Coupe du monde de football de 1978
.mw-parser-output .entete.football{background-image:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f8/Infobox_Football_pictogram.png")}
Sport | football |
---|---|
Organisateur(s) | FIFA |
Éditions | 11e |
Lieu(x) | Argentine |
Date | du 1er au 25 juin 1978 |
Participants | 16 (106 en phase qualificative) |
Épreuves | 38 rencontres |
Affluence | 1 546 151 (moyenne 40 688) |
Site(s) | 6 stades |
Site web officiel | site officiel de la FIFA |
Tenant du titre | Allemagne de l’Ouest (2) |
---|---|
Vainqueur | Argentine (1) |
Finaliste | Pays-Bas |
Troisième | Brésil |
Buts | 102 (moyenne 2,7) |
Meilleur joueur | Mario Kempes |
Meilleur(s) buteur(s) | Mario Kempes (6 buts) |
Meilleur(s) passeur(s) | Rene van de Kerkhof Rob Rensenbrink (3 passes) |
Navigation
La Coupe du monde de football de 1978 est la onzième édition de la Coupe du monde de football.
Elle se déroule en Argentine du 1er au 25 juin 1978. L'Argentine est sacrée championne du monde pour la première fois en battant les Pays-Bas en finale, 3-1 après prolongations.
Le contexte lourd est celui de la dictature militaire, deux ans après le coup d'état du 24 mars 1976. C'est d'ailleurs le général Videla, chef de la junte militaire, qui remet la coupe au capitaine argentin, Daniel Passarella, « El Pistolero ».
Ce Mundial fut également controversé dans son déroulement, notamment en ce qui concerne le match décisif Argentine-Pérou dont l'horaire était décalé en soirée pour des raisons aussi évidentes qu'inavouables. Ainsi au courant du résultat du match de leur concurrent brésilien qui venait de se terminer, les Argentins savaient qu'ils devaient marquer au moins quatre buts aux Péruviens, à cause de la différence de buts, pour se qualifier pour la finale aux dépens du Brésil, ce qu'ils ont réussi.
Sommaire
1 Tour préliminaire
2 Équipes qualifiées
3 Tirage au sort
4 Stades
5 Un contexte controversé pour une finale controversée
6 Déroulement de la phase finale
6.1 Premier tour
6.1.1 Groupe I
6.1.2 Groupe II
6.1.3 Groupe III
6.1.4 Groupe IV
6.2 Second tour
6.2.1 Groupe A
6.2.2 Groupe B
6.3 Match pour la troisième place
6.4 Finale
7 Les 22 champions du monde
8 Meilleurs buteurs
9 Résultat financier
10 Dopage
11 Match truqué et exécutions d'opposants
12 Notes et références
13 Voir aussi
13.1 Bibliographie
13.2 Liens externes
Tour préliminaire |
Équipes qualifiées |
Europe
Allemagne de l’Ouest (champion du monde 1974)- Pologne
- Italie
- Autriche
- Pays-Bas
- France
- Suède
- Écosse
- Espagne
- Hongrie
Amérique du Nord, centrale et caraïbes
- Mexique
Amérique du Sud
Argentine (pays organisateur)- Brésil
- Pérou
Asie-Océanie
- Iran
Afrique
- Tunisie
Tirage au sort |
Chapeau 1 | Chapeau 2 | Chapeau 3 | Chapeau 4 |
---|---|---|---|
|
|
|
|
Stades |
Les rencontres de la Coupe du monde 1978 se déroulent dans six stades différents[1].
Parmi ces stades, deux sont localisés dans la capitale fédérale de l'Argentine Buenos Aires. L'Estadio Monumental, dont le club résident est le Club Atlético River Plate, est l'enceinte principale de la compétition. Il a en effet la plus grande capacité parmi les six stades avec 72 300 places. C'est aussi à l'Estadio Monumental que se déroulent le plus grand nombre de matchs (9) et les plus grands évènements de la compétition avec la cérémonie d'ouverture, le match d'ouverture, le match pour la troisième place et la finale. Le second stade de Buenos Aires qui est utilisé est l'Estadio José Amalfitani, ayant pour club résident le Club Atlético Velez Sarsfield, préféré à la Bombonera de Boca Juniors. Trois matchs du groupe 3 du premier tour se disputent dans cette enceinte de 46 765 places.
Les quatre autres stades sont situés dans les grandes agglomérations de Córdoba, Mar del Plata, Mendoza et Rosario. Huit matchs des deux premiers tours sont disputés dans l'Estadio Olímpico Chateau Carreras de Córdoba, stade occupé par les trois clubs résidents du Club Atlético Talleres, de l'Instituto Atlético Central Córdoba et du Club Atlético Belgrano. L'Estadio José Maria Minella de Mar del Plata, stade du Club Atlético Aldosivi et du Club Atlético Alvarado, accueille six rencontres du premier tour. Le stade de Mendoza utilisé pour la Coupe du monde 1978 est baptisé Stade Ciudad de Mendoza et six matchs des premier et second tours s'y déroulent. L'Estadio Gigante de Arroyito, localisé à Rosario et stade du club du Club Atlético Rosario Central, accueille trois matchs du groupe 2 et les trois matchs de l'Argentine lors du second tour.
|
Estadio Monumental Antonio Vespucio Liberti, Buenos Aires
76 687 places
Estadio José Amalfitani, Buenos Aires
49 540 places
Estadio Olímpico Chateau Carreras, Córdoba
57 000 places
Estadio Ciudad de Mendoza, Mendoza
45 268 places
Estadio Dr. Lisandro de la Torre, Rosario
41 654 places
Un contexte controversé pour une finale controversée |
L'ultime match de la troisième et dernière journée du second tour disputé entre l'Argentine et le Pérou a été sujet à controverse, autant de part son horaire modifié sans motif de force majeure que dans le déroulement du match. Pour cette coupe du monde les horaires de coup-d'envoi les jours de match étaient fixés comme suit (en dehors du match d'ouverture et des finales prévus à 15h00) : 13h45 et 16h45 (avec les deux matches d'un même groupe disputés à la même heure), à l'exception notable des matches disputés par l'Argentine au premier tour, tous fixés en nocturne à 19h15. Si on se réfère au calendrier officiel de la Coupe du monde 1978 publié avant la compétition, ce régime de faveur horaire pour le pays organisateur ne devait pas être reconduit au second tour (tous les matches étant effectivement prévus à 13h45 ou 16h45, les équipes d'un même groupe jouant à la même heure). Pourtant au moment de confirmer le calendrier des poules quart/demi-finales le comité d'organisation de la FIFA (peut être sous la pression des autorités argentines) prit l'initiative étrange de modifier les horaires des 3 matches de l'Argentine dans le groupe B pour les fixer à 19h15 (comme lors du premier tour), tandis que les autres matches du groupe B étaient maintenus en journée à l'heure prévue initialement. Ce changement décidé en pleine compétition entre deux tours créa un malaise et déclencha un début de polémique qui ne fit que s'amplifier au fil des jours : en effet, les deux demi-finalistes en puissance (Argentine et Brésil) ayant remporté respectivement leur premier match se rencontraient lors de la deuxième journée. Le match nul (0-0) qui en résulta signifiait qu'en cas de victoire (vraisemblable) de ces deux équipes lors de la dernière journée, c'est la différence de buts qui les départagerait pour accéder à la finale. Le lendemain du match Argentine-Brésil, les Brésiliens déposèrent une réclamation auprès de la FIFA afin que le match Argentine-Pérou fût reprogrammé à la même heure que Brésil-Pologne (conformément au calendrier officiel initial avec les deux matches à 16h45), réclamation rejetée par le comité d'organisation… En battant la Pologne 3-1 en fin d'après-midi du 21 juin 1978 le Brésil monta la barre de la différence de buts à + 5 (6-1). Pour l'Argentine (victorieuse 2-0 face à la Pologne au premier match) le calcul était simple : gagner par au moins quatre buts d'écart contre le Pérou pour se qualifier pour la finale. Face à une équipe du Pérou (dont le fantasque gardien Quiroga était né en Argentine où il avait également joué) quelque peu intimidée et qui n'avait rien à espérer (une victoire ne lui aurait pas garanti d'éviter… la dernière place du groupe), l'Argentine déchaînée gagna par 6 à 0 !
La finale fut elle aussi controversée, les Néerlandais accusant les Argentins d'avoir sous divers prétextes (par exemple en avançant la non conformité d'un plâtre au poignet de l'ailier René van de Kerkhof) créé des incidents pour retarder le début du match de manière à laisser l'équipe visiteuse en proie à la foule déchaînée et hostile[2] du stade Estadio Monumental de Buenos Aires. Tant pour cette attitude que pour manifester leur opposition à la junte militaire, les Pays-Bas refusèrent d'assister aux cérémonies d'après match. L'Argentine gagna 3-1 après prolongation avec deux buts de Mario Kempes, meilleur buteur du tournoi avec 6 réalisations.
Les Pays-Bas ont ainsi perdu leur seconde finale d'affilée et encore une fois face au pays organisateur (après l'Allemagne de l'Ouest en 1974). Cela reste, pour beaucoup, une injustice, tant l'équipe et la génération de Johan Cruyff ont apporté au football moderne en termes de stratégie, de fluidité, de football total, dont la coupe du monde 1974 marquait l'apogée, et un jeu offensif, avec des joueurs tels Johan Neeskens ou Johnny Rep.
La décision de Johan Cruyff de ne pas participer à la Coupe du monde de 1978 aurait été motivée, en partie, par le stress généré par la tentative d'enlèvement subie par sa famille en Espagne (lors de laquelle le joueur a été menacé d'une carabine)[3] alors qu'il jouait pour le FC Barcelone, et en partie pour ne pas cautionner la dictature argentine.
Déroulement de la phase finale |
Premier tour |
Groupe I |
Dans le premier match du groupe, la France marque contre l'Italie au bout de 37 secondes de jeu par Bernard Lacombe[4], qui reprend de la tête un centre de la gauche de Didier Six[5]. L'Italie joue alors de manière offensive, les défenseurs apportant une supériorité numérique dans les situations d'attaque. La défense française est mise sous pression et l'Italie gagne de façon méritée grâce à deux buts de Paolo Rossi puis de Renato Zaccarelli à la suite d'une montée du défenseur Claudio Gentile. L'Argentine, devant ses supporters
enthousiastes, remporte son premier match contre la Hongrie qui termine à neuf après l'expulsion de deux joueurs en fin de rencontre. Menée 1-0, la sélection argentine égalise par Leopoldo Luque puis prend l'avantage par Daniel Bertoni après une combinaison entre Norberto Alonso et Luque[6].
Lors de la deuxième journée les Hongrois, privés de quatre joueurs importants sur suspension et blessure, se procurent en début de match plus d'occasion que l'Italie mais encaissent deux buts coup sur coup après la première demi-heure de jeu. La deuxième mi-temps est à l'avantage de la sélection italienne, qui marque encore à la 61e minute de jeu sur un tir des 25 mètres de Romeo Benetti. La Hongrie réduit l'écart sur pénalty. Dans l'autre match, Argentins et Français jouent de manière offensive. Alors que la France pratique un meilleur jeu, fait de passes longues ou courtes afin de trouver les joueurs qui s'enfoncent dans les espaces libres, l'Argentine prend l'avantage 1-0 en fin de 1ère mi-temps sur un pénalty contestable[7],[6]. À la 60e minute de jeu, Michel Platini égalise pour l'équipe de France. Les Français accentuent leur pression pour remporter la rencontre, le libéro Marius Trésor montant fréquemment en attaque. Le gardien argentin Ubaldo Fillol effectue plusieurs arrêts importants et l'Argentine remporte finalement le match 2-1 sur une volée de 22 mètres de Leopoldo Luque[8],[6].
L'Argentine et l'Italie, déjà qualifiées pour le second tour, se rencontrent lors de leur troisième match, un match nul donnant la première place aux Italiens au bénéfice d'une meilleure différence de buts. L'équipe argentine tire plus souvent au but que son adversaire mais éprouve des difficultés à jouer contre le marquage sévère des Italiens. Les attaquants italiens trouvent souvent des espaces dans la défense en zone de l'Argentine, ce qui permet à Roberto Bettega de marquer le but de la victoire pour l'Italie. La rencontre France - Hongrie du 10 juin 1978 oppose deux équipes déjà éliminées. Les deux sélections proposent un « football attrayant et spectaculaire » et le match est dominé par la France qui gagne 3-1. Le coup d'envoi de cette rencontre est retardé de 40 minutes car les deux équipes se présentent avec un maillot blanc. Selon une note de la FIFA envoyée avant le début de la compétition à la fédération française, c'est alors aux Français de changer de tenue. Comme ils n'ont pas leur jeu de maillots bleus sur place, ils jouent avec les maillots rayés vert et blanc d'une équipe locale, le Kimberley Football Club[6],[9],[10].
Équipe qualifiée ou victorieuse; Pts = points; J = joués; G = gagnés; N = nuls; P = perdus; | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Groupe II |
La néophyte Tunisie réalise plutôt une performance inédite en remportant la première victoire d'une équipe africaine en coupe du monde (la première présence d'une équipe africaine en phase finale de coupe du monde ne date que de l'édition de 1970 avec le Maroc), la Tunisie termine finalement troisième avec une seule défaite (contre la Pologne de Grzegorz Lato 1-0). Les Tunisiens battent le Mexique et font match nul, 0-0 contre le champion sortant allemand. Les Polonais terminent premiers avec deux victoires et un nul (contre la RFA). Les Allemands finissent tout de même deuxièmes avec deux nuls blancs et une victoire impressionnante 6-0 contre le Mexique.
|
|
Groupe III |
L'Autriche, de retour sur le plan international depuis 20 ans, réalise une performance remarquable en devançant le Brésil dans cette phase de groupe (au nombre de buts marqués). Les Autrichiens battent les Espagnols et les Suédois avant de perdre contre le Brésil alors qu'ils sont déjà qualifiés pour le second tour, défaite sans conséquences pour les germaniques mais victoire utile pour les Brésiliens, qui n'avaient pas encore gagné dans ce mondial (ils avaient auparavant réalisé deux matchs nuls). Contre la Suède, le Brésilien Zico avait vu son but de la tête sur corner refusé par l'arbitre. Cette décision empêcha le Brésil de l'emporter 2 à 1 et souleva une grande polémique : le but avait été marqué à la 45e minute et 8 secondes, soit après le coup de sifflet final et après le temps règlementaire selon l'arbitre gallois Clive Thomas. Dès lors, au deuxième tour, le Brésil se retrouva dans la même poule que l'Argentine.
|
|
L'Autriche devance le Brésil grâce à une meilleure attaque.
Groupe IV |
Les Péruviens prennent exemple sur les Autrichiens en réalisant une performance remarquée : devancer les Pays-Bas dans leur groupe. Ils battent l'Écosse 3-1, l'Iran 4-1 et font match nul contre les hommes d'Ernst Happel 0-0. Ces derniers se qualifient eux aussi en battant l'Iran malgré une défaite surprise contre l'Écosse lors de la dernière journée. L'Écosse revenue à hauteur de points avec les Pays-Bas est éliminée en raison d'une différence de buts défavorable (-1 contre +2).
|
|
Lors du match contre l'Écosse, le Péruvien Teófilo Cubillas marque deux buts, dont un coup franc considéré comme un des plus spectaculaires de l'histoire du football[11],[12]. Le coup franc est situé sur le côté gauche aux abords de la surface de réparation du gardien écossais Alan Rough. Juan José Muñante feinte le tir puis Cubillas frappe la balle de l'extérieur du pied droit, elle contourne alors le mur et se loge dans la lucarne gauche.
Second tour |
Les deux groupes comprennent chacun une équipe de chaque poule du premier tour selon la formule :
A : 1er I, 2nd II, 1er III, 2nd IV
B : 1er II, 2nd I, 1er IV, 2nd III
Curieusement les têtes de série du premier tour (Argentine, Allemagne, Brésil, Pays-Bas) terminent toutes à la deuxième place de leur poule et se retrouvent dans les mêmes groupes "théoriques" donnés par le tirage, mais inversés (A au lieu de B, B au lieu de A). Si il était bien "prévu" que l'Argentine croise la route du Brésil avant la finale, en revanche, les lieus et horaires des rencontres diffèrent. Les Argentins se retrouvent ainsi exilés à Rosario, laissant la place du Monumental de River Plate aux Italiens (qui auraient certainement apprécié de jouer à Rosario où la population d'origine italienne est nombreuse). En compensation l'Argentine obtient du comité d'organisation de la FIFA que l'horaire "maison" (19h15) en place au premier tour soit reconduit pour le second tour. Cet horaire aménagé, offrant l'avantage de connaitre le résultat des autres adversaires du groupe avant de jouer, déclenchera la polémique et sera déterminant dans la qualification des Argentins pour la finale.
Groupe A |
Dans cette poule 100 % européenne, les deux équipes germaniques sont devancées par les Pays-Bas, qui accèdent à la finale, et l'Italie, qui peut espérer décrocher la troisième place. Assez moyens par rapport à leur statut de favoris au premier tour (perdant notamment contre l'Écosse à la surprise générale), les Néerlandais montent en régime et battent les Autrichiens ainsi que les Italiens. Entre temps ils sont accrochés sur le score de 2 à 2 par les Allemands (leurs adversaires de la finale de la précédente coupe du monde) au cours d'un match spectaculaire, le meilleur du second tour de ce mundial. L'Italie termine deuxième en faisant match nul contre l'Allemagne de l'Ouest et en battant l'Autriche, beaucoup moins performante lors du second tour de son seul mondial hors d'Europe qu'elle n'ait jamais disputé.
|
|
Groupe B |
Le match Argentine-Pérou, voyant la victoire des hôtes 6-0, fut très controversé. Avant cela, le Brésil a battu le Pérou et l'Argentine a battu la Pologne. Ensuite, la Pologne a battu le Pérou et Brésiliens et Argentins se tiennent en échec. Le Brésil, contraint de jouer plus tôt lors de l'ultime journée ne sait pas encore si sa victoire sur la Pologne en portant sa différence de buts à + 5 (6-1) suffira pour passer en finale. Tandis que l'Argentine, qui joue après, sait avant le coup d'envoi qu'il lui faudra gagner avec au moins 4 buts d'écart contre le Pérou pour se qualifier. L'Argentine réussit le pari improbable de gagner par 6 buts d'écart et participe à sa première finale depuis 1930.
|
|
Match pour la troisième place |
La troisième place de la Coupe du monde se joue entre le Brésil et l'Italie. En début de match, l'Italien Giancarlo Antognoni tire un coup franc sur l'arête du but brésilien. L'équipe italienne laisse ensuite l'initiative du jeu au Brésil tandis que ses attaquants Franco Causio, Roberto Bettega et Paolo Rossi se montrent dangereux en bougeant beaucoup. À la 38e minute de jeu, un centre de Paolo Rossi venant de la droite parvient jusqu'à Franco Causio qui, au deuxième poteau et de la tête, permet à l'Italie de mener au score 1-0. Peu après, Franco Causio frappe sur la barre transversale puis sur le poteau. Malgré l'activité de Batista et José Guimarães Dirceu au milieu du terrain et les montées des défenseurs brésiliens, l'Italie se montre supérieure en première mi-temps.
En seconde mi-temps le Brésil élève son rythme de jeu et domine l'équipe italienne, qui se contente de défendre son avantage au score. À la 64e minute de jeu, Nelinho égalise à 1-1 en marquant un but spectaculaire d'un ballon travaillé tiré près du poteau de corner. Après ce but, le Brésil accentue encore sa pression notamment grâce à Dirceu et Batista. L'entrée en jeu de Rivelino donne plus de liberté à Dirceu qui en profite pour marquer de loin le but de la victoire pour le Brésil à la 70e minute. L'Italie se met alors à nouveau à attaquer mais ne parvient pas à égaliser, une nouvelle tête de Roberto Bettega étant repoussée par la barre transversale du gardien brésilien Leão[13].
24 juin 1978 | Brésil | 2 - 1 | Italie | Estadio Monumental, Buenos Aires | |
15:00 Historique des rencontres | Nelinho 64e Dirceu 72e | (0 - 1) | Causio 38e | Spectateurs : 69 659 Arbitrage : Abraham Klein | |
(Rapport) |
Finale |
L'Argentine bat les Pays-Bas en finale 3-1 après prolongation. Après la Tchécoslovaquie (1934 et 1962) et la Hongrie (1938 et 1954), les Pays-Bas sont la troisième nation à échouer deux fois en finale (1974 et 1978). C'est l'une des rares fois que les deux finalistes ont un palmarès vierge en Coupe du monde (avec les finales de 1930, 1934, 1954, 1958 et 2010) et c'est également l'une des rares finales à ne comporter ni le Brésil, ni l'Allemagne. Après la finale, les Néerlandais refusent d'assister à la cérémonie de clôture.
25 juin 1978 | Argentine | 3 - 1 a.p. | Pays-Bas | Estadio Monumental, Buenos Aires | ||||||||||||||||||||||||||||||||
15:00 Historique des rencontres | (Luque) Kempes 38e Kempes 105e (Kempes) Bertoni 115e | (1 - 0, 1 - 1, 2 - 1) | 82e Nanninga (Van de Kerkhof ) | Spectateurs : 71 483 Arbitrage : Sergio Gonella | ||||||||||||||||||||||||||||||||
(Rapport) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Les 22 champions du monde |
Voir l'article équipe d'Argentine de football à la coupe du monde 1978.
Meilleurs buteurs |
Le meilleur buteur de la Coupe du monde 1978 est l'Argentin Mario Kempes avec six buts[14]. Il devance le Péruvien Teófilo Cubillas et le Néerlandais Robert Rensenbrink, qui totalisent cinq buts chacun.
Le Péruvien Teófilo Cubillas, qui avait auparavant déjà marqué cinq fois et terminé troisième meilleur buteur lors de la Coupe du monde de 1970, devient en 1978 le cinquième meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde avec un total de dix buts derrière l'Allemand Gerd Müller (14 buts), le Français Just Fontaine (13), le Brésilien Pelé (12) et le Hongrois Sándor Kocsis (11).
Place | Joueur | Équipe | Buts |
---|---|---|---|
Mario Kempes | Argentine | 6 | |
Teófilo Cubillas | Pérou | 5 | |
Robert Rensenbrink | Pays-Bas | 5 | |
4 | Johann Krankl | Autriche | 4 |
4 | Leopoldo Luque | Argentine | 4 |
6 | Roberto Dinamite | Brésil | 3 |
6 | Dirceu | Brésil | 3 |
6 | Karl-Heinz Rummenigge | Allemagne de l’Ouest | 3 |
6 | Johnny Rep | Pays-Bas | 3 |
6 | Paolo Rossi | Italie | 3 |
Résultat financier |
L'organisation de la Coupe du monde 1978 permet de dégager un bénéfice de 45,6 millions de francs suisses. 10 % du bénéfice revient à la FIFA, 25 % à l'Argentine en tant que pays organisateur, et 65 % est distribué aux équipes participantes[15].
Les recettes se montent à 68,4 millions de francs suisses. La vente des billets d'entrée aux stades rapportent 43 % des recettes. Les droits audiovisuels, radiophoniques et cinématographiques contribuent pour 35 % des recettes, et la publicité dans les stades pour 21 %. La Coca-Cola Company verse ainsi 8 millions de dollars pour être, et ceci pour la première fois[16], sponsor officiel de la Coupe du monde[17]. Le merchandising est peu développé et contribue à un peu plus de 1 % du total des recettes.
Le total des dépenses liées à l'organisation de la compétition est de 22,7 millions de francs suisses. Le plus gros poste des dépenses est la location des six stades pour 4,4 millions de francs suisses, soit 19 % du total.
|
|
Dopage |
Des contrôles antidopage urinaires sont effectués à l'issue de chaque rencontre de la compétition : deux joueurs de chaque équipe sont tirés au sort et doivent se présenter au contrôle dans les 15 minutes qui suivent la fin du match[18].
Un cas de dopage est détecté pendant cette Coupe du monde, il s'agit de l’Écossais Willie Johnston, contrôlé positif après le match Pérou-Écosse du 3 juin. Ses coéquipiers Kenny Dalglish et Archie Gemmill sont désignés par tirage au sort, mais Johnston remplace Gemmill qui prétend être déshydraté. Le premier échantillon d'urine de Johnston est testé positif à l'amphétamine. Sa fédération le renvoie immédiatement en Écosse sans même attendre le résultat du deuxième échantillon. Johnston expliquera que les amphétamines lui ont été prescrites par le médecin de son club du West Bromwich Albion Football Club et que la prise de cette substance est « monnaie courante dans le championnat anglais »[19],[20],[18].
Un contrôle antidopage existe en Coupe du monde depuis l'édition 1966 en Angleterre[20] et Johnston est le deuxième footballeur convaincu de dopage, après l'Haïtien Ernest Jean-Joseph qui avait été contrôlé positif à la suite de la prise d'un stimulant psychomoteur lors de la coupe du monde 1974[19]. Comme les produits dopants ne sont alors recherchés dans aucune compétition de football en dehors de la Coupe du monde, des spécialistes estiment que le cas de Willie Johnston n'est que « la partie visible de l'iceberg »[18].
Match truqué et exécutions d'opposants |
Dans le cadre de l'Opération condor (coordination des différentes dictatures d'Amérique latine afin de traquer et éliminer leurs opposants) l'Argentine et le Pérou conviennent d'un accord concernant le match les opposant au second tour. L'Argentine, qui devait l’emporter avec une différence d'au moins quatre buts pour se qualifier, se charge de faire exécuter par sa police politique treize opposants péruviens à la dictature de Francisco Morales Bermúdez, en échange de l'assurance d'une large victoire lors de la rencontre sportive. L'Argentine s’imposera effectivement sur un glorieux 6-0 alors que les treize opposants seront tués au cours d'un « vol de la mort »[21].
Notes et références |
FIFA, op. cit., p. 285
"La finale de 1978 toujours en tête", La Nouvelle république, 9 juillet 2014.
« Coupe du monde, édition 1978, Ou pourquoi le « numéro 14 » n'a pas joué lors de la Coupe du monde de 1978 ? », sur conti-online.com, 11 juin 2009(consulté le 28 août 2009)
"Le top 5 des buts les plus rapides" lequipe.fr, 16 juin 2014.
« Italie 2-1 France, 02/06/1978 - Coupe du monde », sur fff.fr (consulté le 30 juin 2009)
FIFA, op. cit., p. 17-18 et 148-151
« Marius Trésor a joué le France-Argentine de 1978 et quarante ans après, il se souvient : "Tout était fait pour qu'ils soient champions du monde" », sur Francetvinfo.fr (consulté le 1er juillet 2018)
« Argentine 2-1 France, 06/06/1978 - Coupe du monde », sur fff.fr (consulté le 30 juin 2009)
aloisio, « 10 juin 1978 : France-Hongrie 3-1 », sur poteaux-carres.com, 10 juin 2006(consulté le 30 juin 2009)
« Hongrie 1-3 France, 10/06/1978 - Coupe du monde », sur fff.fr (consulté le 30 juin 2009)
(en) David Edbrooke, « The 25 best free-kicks of all-time », sur telegraph.co.uk, 1er février 2008(consulté le 30 juin 2009)
(en) Mark Lawford, « VIDEO SPECIAL: How does Ronaldinho's Pompey rocket rank alongside the greatest free kicks ever scored? », sur dailymail.co.uk, 28 novembre 2008(consulté le 30 juin 2009)
FIFA, op. cit., p. 58 et 167
FIFA, op. cit., p. 314
(en) FIFA, op. cit., p. 286
« Coca-Cola va emporter le trophée de la FIFA World Cup dans une tournée sans précédent en Afrique », sur reuters.com, 8 avril 2009(consulté le 8 juillet 2009)
(es) « Argentina 1978 », sur marca.com (consulté le 8 juillet 2009)
(en) Norman Fox, « Life ban by Scotland on World Cup player who took drugs », The Times, 6 juin 1978(lire en ligne)
« Dopage : vingt ans déjà », L’Humanité, 1er juillet 1994(lire en ligne)
(en) Matthew Lindsay, « You're in big trouble, Willie », Evening Times, 10 octobre 2008(lire en ligne)
« ARGENTINE-PÉROU. Comment 13 opposants ont été éliminés lors du Mondial 1978 », Courrier international, 9 février 2012(lire en ligne)
Voir aussi |
.mw-parser-output .autres-projets ul{margin:0;padding:0}.mw-parser-output .autres-projets li{list-style-type:none;list-style-image:none;margin:0.2em 0;text-indent:0;padding-left:24px;min-height:20px;text-align:left}.mw-parser-output .autres-projets .titre{text-align:center;margin:0.2em 0}.mw-parser-output .autres-projets li a{font-style:italic}
Bibliographie |
(fr) (en) Fédération internationale de football association, World Cup Argentina 78, Official FIFA-Report, 1978. [p. 1-48, p. 49-87, p. 88-135, p. 136-176, p. 177-224, p. 225-272, p. 273-314 (consulté le 29 juin 2009)]
(fr) Charles Bietry, Le livre d'or du football 1978 et la Coupe du monde d'Argentine, Solar, 1978(ISBN 9782263002717)
(fr) Pierre Cangioni, La Coupe du monde Argentine 1978, Fernand Nathan, juillet 1978
(fr) Collectif, La Coupe du monde de football. Argentine 1978, Societe Française Du Livre, janvier 1978(ISBN 9782851090515)
(fr) Jacques Ferran, Le Grand Livre de la Coupe du monde. Argentine 1978, Calmann-Levy, 1978(ISBN 9782702102640)
Liens externes |
(fr) Site officiel de la FIFA
- Portail du football
- Portail des années 1970
- Portail de l’Argentine