Culture maker






Un panneau dans la Silicon Valley qui exhorte l'automobiliste : "Inventez.".


La culture maker (de l'anglais make, lit. faiseur) est une culture (ou sous-culture) contemporaine constituant une branche de la culture Do it yourself (DIY) (qu'on peut traduire en français par « faites-le vous-même ») tournée vers la technologie. La communauté des makers apprécie de prendre part à des projets orientés ingénierie. Les domaines typiques de ces projets sont donc l'électronique, la robotique, l'impression 3D et l'usage des machines-outils à commande numérique (CNC) mais également des activités plus traditionnelles telles que la métallurgie, la menuiserie, les arts traditionnels et l'artisanat. La culture met l'accent sur une utilisation innovante de la technologie et encourage à l'invention et au prototypage[1]. Une attention toute particulière est portée à l'apprentissage de compétences pratiques et l'application de ces dernières de manière créative. La culture maker est née aux États-Unis et a été popularisée en Europe plus tard.




Sommaire






  • 1 Valeurs


  • 2 Hackerspaces et Makerspaces


  • 3 Médias


  • 4 Maker Faire


  • 5 Critique


    • 5.1 Faisons du neuf avec du vieux




  • 6 Réponse à la critique


  • 7 Références


  • 8 Voir aussi





Valeurs |


La culture maker met l'accent sur l'apprentissage par la pratique dans un cadre social. La culture se concentre ainsi sur un apprentissage informel, communautaire, collaboratif et partagé via un patrimoine informationnel commun motivé par l'amusement et l'accomplissement personnel[2]. Elle encourage l'application des nouvelles technologies et l'exploration de l'intersection entre des domaines traditionnellement séparés comme la métallurgie, la calligraphie, la réalisation vidéo et la programmation informatique. Les interactions communautaires et le partage de connaissance sont souvent réalisées via les réseaux informatiques grâce à des sites Internet et des médias sociaux qui forment la base des archives et les canaux principaux de partage d'information et d'échange d'idées. Les réunions physiques dans les espaces partagés comme les makerspaces (littéralement « espaces de faiseurs » en français) sont également un vecteur important du partage de l'information. La culture maker a attiré l'intérêt d'éducateurs s'interrogeant sur le manque d'engagement des étudiants à l'encontre des sujets scientifiques (technologie, ingénierie, mathématiques...) dans le cadre classique de l'éducation. La culture maker est vue comme ayant le potentiel de contribuer à une approche plus participative et de créer de nouvelles voies vers des sujets en les rendant plus vivants et plus pertinents aux yeux des étudiants.



Hackerspaces et Makerspaces |


L'éclosion de la culture maker est très liée à celle des hackerspaces (littéralement “espaces de hackers” en anglais) et makerspaces, entre autres grâce à la démocratisation d'un modèle cadré par le MIT, les fab labs (ou « fablabs » pour « fabrication laboratory », laboratoire de fabrication en anglais), qui sont maintenant nombreux dans le monde. On en dénombre notamment plus de cent en Allemagne et aux États-Unis[3]. Les makerspaces permettent aux personnes ayant le même état d'esprit de partager leurs idées, leurs outils et leurs compétences[4],[5]. Des makerspaces notables comme Noisebridge, NYC Resistor (en), A2 Mech Shop[6], Pumping Station: One (en), Artisan's Asylum[7] et TechShop sont directement associés à la culture maker.


En France on peut citer l’Artilect[8], le AV.LAB, les Fabriques du Ponant[9], l’Electrolab[10] ou le Faclab[11].


De plus, on trouve d'autres endroits qui s'identifient avec cette culture au sein d'universités traditionnelles à orientation technique, comme le MIT et le Carnegie Mellon (tout particulièrement aux abords de "boutiques" tels que le MIT Hobby Shop[12] et le CMU Robotics Club[13]). Ces mêmes schémas arrivent en France avec le fablab digiscope[14] ou encorde le Téléfab[15] (Télécom Bretagne). Avec la popularisation de la culture maker, les hackerspaces et fab labs deviennent plus courants dans les universités[16].




Le Petit Fablab de Paris.



Médias |


Quelques médias sont associés à la culture comme Make (en), un magazine publié depuis 2005 par O'Reilly Media, et le blog populaire Boing Boing. L'éditeur de Boing Boing Cory Doctorow a écrit un roman, Makers[17], qui est décrite comme un livre à propos de « personnes qui hackent le hardware, les business-models et des styles de vies pour découvrir des façons de rester en vie et d'être heureux même quand l'économie part à la dérive »[18]. En France on retrouve également hackable[19], Silex ID[20] ou Makery[21] dans les médias directement associés à la culture.


En octobre 2015, une nouvelle plateforme s'inscrivant dans l'économie collaborative et dans la mouvance maker a été lancée dans l'optique de partager son savoir-faire DIY : La Fabrique DIY[22]. Chacun peut se créer un profil et écrire des tutoriels pour présenter un projet. Il couvre tous les domaines du DIY : électronique, bricolage, réparation, tricot, déco. En quelques semaines, le site a accueilli plus de 50 000 visiteurs uniques.



Maker Faire |


Article détaillé : Maker Faire.



Maker Faire en 2007 à San Mateo.


Depuis 2006 la sous-culture a organisé de manière régulière des évènements partout dans le monde, des Maker Faire, qui en 2012 ont attiré un public de 120 000 personnes[23],[24]. Des plus petits évènements, organisés par des communautés, appelés Mini Maker Faire ont aussi vu le jour dans divers endroit où une Maker Faire organisée par O'Reilly n'avait pas eu lieu[25],[26],[27]. Maker Faire fournit un kit de démarrage de Mini Maker Faire pour encourager l'éclosion de Maker Faire locales. La première Maker Faire de France a eu lieu à Saint-Malo en 2013.




Critique |


Nombre de critiques ont été faites à l'encontre de la revendication de la culture maker comme moyen d'apprentissage innovant.



Faisons du neuf avec du vieux |


Depuis toujours des amateurs font des choses par eux-mêmes. La radio amateur et le radio-modélisme sont des preuves d'innovations qui ont démarré dans un garage, un hangar ou un grenier. De même, l'évolution des hobbies vers des business à profit a une longue histoire.


Un exemple fameux est celui de la relation entre le Homebrew Computer Club et l'entreprise Apple, dans laquelle Steve Jobs a pris part à la culture maker via son intérêt porté très tôt vers les kits d'électronique Heathkit (en). « Les kits ont appris à Steve Jobs que les produits étaient une manifestation de l'ingéniosité humaine et non des objets magiques tombés du ciel », écrit un auteur économique, qui ajoute « ça lui a donné un niveau de confiance en soi terrible, par rapport au fait qu'à travers l'exploration et l'apprentissage n'importe qui peut comprendre les choses dans son environnement qui lui paraissent compliquées »[28].



Réponse à la critique |


La culture maker réactualise des buts et des processus qui prennent leurs racines dans la préhistoire[29] - détourner ou créer des choses et communiquer sur la façon de faire. Cette réactualisation aide à mettre l'accent sur des buts et des processus rendus possibles et remis en forme par les innovations récentes : l’Internet, les moyens et les idées de l'open-source, l'ubiquité croissante des outils de calcul numérique de plus en plus petits, rapides, peu chers et flexibles.



Références |




  1. Thomas MacMillan (30 avril 2012). "On State Street, "Maker" Movement Arrives". New Haven Independent.


  2. (en) « Maker Culture (chapter in Innovating Pedagogy 2013) ». The Open University. Publié le 9 janvier 2014.


  3. (en) Justin Lahart (13 novembre 2009). « Tinkering Makes Comeback Amidst Crisis ». The Wall Street Journal.


  4. (en) Kalish, Jon (21 novembre 2010). « DIY 'Hackers' Tinker Everyday Things Into Treasure ». NPR


  5. (en) Minsker, Evan (9 mars 2009). « Hacking Chicago — Pumping Station: One brings the hacker space movement to Chicago ». The Columbia Chronicle.


  6. A2_Mech_Shop.


  7. Artisan's Asylum.


  8. Artilect.


  9. Fabriques du Ponant.


  10. Electrolab.


  11. Faclab.


  12. MIT Hobby Shop.


  13. CMU Robotics Club.


  14. fablab digiscope.


  15. Téléfab.


  16. (en) « New student club inspired by maker subculture ». ics.uci.edu. Ajouté le 25 février 2013.


  17. Makers de Cory Doctorow.


  18. (en) Doctorow, Cory (28 octobre 2009). "Makers, my new novel: free downloads, donate to libraries and colleges, signings and tours". Boing Boing.


  19. hackable.


  20. Silex ID.


  21. Makery.


  22. « La Fabrique | 1er site de DIY collaboratif », sur La Fabrique (consulté le 31 décembre 2015)


  23. (en) "More than just digital quilting". The Economist. 3 décembre 2011.


  24. "Maker Faire Bay Area 2012: Highlights and Headlines". On 3D Printing. 20 mai 2012.


  25. "East Bay Mini Maker Faire"


  26. (en) Molly McGowan (1er mai 2012). "Burlington's first Mini Maker Faire a success" Times-News (Burlington, North Carolina).


  27. (en) "Maker Meetup! Saturday July 14th 2012". The Reuseum. 18 juin 20012. Extrait le 13 août 2013.


  28. (en) Leander Kahney (2008). Inside Steve's Brain. Portfolio. (ISBN 978-1-59184-198-2)., p. 196.


  29. Émilie LAYSTARY, « La culture "maker" : le défi de transformer un état d'esprit en une vraie communauté », Mashable avec France 24,‎ 8 mai 2016(lire en ligne)



Voir aussi |



  • Économie collaborative

  • Hackerspace

  • Maker Faire

  • Matériel libre

  • RepRap



  • Portail de la société Portail de la société



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