Bessin
Le Bessin est un pays de la Normandie autrefois appelé Pagus Baiocensis (pays de Bayeux). Ses habitants gaulois étaient les Bajocasses ; ils sont aujourd'hui les Bessinois.
Sommaire
1 Géographie
2 Histoire
2.1 Ancien diocèse de Bayeux
2.2 Litus Saxonicum
2.3 Comté de Bessin
2.4 Vicomté de Bessin
2.5 Bailliage de Caen
2.6 Grand bailliage de Caen
2.7 Généralité de Caen
2.8 Département du Calvados
3 Le petit Bessin (depuis le XIXe siècle)
3.1 Le Bessin agricole
3.2 Le Bessin touristique
4 Notes et références
5 Voir aussi
5.1 Bibliographie
5.2 Articles connexes
5.3 Liens externes
Géographie |
Le pays du Bessin désigne aujourd'hui la région de Bayeux, dans le Calvados. Cependant, son assiette géographique dépasse les limites actuelles du Bessin proprement dit ; le Bessin est à l'origine le territoire compris entre l'Orne et la Vire[1]. Les villes de Caen et de Vire sont donc historiquement bessinoises.
À cheval sur les départements du Calvados et de la Manche, le Bessin représente le tiers occidental du premier. Le Bessin, au sens actuel du terme, est donc entouré :
- à l'ouest par le Cotentin ;
- au sud par le Bocage virois ;
- à l'est par la campagne de Caen.
La partie ouest du Bessin, entre Bayeux et la Vire, est une terre de bocage, alors que vers l'est, sa plaine est devenue la campagne de Caen.
De nombreux toponymes font référence à la localisation de la commune dans le Bessin : Asnières-en-Bessin, Le Breuil-en-Bessin, Cricqueville-en-Bessin, Magny-en-Bessin, Mandeville-en-Bessin, Monceaux-en-Bessin, Monts-en-Bessin, Port-en-Bessin-Huppain, Putot-en-Bessin, Secqueville-en-Bessin, Tour-en-Bessin et Vienne-en-Bessin.
Des regroupements intercommunaux font également référence au Bessin :
Pays du Bessin au Virois ;
Communauté de communes de Bessin, Seulles et Mer ;
Villes principales (population supérieure à 1 500 habitants en 2008) :
Bayeux (13 478 hab.) ; Saint-Vigor-le-Grand (banlieue est - 2 023 hab.) ;
Courseulles-sur-Mer (4 185 hab.) ;
Le Molay-Littry (3 096 hab.) ;
Isigny-sur-Mer (2 761 hab.) ;
Port-en-Bessin-Huppain (2 080 hab.) ;
Grandcamp-Maisy (1 775 hab.) ;
Creully (1 569 hab.) ;
Ver-sur-Mer (1 565 hab.).
Histoire |
Ancien diocèse de Bayeux |
La fondation du pays de Bessin est à mettre en lien avec la création de l'ancien diocèse de Bayeux, autour de la ville d'Augustodurum. Le nom Bessin vient en effet du bas latin baiocassinus ; cet adjectif mentionné dès le VIe siècle signifiait « de la région des Bajocasses », tribu gauloise dont le chef-lieu était Bayeux[1]. La ville gallo-romaine d'Aregenua, ancienne capitale du peuple des Viducasses, et sa cité ont très tôt été intégrées au diocèse de Bayeux et donc au Bessin.
Il est d'ailleurs probable que le ressort de ce premier diocèse comprenait également le futur Cotentin, c'est-à-dire le territoire des Unelles. La création du diocèse de Coutances au Ve siècle a réduit l'autorité spirituelle de l'évêque de Bayeux aux chrétiens des cités de Vieux et de Bayeux.
Dès lors, ce territoire va former le Bessin et ne changera quasiment pas de limites géographiques jusqu'en 1790, date de la création du département du Calvados.
Litus Saxonicum |
On appelle Litus Saxonnicum la partie maritime du Bessin, mais l'emprise de ce litus est très mal connue. Il semble que des Saxons venus de la mer se soient installés dans la région de Bayeux, sans suite.
Comté de Bessin |
À l'époque franque, les royaumes francs étaient subdivisés en comtés où un comes représentait le roi et y exerçait son autorité. Ce comté du Bessin a semble-t-il correspondu à l'ancien diocèse de Bayeux. Ce comté est devenu normand en 928 lorsqu'il entra en possession de Rollon, formant alors, en même temps que l'Évrecin et l'Hiémois une partie constitutive du nouveau duché de Normandie.
Vicomté de Bessin |
Sous les ducs des Normands, le titre comtal appartenait en propre au duc de Normandie. Les ducs-comtes nommaient alors des vicomtes pour les représenter dans les différents comtés normands. C'était le cas à Bayeux où les vicomtes de Bessin étaient les seigneurs d'Avranches, devenus par la suite comtes de Chester.
Après que la Normandie fut devenue française, les rois de France continuèrent de nommer ou de faire nommer des vicomtes à Bayeux chargés d'assister les baillis de Caen. Cette charge fut supprimée en avril 1749.
Bailliage de Caen |
Le bailliage de Caen était l'un des grands bailliages constitutifs de la Normandie française, avec ceux de Rouen, Caux, Évreux, Gisors, Alençon et Cotentin. Il comprenait dans son ressort le Bessin.
Grand bailliage de Caen |
Généralité de Caen |
La généralité de Caen, créée au XVIe siècle, était l'une des trois généralités de la province de Normandie, avec celles de Rouen et d'Alençon. Elle comprenait le Bessin, ainsi que le grand bailliage de Cotentin (avec l'Avranchin).
Département du Calvados |
Toutes ces institutions, lorsqu'elles subsistaient encore, furent supprimées en 1789 et remplacées par les départements. Le Bessin fut alors partagé entre le Calvados et la Manche.
Le petit Bessin (depuis le XIXe siècle) |
Le Bessin agricole |
Le Bessin est un territoire en grande partie voué à l'agriculture. L'ouest est principalement une terre d'élevage alors que l'est, sur le plateau de Caen, est une terre de culture principalement céréalière. Les houillères de Littry alimentant les fours à chaux et développant le réseau routier permettent la croissance de l'activité agricole au XIXe siècle[2].
La mer représente une ressource importante grâce à la pêche (ports de Port-en-Bessin-Huppain, Grandcamp-Maisy, Courseulles-sur-Mer, Isigny-sur-Mer) et à la conchyliculture (baie des Veys, Asnelles).
Le Bessin touristique |
Réduit à une frange maritime du Calvados, l'actuel pays de Bessin est une contrée riche en monuments de l'époque médiévale, à commencer par la majestueuse cathédrale de Bayeux mais également l'abbaye de Cerisy-la-Forêt.
Le débarquement de 1944 a suffisamment marqué les lieux pour être devenu un motif d'attraction touristique indispensable pour les communes du Bessin. De nombreux musées et cimetières militaires en témoignent (Musée Mémorial de la Bataille de Normandie, Cimetière militaire britannique de Bayeux, Cimetière militaire allemand de La Cambe, Cimetière américain de Colleville-sur-Mer, Cimetière militaire britannique de Bazenville, Cimetière militaire britannique de Chouain, Cimetière militaire britannique de Secqueville-en-Bessin, musée du Débarquement et vestiges du port Mulberry à Arromanches-les-Bains, Batterie allemande de Longues-sur-Mer...).
Le musée de la mine du Molay-Littry évoque le passé minier du secteur et met en valeur le patrimoine industriel du Bessin.
Notes et références |
René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau - Caen, Éditions Charles Corlet - Presses universitaires de Caen, 1996, p. 25
Philippe Bernouis, « La mine de charbon de Littry, hier et aujourd’hui », 11 octobre 2014.
Voir aussi |
Bibliographie |
- Charles Joret, Essai sur le patois normand du Bessin, F. Vieweg, 1881
Notes historiques sur le Bessin, Société historique de Trévières, 1933- Claude Pézeril, Le Bessin oublié, C. Pézeril, 1991
- Collectif, Bayeux et le Bessin 1940-1944. Vie quotidienne. Résistance. Déportation. Libération, Evrecy-Bayeux, 1996
- Philippe Déterville, Fermes-manoirs & châteaux du Bessin, Maître Jacques, 1999
Olivier Mériel, Le Bessin : demeures, paysages et légendes, Images en manœuvre, Marseille, 2002 (ISBN 2908445603)
Articles connexes |
Pays du Bessin au Virois, structure de regroupement de collectivités locales- Doyenné du Pays du Bessin
Côte de Nacre, partie orientale du littoral du Bessin historique
Liens externes |
- Site du Pôle Touristique du Bessin
- Site de la commune de Saint-Laurent-sur-Mer
- Site du Pays du Bessin au Virois
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