités batelières et au transport de matériaux lourds, notamment à celui des pierres de taille issues de la carrière de Meillerie en Haute-Savoie. Le transport sur barque permettait d'acheminer ces matériaux de construction aux différents ports du lac, notamment à Genève en Suisse.
Elles empruntaient alors les voies de navigation intérieure du lac Léman, ayant comme autres activités d'assurer le transit de marchandises entre les rives du lac, ou encore au cabotage commercial entre les différents ports du Léman.
En 1900, le lac Léman comptait encore soixante barques en activité. Depuis le milieu du XIXe siècle, l'activité de transport de marchandise a décru, concurrencée par le transport routier ou ferroviaire en plein développement. Au milieu du XXe siècle, l'usage des barques se destine à la plaisance et à la perpétuation de la tradition populaire.
Cinq barques sont actuellement en activité, quatre d'entre elles ayant été reconstruites selon les techniques d'époque.
Le Musée des Traditions et des Barques du Léman de Saint-Gingolph est principalement consacré aux barques du Léman qu'il évoque au travers de maquettes, de photographies anciennes et d'un diaporama.
Conception |
Construites en bois (généralement des bois de provenance locale), les barques du Léman étaient conçues pour charrier des matériaux lourds, à même leurs ponts. Le risque de chavirer est écarté grâce à un maître-bau d'une grande largeur (entre 6 et 9 mètres). Elles pouvaient ainsi transporter jusqu'à 180 tonnes par voyage.
La longueur hors-tout varie entre 10 et 35 mètres, leur tirant d'eau est relativement peu élevé (entre 0,5 et 1 mètre) et le fond plat. Les barques sont équipées d'apoustis sur leurs flancs, jouant le rôle de coursives et sur lesquels pouvaient être disposé un achalandage supplémentaire.
La coque est la plupart du temps construite à l'aide de barrots en chêne, la quille est, quant à elle, constituée d'une pièce en sapin blanc supportant les membrures. Le pont, fabriqué en mélèze, est bombé de façon à permettre de répartir les charges par effet de voûte et abrite une cambuse. La longueur du gouvernail peut varier de 4 à 6 mètres de longueur totale — safran et barre franche.
Le type de voilure est latin et atteint approximativement une surface totale de 360 m2. Les voiles sont fabriquées en lin ; les deux principales, d'une surface de 100 à 150 m2 chacune, sont hissées grâces à deux travers (nommées antennes) fabriqués en épicéa afin d'assurer une souplesse. Les antennes sont supportées par deux mâts d'une hauteur variant entre 20 et 30 mètres. Les barques sont munies d'un foc d'une surface de 40 m2 environ.
Les barques pouvaient être manœuvrées par trois matelots (les bacounis). Par vent arrière, les deux voiles principales sont disposées en « papillon » et le foc abattu. Par allures portantes, les voiles sont parallèles. Par calme plat, les barques étaient aussi halées. Aujourd'hui, les barques sont également motorisées.
Barques en activité |
La Neptune, construite en 1904, coulée en 1972 puis réhabilitée en 1975, restaurée en 2004, basée à Genève : 46° 12′ 17,32″ N, 6° 09′ 08,94″ E ;
La Vaudoise (nommée la Violette jusqu'en 1948), construite en 1932, basée à Lausanne :46° 30′ 22,38″ N, 6° 37′ 31,72″ E ;
La Savoie, construite en 2000, réplique d'une barque construite en 1896, basée à Évian-les-Bains : 46° 24′ 06,67″ N, 6° 35′ 39,6″ E ;
L'Aurore, cochère basée depuis 2000 à Saint-Gingolph.- La Demoiselle, réplique construite de 1997 à 2009, basée à Villeneuve : 46° 23′ 41,35″ N, 6° 55′ 13,14″ E
Notes et références |
Duchoud 1998
Olivier Gonet, « Les barques du Léman et les marchands à voile » (consulté le 3 août 2014).
Notes |
Voir aussi |
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- Pierre Duchoud, Le temps des barques, Yens/Saint-Gingolph, Cabédita, coll. « Archives vivantes », 1998, 158 p. (ISBN 2-88295-235-X)
- Pierre Duchoud, Le pays des barques, Yens/Saint-Gingolph, Cabédita, coll. « Archives vivantes », 2003, 165 p. (ISBN 2-88295-392-5)
- André Guex, Mémoires du Léman, 1830-1930, Lausanne, Payot, 1975, 172 p. (ISBN 2601001747)
- Daniel Margot, La Vaudoise à Brest : du rêve à la réalité, Yens/Saint-Gingolph, Cabédita, coll. « Archives vivantes », 2005, 100 p. (ISBN 2-88295-433-6)
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