Académie française
« À l'immortalité »
Fondation | 1634 pour les premières réunions, 1635 pour les lettres patentes[1] |
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Type | Société savante |
Domaine d'activité | Langue française |
Objectif | « Veiller sur la langue française et accomplir des actes de mécénat. » |
Siège social | Paris |
Pays | France |
Langue | Français |
Membres | 40 membres élus par leurs pairs |
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Fondateur | Le cardinal de Richelieu |
Secrétaire général | Hélène Carrère d'Encausse |
Protecteur | Président de la République |
Branche | Français |
Affiliation | Institut de France |
Site web | académie-française.fr |
L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée en 1635 par le cardinal de Richelieu, est une institution française dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Intégrée à l'Institut de France lors de la création de celui-ci en 1795, elle est la première de ses cinq académies.
La mission qui lui est assignée dès l’origine, et qui sera précisée par lettres patentes de Louis XIII le 29 janvier 1635, est de travailler à « donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ». Dans cet esprit, elle compose un Dictionnaire de l'Académie française, dont la première édition est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d'élaboration. Elle attribue également des prix littéraires, dont le plus renommé est le Grand prix de littérature de l'Académie française.
L'Académie française rassemble des personnalités qui ont illustré la langue française : poètes, romanciers, dramaturges, critiques littéraires, philosophes, historiens, scientifiques, et, par tradition, des militaires de haut rang, des hommes d’État et des dignitaires religieux.
Il n'existe aucune condition de titres ou de nationalité pour entrer dans la Compagnie, sinon celle d'avoir illustré la langue française.
Sommaire
1 Histoire
1.1 A l'origine, les réunions d'un groupe de lettrés
1.2 Constitution en Académie à l'inspiration de Richelieu
1.3 Installation quai de Conti
1.4 L'uniforme
1.5 Origine des 40 fauteuils
2 Missions
2.1 Définir les normes de la langue française
2.2 Imposer le standard
2.3 Rectifications de l’orthographe
2.4 Enrichissement de la langue française
2.5 Le mécénat
2.5.1 Attribution de prix littéraires
2.5.2 Attribution de dons et subventions
3 Statut et organisation
4 Les 40 « immortels »
4.1 Membres actuels
4.2 Nombre effectif des académiciens
4.3 Académiciens et académiciennes ayant ou ayant eu une autre nationalité que la nationalité française
4.4 Le « 41e fauteuil »
4.5 Refus du siège proposé
5 Critiques de l'institution
6 Notes et références
6.1 Notes
6.2 Références
7 Annexes
7.1 L'Académie dans la fiction
7.2 Bibliographie
7.3 Articles connexes
7.4 Galerie
7.5 Liens externes
Histoire |
A l'origine, les réunions d'un groupe de lettrés |
Les origines de l'Académie se trouvent dans les réunions informelles d'un groupe littéraire, le « cercle Conrart », qui se rassemble depuis 1629 au numéro 135 de la rue Saint-Martin, domicile de Valentin Conrart, protestant calviniste et néanmoins conseiller de Louis XIII et habitué de l'hôtel de Rambouillet où se rencontraient déjà ces hommes de lettres. Ces réunions littéraires secrètes (comme auparavant l’Académie de musique et de poésie fondée en 1570 par Jean-Antoine de Baïf et Joachim Thibault de Courville sous le règne de Charles IX et qui, tout en restant secrète, devient en 1574 l’Académie du palais sous Henri III) inspirent à Richelieu, dont les idées prennent un caractère de grandeur, le projet de créer l'Académie française en transformant ces réunions en une compagnie littéraire sous l'autorité royale, prenant pour modèle l'Accademia della Crusca fondée à Florence en 1582 et ayant déjà publié son Vocabolario en 1612[2]. Les registres des réunions sont tenus par Conrart dès le 13 mars 1634[3],[4].
Constitution en Académie à l'inspiration de Richelieu |
Les statuts sont élaborés durant toute l'année 1634[5], statuts à caractère prescriptif visés par le Cardinal en 1635[6]. Conrart en dresse les lettres patentes signées par Louis XIII le 29 janvier 1635 (date traditionnellement attribuée pour la naissance officielle de l'Académie française)[7] et enregistrées par le Parlement de Paris en 1637[8]. Les statuts et règlements sont signés le 22 février 1635[9]. Treize nouveaux membres, appelés jusqu’en 1636 du nom d’« Académistes » (« académiciens » à partir du 12 février 1636), sont admis à siéger avec le groupe initial des 9 membres. Valentin Conrart en devient le premier secrétaire perpétuel de 1634 à 1675, Richelieu est nommé « père et protecteur » de ces lettrés au départ quelque peu rétifs (depuis le protectorat de Louis XIV, chaque chef de l'État français demeure le protecteur de l'Académie, approuvant ou non l'élection d'un membre)[10]. Un des premiers travaux de cette Académie est d'arbitrer la querelle entre Georges de Scudéry et Pierre Corneille concernant Le Cid. En 1637, sur l'insistance de Richelieu, Jean Chapelain rédige Les sentiments de l'Académie Française sur la tragi-comédie du Cid[11],[12].
Le livre Histoire de l'Académie françoise (premier volume paru en 1653) écrit par un de ses membres, Paul Pellisson (le second de l'abbé d'Olivet relatant son histoire est paru en 1729), rédigé à partir des registres de l'Académie française et sous l'influence des académiciens (d'autant plus que Pellisson souhaite intégrer la compagnie), est la source unique sur la fondation de l'Académie. Pellisson considère qu'elle n'a aucune finalité savante — comme l'académie de Baïf fondée en 1570 et l'académie de Mersenne — ou finalité politique — comme l'académie des frères Dupuy[13] —, mais son récit omet que le cercle Conrart réunit des hommes de plume, de grands aristocrates et a aussi pour vocation de s'échanger des informations pour offrir au groupe une position privilégiée sur l'espace socio-politique de l'époque[14]. De plus, l'Académie donnant son avis sur les œuvres littéraires (voir son intervention dans la « querelle du Cid »), Richelieu y voit un moyen de contrôle sur la vie intellectuelle et littéraire française. Dans sa volonté de rassembler, Richelieu veut que la langue française soit l'affaire des représentants des divers domaines du savoir (ecclésiastiques[N 1], militaires — le premier est le duc Armand de Coislin en 1652 —, diplomates, puis écrivains et philosophes — le premier est Montesquieu en 1727 — sous Louis XV qui menace de supprimer l'Académie qui prend son indépendance grâce aux Lumières) et décide que l'Académie s'ouvre à quarante membres égaux et indépendants, donc qu'elle ne soit pas subventionnée[15].
Le caractère officiel de cette compagnie de « beaux esprits » étant établi, elle se réunit d’abord chez tel ou tel de ses membres, puis chez le chancelier Pierre Séguier à partir de 1639, est hébergée à la mort de Richelieu en 1642 par Anne d'Autriche grâce à l'intervention de l'académicien Vincent Voiture, interprète de la reine mère[16], sur les conseils de Colbert elle est transférée au Louvre à partir de 1672.
Installation quai de Conti |
L'Académie s'installe enfin au collège des Quatre-Nations (devenu Institut de France en 1795) en 1805, où elle demeure toujours[17].
Au cours de ses trois siècles et demi d’existence au cours de laquelle elle a été l'incarnation du pouvoir sous Louis XIII et Louis XIV, émanation de la pensée révolutionnaire sous Louis XV et Louis XVI, elle a su maintenir ses institutions, qui ont fonctionné avec régularité, hormis l’interruption de 1793 - 1803 pendant la Convention, le Directoire et le début du Consulat. En 1694 paraît la première édition du Dictionnaire de l'Académie française. En 1793, par décret daté du 8 août, la Convention nationale supprime toutes les académies royales (« royaume des lettrés, titrés, mitrés » selon la formule de Chamfort), y compris l'Académie française, et confirme l'interdiction d'élire de nouveaux membres pour remplacer ceux décédés. Pendant la Terreur, l'abbé Morellet sauve les archives de l'Académie en les cachant chez lui. En 1795 (décret du 22 août) ces Académies sont remplacées par une seule entité : l'Institut de France. La loi sur l'organisation de l'instruction publique du 3 brumaire an IV (mardi 25 octobre 1795) arrête l'organisation de l'Institut[N 2]. Par arrêté du 3 pluviôse de l'an XI (23 janvier 1803) Bonaparte, Premier consul, décide de restaurer les anciennes académies, mais simplement comme classes (divisions) de l'Institut de France. La seconde « classe de langue et littérature françaises » correspond de facto à l'ancienne Académie française. Le 21 mars 1816, le roi Louis XVIII, désireux de renouer avec la période pré-révolutionnaire, rend aux classes leur nom d'autrefois, Académie, mais s'octroie le privilège de choisir ses membres.
À noter qu'en 1800, à l'instigation de Jean-Pierre-Louis de Fontanes, André Morellet et Jean Baptiste Antoine Suard, Lucien Bonaparte, alors ministre de l'Intérieur rêvant d'être académicien, envisage une reconstitution de l'Académie française. Le Premier consul, son frère issu de la Révolution, s'oppose à ce projet et lui écrit[N 3] le 26 messidor an VIII (15 juillet 1800) :
- il n'y a point d'Académie française ;
- elle a été abrogée par une loi de la République ;
- l'Institut réunit à la fois les anciennes Académies des sciences, française et des belles-lettres ;
- si une association prend le titre ridicule [sic] d'Académie française et suit ses anciens statuts, l'intention du Gouvernement est qu'elle soit sur-le-champ supprimée.
Le patriotisme issu de la Première Guerre mondiale favorise l'élection de nombreux maréchaux (le premier est le maréchal Lyautey en 1912). Sous l'Occupation, l'Académie a pour membres des collaborateurs (Charles Maurras, Abel Bonnard, Abel Hermant, etc.) et le maréchal Pétain depuis 1929. Une légende veut que François Mauriac soit l'âme de la résistance académique alors que c'est Georges Duhamel élu provisoirement secrétaire perpétuel en 1942 qui évite la subordination de l'Académie au régime de Vichy, notamment par la suspension des élections comme en 1790[18]. À la Libération, le monde intellectuel est dans les mains du Comité national des écrivains qui est actif dans l'Épuration et souhaite supprimer l'Académie. Georges Duhamel défend avec succès la cause de l'institution auprès du général de Gaulle, la loi d'indignité nationale prévoyant que toute personne frappée d'indignité nationale et appartenant à un corps constitué est automatiquement exclue, écartant de fait les collaborateurs de l'Académie. Marguerite Yourcenar est la première femme élue à l'Académie française en 1980, ce qui est apparu comme la consécration de l'égalité des sexes face à cette « tribu des quarante mâles » tandis que Léopold Sédar Senghor est le premier Africain à y siéger en 1983[19]. L'Académie retrouve sa pleine indépendance (politique et financière)[20] vis-à-vis de l'Institut de France par la loi de programme pour la recherche de 2006[15].
L'uniforme |
C'est Bonaparte, grand amateur d'uniformes, qui invente celui de l'Académie ; il avait pensé d'abord à un habit jaune. L'uniforme noir avec des broderies vertes en forme d'olivier fut choisi par élimination des autres couleurs par une commission de trois membres : Houdon, Vincent et Chalgrin. La culotte « à la française » est remplacée aujourd'hui par le pantalon. L'habit coûte très cher, jusqu'à 35 000 € s'il est « conçu dans les règles de l'art »[21], ce qui peut prendre six mois[22] ; l'épée est offerte grâce à une souscription auprès des amis du futur académicien[23],[24]. Si l'académicien en question n'a pas suffisamment de moyens, il peut en emprunter une à l'Académie[25].
L'uniforme est le suivant : un habit, gilet ou veste, culotte ou pantalon noirs, ornés de broderies en feuilles d’olivier en soie vert foncé, chapeau à la française et cape de drap noir.
Origine des 40 fauteuils |
L'origine des fauteuils de l'Académie française est racontée ainsi par l'académicien Charles Pinot Duclos : « Il n'y avait anciennement dans l'Académie qu'un fauteuil, qui était la place du directeur. Tous les autres académiciens, de quelque rang qu'ils fussent, n'avaient que des chaises. Le cardinal d'Estrées, étant devenu très infirme, chercha un adoucissement à son état dans l'assiduité à nos assemblées : nous voyons souvent ceux que l'âge, les disgrâces, ou le dégoût des grandeurs forcent à y renoncer, venir parmi nous se consoler ou se désabuser. Le cardinal demanda qu'il lui fût permis de faire apporter un siège plus commode qu'une chaise. On en rendit compte au roi Louis XIV, qui, prévoyant les conséquences d'une telle distinction, ordonna à l'intendant du garde-meubles de faire porter quarante fauteuils à l'Académie, et confirma, par là et pour toujours, l'égalité académique. La compagnie ne pouvait moins attendre d'un roi qui avait voulu s'en déclarer le protecteur »[26]. En 1639, les académiciens passent de 39 à 40 fauteuils, ce qui donna lieu à beaucoup de plaisanteries, comme Piron qui disait qu'ils étaient 40 mais avaient l'esprit de 4. Fontenelle s'en plaignait amèrement en disant que quand ils étaient 39 le monde était à leurs genoux et maintenant qu'ils sont 40, les gens se moquent d'eux. Dans un discours aux Académiciens, Louis XIV leur confia sa gloire[27][réf. insuffisante].
Missions |
Sa création comme institution royale littéraire, c'est-à-dire d'État, s'inscrit dans la continuité de l'édit qui avait fait du français la langue officielle, de la création de l'Imprimerie nationale, du dépôt légal, et enfin du Collège royal qui avaient valu à François Ier le titre de Père des Lettres.
L’article XXIV des Statuts précise que « la principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possible à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ».
Ainsi, le but de la normalisation de la langue n'est pas strictement administratif et juridique, mais aussi de lui donner une rigueur scientifique et technique[N 4].
Depuis sa fondation, l'Académie a pour mission de veiller sur l'état de la langue et de rappeler son bon usage. Elle est garante de la précision de la langue française, en ayant pour objectif d'éviter qu’une confusion dans les mots n'entraîne une confusion dans les idées[28].
Définir les normes de la langue française |
La première mission est d'enregistrer et d'étudier toutes les variations de tournures, de prononciation et d'orthographe, puis d'en dégager la forme la plus cohérente qui puisse servir de norme aux imprimeurs, aux rédacteurs des lois et des documents administratifs, à l'enseignement. Pour s’en acquitter, l’Académie a travaillé dans deux directions :
- Recueillir la nomenclature des mots, de leur prononciation, de leur orthographe et de leur sens pour éditer un dictionnaire lexicographique.
- Le même travail avait été entrepris pour établir la Grammaire de l'Académie, dont la publication sera reportée d'année en année. Après 296 ans et demi d'attente[29] cette grammaire est enfin publiée dans une première édition annoncée en 1930 — très rapidement décriée et désavouée[30],[31],[32], et non renouvelée.
Aujourd’hui, elle continue ce travail en préparant la prochaine édition du Dictionnaire de l'Académie française qui fixe l’usage de la langue, mais aussi en faisant des recommandations et en participant aux différentes commissions de terminologie.
Fidèle à sa mission originale d'établissement des normes de la langue officielle, l'Académie française s'oppose à ce qu'il soit fait mention des langues régionales dans la Constitution française, selon une déclaration rendue publique le 12 juin 2008. En effet, selon les académiciens, cette mention amènerait la France à pouvoir ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires[33], ce qu'elle ne souhaite pas.
Imposer le standard |
L'Académie française s'est toujours défendue d'être la créatrice de la langue, considérant que son rôle est uniquement de constater, de recueillir et de normaliser les usages[34]. En cela, elle opérait de la même manière que les autres institutions royales, comme celles qui recueillaient les us et coutumes, et les codifiaient en lois sans se donner le droit d'en changer les dispositions.
L'Académie française détient pourtant de fait un pouvoir moral dans le domaine de la langue française : on la considère volontiers en France[évasif], en raison de son Dictionnaire en constante reconstruction, comme autorité naturelle pour décider du bon usage en matière de langue française : nomenclature des mots, orthographe et même règles de grammaire
Cette autorité est concurrencée en premier lieu par des ministères français comme celui de l'Éducation nationale (circulaires sur les tolérances en matière de correction de l'orthographe aux examens[35]) ou celui de la condition féminine (texte sur la féminisation des noms de métiers[36]) ; ensuite par certaines institutions de normalisation internationales, voire par une conception libérale qui donne une égale autorité à tous les éditeurs privés ; mais aussi par les décisions d'autres pays francophones, en particulier le Canada et plus précisément le gouvernement du Québec et son Office québécois de la langue française, dont la communauté est très vigilante à l'égard des anglicismes.
La dernière autorité s'avère en fin de compte l'usage : menée par quelques défenseurs inattendus dont François Cavanna et Delfeil de Ton, ordinairement peu enclins à soutenir l'ordre établi, la réforme de 1990 (rectification d'anomalies orthographiques, suppressions de certains accents circonflexes, francisation des noms d'origine étrangère, etc.) fut fortement contestée et l'Académie, tout en indiquant que les modifications proposées possédaient une logique, réaffirma la nécessité de laisser l'usage seul trancher[réf. nécessaire].
Rectifications de l’orthographe |
Dans son discours du 24 octobre 1989, le Premier ministre a proposé à la réflexion du Conseil supérieur de la langue française cinq points précis concernant l’orthographe :
- le trait d’union ;
- le pluriel des mots composés ;
- l’accent circonflexe ;
- le participe passé des verbes pronominaux ;
- diverses anomalies.
C’est sur ces cinq points qu'ont porté les propositions de l'Académie française. Elles ne visent pas seulement l’orthographe du vocabulaire existant, mais aussi et surtout celle du vocabulaire à naître, en particulier dans les sciences et les techniques.
Présentées par le Conseil supérieur de la langue française, ces rectifications ont reçu un avis favorable de l’Académie française à l’unanimité, ainsi que l’accord du Conseil de la langue française du Québec et celui du Conseil de la langue de la Communauté française de Belgique.
Elles ont été publiées au Journal officiel du 6 décembre 1990. Ces rectifications, modérées dans leur teneur et dans leur étendue, se résument ainsi :
- le trait d’union : un certain nombre de mots remplaceront le trait d’union par la soudure (exemple : portemanteau comme portefeuille) ;
- le pluriel des mots composés : les mots composés du type pèse-lettre suivront au pluriel la règle des mots simples (des pèse-lettres) ;
- l’accent circonflexe : il ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf dans les terminaisons verbales et dans quelques mots où sa présence est essentielle pour distinguer un homonyme (exemples : qu’il fût, mûr) ;
- le participe passé : il sera invariable dans le cas de laisser suivi d’un infinitif (exemple : elle s’est laissé mourir) ;
- les anomalies :
- mots empruntés : pour l’accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivront les règles des mots français (exemple : un imprésario, des imprésarios) ;
- séries désaccordées : des graphies seront rendues conformes aux règles de l’écriture du français (exemple : douçâtre), ou à la cohérence d’une série précise (exemples : boursouffler comme souffler, charriot comme charrette).
Enrichissement de la langue française |
Le développement des sciences et des techniques qui s'est accéléré depuis quelques décennies a eu tendance à favoriser l'expansion de l'anglais au détriment de la langue française. Afin d'éviter l'emploi de termes anglo-saxons, et plus généralement étrangers, dans les domaines techniques où apparaissent sans cesse de nouvelles réalités à nommer, les pouvoirs publics ont mis en place un dispositif de terminologie et de néologie. Celui-ci a été institué par le décret du 3 juillet 1996 conformément à la loi sur la langue française dite loi Toubon du 4 août 1994[37].
L'Académie française participe ainsi au dispositif d'enrichissement de la langue française avec la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, la Commission générale de terminologie et de néologie, et les Commissions spécialisées de terminologie et de néologie qui œuvrent dans les ministères[38]. L'Académie française est présente aux différentes étapes du processus d'élaboration des termes. Elle participe aux travaux des commissions spécialisées qui proposent, dans tous les domaines (informatique, télécommunications, transports, ingénierie nucléaire, sport…) des termes français pour désigner les notions nouvelles. Elle est membre de la Commission générale qui examine les propositions des commissions spécialisées, et elle donne son aval pour la publication des termes au Journal officiel. Les termes et leurs définitions sont également publiés sur le site internet FranceTerme accessible aux professionnels et au grand public.
L'usage des termes français devient alors obligatoire au sein des administrations et des services publics en remplacement des termes étrangers.
Le mécénat |
La seconde mission, le mécénat, non prévue dans les statuts d'origine, procède de l'exécution des dons et legs qui lui ont été faits, déjà sous l'Ancien Régime[N 5].
Attribution de prix littéraires |
L’Académie française décerne actuellement chaque année environ soixante prix littéraires, dont :
- le grand prix de littérature de l'Académie française ;
- le grand prix de la francophonie, décerné chaque année depuis 1986, qui témoigne de l’intérêt de l’Académie pour le rayonnement de la langue française dans le monde.
Attribution de dons et subventions |
L’Académie attribue aussi des subventions à des sociétés littéraires ou savantes, des œuvres de bienfaisance, des aides à des familles nombreuses, aux veuves, aux personnes défavorisées ou qui se sont distinguées par l’accomplissement d’actes de dévouement ainsi qu’un certain nombre de bourses : Jean-Walter-Zellidja, Neveux, Corblin, Damade.
Statut et organisation |
Comme le reconnaît la loi de programme pour la recherche de 2006, l'Académie française est une personne morale de droit public à statut particulier gérée par ses membres en assemblée, c'est-à-dire une institution publique centrale de l'État français.
Elle élit son secrétaire perpétuel qui, comme son nom l'indique, le reste jusqu'à son décès ou à sa démission. Cette permanence en fait le personnage le plus important de l'institution.
Elle élit également, tous les trois mois, un président chargé de présider les séances.
Les 40 « immortels » |
L’Académie française se compose de 40 membres élus par leurs pairs. Depuis sa fondation, elle a reçu en son sein plus de 700 membres (719 membres jusqu'en 2009). Elle rassemble des poètes, des romanciers, des hommes de théâtre, des philosophes, des historiens, des médecins, des hommes de science, des ethnologues, des critiques d’art, des militaires, des hommes d’État, des hommes d’Église, qui ont tous illustré particulièrement la langue française.
Les académiciens doivent leur surnom d’immortels à la devise « À l’Immortalité », qui figure sur le sceau donné à l’Académie par son fondateur, le cardinal de Richelieu, elle vise à l'origine la langue française et non les académiciens. Ils ont souvent été appelés à être des juges éclairés du bon usage des mots, et donc à préciser les notions et les valeurs dont ces mots sont porteurs. Cette autorité morale en matière de langage s’enracine dans des usages, des traditions, un faste. Rapidement, cette notion s'est étendue aux académiciens pour leur gloire posthume, l'immortalité littéraire étant conférée par le roi en échange de l'unification linguistique du royaume et son autonomisation par rapport à l'Église. À partir du XVIIIe siècle, les académiciens comme tous les écrivains développent une éthique qui ne se veut plus être au service du pouvoir mais gardent ce titre d'« immortels »[39].
L’élection à l’Académie française est souvent considérée par l’opinion comme une consécration suprême. Cela dit, il a toujours existé une « contre-culture » menée par des auteurs que l'Académie a refusés ou qui ne sont pas proposés. Ces auteurs ne manquent pas de critiquer avec virulence l'Académie bien pensante et ses académiciens, qui espèrent vainement passer à la « postérité » selon le mot de Jean Cocteau. Certains auteurs comme Tristan Bernard se targuaient ainsi de dire « Je préfère faire partie de ceux dont on se demande pourquoi ils ne sont pas à l’Académie plutôt que de ceux dont on se demande pourquoi ils y sont ».
Edmond Rostand, lui-même bientôt académicien, tourne l'Académie en dérision dans Cyrano de Bergerac en évoquant avec ironie les membres oubliés de la première génération : « Porchères, Colomby, Bourzeys, Bourdon, Arbaud… / Tous ces noms dont pas un ne mourra, que c'est beau ! »
En 1980, Marguerite Yourcenar, romancière et essayiste, fut la première femme élue à l'Académie française. Depuis, l'Institution a accueilli Jacqueline de Romilly en 1988, Hélène Carrère d'Encausse en 1990, Florence Delay en 2000, Assia Djebar en 2005, Simone Veil en 2008, Danièle Sallenave en 2011, Dominique Bona en 2013 et Barbara Cassin en 2018.
Le célèbre habit vert que les académiciens revêtent, avec le bicorne, la cape et l’épée, lors des séances solennelles sous la Coupole, a été dessiné sous le Consulat, dessin attribué au peintre Jean-Baptiste Isabey. Il est commun à tous les membres de l’Institut de France. Les « Immortelles » et les ecclésiastiques en sont dispensés, de même qu'ils ne portent pas d'épée. Mmes de Romilly, Carrère d'Encausse, Delay, Veil, Sallenave et Bonna ont cependant opté pour l'« habit vert » lors de leurs réceptions, et Mme Carrère d'Encausse a été la première femme à porter l'épée, arme créée pour l'occasion par l'orfèvre géorgien Goudji. Les femmes élues ensuite, Mmes Delay, Djebar, Veil, Sallenave et Bonna ont opéré le même choix, à l'inverse de Jacqueline de Romilly, qui avait reçu une broche symbolique après son élection à l'Académie des inscriptions et Belles-Lettres en 1975 et qui demeure la seule femme à avoir été membre de deux académies de l'Institut.
La qualité d’académicien est une dignité inamovible. Nul ne peut démissionner de l’Académie française. Tout au moins celui qui se déclare démissionnaire n’est-il pas remplacé avant son décès : Pierre Benoit, Pierre Emmanuel et Julien Green en sont des exemples.
Des exclusions peuvent être prononcées par l'Académie pour de graves motifs, notamment entachant l’honneur. Ces exclusions au cours de l’histoire ont été rarissimes. Plusieurs furent mises en œuvre après la Seconde Guerre mondiale pour faits de collaboration : Charles Maurras, Abel Bonnard, Abel Hermant, Philippe Pétain.
D'après les calculs du démographe Jacques Véron, l'âge moyen d'entrée à l'Académie était de 44 ans entre 1635 et 1757, de 50 ans pour les promotions de 1758 à 1878 et de 60 ans pour les promotions de 1880 à 1983[40]. L'âge moyen d'entrée des 19 académiciens élus entre 2005 et mars 2016 est de 68 ans[40].
Membres actuels |
Fauteuil | Membre | Nationalité | Date d'élection | Réception | ||
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Date | Discours | Réponse | ||||
1 | Dagens, Claude Claude Dagens | France | 17 avril 2008 | 14 mai 2009 | [*] | Delay, Florence Florence Delay : [*] |
2 | Laferrière, Dany Dany Laferrière | Canada Haïti | 12 décembre 2013 | 28 mai 2015 | [*] | Maalouf, Amin Amin Maalouf : [*] |
3 | Bredin, Jean-Denis Jean-Denis Bredin | France | 15 juin 1989 | 17 mai 1990 | [*] | Moinot, Pierre Pierre Moinot |
4 | Marion, Jean-Luc Jean-Luc Marion | France | 6 novembre 2008 | 21 janvier 2010 | [*] | Dagens, Claude Claude Dagens |
5 | Makine, Andreï Andreï Makine | France | 3 mars 2016 | 15 décembre 2016 | [*] | Dominique Fernandez |
6 | Fumaroli, Marc Marc Fumaroli | France | 2 mars 1995 | 25 janvier 1996 | [*] | Bredin, Jean-Denis Jean-Denis Bredin |
7 | Hoffmann, Jules Jules Hoffmann | France | 1er mars 2012 | 30 mai 2013 | [*] | Pouliquen, Yves Yves Pouliquen |
8 | Vacant | |||||
9 | Patrick Grainville[41] | France | 8 mars 2018 | |||
10 | Delay, Florence Florence Delay | France | 14 décembre 2000 | 15 novembre 2001 | [*] | Bianciotti, Hector Hector Bianciotti |
11 | Broglie, Gabriel de Gabriel de Broglie | France | 22 mars 2001 | 7 février 2002 | [*] | Druon, Maurice Maurice Druon |
12 | Vacant | |||||
13 | Vacant | |||||
14 | Carrère d'Encausse, Hélène Hélène Carrère d'Encausse[42] | France | 13 décembre 1990 | 28 novembre 1991 | [*] | Déon, Michel Michel Déon |
15 | Vitoux, Frédéric Frédéric Vitoux | France | 13 décembre 2001 | 27 mars 2003 | [*] | Déon, Michel Michel Déon |
16 | Giscard d'Estaing, Valéry Valéry Giscard d'Estaing | France | 11 décembre 2003 | 16 décembre 2004 | [*] | Rouart, Jean-Marie Jean-Marie Rouart |
17 | Orsenna, Erik Erik Orsenna | France | 28 mai 1998 | 17 juin 1999 | [*] | Poirot-Delpech, Bertrand Bertrand Poirot-Delpech |
18 | Serres, Michel Michel Serres | France | 29 mars 1990 | 31 janvier 1991 | [*] | Poirot-Delpech, Bertrand Bertrand Poirot-Delpech |
19 | Dabadie, Jean-Loup Jean-Loup Dabadie | France | 10 avril 2008 | 12 mars 2009 | [*] | Vitoux, Frédéric Frédéric Vitoux |
20 | Rinaldi, Angelo Angelo Rinaldi | France | 21 juin 2001 | 21 novembre 2002 | [*] | Deniau, Jean-François Jean-François Deniau |
21 | Finkielkraut, Alain Alain Finkielkraut | France | 10 avril 2014 | 28 janvier 2016 | [1] | Nora, Pierre Pierre Nora |
22 | Obaldia, René de René de Obaldia | France | 24 juin 1999 | 15 juin 2000 | [*] | Poirot-Delpech, Bertrand Bertrand Poirot-Delpech |
23 | Rosenberg, Pierre Pierre Rosenberg | France | 7 décembre 1995 | 14 novembre 1996 | [*] | Cabanis, José José Cabanis |
24 | Vacant | |||||
25 | Fernandez, Dominique Dominique Fernandez | France | 8 mars 2007 | 13 décembre 2007 | [*] | Rémy, Pierre-Jean Pierre-Jean Rémy |
26 | Rouart, Jean-Marie Jean-Marie Rouart | France | 18 décembre 1997 | 12 novembre 1998 | [*] | Carrère d'Encausse, Hélène Hélène Carrère d'Encausse |
27 | Nora, Pierre Pierre Nora | France | 7 juin 2001 | 6 juin 2002 | [*] | Rémond, René René Rémond |
28 | Rufin, Jean-Christophe Jean-Christophe Rufin | France | 19 juin 2008 | 12 novembre 2009 | [*] | Pouliquen, Yves Yves Pouliquen |
29 | Maalouf, Amin Amin Maalouf | France Liban | 23 juin 2011 | 14 juin 2012 | [*] | Rufin, Jean-Christophe Jean-Christophe Rufin |
30 | Sallenave, Danièle Danièle Sallenave | France | 7 avril 2011 | 29 mars 2012 | [*] | Fernandez, Dominique Dominique Fernandez |
31 | Edwards, Michael Michael Edwards | France Royaume-Uni | 21 février 2013 | 22 mai 2014 | [*] | Vitoux, Frédéric Frédéric Vitoux |
32 | Weyergans, François François Weyergans | France Belgique | 26 mars 2009 | 16 juin 2011 | [*] | Orsenna, Erik Erik Orsenna |
33 | Bona, Dominique Dominique Bona | France | 18 avril 2013 | 23 octobre 2014 | [*] | Rufin, Jean-Christophe Jean-Christophe Rufin |
34 | Cheng, François François Cheng | Chine France | 13 juin 2002 | 19 juin 2003 | [*] | Rémy, Pierre-Jean Pierre-Jean Rémy |
35 | Pouliquen, Yves Yves Pouliquen | France | 29 novembre 2001 | 30 janvier 2003 | [*] | Mohrt, Michel Michel Mohrt |
36 | Barbara Cassin | France | 3 mai 2018 | |||
37 | Zink, Michel Michel Zink | France | 14 décembre 2017 | 18 octobre 2018 | Michael Edwards | |
38 | Lambron, Marc Marc Lambron | France | 26 juin 2014 | 14 avril 2016 | [*] | Orsenna, Erik Erik Orsenna |
39 | Clair, Jean Jean Clair | France | 22 mai 2008 | 18 juin 2009 | [*] | Fumaroli, Marc Marc Fumaroli |
40 | Darcos, Xavier Xavier Darcos | France | 13 juin 2013 | 12 février 2015 | [*] | Dabadie, Jean-Loup Jean-Loup Dabadie |
Nombre effectif des académiciens |
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Le nombre de quarante académiciens n’a été complet pour la première fois dans l’histoire de l’Académie que le 14 février 1639 (date de l’élection de Daniel de Priézac), soit près de cinq ans après les premières nominations. Il a été maintenu jusqu’au 5 mai 1640 (mort de François d'Arbaud de Porchères), très vite remplacé par Olivier Patru.
Jusqu’à la fin de la première moitié du XIXe siècle, l’effectif de l’Académie française était souvent complet. Chaque décès était rapidement suivi par une élection et le nouvel académicien était rapidement reçu[N 6]. Depuis, les délais d’élection et de réception se sont considérablement allongés. Il se passe aujourd’hui environ un an entre un décès et une élection et encore un an entre l’élection et la réception[N 7], de sorte que le chiffre de quarante académiciens est peu souvent atteint. L'Académie fut au complet pour la dernière fois du 26 juin 2014 (élection de Marc Lambron) au 7 février 2015 (décès d'Assia Djebar). Cela avait été le cas auparavant entre le 26 mars 2009 (élection de François Weyergans) et le 14 avril suivant (mort de Maurice Druon)[N 8].
Mais si l’on ne tient compte que des académiciens reçus, et non pas seulement élus, alors l’Académie n’a été complète que pendant 24 jours au cours du XXe siècle — et ne l’a encore jamais été au XXIe siècle. Les périodes où l’Académie était complète ont été :
- du 23 février au 1er mars 1905 (entre la réception d’Émile Gebhart et la mort d’Eugène Guillaume), soit 6 jours ;
- du 10 au 28 mars 1994 (entre la réception du cardinal Albert Decourtray et la mort d'Eugène Ionesco), soit 18 jours.
Si l’on ne tenait pas compte de l’exclusion de facto de Charles Maurras et Philippe Pétain pour cause de condamnation à la dégradation nationale[N 9], alors il y aurait deux autres périodes pendant lesquelles l’Académie serait au complet :
- du 13 novembre 1947 au 22 août 1949 (entre la réception de Maurice Genevoix et la mort d’Edmond Jaloux), soit 1 an, 9 mois et 9 jours ;
- du 22 juin 1950 au 8 avril 1952 (entre la réception de Jean-Louis Vaudoyer et la mort de Jean Tharaud), soit 1 an, 9 mois et 17 jours.
Le nombre d'académiciens élus a été au plus bas avec 28 membres du 12 avril au 11 octobre 1944. Le nombre d'académiciens reçus a été au plus bas avec 26 membres du 31 mars au 30 mai 1945, et, excepté la période de guerre avec 30 membres, du 29 août au 13 décembre 2007[43],[44].
Académiciens et académiciennes ayant ou ayant eu une autre nationalité que la nationalité française |
La nationalité française n'est pas formellement une obligation pour être élu à l'Académie, rien n'étant prévu à ce sujet dans le règlement de cette institution. Ainsi, plusieurs académiciens ou académiciennes sont originaires d'autres pays que la France. Si la plupart ont été naturalisés avant leur élection — comme Joseph Kessel ou Eugène Ionesco —, Julien Green fut accepté sans avoir la nationalité française puisque son œuvre est en langue française et lui-même est né en France et a servi dans la Croix-Rouge française lors de la Première Guerre mondiale. Cependant, certains candidats étrangers comme le belge Maurice Maeterlinck renoncèrent à l'élection. La candidature de l'espagnol Georges Semprun fut également retirée. De son côté, peu de temps avant son élection en 1980, Marguerite Yourcenar, devenue citoyenne des États-Unis en 1947, avait repris la nationalité française.
Cette liste recense les académiciens citoyens d’un pays autre que la France à un moment quelconque de leur vie (que cette nationalité soit par la naissance ou par la naturalisation et même s’ils ne l'avaient plus au moment de leur élection, leur entrée à l’Académie ou leur décès) :
Année d'élection | Académiciens | Nationalités autres que française | Situation relative à la nationalité française |
---|---|---|---|
1881 | Victor Cherbuliez (1829 - 1899) | Suisse | Acquisition par naturalisation en 1880. Premier académicien ayant eu une nationalité étrangère. |
1894 | José Maria de Heredia (1842 - 1905) | Espagne | Né à Cuba, citoyen de l'Espagne, naturalisé français en 1893. |
1931 | Gal Maxime Weygand (1867 - 1965) | Belgique | Naturalisé français en 1888. |
1959 | Henri Troyat (1911 - 2007) | Russie | Russe d'origine arménienne, naturalisé français en 1935. |
1962 | Joseph Kessel (1898 - 1979) | Russie | Né en Argentine, citoyen de Russie, naturalisé français en 1919. |
1970 | Eugène Ionesco (1909 - 1994) | Roumanie | Naturalisé français en 1950. |
1971 | Julien Green (1898 - 1998) | États-Unis | Le président Georges Pompidou lui propose en 1972 la nationalité française, mais il décline la faveur. |
1975 | Félicien Marceau (1913 - 2012) | Belgique | Naturalisé français en 1959. |
1980 | Marguerite Yourcenar (1903 - 1987) | États-Unis | Née en Belgique d'un père français, elle est naturalisée américaine en 1947 et renonce à sa nationalité française. Elle la recouvre en 1980[45]. Première femme élue à l'Académie. |
1983 | Léopold Sédar Senghor (1906 - 2001) | Sénégal | Indigène sujet français à sa naissance, puis pleinement citoyen français à partir de 1933 et enfin citoyen sénégalais à partir de 1960. Il ne possédait plus la nationalité française au moment de son élection. Premier Africain élu à l'Académie. |
1996 | Hector Bianciotti (1930-2012) | Argentine | Naturalisé français en 1981. |
1999 | René de Obaldia (né en 1918) | Panama | Né à Hong Kong de parents panaméens : père consul du Panama à Hong Kong et mère, née picarde, ayant perdu sa nationalité française par son mariage[46]. Lui même, donc panaméen, arrivé en France en bas âge en 1919 avec sa mère, optant aussi pour la nationalité française à sa majorité, fin 1939 (malgré la conséquence d'être incorporé dans l'armée française)[47]. |
2002 | François Cheng (né en 1929) | République de Chine | Naturalisé français en 1971. |
2005 | Assia Djebar (1936 - 2015) | Algérie | Née en Algérie française, sujet colonial français puis citoyenne de l’Algérie à l'indépendance de celle-ci en 1962. Elle ne possédait plus la nationalité française au moment de son élection. |
2009 | François Weyergans (né en 1941) | Belgique | Né en Belgique d'un père belge et d'une mère française. |
2011 | Amin Maalouf (né en 1949) | Liban | Chrétien maronite réfugié en France en 1975, naturalisé français en 1981. |
2012 | Jules Hoffmann (né en 1941) | Luxembourg | Naturalisé français en 1970, ce qui lui fit perdre sa nationalité luxembourgeoise. |
2013 | Michael Edwards (né en 1938) | Royaume-Uni | Naturalisé français en 2003. |
2013 | Dany Laferrière (né en 1953) | Haïti Canada | Deuxième académicien après Julien Green à n'avoir jamais possédé la nationalité française. Naturalisé canadien, il vit au Québec. |
2016 | Andreï Makine (né en 1957) | Union soviétique, puis Russie | Naturalisé français en 1996 après avoir remporté le prix Goncourt. |
Il existe également des académiciens français qui sont nés dans un pays étranger. Toutefois, ceux-ci n'ont jamais eu la nationalité de ce pays, à l'exemple de Valéry Giscard d'Estaing, né en 1926 à Coblence en Allemagne.
Le « 41e fauteuil » |
Un grand nombre d’écrivains, souvent illustres, n'ont jamais franchi les portes de l'Académie, soit qu’ils n’y aient jamais été candidats, soit que leur candidature ait été rejetée, ou encore qu’ils aient été frappés prématurément par la mort.
L’expression 41e fauteuil a été forgée par l’écrivain Arsène Houssaye en 1855 pour désigner ces auteurs. Parmi les noms célèbres que l'on pourrait citer, on peut retenir ceux de Descartes, Molière, Pascal, La Rochefoucauld, Rousseau, Diderot, Beaumarchais, André Chénier, Balzac, Dumas père, Gautier, Flaubert, Stendhal, Nerval, Maupassant, Baudelaire, Zola, Daudet, Proust[48]. Pour l'anecdote, Henry Houssaye, le fils d'Arsène, fut élu à l'Académie en 1894.
Certains n’y songèrent pas, tels Giraudoux, Larbaud ou Ravel. D’autres sont morts prématurément avant une élection vraisemblable : Apollinaire, Proust, Debussy, Péguy.
Refus du siège proposé |
De nombreux écrivains, intellectuels ou de scientifiques ont décliné l'invitation à se présenter à l'admission parmi les « immortels ». Sollicité par François Mauriac en 1950, Marcel Aymé lui répond ainsi :
« Je vous suis très reconnaissant d'avoir pensé à moi pour le Quai de Conti […]. Avec beaucoup d'émoi, je réponds à votre « clin d'œil » qui me rend très fier. Pourtant, je dois vous dire que je ne me sens pas l'étoffe d'un académicien. En tant qu'écrivain, j'ai toujours vécu très seul, à l'écart de mes confrères mais pas du tout par orgueil, bien au contraire, plutôt par timidité et indolence aussi. Que deviendrais-je si je me trouvais dans un groupe de quarante écrivains ? J'en perdrais la tête et à coup sûr, je n'arriverais pas à lire mon discours. Ainsi feriez-vous une piètre acquisition[49]. »
De même Georges Bernanos refusa qu'on pût seulement lui proposer d'y entrer, car, écrit-il, s'il n'en était déjà dégoûté, la présence au sein de l'Académie « d'un vieil imposteur comme Claudel-Turelure » l'en éloignerait[50]. De Bernanos, toujours, on cite souvent la phrase : « Quand je n'aurai plus qu'une paire de fesses pour penser, j'irai l'asseoir à l'Académie ».
Dès 1750, l'académicien Charles Pinot-Duclos se désolait aussi : « Nous voyons souvent ceux que l’âge, les disgrâces, ou le dégoût des grandeurs forcent à y renoncer, venir parmi nous se consoler ou se désabuser »[51],[52].
Edmond Rostand a moqué cette tendance de l'Académie à ne pas retenir ceux des écrivains qui figurent effectivement maintenant parmi les classiques, en ironisant sur le fait que les noms de certains « immortel » sont aujourd'hui pourtant tombés dans l'oubli. Il fait ainsi dire à son narrateur dans l'acte I, scène 2 de Cyrano de Bergerac : « - L'Académie est là ? - Mais... j'en vois plus d'un membre ; Voici Boudu, Boissat, et Cureau de la Chambre ; Porchères, Colomby, Bourzeys, Bourdon, Arbaud... Tous ces noms dont pas un ne mourra, que c'est beau. ». Rostand ne s'en présenta pas moins à l'Académie où il fut élu en 1901.
Certains, délibérément hostiles à l'Académie et rejetant par principe ce qu’on nomme académisme, ont donc refusé les avances qui leur étaient faites. Ce fut le cas notamment de Stendhal, de Gustave Flaubert, de Alphonse Daudet, de André Gide, de Roger Martin du Gard, Jacques Monod.
Cette critique de l'Académie continue d'exister parmi les nouvelles générations d'écrivains. Ainsi Frédéric Beigbeder critique « une assemblée de vieux gâteux fatigués », Didier Daeninckx pourfend une « morgue du langage, la police du dictionnaire », et son importance et sa place dans le monde des Arts et des Lettres sont parfois remises en cause[53]. Approchés, plusieurs hommes de lettres dont Daniel Pennac, Jean Echenoz, Simon Leys, Le Clézio, Patrick Modiano, Milan Kundera, Pascal Quignard ou Tonino Benacquista déclinèrent la proposition de se présenter.
Critiques de l'institution |
L'Académie française essuie depuis sa création de nombreuses critiques tenant tout à la fois à ses positions conservatrices, son mode de fonctionnement et de recrutement, sa légitimité ou encore son expertise.
Son premier dictionnaire est critiqué pour sa lenteur de rédaction (il faut attendre 1694 pour le voir paraitre alors que l'institution a été créée en 1635). Tranchant dans les débats de l'époque, l'Académie opte pour une « orthographe ancienne » (c'est-à-dire à tendance étymologique) en ce qu'elle « distingue les ignorants d'avec les gens de lettres et les simples femmes »[54],[55]
Avant la parution de la première édition, Antoine Furetière, académicien avant d'être exclus par ses pairs, se vengera de son éviction en décrivant au vitriol les modalités de travail de la commission du dictionnaire :
« Chacun pointille sur chaque article, et le juge bon ou mauvais selon sa connaissance ou son caprice; très souvent on le réforme au pis, ou on ne fait que changer peu de chose dans l'expression. Mais cela se fait avec tant de bruit et de confusion, que les plus sages se taisent, et que l'avis des plus violents l'emporte. Celui qui crie le plus haut, c'est celui qui a raison(....). Quand un Bureau est composé de cinq ou six personnes, il y en a un qui lit, un qui opine, deux qui causent, un qui dort et un qui s'amuse à lire quelque dictionnaire qui est sur la table[56] »
Le caractère conservateur de ses prises de positions dans le débats sur l'orthographe et la féminisation des noms de titres et de fonctions a également été l'occasion à de nombreuses critiques. Les chercheuses Maria Candea, Yannick Chevalier, Sylvia Duverger, Anne-Marie Houdebine décrivent ainsi dans leur livre L'Académie contre la langue française « la croisade contre la "féminisation", en dépit des besoins langagiers d'une société où l'égalité des sexes progresse - en dépit, surtout, des logiques de la langue française et des évolutions à l'œuvre dans les autres pays francophones »[57].
Cette critique de conservatisme se double également de remarques sur le positionnement politique réactionnaire, proche de l'extrême droite ou, en leur temps, des idéologies fascistes de certains membres de l'assemblée[58]. L'élection d'Alain Finkielkraut en 2014 soulève une émotion jusque parmi les Immortels dont l'un aurait lancé : « C’est le FN qui entre à l’académie »[59]. L'intellectuel succède à Félicien Marceau, académicien dont l'élection avait provoqué la démission d'une autre académicien, Pierre Emmanuel, qui entendait protester contre l'arrivée de cet écrivain condamné par contumace dans son pays d’origine, la Belgique, pour avoir collaboré avec l’occupant durant les premières années de la guerre[60]. Parmi les académiciens, on compte également Charles Maurras[61], le général Pétain[62], tous deux radiés suite à leurs condamnation pour collaboration avec l'occupant durant la seconde guerre mondiale. Le général de Gaulle s'opposa également longtemps à l'élection de Paul Morand après la guerre durant laquelle ce dernier avait occupé différentes fonction au sein du régime de Vichy.
Son fonctionnement opaque et sa gestion financière ont fait l'objet d'un rapport de la cour des Comptes en 2015 pointant une « gestion du patrimoine peu rigoureuse » et « fonctionnement interne marqué par des dérives »[63].
Son manque d'expertise linguistique est régulièrement la cible de critiques ainsi que son caractère non démocratique[64] en tant qu'institution normative. L'Académie se défend d'être une institution ainsi normative se retranchant derrière la notion de « greffier de l'usage ». De nombreux observateurs ont néanmoins montré qu'à partir du moment où les usages non normés sont délégitimés par les locuteurs et institutions qui se réfèrent à l'Académie (au premier chef desquelles l'école), les usages sont conditionnés de fait par l'Académie (entre autres au travers du dictionnaire, de ses communiqués ou de sa rubrique « On dit/on ne dit pas »)[65].
Notes et références |
Notes |
Lettrés de l'époque, ce sont souvent des cadets de famille à qui on ne peut donner l'héritage et la fonction militaire. Ils atteignent 24 ecclésiastiques sur les 40 membres en 1712.
La séance solennelle de rentrée des cinq académies perpétue la tradition célébrant cette loi par une séance plénière se tenant le mardi le plus proche du 25 octobre.
Dans la même lettre, le Premier Consul décline la proposition qui lui avait été faite d'être membre de l'Académie française restaurée, prétextant avoir des choses plus importantes à faire. {Pour mémoire, il était membre de l'Institut depuis 1797}.
Le mot art a, à cette époque, la signification de métier ou de profession.
Comme le prix Montyon.
Quelques exemples :
- en 1810 au fauteuil no 14 : mort de Jacques-André Naigeon le 28 février, élection de Népomucène Lemercier le 20 avril et réception le 5 septembre.
- en 1820 au fauteuil no 24 : mort de Volney le 26 avril, élection d’Emmanuel de Pastoret le 8 juin et réception le 24 août.
- en 1830 au fauteuil no 6 : mort du duc de Lévis le 15 février, élection du duc de Ségur le 25 mars et réception le 29 juin.
Réception au cours de laquelle est prononcé un éloge qui a pour origine l'éloge funèbre de Pierre Bardin.
La précédente période a duré du 16 juin 2005 (élection d’Assia Djebar) au 17 avril 2006 (mort de Jean Bernard).
Leur condamnation à la dégradation nationale, respectivement le 27 janvier et le 15 août 1945, provoque automatiquement la destitution et l'exclusion de toutes fonctions, offices publics et corps constitués, mais l’Académie française, tout en reconnaissant la vacance de leurs fauteuils, n’a pas voté sur leur radiation et ils n’ont été remplacés qu’après leur mort.
Références |
Les grandes dates, sur le site de l'Académie.
(en) Einar Ingvald Haugen, Anwar S. Dil, The Ecology of Language, Stanford University Press, 1972, p. 169.
Paul Pellisson-Fontanier, Pierre Joseph Thoulier d'Olivet et Charles-Louis Livet, Histoire de l'Académie française, vol. 1, 1858(lire en ligne), p. 18.
Sur le site de l'Académie française, parmi les « grandes dates », on peut lire : « Le garde des Sceaux, Pierre SÉGUIER, duc de Villemoze, scella les lettres patentes justifiant la constitution de l’Académie le 4 décembre 1634, huit ans jour pour jour avant le décès du Cardinal » et « 1634 : Naissance de l’« Académie française ». Richelieu en sera le protecteur et Valentin Conrart le premier secrétaire perpétuel ».
Pellisson-Fontanier, Thoulier d'Olivet et Livet 1858, p. 20-30.
[PDF] STATUTS ET RÈGLEMENTS, sur le site de l'Académie.
l'Académie française Les grandes dates
René Pocard du Cosquer de Kerviler et Pierre Séguier, Le chancelier Pierre Séguier second protecteur de l'Académie française : études sur sa vie privée, politique et littéraire et sur le groupe académique de ses familiers et commensaux, Didier, 1874, p. 59.
Jean-Pol Caput, L'Académie française, Presses Universitaires de France, 1986, p. 9.
Paul Pellisson Histoire de l’Académie française depuis son établissement jusqu’en 1652 (1653). Réédition : Slatkine Reprints, Paris, 1989. Disponible sur Gallica Vol. 1, Vol. 2.
Jean Chapelain, Les sentimens de l'Académie françoise sur la tragi-comédie du Cid, d'après le manuscrit de la main de Chapelain conservé a la Bibliothèque nationale, correction, introduction et notes de George Collas, 1912.
Colbert Searles, L'Académie française et "Le Cid", Revue d'Histoire littéraire de la France, 21e Année, No. 2 (1914), p. 331-374.
Hélène Merlin-Kajman, L'Excentricité académique, éd. Les Belles-Lettres, 2001, 278 p. (ISBN 2-251-38052-3).
Nicolas Schapira, Un professionnel des lettres au XVIIe siècle : Valentin Conrart, une histoire sociale, éd. Champ Vallon, 2003, p. 77.
Hélène Carrère d'Encausse, Des siècles d'immortalité - L'Académie française 1635-…, Fayard, 2011, 401 p.
Quintin Craufurd, Essais sur la Littérature française, 1815, p. 342.
L'histoire, sur le site de l'Académie.
Hélène Carrère d'Encausse, Le mystère de l'Académie : pouvoir intellectuel, pouvoir politique, Discours prononcé lors de la séance publique annuelle, le 2 décembre 2010.
« Allocution de Monsieur Léopold Sedar Senghor, président de la République, au peuple sénégalais », World Digital Library (consulté le 28 avril 2013).
Loi de programme no 2006-450 du 18 avril 2006.
https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20140221.OBS7296/academies-institut-de-france-une-zone-de-non-droit.html
Visites privées, « Les coulisses de l'Académie française - Visites privées », 15 février 2017(consulté le 26 mars 2017).
« Académie française : être Immortel, combien ça coûte ? », Europe1.fr, 11 avril 2014(lire en ligne).
Tout sur tout le petit dictionnaire de l'insolite et du sourire, de Claude Gagnière aux éditions France Loisir.
Visites privées, « Les épées des académiciens - Visites privées », 15 février 2017(consulté le 26 mars 2017).
Cité par Tyrtée Tastet, Histoire des quarante fauteuils de l'Académie française depuis la fondation jusqu'à nos jours, 1635-1855, volume I, p. 11-12 (1844).
Tout sur tout le dictionnaire de l'insolite et du sourire, de Claude Gagnière aux éditions France Loisir.
Jean d'Ormesson, « Depuis sa fondation en 1635 », Bloc-notes d'avril 2012.
La grammaire de l'académie française, présentation en Séance publique annuelle des Cinq Académies le samedi 25 octobre 1930.
Grammaire officielle (Existe-t-il une… ?)
Ferdinand Brunot, doyen de l'Académie des inscriptions et belles lettres : Observations sur la Grammaire de l'Académie Française, 1932.
L'offensive contre la grammaire de l'académie vue de New York, M.R.Deville, 1933.
Le Monde, édition du 18 juin 2008, L'Académie française ne veut pas des langues régionales dans la Constitution.
http://www.academie-francaise.fr/linstitution/lhistoire.
http://megamathsblog.blogspot.fr/2015/06/consignes-donnees-aux-correcteurs-de-la.html.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/994001174.pdf.
Les missions, sur le site de l'Académie.
Dispositif d'enrichissement de la langue française sur le site du Ministère de la Culture et de la Communication.
Gisèle Sapiro, La Responsabilité de l'écrivain. Littérature, droit et morale en France, XIXe-XXIe siècle, Seuil, 2011.
Garcia 2016, p. 83.
http://www.academie-francaise.fr/actualites/election-de-m-patrick-grainville-f9.
Hélène Carrère d'Encausse a été élue secrétaire perpétuel de l'Académie le 21 octobre 1999.
Alain Beuve-Méry, « Sept sièges vacants sous la Coupole », sur Le Monde, 25 octobre 2007
Les quarante aujourd'hui.
« MARGUERITE YOURCENAR A RECOUVRÉ LA NATIONALITÉ FRANÇAISE », Le Monde.fr, 5 janvier 1980(ISSN 1950-6244, lire en ligne)
René de Obaldia, Exobiographie (lire en ligne).
http://www.lexpress.fr/culture/livre/rene-de-obaldia-je-suis-hante-par-le-mystere-du-mal_1032245.html
Arsène Houssaye, Histoire du 41e fauteuil de l'Académie française, L. Hachette et Cie, 1864, 420 p. (lire en ligne).
Extrait de la lettre à François Mauriac, Michel Lécureur, La Comédie humaine de Marcel Aymé, éditions La Manufacture, Lyon, 1985, p. 306.
Lettre de la fin avril 1946. Combat pour la liberté, Plon, 1971, p. 642.
« Oeuvres complètes de Duclos: »
« Électrisons l'Académie française! », sur http://www.slate.fr/, 14 décembre 2017
« L'Académie française recrute » sur lexpress.fr du 1er juin 2001.
Marc Wilmet, Petite histoire de l'orthographe française, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2015(ISBN 978-2-8031-0454-3), p.25-26.
« L’orthographe : Histoire d’une longue querelle »
Marc Wilmet, Petite histoire de l'orthographe française, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2015, p. 28
« L'ACADÉMIE CONTRE LA LANGUE FRANÇAISE Le dossier "féminisation" »
« L'Académie française, métropole rigide de la langue? »
« Alain Finkielkraut, un guerrier à l'Académie française »
« L'Académie française »
« Charles Maurras »
« Philippe PÉTAIN »
« Le rapport accablant de la Cour des comptes sur l'Académie française », sur lefigaro.fr, 5 mai 2015(consulté le 11 avril 2018)
« Réformer l'orthographe ? Non, l'Académie française n'a pas à décider pour nous », sur http://leplus.nouvelobs.com, 7 février 2016
Marc Wilmet, Petite histoire de l'orthographe française, Académie royale de Belgique, 2015, p.43
Annexes |
L'Académie dans la fiction |
- Dans le roman Le Fauteuil hanté (1909) de Gaston Leroux, les occupants successifs d'un même fauteuil meurent dans des circonstances mystérieuses.
- Dans le film L'Aile ou la Cuisse (1976) de Claude Zidi, Charles Duchemin, directeur d'un fameux guide gastronomique interprété par Louis de Funès, devient l'un des quarante Immortels.
Bibliographie |
Léon Aucoc, L’Institut de France et les anciennes Académies, Paris, Éditions Plon, 1889, 48 p. (Wikisource) (Également disponible aux formats PDF et MOBI.)
Christophe Carlier, Lettres à l'Académie française, Les Arènes, 2010, 232 p., 13 cm x 21 cm (ISBN 978 2 35204 102 3, présentation en ligne).
Jean-Pol Caput, L'Académie française, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 2322), 1986, 127 p. (ISBN 2-13039720-4).
Jacques Véron, L'Académie Française et la circulation des élites : une approche démographique, Delagrave, 1985(lire en ligne), partie 3, « Population », p. 455-471.
Paul Gautier, Anthologie de l'Académie française : un siècle de discours académiques : 1820-1920, Delagrave, 1921 (ASIN B00720CHNO).- Daniel Garcia, Coupole et dépendances, Éditions du moment, 2014 (ISBN 2354172648 et 978-2354172640).
Daniel Garcia, « L'Académie française, une zone de non-droit en plein Paris », Revue du crieur, no 3, mars 2016.- Éliane Viennot (dir.), Maria Candea, Yannick Chevalier et al., L'Académie contre la langue française : Le dossier « féminisation », Éditions iXe, juillet 2006, 224 p. (ISBN 979-10-90062-33-7, présentation en ligne)
Articles connexes |
- Femmes à l'Académie française
- Liste des membres de l'Académie française
- Chronologie des élections à l'Académie française
- Réforme de l'orthographe française
- Prix de l'Académie française
Office québécois de la langue française, homologue québécois de l’Académie française- Orthographes alternatives du français
- Francisation
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Vocabulaire de l'académie, 1832.
La France illustrée.
Dictionnaire de l'Académie française, en 2 volumes.
Ancienne porte de l'Académie française (avant 1780) avec la devise « À l'immortalité ».
Liens externes |
Historique du Dictionnaire de l'Académie française.
Dictionnaire de l'Académie française, neuvième édition.
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